LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)

Chapitre 38 : Les olympiades

3995 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a 13 jours

Chapitre 38 : Les olympiades


Je déambule dans la salle en évitant de regarder autour de moi, histoire de ne pas voir Rinko lorsque je tombe sur un groupe de ninja qui m’interpellent, me demandant de venir faire l’arbitre.

Je ne sais même pas de quoi ils parlent, mais j’accepte. Ça m’occupera.

Il s’avère que mes nouveaux amis ont décidé de faire des petites olympiades, afin de déterminer lequel du pays du feu ou du gel est le plus fort, dans la bonne ambiance. Ils ont donc décidé de s’affronter lors de tout un tas de petites épreuves et cherchaient un arbitre lorsque je suis passée vers eux.

Après avoir trouvé un second arbitre du pays du gel, histoire d’éviter tout biais, les affrontements commencent.

Finalement, notre rôle d’arbitre est un peu obsolète puisque les concurrents préfèrent argumenter eux-mêmes pendant dix minutes après chaque épreuve plutôt que de nous demander notre avis et nous les suivons dans leur délire en favorisant notre pays en riant comme des dingues.

Je retrouve largement ma bonne humeur grâce à ça et je continue de siroter tranquillement quelques verres pour me garder dans ce petit état euphorique jusqu’à ce que je tombe presque nez à nez avec Rinko et Io.

La scène est lunaire, il la tient par les épaules tandis qu’elle le dévore des yeux.

Ça m’énerve de voir son bras autour d’elle et d’imaginer qu’il l’embrassait il y a moins d’une heure. Je trouve ça tellement déplacé que j’en ai du mal à intégrer que ce soit bel et bien en train d’arriver.

Alors je ne remets pas en question tout ce que nous nous sommes dit, et je suis drôlement mal placée pour parler puisque j’ai moi-même un comportement déplacé avec Kakashi et Nanba à ce compte-là, mais je ne ferais pas l’affront de le faire sous le nez de Rinko et c’est ça qui me dérange finalement.

Ça me dérange qu’il m’ait demandé que nous disions aux gens que nous connaissons que nous sommes ensemble par facilité pour qu’il s’affiche comme ça avec cette fille.

De toute façon, il fait le malin, mais je le connais mieux que ça. Je vois très bien qu’il est mal à l’aise au possible, mais ça ne change pas grand-chose dans les faits puisque je me retrouve quand même nez à nez avec eux.

-         Ça va ? Tu t’amuses bien ? demande-je d’une voix froide.

-         Ça va… et toi ? dit-il d’une voix peu assurée.

-         Très bien, réplique-je.

-         Enchantée, je m’appelle Io, glousse-t-elle en me tendant une main.

Je dévisage sa main sans la serrer, lui faisant perdre son sourire. Pauvre fille, je sais bien qu’elle n’a rien à voir dans nos histoires mais il ne faudrait quand même pas trop m’en demander.

Je m’éloigne donc rapidement et j’ai la satisfaction de constater qu’il lâche Io pour me courir après, sans même lui donner d’explication. Quelque part, ça me fait du bien, de savoir qu’il favorise quand même la fille qu’il fréquente depuis plusieurs semaines face à celle qu’il connait depuis deux jours.

Il m’attrape le bras, me tournant face à lui :

-         Ça va ? demande-t-il en fronçant un peu les sourcils.

-         Très bien, j’adore te voir avec Io, vous allez bien ensemble, lâche-je.

Il me dévisage, honteux, et je me radoucis :

-         Je n’ai pas à te dire quoi que ce soit Rinko, mais tu n’as pas intérêt à me reprendre la tête pour ce qu’il s’est passé hier soir, le préviens-je.

-         Ça n’a rien à voir trésor… argumente-t-il.

-         Si tu me sors encore que c’est parce que c’est Kakashi, je t’arrache la tête, tranche-je.

-         Mais pourquoi ? C’est mon meilleur ami, tu as reconnu toi-même que ce serait bizarre pour toi si je draguais une de tes meilleures copines.

-         Oui, mais en même temps j’ose espérer que tu ne le ferais pas devant mon nez. Franchement Rinko, si tu tombais amoureux de mon amie Mei, que voudrais-tu que j’y fasse ? J’imagine mal vous séparer simplement parce que nous avions tenté quelque chose qui n’a pas marché…  Maintenant, c’est clair que je n’aurais pas particulièrement envie de vous avoir sous le nez en train de batifoler.

Il est encore plus honteux, tant mieux.

-         Je sais bien Hanako… je me fous de cette fille, tu le sais ? demande-t-il.

-         Pourquoi tu l’as embrassé alors ? réplique-je.

Il se mord la lèvre en baissant le regard, il ne s’attendait sans doute pas à ce que je sois au courant.

-         Honnêtement je ne sais pas, je crois que c’est plus simple pour moi. C’est comme si j’essayais de me convaincre de je ne sais pas trop quoi. Ça m’a vraiment rendu fou cette histoire avec Kakashi, je crois que j’ai eu besoin de mettre un peu de distance avec toi, avec notre relation, pour me calmer.

-         Mais pourquoi ?

-         Parce que tu me fais un drôle d’effet, je te jure, j’ai du mal à comprendre ce que je ressens pour toi.

Ça révélation m’en bouche un coin :

-         Comment ça ? demande-je.

-         Bah je n’en sais rien, je suis drôlement jaloux avec toi comparé à d’habitude, je ne sais pas pourquoi. Et ça me fait du bien de voir une autre fille, ça m’aide à rester à ma place. Je n’aurais sans doute pas dû t’enguirlander comme ça pour une histoire aussi stupide… Mais … ça me rend dingue, je ne contrôle pas. Je ne me sens pas trahi, mais tu … tu me fais un drôle d’effet je te dis. J’ai envie de t’avoir rien que pour moi, pourtant je ne suis pas amoureux, c’est étrange, dit-il avec un air embêté.

-         Voilà qui est plus clair… plaisante-je à moitié.

Il affiche une mine embêtée, il ne sait pas quoi ajouter, il est perdu visiblement. Alors je m’ouvre à mon tour :

-         Moi aussi Rinko, je suis un peu jalouse de te voir avec Io et je ne sais pas trop pourquoi. Je n’ai pas envie que ce soit plus sérieux, je ne veux pas me mettre un fil à la patte alors que nous nous connaissons à peine. Mais ça m’embête de voir ton bras sur ses épaules, ça m’embête de me dire que tu l’as embrassé… Je ne sais pas ce que j’en pense, mais je sais que j’aimerais simplement que tu ne le fasses pas sous mon nez.

-         C’est pareil pour moi Hanako, j’aurais préféré ne rien savoir de cette histoire, mais comme je connais bien Kakashi c’est compliqué, c’est peut-être un peu pour ça que j’ai paniqué.

J’hoche la tête lentement, nous sommes en soirée, alcoolisés et en conflit, ce n’est franchement pas l’idéal pour avoir les idées claires :

-         Ecoute, nous devrions prendre du recul, peut-être quelques jours… du temps pour réfléchir à tout ça et à ce que nous ressentons vraiment, propose-je.

-         Ouai, ce serait peut-être bien, dit-il.

-         Ne te retiens pas pour moi, mais je t’en prie, ne l’embrasse pas sous mon nez, ajoute-je.

-         Tu nous as vu ?

-         Non, on me l’a dit, alors tâche de continuer ça dans un coin si c’est ce dont tu as envie, propose-je de mauvaise grâce.

-         Je ne sais pas… c’est bizarre, je n’en ai pas particulièrement envie… commence-t-il.

-         J’ai accepté d’aller au restaurant avec Nanba, glisse-je.

Sa mâchoire se contracte un peu, mais je préfère que tout soit dit.

-         D’accord… Bon… Ce n’est pas particulièrement plaisant de se prendre ça dans la tête, je comprends mieux, bougonne-t-il.

-         Ça te pose problème ? demande-je.

-         Non… je ne crois pas… mais évite de m’en parler.

-         J’ai préféré être honnête, nous étions sur la bonne lancée. Mais il faudra qu’on rediscute de tout ça à tête reposée, à Konoha.

-         Ouai, je crois.

-         Passe une bonne soirée quand même, dis-je en observant mon groupe de camarades qui décide de sortir dehors pour la suite de leurs épreuves.

-         Toi aussi…

Je me retourne pour m’en aller, mais il attrape mon bras et me tire dans ses bras en une seconde, sous la tête déconfite d’Io qui l’attend un peu plus loin.

Il me serre contre lui et je l’imite, profitant de cette réconciliation.

-         Tu vas lui briser le cœur, commente-je en riant comme un diable.

-         Je m’en tape, tant que je ne brise pas le tien. C’est la dernière chose que je voudrais, dit-il.

Je ris un peu et il embrasse mon front :

-         On rediscutera de tout ça, mais c’est toi ma préférée trésor, dit-il en me souriant.

Je lève les yeux au ciel et il éclate de rire avant d’embrasser ma joue et de me laisser partir.

Je file en quatrième vitesse dehors, et je repère mes braves soldats qui s’affrontent à la course en relai. L’autre arbitre a visiblement jeté l’éponge puisque je suis la seule spectatrice, mais j’ai bien envie de savoir qui remportera cette petite guerre enfantine, alors je me cale sur le bord de la route pour les regarder courir à tour de rôle tandis que ceux qui se reposent se chamaillent joyeusement.

*

Après leur course, les olympiades continuent avec de l’escalade, et ils décident de monter la tour de leur kage avec une seule main, en relai toujours, me faisant rire. Ils sont tous plantés au sol, les yeux rivés sur le sommet de la tour, à hurler et acclamer leur grimpeur du moment.

Je n’imagine même pas la tête de leur kage s’il les trouvait en train de faire une chose pareille, c’est vraiment tordant considérant que ce sont tous des ninjas adultes et à priori sérieux au quotidien.

Je me recule un peu dans la rue pour avoir une meilleure vue de leur épreuve en riant toujours.

C’est vraiment n’importe quoi, j’ai plus l’impression d’être dans une colonie de vacances qu’en mission, et je remets carrément en doute mon poste à l’hôpital quand je vois ce que j’ai sous le nez. C’est tout de même vraiment plus cool, même nos journées dans la montagne étaient distrayantes comparé à mes journées sérieuses de médecin, à faire des gardes, des soins d’urgence, de la paperasse…

Le temps passe et le froid me mord la peau avec violence, l’alcool n’est plus assez efficace pour me garder au chaud visiblement. Je me mets à frissonner, me frottant les bras pour tenter de me réchauffer. Je devrais rentrer prendre ma veste, je le sais, mais je n’ai pas envie de rater cette épreuve car je sais qu’à tout moment, leur kage peut sortir et leur mettre la rouste du siècle.

Une fois de plus, je sursaute lorsque les bras de Kakashi se referment autour de moi par derrière pour me coller contre son torse :

-         Tu as froid, commente-t-il de sa petite voix alcoolisée, comme pour se justifier.

-         Tu es drôlement collant ce soir, râle-je.

Je le laisse néanmoins me serrer contre lui car je sens déjà qu’il me coupe le vent et que sa chaleur se diffuse doucement contre moi.

-         J’ai trop bu, s’amuse-t-il.

-         L’alcool te rend collant ?

-         Il faut croire…

-         C’est la première fois que tu bois ? m’étonne-je.

-         Non, mais c’est la première fois que ça me rend collant, répond-il pensivement.

Il pose sa tête au sommet de la mienne en me berçant tout doucement :

-         Qu’est-ce qu’on regarde ? demande-t-il.

-         Je regarde mes nouveaux amis faire les idiots, réponds-je.

-         Je peux regarder avec toi ?

Je lève les yeux au ciel :

-         Je ne vais pas te dire où poser les yeux Kakashi, alors à priori oui, tu peux regarder avec moi.

-         Tu veux que je m’en aille ? demande-t-il face à mon ton cinglant.

Je me mords la lèvre, je n’ai pas envie qu’il s’en aille parce que je suis trop bien contre lui, à cause de sa chaleur, mais je lui en veux toujours.

Et puis qui essaye-je de leurrer ?! Pourquoi me mentir à moi-même ainsi ?!

Je suis trop bien contre lui tout court, j’adore qu’il me réchauffe mais j’adore être dans ses bras, j’adore sentir sa tête au-dessus de la mienne, respirer son odeur si douce de savon masculin et de propre, et j’adore aussi parler avec lui lorsqu’il a trop bu.

Je me dépite.

Mais bon, je ne vais pas lui avouer.

-         Oui, j’aimerais que tu t’en ailles, râle-je.

J’adopte volontairement un petit ton agacé et pas sérieux, histoire de le pousser à ne pas partir et ça marche :

-         Tant pis pour toi alors, parce que je reste, pouffe-t-il fièrement.

Un grand sourire s’étire sur mes lèvres et nous observons quelques minutes mes camarades en silence, mais visiblement, lorsqu’il boit, il n’est pas aussi muet que d’habitude :

-         C’est cool, je ne m’ennuie plus ! s’étonne-t-il joyeusement.

-         Il faut dire que le spectacle est distrayant, souligne-je.

-         Non, c’est dès que je suis vers toi, je t’assure, affirme-t-il.

-         Nous ne parlons même pas, remarque-je.

-         Ce n’est pas grave, on parle sans se parler, réplique-t-il tranquillement.

-         Quoi ?! demande-je en riant cette fois.

Il réfléchit un peu, me balançant toujours de droite à gauche gentiment :

-         C’est l’impression que ça me fait quand je suis avec toi, j’ai l’impression qu’on est toujours en communication quand nous sommes proches l’un de l’autre, même si on ne se dit rien. C’est dur à expliquer, encore plus dur quand on a bu comme j’ai bu, conclut-il.

Je réfléchis à ce qu’il vient de dire et curieusement, je comprends ce qu’il dit. Il a raison, ou en tout cas ça me fait le même effet. Lorsqu’il est dans le coin, j’ai toujours un œil posé sur lui, je regarde toujours ses réactions, ce qu’il fait… C’est comme si nous étions branchés l’un à l’autre en continu.  

-         Non… je comprends, dis-je lentement.

-         Evidemment que tu comprends, puisque je te dis qu’on parle sans parler, pouffe-t-il.

J’ai un petit sourire triste. Je ne comprends pas trop ce qu’il me veut, ce qu’il attend de moi… Je croyais que c’était physique entre nous, je croyais qu’une tension nous dévorait l’un comme l’autre malgré l’interdit, mais maintenant que je sais que ce n’est pas le cas pour lui, je ne vois pas trop ce qu’il me veut.

-         Qu’est-ce que tu attends de moi ? Qui suis-je pour toi ? demande-je.

-         Quoi ? demande-t-il sans comprendre.

-         Je ne comprends pas pourquoi tu viens si souvent vers moi, pourquoi tu me parles autant, pourquoi tu es si gentil parfois, et même pourquoi tu te passes le temps à te disputer avec moi…

Un petit blanc accueille mes paroles mais il finit par répondre :

-         Je ne sais pas trop…

-         Me voilà avancée, ronchonne-je.

-         J’aime être avec toi, précise-t-il.

-         Parce que tu veux être mon ami ? questionne-je.

-         Sans doute…

-         Alors pourquoi tu me cries toujours après ?

-         Joker, pouffe-t-il.

-         Pas de joker ce soir !

-         Tu n’es pas gentille ! s’offusque-t-il.

-         Et non ! Je suis le diable. Réponds maintenant !

-         Oui ! Alors ça ! Evidemment que tu es un diable !

Il se met à rire sans s’arrêter, m’arrachant un sourire.

-         Répond Kakashi.

-         Quelle est la question déjà ? demande-t-il avec sincérité.

J’éclate de rire :

-         Tu es insupportable ce soir ! Laisse tomber ! Tu me fatigues !

-         Non ! Répète-moi ta question ! insiste-t-il.

-         Je ne comprends pas pourquoi tu te disputes constamment avec moi si tu veux que je sois ton amie, répète-je.

-         Joker ! s’exclame-t-il encore.

-         Kakashi ! le dispute-je en redoublant d’hilarité.

Il rit avec moi cette fois, complétement à côté de la plaque, resserrant un peu l’étreinte de ses bras autour de mon buste.

-         Mais pourquoi tu me fais répéter pour ne pas répondre une seconde fois ! l’embête-je.

-         Parce que j’avais oublié la question ! rétorque-t-il en gloussant.

Je soupire en posant mes mains sur ses avant-bras autour de moi :

-         Tu ne te souviendras probablement de rien demain matin… commente-je.

-         Probablement, dit-il.

Un silence confortable s’abat encore et il se met à me caresser tendrement là où ses mains sont posées sur mon corps, déclenchant évidemment des frissons sur mes bras. Il soupire un peu :

-         Je peux te poser une question puisque tu ne te souviendras de rien demain matin ? demande-t-il.

-         C’est toi qui as beaucoup trop bu, c’est toi qui ne te souviendras pas, souligne-je avec humour.

-         Ah oui c’est vrai, je confonds tout, pouffe-t-il.

-         Je t’écoute ? demande-je avec curiosité.

-         Qu’est-ce que tu penses de moi ? me questionne-t-il alors.

Je me tends dans la seconde, je ne comprends vraiment pas à quoi il joue ce soir.

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