L'histoire d'amour de Kakashi Hatake
Chapitre 134 : La vie d'après - Bouleversement
5137 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour il y a 19 jours
Un an plus tard
Point de vue d’Hanako
Je me réveille seule en m’étirant paresseusement. Ça fait déjà plus de deux semaines que Kakashi est parti en mission et il n’est pas prêt de rentrer puisqu’il est parti en longue mission diplomatique visant à instaurer la paix globale.
Je suis épuisée en ce moment, je dors comme un loir, je suis même plutôt patraque et j’aurais vraiment aimé que Kakashi soit à la maison. J’aurais bien besoin de mon radiateur personnel pour m’aider à dormir correctement.
J’ai déjà dû poser mon jour hier et j’ai bien l’impression que je n’arriverai encore pas à aller travailler aujourd’hui, ça commence même à m’inquiéter, je suis plutôt du genre à faire des heures supplémentaires qu’à prendre deux jours de repos. Mais je suis tellement fatiguée…
Je me lève pour boire un café, le simple trajet de ma chambre à la cuisine me fatigue comme si je n’avais pas dormi et je m’affale sur le canapé en grignotant du bout des doigts un reste de gâteau au chocolat.
Plus je le mange et plus il m’apparait lourd, dense, pratiquement écœurant alors que j’en avais tellement envie hier soir que je l’ai fait à plus de vingt-deux heures.
Je l’observe d’un sale œil lorsque la nausée me prend et que je cours vomir à la salle de bain.
Je vomis plusieurs fois, n’arrivant pas à me débarrasser de mon état nauséeux et je commence à vraiment m’inquiéter. Je n’ai pourtant pas l’air malade alors que je suis dans un état pitoyable.
Je me traine jusqu’au lit faiblement où je dors jusqu’en fin d’après-midi. C’est la visite de Sakura qui me réveille, elle vient aux nouvelles, inquiète de ma santé alors je lui explique qu’effectivement, ce n’est pas la grande forme.
- Forcément Hanako ! Tu te surmènes ! Il fallait bien que ça arrive à un moment donné, tu travailles beaucoup trop, tu prends beaucoup trop de responsabilités ! Il faut savoir se reposer et dire stop parfois, me réprimande-t-elle gentiment.
- Je sais… en tout cas maintenant je le sais, grommèle-je.
- Ecoute, prends ta semaine, je vais gérer à ta place. Nous nous répartirons tes apprentis et tes patients.
- Mais vous n’arriverez pas à avancer mes soins sur mes cas compliqués, me plains-je.
- Ecoute ils attendront. Ça suffit maintenant, ordre du médecin. Tu te reposes cette semaine et c’est tout. Il vaut mieux prendre une semaine pour toi que de devoir t’arrêter un mois lorsque ton corps lâchera pour de bon, tranche-t-elle fermement.
- Sans doute… marmonne-je.
- Je ne veux pas te voir avant lundi prochain, je te préviens.
- D’accord, soupire-je.
Elle passe la soirée avec moi et je décide de lui obéir. Je suis de toute façon tellement épuisée que je n’ai pas trop le choix.
*
Mais les jours suivant passent et se ressemblent, je suis malade comme un chien, je n’arrive pas à m’alimenter correctement et je passe le plus clair de mon temps à dormir.
Le dimanche après-midi, je suis encore dans mon lit et je me décide à aller faire des examens le lendemain à l’hôpital. Sakura m’auscultera, il est toujours préférable de se faire analyser par quelqu’un d’autre, et je me sens tellement molle que j’ai sincèrement la flemme de m’ausculter.
Je m’endors pour la troisième fois de la journée.
« Je suis dans ma cuisine, en train de préparer un plat, il fait soleil, l’air chaud entre par la fenêtre et je rayonne de bonheur, je me sens heureuse jusqu’au fond du cœur.
J’entends alors des pas sur la terrasse et la porte s’ouvre sur Kakashi qui rit aux éclats, suivi d’un petit garçon, qui lui ressemble trait pour trait. Il porte même un petit masque et mon cœur fond d’amour.
- Obito a épaté tout le monde à l’académie, me dit joyeusement Kakashi en venant m’embrasser le joue.
- Arrête papa, râle Obito avec un air timide.
Je l’attrape tandis qu’il passe près de moi pour le serrer dans mes bras et il se laisse faire en grommelant un peu.
- Je ne dis rien de mal, je répète simplement à ta mère ce que m’a dit Iruka, répond Kakashi avec fierté.
- Il est aussi brillant que son père alors, roucoule-je.
Obito rougit un peu mais pose sa main sur mon bras pour me rendre mon étreinte tandis que Kakashi ébouriffe ses cheveux Je me rends compte que malgré ce que je pensais lorsque nous nous sommes mariés, je peux bel et bien être encore plus heureuse et comblée. »
J’ouvre les yeux en me réveillant en sursaut, complétement choquée. Mon cœur bat la chamade et je pose mes mains sur mon ventre par réflexe.
J’ai peur d’être déçue, je n’ose pas allumer mes mains mais la tentation est si forte. Je sais ce qu’on dit de l’instinct maternel mais je ne peux pas imaginer la déception qui m’envahirait si je découvrais que je n’étais pas enceinte.
Je respire un grand coup et je me concentre, fermant les yeux, déployant mon chakra.
C’est très discret, quasi indétectable, mais j’ai quand même l’impression de sentir quelque chose en moi, une activité anormale. Les larmes roulent toutes seules sur mes joues et un grand sourire nait sur mes lèvres.
*
Le lundi matin à la première heure, je suis à l’hôpital et je demande à Sakura de me faire une prise de sang.
- Qu’est-ce qu’on cherche ? demande-t-elle avec inquiétude.
- J’aimerais savoir si je suis enceinte.
Elle sursaute et me regarde avec un air abasourdi.
- Vraiment ?
- Je crois, mais c’est tellement tôt, je ne sens pas grand-chose… J’ai peur d’être déçue et de me tromper, couine-je.
- On va vérifier ça tout de suite ! s’exclame-t-elle avec un sourire jusqu’aux oreilles.
Elle s’exécute en deux temps trois mouvements et file à la vitesse de l’éclair procéder elle-même aux analyses.
Je patiente dans la salle, je suis incapable d’y aller, j’ai trop peur.
Mais lorsqu’elle revient, elle pleure comme une fontaine en souriant, se jetant dans mes bras et nous pleurons ensemble en riant.
- Félicitation Hanako ! Oh mon dieu ! Je n’en reviens pas ! Kakashi senseï va avoir un enfant ! chouine-t-elle.
- Je vais être maman ! Il va être papa ! Nous allons être parents ! pleure-je.
- Quand je vais dire ça aux garçons ! surenchérit Sakura.
Nous passons une partie de la journée ensemble, elle s’occupe de moi et vérifie mon état de santé général, me prescrivant tout un tas de compléments pour que tout se passe au mieux et décide même de me mettre sous perfusion pour tenter d’absorber un peu les dégâts de ma semaine à vomir sans manger quoi que ce soit.
Je suis tellement heureuse, je ne peux m’empêcher de toucher mon ventre toute les cinq minutes, de le caresser, de prendre déjà soin du petit-être qui grandit en moi et dont j’ai déjà le visage futur en tête.
Lorsque je rentre chez nous, je le caresse encore avec amour :
- C’est ici que nous habitons Obito, c’est notre maison. Papa est en mission, tu ne le rencontreras pas avant un moment.
Il va vraiment falloir que je fasse attention à ne plus l’appeler Obito, je suis trop influencée par mon rêve mais je ne suis pas sûr que Kakashi serait ravi de rentrer et de découvrir que j’ai donné un prénom à notre enfant sans le concerter, surtout un prénom qui risque de le bouleverser comme ça.
*
J’ai tenu difficilement, mais j’ai tenu bon. Ça fait bientôt trois mois que je suis enceinte et la seule personne au courant est Sakura. Nous avons finalement décidé de ne rien dire à personne au cas où, le temps que le bébé s’installe confortablement et que les risques de le perdre s’amenuisent.
Je suis malade comme un chien honnêtement, et j’ai perdu beaucoup de poids. Je suis en arrêt depuis le début de ma grossesse et je passe du temps à l’hôpital en chambre noire sous perfusion. Tout le monde s’inquiète énormément pour moi bien que nous essayions de rester discrètes. Nous nous sommes abritées derrière l’excuse du surmenage mais je ne sais pas si nos proches sont vraiment dupes, je crois qu’ils craignent que je ne leur annonce une mauvaise nouvelle avec mon allure chétive.
Aujourd’hui, je le revois. Elle allume l’écran et je peux voir la petite silhouette de ma nouvelle personne préférée au monde. Je suis charmée, envoûtée, heureuse comme jamais alors je ne le quitte pas des yeux pendant que Sakura effectue toutes les mesures pour voir si tout va bien. Et tout va bien.
- Tu veux savoir si c’est une fille ou un garçon ? On peut essayer de le faire bouger un peu pour voir même si ce ne sera pas encore forcément évident à observer, demande-t-elle malicieusement.
- Non, je le sais déjà, depuis le jour où je l’ai appris, réponds-je tranquillement.
- Alors on garde la surprise, chantonne-t-elle en éteignant l’appareil.
- Ce ne sera pas une surprise, je suis sûre de moi, affirme-je en rougissant.
Elle me fait un grand sourire :
- Alors ? Un petit Kakashi ou une petite Hanako ? pouffe-t-elle.
- Un petit Kakashi, j’en suis absolument certaine.
Je rêve souvent de lui, il est toujours le même. La copie parfaite de son père parfait.
- Alors ça y est ? Je peux l’annoncer aux garçons ? demande-t-elle en gloussant.
- Oui, j’ai invité Rinko ce soir.
*
Je suis toute excitée d’enfin l’annoncer à quelqu’un. Je fais à manger le plat préféré de Rinko, bien décidée à lui faire passer une bonne soirée et je lance même un dessert.
En l’attendant, je m’appuie contre le plan de travail en caressant tendrement mon petit ventre rond :
- Aujourd’hui, je te présente officiellement auprès de tonton Rinko.
Ça fait quelques semaines que je porte les sweats de Kakashi constamment, histoire de le cacher. Ma garde-robe étant principalement composé de robe et de jupe moulantes, ce n’est pas l’idéal pour garder secrète une grossesse.
Je louche sur la tarte dans le four avec envie :
- Je t’en prie Obito, laisse-moi manger ce soir, geins-je tristement.
Je n’en peux plus de ne pas réussir à m’alimenter, c’est frustrant au possible.
Lorsque Rinko passe ma porte, il me lance le regard qu’il me lance depuis bientôt trois moi, plein d’inquiétude. Comme s’il avait peur que je lui annonce la mauvaise nouvelle à tout instant et je suis vraiment heureuse de pouvoir enfin le rassurer.
Comme d’habitude, il est aux petits soins, il m’installe de force à table et s’occupe du service.
- Je peux te servir Rinko, je ne t’invite pas à manger pour que tu fasses tout, pouffe-je.
- Regarde toi Bichette, tu es toute maigre et pâle, je ne vais pas te faire te lever simplement parce que tu as eu la gentillesse de m’inviter. Kakashi te laisse sous ma protection et tu n’as jamais eu l’air aussi malade, s’angoisse-t-il.
- Ta protection ? ris-je. Je n’ai pas besoin d’être protégée !
- Tu as compris. Il m’a demandé de m’occuper de toi, râle-t-il.
Il nous sert à manger et je me demande quand lui annoncer. Je n’ai pas particulièrement envie de le faire attendre, le pauvre. Je me lève donc et il saute sur ses pieds :
- Ne te lève pas ! Dis-moi ce que je peux faire ! crie-t-il.
- Rinko je vais très bien ! crie-je en riant.
Il est déjà à côté de moi, les bras tendus, cherchant comment m’aider et je ris encore plus :
- Je tiens debout toute seule Rinko ! J’ai quelque chose à t’annoncer.
Son visage passe de l’inquiétude à l’angoisse et je lui souris :
- Tu vas être tonton, dis-je.
- Mais qu’est-ce que tu racontes ma biche, je n’ai pas de frère et sœur, s’angoisse-t-il encore.
Je le regarde avec un air blasé avant de retirer mon sweat sous ses yeux inquiets. Cherchant encore à m’aider, il me le retire au reste avec sa tête d’andouille, me faisant encore plus rire.
Je me mets donc un peu de profil, ouvrant les bras théâtralement pour lui faire comprendre les choses et sa tête change, passant au choc absolu pendant quelques secondes avant qu’il ne se jette devant moi à genoux avec une tête d’illuminé :
- Ce n’est pas vrai ! Ce n’est pas vrai putain ! Bordel de merde ! crie-t-il avec un immense sourire jusqu’aux oreilles.
- Je t’en prie, ne lui apprend pas déjà des gros mots ! pouffe-je.
- Je vais être tonton ! hurle-t-il en posant ses mains sur mon ventre.
Il me lance un sourire absolument éblouissant, toujours à genoux devant moi, retrouvant enfin son visage rieur et joyeux de d’habitude, toute inquiétude ayant définitivement quitté ses traits.
Il colle alors son oreille contre mon ventre en riant.
- Je ne sais pas ce que tu cherches à entendre, c’est bien trop faible, me moque-je gentiment.
- Je ne sais pas, n’importe quoi, dit-il en souriant bêtement. C’est pour ça que tu as l’air aussi malade ?
- Oui, il m’en fait voir de toutes les couleurs, je suis incapable de me nourrir depuis trois mois, soupire-je.
- Saloperie ! Tu es bien le fiston de ton papa tiens. Ou sa fifille. On sait ?
- Non, on ne sait pas, mais je pense que c’est un garçon.
- J’aimerais bien, bon sang je lui apprendrais toutes les conneries possibles, se marre-t-il.
Je plisse les yeux :
- Alors là, tu n’as plutôt pas intérêt, gronde-je.
- N’écoute pas ta maman, elle est trop naze. Ton père aussi ceci dit. Heureusement que tu as le tonton le plus cool du monde, ça compensera mon petit lapin.
- N’importe quoi, soupire-je en le couvant quand même du regard.
La sonnette retentit et vu l’heure tardive, Rinko se relève immédiatement, allant ouvrir avec une posture protectrice qui me fait rire. Entre Kakashi et Rinko, je ne risque vraiment pas grand-chose.
C’est évidemment Naruto qui s’engouffre comme un diable à l’intérieur, claquant à moitié la porte sur un Rinko qui râle, suivit de Sasuke et Sakura.
- Mais qu’est-ce que vous faites là ?! m’exclame-je joyeusement.
Naruto me saute dessus pour me serrer dans ses bras, Sasuke me félicitant sobrement et Sakura tapant des mains avec joie.
- On ne pouvait quand même pas ne pas venir te voir suite à cette annonce ! Un mini senseï ça se célèbre ! s’exclame Naruto.
- Nous ne sommes pas venus les mains vides, dit Sasuke en déposant un gâteau sur la table.
- On s’incruste mais avec un gâteau, ça passe toujours mieux, pouffe Sakura.
Nous nous installons tous à table, nous partageant mon maigre repas, nous vengeant sur les desserts.
J’écoute mes invités parler d’Obito, lui inventer toute une vie, des spécialités, débattant de ses capacités, de ce qu’il aura pris de Kakashi et de moi, des senseï qu’il pourrait avoir… Je ris énormément, joyeuse comme rarement, comblée. Il ne me manque plus que Kakashi pour que le bonheur soit complet.
Lorsque je les raccompagne à la porte, Naruto décrète qu’Obito sera son élève et Sasuke prend la mouche, argumentant pourquoi il ferait mieux d’être le sien. Sakura finit par s’agacer et rejoint le débat en déclarant qu’il aura peut-être envie de devenir médecin et qu’elle s’en chargera. Je les regarde se chamailler en partant dans les rues et Rinko vient passer un bras autour de mes épaules.
- Dans le canapé ma biche. Je m’occupe de tout.
Je lui souris avec reconnaissance, complétement exténuée et je l’observe ranger et nettoyer depuis le salon, lui donnant mes directives en râlant, et lui les ignorant en riant.
Lorsqu’il termine, il me rejoint et discute encore un peu avec Obito en m’ignorant, lui listant toutes les bêtises qu’il estime qu’il faut commettre avant d’avoir dix-huit ans. Je sais qu’il fait ça en partie pour m’embêter alors je lève les yeux au ciel et je le laisse faire.
Si je ne me trompe pas sur le caractère de mon petit Obito, ça risque d’être lui le plus sage des deux et il devra veiller sur son tonton complétement givré.
Voir Rinko parler à mon ventre me rend vraiment heureuse, ça rend la chose tellement réelle. C’est un vrai bonheur d’enfin pouvoir partager ça, mais ça me rend aussi terriblement triste de me dire que Kakashi n’est pas au courant. Il est quelque part, à faire ce qu’il a à faire, sans même savoir qu’il est à six mois de devenir père. Ça me stresse un peu, j’angoisse à l’idée qu’il panique et mon cœur accélère, ce qui attire l’attention de Rinko, qui hausse un sourcil.
- Et s’il paniquait ? Et me quittait ? m’inquiète-je.
- Tu es cinglée, dit-il.
- On ne sait jamais, ça pourrait être un vrai choc pour lui, c’est vrai, regarde la relation avec son père, ou plutôt le traumatisme autour de sa mort alors qu’il en était si proche. Je ne sais pas, ça pourrait remuer tout ça, je n’y avais pas vraiment réfléchi. Il va me quitter, oh mon dieu Rinko, il va me quitter ! commence-je à couiner en me redressant.
Il ouvre des yeux ronds et me prend par les épaules pour m’attirer dans ses bras tandis que mon cœur galope à toute vitesse.
- Hanako, il n’y a vraiment, mais alors vraiment aucun risque que Kakashi te quitte un jour, ça j’en suis absolument certain. Qu’il panique, pourquoi pas. Mais il restera, tu peux me faire confiance, tu es juste chamboulée à cause de tes hormones là, je ne vois pas d’autres explications, dit-il gentiment.
Il m’apaise un peu et j’essaie de réfléchir plus posément à ce qu’il me dit, mais c’est vraiment difficile.
- Ce petit lapin, il n’était pas attendu ? demande-t-il doucement.
- Non… enfin oui et non. Nous avons abordé le sujet deux ou trois fois depuis que nous sommes ensemble, mais sans plus, on voulait que la vie décide pour nous aux dernières nouvelles, sans nous prendre la tête, tu vois bien Rinko. J’ai du travail par-dessus la tête et lui aussi, et nous sommes ensemble depuis plus de deux ans et rien ne se passait alors je ne sais pas, il ne va pas s’attendre une seule seconde à ça, couine-je.
- Oui mais ce n’est pas comme si vous étiez contre de ce que tu m’en dis. Si vous ne vous protégiez pas c’est quand même bien que vous le vouliez, souligne-t-il.
- Oui, moi ! Mais lui ! Je ne sais pas ! Je ne suis pas dans sa tête après tout ! Peut-être qu’il ne se rendait pas compte !
Rinko éclate alors de rire, coupant mon angoisse fulgurante.
- Alors déjà, je ne vais même pas souligner le comique de ton « je ne suis pas dans sa tête » et ensuite, Hanako, on parle de Kakashi là. Il est loin d’être stupide, il est l’une des personnes les plus intelligentes que je connaisse, je crois qu’il est au courant de comment on fait les bébés, se marre-t-il.
Je lui lance un petit regard inquiet et il rit encore un peu.
- Arrête de le couver comme ça Hanako. Bordel il a traversé suffisamment de trucs vraiment moches pour se rendre compte qu’avoir un enfant est une bonne nouvelle. Et puis je ne sais même pas pourquoi je te dis ça alors que je sais pertinemment qu’il sera plus qu’heureux. Et crois-moi, sans tes hormones, tu le saurais aussi !
- Tu crois ? demande-je d’une petite voix.
- Bien sûr, ça le guérira un peu plus, dit-il alors.
Cette phrase me rassure jusqu’au trognon et mon cœur se calme enfin.
- Et puis s’il se barre vraiment, je serai là, j’ai toujours rêvé d’être papa, se marre-t-il.
Je lui assène une petite tape sur la tête tandis qu’il rit comme un bossu.
- Tu me fatigues tonton, râle-je en me rallongeant.
- Tu me fatigues aussi maman, tu as vu le cirque que tu viens de me faire, réplique-t-il en allumant la télé, posant les pieds sur la table.
- Tu commences à être un peu trop à l’aise ici, pouffe-je.
- Qu’est-ce que tu veux que je te dise, vous êtes ma seule famille, répond-il.
Je l’observe et mes yeux s’embuent. Je pleure encore plus que d’habitude depuis que je suis enceinte et mon instinct maternel est déjà tellement fort, ça me tue d’entendre Rinko me dire une chose pareille, j’ai envie de le couver, de m’occuper de lui. Je ne supporte pas l’idée qu’il rentre chez lui et qu’il soit seul.
- Tu es la notre aussi tu sais, chuchote-je.
- Ouai, je sais, et en plus elle s’agrandit. C’est vraiment une trop bonne journée, dit-il en s’installant plus confortablement.
*
Ça fait une semaine que j’ai commencé à annoncer ma grossesse, et tout le village est déjà au courant. J’ai reçu un nombre incalculable de visites, de cadeaux, de paniers garnis, c’est tellement touchant.
Plus le temps passe et plus l’absence de Kakashi me pèse, plus des gens que je ne connais pas me félicitent avec un grand sourire en voyant mon petit ventre rond et plus la tristesse me ronge.
J’ai paniqué plusieurs fois, jusqu’à en pleurer à l’idée que Kakashi panique et m’abandonne, rassurant Obito comme je le pouvais, lui disant à quel point son papa est merveilleux, tentant de me rassurer en même temps, mais j’ai tellement besoin de lui et de sa présence.
Il ne devrait pas tarder je suppose, Minato avait prévu deux bon mois et demi et ça fait un peu plus de trois mois qu’ils sont partis. Nous n’avons jamais été séparé aussi longtemps et sans même parler de ma grossesse, il me manque terriblement. Je n’en peux plus de dormir sans lui, de ne pas pouvoir me blottir dans ses bras, de ne pas l’entendre rire ni de le voir sourire. Son humour me manque terriblement, ses petites blagues au quotidien, ses taquineries…
Finalement, la présence d’Obito avec moi est la chose qui m’aide le plus à tenir, qui fait que je ne me sens pas seule au quotidien. J’adore lui parler, le caresser, lui raconter ce que je fais et lui décrire Kakashi.
J’ai fini par abandonner de ne pas l’appeler Obito, tout simplement parce que je n’y arrivais pas, mais plus le retour de Kakashi approche, plus je me dis qu’il faudrait que je me force à arrêter.
Je suis dans le canapé en fin d’après-midi, mes nausées se calment depuis quelques jours mais je suis encore très fatiguée. Je pose ma main sur mon ventre, comme d’habitude et je lui murmure :
- Obito, c’est la dernière fois que je t’appelle ainsi. Il faut que tu comprennes que ce n’est pas ton prénom, ta maman est simplement trop sotte.
Je soupire. Ça risque d’être vraiment dur de changer son prénom, bien que je ne l’aie dit devant personne, c’est tout de même comme ça qu’il s’appelle dans ma tête.
J’essaie de le renommer, d’en trouver un qui lui aille lorsque je pense à sa petite tête d’amour que je vois en rêve, mais à part Kakashi ou Obito, aucun de ne lui va et il est bien évident que nous n’allons pas l’appeler Kakashi.
J’essaie donc de faire mon deuil de ce prénom, avec une petite pensée pour le vrai Obito, me demandant si ça l’énerve ou le ravit que je l’aie nommé ainsi depuis trois mois.
Il est vraiment définitivement temps que Kakashi rentre, j’ai besoin de lui.