LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)

Chapitre 40 : Les révélations de Rinko

4172 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a 30 jours

Chapitre 40 : Les révélations de Rinko


Notre retour du pays du gel s’effectue au lever du soleil le lendemain matin. La plupart de nos ninjas ne sont pas en grande forme suite à la soirée, la procession est plutôt silencieuse et fatiguée. Je passe mon trajet seule, m’isolant un peu des autres parce que je ne me sens pas particulièrement encline à parler. Kakashi et Rinko sont chacun dans un coin, isolés eux-aussi, et je suppose que nous essayons tous les trois de comprendre ce qu’il se passe au sein de nos esprits…

J’ai quelques jours de repos, et je passe les deux premiers enfermée chez moi, dans le calme le plus total. Ça me fait vraiment un bien fou de retrouver mon quotidien et ça me permet de beaucoup réfléchir à ma relation avec Rinko, à nos disputes, ma jalousie, mes envies envers Kakashi et tout le toutim.

Le troisième jour, mon esprit est enfin clair, je sais où j’en suis et ça me fait du bien. Il était définitivement temps que je m’éloigne du tourbillon des deux garçons.

Le soir, je suis donc agréablement surprise lorsque Rinko toque chez moi vers dix-neuf heures. Je le trouve en chemise noire, beau à tomber par terre évidemment.

-         Bonjour vous, dis-je timidement.

-         Bonjour, je voulais savoir si tu me ferais l’honneur d’accepter un rencard, dit-il en souriant, visiblement fier de lui.  

-         Un rencard ? m’étonne-je.

-         Oui, un rencard. Après tout ce cirque, j’ai beaucoup réfléchi et je me suis dit que ce serait une bonne chose qu’on reprenne la base. Alors j’aimerais t’inviter au restaurant trésor, me dit-il joyeusement.

Je suis enchantée par sa démarche, vraiment. Mes réflexions m’ont mené vers la compréhension que notre relation était allée beaucoup trop vite malgré notre volonté d’y aller doucement. Je me suis précipitée, me jetant sur le seul homme qui éveillait un petit quelque chose en moi, nous déclarant comme un « couple », sans même le connaitre plus que ça, sans même être sûre d’en avoir envie…

Je voulais justement lui dire que j’aimerais ralentir les choses et le voilà qui se pointe devant chez moi avec la même idée il faut croire.

Je lui sors mon plus grand sourire, secouant la tête doucement comme si je ne croyais pas à ce qu’il se passe :

-         Bien sûr, avec plaisir même ! Entre, je vais me préparer, réponds-je.

-         Je n’oserais pas joli trésor, je vais t’attendre sur ta terrasse, répond-il avec son sourire éblouissant.

J’éclate de rire avant de foncer en quatrième vitesse sous la douche.

*

Et quand je le rejoins, dans ma robe habillée, il stoppe sa contemplation de Konoha pour venir m’embrasser la main, en parfait gentleman :

-         Tu es sublime, me charme-t-il.

-         Et toi donc, la chemise est ce qui te va le mieux, réponds-je.

-         Mais je sais, c’est bien pour ça que je l’ai mise, réplique-t-il avec assurance.

Il me fait encore rire et m’emmène au restaurant en me tenant la main. Notre trajet est silencieux mais confortable, je nous sens sur la même longueur d’onde, nous sommes très apaisés.

Nous nous installons à table et je glousse lorsqu’il tire ma chaise :

-         Tu es encore plus gentleman que la première fois ! le taquine-je.

-         Forcément, j’ai appris à te connaitre un peu entre temps, alors je sais que tu me plais beaucoup cette fois, répond-il avec sincérité.

J’en rougis de plaisir et il s’installe en face de moi pour me regarder, le menton posé dans une main avec un petit sourire aux lèvres.

Je l’imite et nous nous dévorons du regard. Je prends le temps d’observer chaque détail de son visage, chacun de ses traits parfaits, ses longs cils noirs de biche qui encadrent ses yeux d’un noir d’encre… quel bel homme.

-         Alors ? demande-je.

-         Alors quoi trésor ?

-         On discute ? De notre relation ? demande-je.

-         Notre relation ? C’est un peu prématuré, nous n’en sommes qu’à notre deuxième rencard, répond-il en riant doucement.

-         Alors c’est le nouveau plan ? On ne sort plus ensemble ? demande-je.

-         Exactement.

Je fronce un peu les sourcils, surprise et il s’explique :

-         Je pense que c’est le mieux. Dis-moi si je me trompe, mais la seule chose qui a créée des tensions entre nous est cette drôle de relation. Nous ne savons pas comment la gérer, tout ça ne nous convient visiblement pas. Tu as eu une histoire pourrie et j’ai eu des tonnes de relation d’un soir, nous sommes des « nuls » des relations. Il ne sert à rien de nous classer comme ça, je sais que tu as voulu mettre trop vite cette étiquette sur nous parce que tu avais sans doute peur que je me barre et j’ai eu envie de mettre cette drôle de case parce que jamais une fille comme toi ne s’est intéressée à moi. Il faut qu’on se détende, je crois que ni l’un ni l’autre ne partira en courant, je sens bien qu’on s’apprécie sincèrement, alors reprenons depuis le début, reprenons sur une base vraiment neuve, qu’est-ce que tu en penses ?

J’en suis abasourdie tant je suis d’accord. Il a totalement raison, j’ai eu peur qu’il se désintéresse de moi, c’est ce qui m’a poussé à vouloir cette semi-relation, parce que j’avais peur de perdre le seul homme qui m’attire. Mais les données ont changé depuis, j’ai rencontré Kakashi puis Nanba, j’ai découvert qu’un homme pouvait me plaire physiquement, viscéralement tandis qu’un autre qui ne payait pas de mine s’avérait être un candidat très prometteur.

Rinko a relancé ma machinerie, il m’a fait me rouvrir aux hommes, aux rencontres et je suis bien contente de ce qu’il se passe actuellement.

-         Je suis entièrement d’accord avec toi Rinko, ça me va vraiment plus que bien, c’est une idée incroyable honnêtement.

-         Et plus de jalousie mal placée, nous sommes vraiment libre cette fois, donc plus de prise de tête.

-         Ne crois-tu pas qu’il faudrait quand même que nous abordions un peu le sujet de nos jalousies ?

-         On peut, mais je te propose que ça ne change pas le nouveau départ qu’on tache de s’offrir. Soyons honnêtes et transparents !

-         Avec plaisir, lequel commence ?

-         Commence donc, dit-il. Parce que le thème Kakashi est long, sensible et je ne suis pas sûr que tu voudras encore me parler lorsque nous aurons abordé le sujet.

Je fronce un peu les sourcils, moins à l’aise et il ajoute :

-         Je t’assure que je te dirai le fond du problème, je te le promets.

-         D’accord. Alors je me lance. Je crois que ma jalousie mal placée venait en grande partie de la honte que j’ai ressenti. Lorsque j’ai appris que tu embrassais Io, alors qu’on dit à tout le monde que nous sortons ensemble, je me suis immédiatement demandé pour quelle genre d’idiote j’allais passer aux yeux de nos camarades, à me faire tromper devant mon nez sans réagir. Ça m’a posé un énorme problème, je suis une femme calme, sans histoire, solitaire, je n’ai pas envie que tout le monde jase au village sur mon couple bizarre avec le coureur de jupon de Konoha.

-         Je comprends, ce qui est facilement résolu dans notre nouvelle situation, souligne-t-il.

-         Oui, soupire-je avec soulagement.

-         Qui t’as dit que j’embrassais Io ?

-         Kakashi.

J’attends la réaction négative, mais elle ne vient pas, il hoche simplement la tête, prenant l’information et je constate donc qu’il a vraiment bien creusé le problème puisqu’il ne s’énerve pas.

Ravie de la situation, je continue :

-         Et puis il y avait une petite pointe de jalousie parce que forcément, ce n’est pas top de savoir que tu l’embrassais, tout comme je n’aime pas qu’on me rabâche tes exploits sexuels avec la moitié de Konoha, mais c’est plutôt normal je crois, c’est une petite jalousie que je juge saine, parce que je t’apprécie et que je te trouve séduisant.

-         Ça me parait en effet tout à fait sain. Mais maintenant que nous ne sommes plus ensemble du tout, comment vas-tu gérer cette pointe de jalousie ?

-         Et bien, ce sera plus simple j’imagine. Ça change les choses dans ma tête, nous sommes en rencard, alors c’est plus facile d’imaginer que tu aies un autre rencard dans deux jours, avant d’en avoir un autre avec moi la semaine prochaine… je ne sais pas si c’est clair ?

-         Clair comme de l’eau de roche. Surtout en considérant que tu as un rencard de prévu avec Nanba.

-         Ça ne te pose pas de problème ? m’inquiète-je.

-         Non, ce sera à moi d’être plus intéressant, de te séduire entièrement, c’est de bonne guerre, s’il te convient mieux que moi alors c’est comme ça, tant mieux pour toi mon trésor.

Je rougis encore en baissant le nez :

-          Ne m’appelle pas comme ça alors, pouffe-je.

-         Je ne vois pas pourquoi, si je marque des points, alors tant mieux ! dit-il joyeusement.

Je relève la tête pour le regarder, plus séduite que jamais :

-         Tu en marques des tas, j’aime que ce soit si simple.

-         Ne crie pas victoire trop vite… je risque de pas mal te décevoir dans les dix prochaines minutes … dit-il avec un air embêté.

-         A cause de l’histoire avec Kakashi ? demande-je.

-         Oui… Mais au moins, ce sera dit.

-         Tu me fais un peu peur, crache-le morceau ! ordonne-je en m’agitant un peu.

-         Ne te barre pas en courant s’il te plait… écoute jusqu’au bout.

Oula, c’est de pire en pire.

-         Je resterai, promets-je.

-         Et si tu ne veux pas me revoir après ça, alors ce sera ton choix…

J’hoche la tête, et il se lance.

-         Lorsque j’ai rencontré Kakashi, ça a été comme une évidence, un vrai coup de foudre. Il était con, renfermé et sérieux, mais je ne sais pas, il fallait sans cesse que j’aille vers lui, que je le fasse rire, que je sois toujours dans ses pattes… C’était un vrai délire, et même s’il était un peu guindé les premiers jours, je te jure qu’il a tout de suite baissé sa garde avec moi. Tout le monde hallucinait de le voir comme ça, passer son temps avec quelqu’un… Il me prenait toujours comme binôme, il comptait déjà plus sur moi en une semaine qu’il ne l’avait jamais fait avec des gars qu’il fréquente depuis des années… Il lisait moins et passait du temps à se chamailler avec moi, il ne participait pas aux conversations mais ça ne l’empêchait pas de s’assoir à côté de moi, il nous foutait ensemble pendant les gardes… vraiment un coup de foudre réciproque. Lorsque nous sommes repartis ensemble en mission peu de temps après, ça a vraiment scellé un lien indéfectible entre nous, comme jamais je n’ai ressenti ça avec quelqu’un et je crois que c’est pareil pour lui… Nous sommes alors devenus inséparables…

-         C’est une très belle histoire d’amour que tu me racontes là, plaisante-je.

Il me lance un petit regard blasé qui me fait rire avant de continuer :

-         Je te donne les bases, pour que tu comprennes à quel point nous nous apprécions, à quel point ce mec est devenu mon sang, vraiment. Je mourrais pour lui, je me sacrifierais dans la seconde, je ferais n’importe quoi pour l’aider et qu’il aille bien, même quand on s’engueule, même quand on se bat, ce n’est rien comparé à l’amour que j’ai en moi pour lui et je crois que c’est réciproque, malgré toutes nos disputes, toute la méchanceté de sa part à laquelle tu as pu assister, je te jure que ce n’est rien comparé à notre lien, rien ne pourra jamais nous séparer, je le sais, en tout cas rien ne pourra jamais m’éloigner de lui, autant parler en mon nom.

-         D’accord… Je ne vois pas trop où je suis censée partir en courant, glisse-je.

-         J’y viens.

-         Je t’écoute ?

-         Maintenant que tu sais ça, il faut que tu comprennes qu’il n’est pas simple d’être l’ami de Kakashi. C’est littéralement un génie, un prodige et c’est vraiment dur d’être toujours le numéro deux. Il excelle en tout, c’en est ahurissant, il me bat à plate couture dans tous les domaines, c’est monsieur parfait sur le terrain. Alors en m’associant à lui comme ça, en me retrouvant sans cesse en binôme avec lui… et bien ce n’est pas facile tous les jours. Je me sens con parce que c’est un génie, mauvais combattant parce que c’est une machine de guerre, mauvais en perception parce que tous ses sens sont exacerbés… Enfin je crois que tu as compris.

-         Oui, mais il y a pleins de choses où tu le bats à plate-couture, je ne comprends pas. Tu es meilleur que lui en social par exemple, largement.

-         Je sais, en fille aussi ! blague-t-il.

Je lève les yeux au ciel et il reprend plus sérieusement :

-         C’est surtout dans le boulot que je me sens inférieur, mais ça a créé cette petite compétition enfantine entre nous, cette envie que j’ai de toujours vouloir le battre, cet objectif même. Et je crois que ça me rend meilleur ninja, j’essaie sans cesse de me dépasser au moins.

-         Je comprends, acquiesce-je.

-         Et tout ça nous amène à … toi, murmure-t-il.

Il me lance un petit regard contrit qui m’inquiète un peu mais je reste silencieuse, attendant la suite.

-         Ne te sauve pas en courant, chuchote-t-il encore.

-         J’attendrai la fin, assure-je, un peu plus inquiète.

-         Lorsque je t’ai rencontré, pendant cette prise de sang… Quand je t’ai vu… pour être tout à fait transparent avec toi, j’ai tout de suite pensé à lui.

-         Quoi ?! m’exclame-je, complétement étonnée.

-         Ma première pensée lorsque je t’ai vu était que j’étais absolument sûr et certain d’avoir enfin trouvé une fille qui plairait à Kakashi. Et puis il venait littéralement de me parler de sa fameuse inconnue, alors j’en ai déduit qu’il était ouvert aux filles finalement, aux vraies filles. Et là tu es venue me chercher, avec tes grands yeux rose, ton calme, ta douceur, ta simplicité et pourtant ta beauté surréaliste… Je me suis dit : Bingo ! C’est elle, c’est elle qu’il faut à Kakashi, exactement ce genre-là, une fille sublime mais discrète, médecin, presque enchanteresse…

J’écarquille un peu plus les yeux à chaque seconde qui passe tandis que la tête de Rinko est de plus en plus honteuse :

-         J’étais super heureux, séducteur évidemment mais c’est comme ça que je fonctionne, mais j’étais ravi pour mon « frère », je jubilais pratiquement de le planter devant toi pour le voir perdre ses moyens. Et puis… c’est là que je ne suis vraiment, mais alors vraiment pas fier.

-         Oh non, couine-je en comprenant.

-         Oh si trésor, je suis désolé. C’est là que ma petite compétition m’est revenue en pleine tête… Je… j’ai vrillé un peu, je n’arrêtais pas d’imaginer la tête qu’il ferait si je te ramenais toi, non pas pour lui, mais pour moi… J’étais sûr de lui couper le sifflet, surtout comparé aux filles que je lui ramène d’habitude… J’étais sûr qu’il serait vert de jalousie… Putain, c’est tellement moche… mais je me suis mis comme … le défi… de t’avoir, juste pour le rendre malade.

Je pose mes doigts sur ma bouche, vraiment chamboulée tandis qu’il fixe ses mains avec un air torturé, mais je tiens ma promesse et je ne bouge pas malgré l’énorme malaise que je ressens actuellement, l’impression de n’être qu’un foutu jeu pour Rinko, un défi comme il dit.

-         Déjà Hanako, sache que ça n’a rien de tordu non plus, c’est une rivalité fraternelle, je t’assure que c’est comme ça entre beaucoup de frères, je savais pertinemment que ça ne lui ferait pas du « mal » mais que ça le ferait chier. Si j’avais eu le moindre doute sur le fait que ça le peinait vraiment, je n’aurais jamais fait ça.

-         C’est déjà ça, souffle-je en fixant mes mains, vraiment secouée.

-         Maintenant, je te jure Hanako, je te jure, que dès que j’ai passé ma première soirée au restaurant avec toi, tout a changé. Je me fichais complétement de Kakashi ou de le rendre jaloux, je n’avais d’yeux que pour toi, tu m’as vraiment envouté directement… j’étais complétement raide dingue de toi dès les premières minutes, peut-être même dès que je suis revenu te voir dans ton bureau, je te le promets. Et je me suis dit, mais après tout, pourquoi cette fille serait plus pour Kakashi que pour moi ? Si elle me plait à ce point, pourquoi moi, je ne pourrais pas tenter ma chance ? Car après tout, tu avais accepté de venir au restaurant, avec moi ! Alors je me suis rendu compte que peu importe les motivations bizarres que j’ai eu au début, tu me plaisais vraiment, et je me suis dit que j’avais le droit de prétendre à ton affection tout autant que Kakashi, et la suite, tu la connais, conclut-il.

-         D’accord… souffle-je.

Je fixe toujours mes doigts, sans piper mot. Je ne sais pas ce que j’en pense, mais ce qui est sûr, c’est que ça ne me fait pas plaisir du tout. J’en fronce les sourcils :

-         Pourquoi aurais-je été faite pour Kakashi selon toi ? Je veux dire, qu’est-ce qui n’allait pas chez moi pour que tu penses à lui plutôt qu’à toi ? demande-je.

-         Ne commence pas sur cette piste, il n’y a rien qui cloche chez toi Hanako, vraiment rien. C’est juste que de prime abord, tu n’es pas le genre de filles vers lesquelles je me tourne, bien que je t’aie trouvé absolument magnifique.

Ma mâchoire se décroche dans la seconde :

-         Le genre de filles ? Le genre de filles qui a l’air chiante et réservée tu veux dire ?! m’exclame-je avec colère.

-         Mais non Hanako ! Ne dit pas ça !

-         C’est pourtant exactement ce que tu t’es dit non ? Laisse-moi deviner…

Je réfléchis quelques secondes avant de continuer :

-         Une fille simple, banale, médecin donc une intello, un rat de bibliothèque, et avec l’air chiante comme la pluie ! C’est ça n’est-ce pas ?!

Tous mes poils se hérissent sur mes bras tandis que le dégout me submerge, je me sens tellement, tellement nulle, je me fais pratiquement pitié.

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