L'histoire d'amour de Kakashi Hatake
Chapitre 125 : La fin d'une légende
3101 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour il y a environ 1 mois
Point de vue d’Hanako
Mes larmes dévalent mes joues comme elles ne l’ont jamais faites. Je m’étrangle entre mes hurlements de désespoir, mes cris de détresse et mes sanglots, le serrant toujours contre moi avec force comme si ça pouvait le ramener.
Il ne peut pas être mort, je viens de le retrouver. Il ne peut pas être mort tout court.
Mon être se fissure en milliers de morceaux, aspirant toute mon âme dans le néant tandis que je pleure toujours dans son cou.
- Maitre ! hurle-je avec détresse.
Les secondes s’écoulent et la panique profonde me submerge tandis que je serre mes bras autour de lui, désespérée d’entendre les battements de son cœur, d’entendre sa voix qui m’assure qu’il va bien, de revoir son regard se poser sur moi avec amour.
- Maitre !! m’étrangle-je encore plus fort.
Orochimaru arrive enfin et je m’écarte avec douleur de sa peau :
- Faites quelque chose ! Je vous en prie ! N’importe quoi !
Je suis complétement folle, complétement anéantie. J’ai besoin qu’il le ramène, il doit le ramener, ça ne peut pas être autrement.
Je me mets à trembler, de tout mon corps, violemment. Ce ne sont même plus des tremblements mais des spasmes de terreurs qui me secouent.
- Ramenez-le ! Je vous en prie ! Dites-moi que vous pouvez le ramener !
Il me regarde avec des yeux tristes et pleins de compassion et je lève le visage au ciel en hurlant encore et toujours, implorant qui veut bien m’entendre :
- Je vous en prie, ramenez-le !
Je ne vois plus rien tant je pleure, je n’entends plus rien tant je hurle, je ne ressens plus rien, je suis morte en même temps que lui.
- Allonge-le, dit alors calmement Orochimaru.
Il est comme le phare dans les ténèbres où je suis plongée malgré moi et j’obéis mécaniquement, tremblant toujours avec violence, allongeant Kakashi avec délicatesse par terre.
J’ai trop hurlé, je n’ai plus de voix, elle est complétement cassée et enrouée tandis que je murmure :
- Dites-moi que vous pouvez faire quelque chose, je vous en supplie.
- As-tu encore beaucoup de chakra ?
- Oui… couine-je avec espoir.
Une petite flamme se rallume dans mon cœur tandis qu’Orochimaru s’agite à côté de moi, posant une main sur Kakashi pour vérifier qu’il est vraiment mort. Il est meilleur médecin que n’importe qui, il connait des jutsu qui feraient pâlir Tsunade, il va me le ramener, ce n’est pas possible autrement.
- Je vous en prie Maitre, je vous en prie, vous êtes mon dernier espoir. Vous savez tout faire, vous êtes le meilleur médecin de ce monde, vous savez tant de choses, je vous en prie… pleure-je comme une hystérique.
- Calme-toi mon enfant, je vais avoir besoin de toi pour le ramener.
Je saute sur son bras que j’agrippe avec force :
- Vous le pouvez ? Vous le pouvez vraiment ? sanglote-je.
- Je pense.
Je regarde son visage comme s’il était mon dieu vivant, serrant de toutes mes forces sont avant-bras, mais il y a quelque chose qui cloche. Il a l’air agité, apeuré même. Je n’ai jamais vu mon maitre dans cet état, je le reconnais à peine.
- Vous… vous en êtes sûr ?
- Je ne sais pas, je n’ai jamais utilisé cette technique … je ne sais même plus exactement comment l’appliquer, je ne l’ai lu qu’une seule fois, elle ne m’a pas intéressée une seule seconde.
Il a la voix qui tremble et mes espoirs s’amenuisent.
- Je vous en supplie Maitre, je vous en conjure, si vous l’avez lu alors vous devriez réussir, vous êtes la personne la plus intelligente que je connaisse, je vous en prie ne m’abandonnez pas maintenant. Si vous ne le ramenez pas, je ne pourrai pas vivre sans lui, sanglote-je toujours.
- Ça va allez ma petite. Nous allons y arriver j’ai … j’ai juste un peu de mal à me lancer… Pardonne-moi mais surtout sèche tes larmes. Kakashi sera bientôt avec toi…
Ses paroles me rassurent suffisamment pour que je sorte de ma transe et que mes neurones se reconnectent. Je n’ai jamais entendu parler d’un soin capable de ramener les morts à la vie, c’est insensé, sinon tous les médecins le connaitraient. Je ne sais plus quoi penser, je ne sais pas si je dois le croire ou s’il tente de me donner l’espoir.
Il a l’air tellement mal, tellement agité… il se passe quelque chose.
- Quelle est cette technique ? souffle-je.
- La transmigration de sa propre vie, murmure-t-il.
Je le dévisage quelques secondes avant de comprendre.
- Maitre… ?
- Oui ma petite, nous allons ramener ton ninja copieur, mais je le paierai de ma vie.
Une fois encore, le ciel me tombe sur la tête et je ne sais pas comment je peux être encore debout après les montagnes russes émotionnelles que je traverse depuis trois semaines.
Je tremble tellement que je claque des dents et mes larmes redoublent.
Je ne peux pas me réjouir à voix haute, je ne peux pas sauter de joie face à un homme auquel je tiens qui m’annonce qu’il va mourir pour ramener Kakashi.
Je suis déchirée entre le soulagement et la honte. Comment puis-je me réjouir d’une chose pareille, comment pourrais-je vivre sans Kakashi mais comment pourrais-je vivre avec lui en sachant que c’est dû à la mort de mon maitre.
Les calculs sont clairs, nets, précis. Il est absolument certain que la vie de Kakashi passe avant celle d’Orochimaru à mes yeux, mais comment lui dire de le faire, comment le pousser à se condamner pour mon bonheur.
Ma gorge se noue tandis que la gratitude me submerge alors que je regarde Orochimaru. Comment peut-il envisager une chose pareille, lui qui a passé sa vie à chercher l’immortalité. Ce n’est même pas pour sauver ma vie à moi mais celle de l’homme que j’aime, comment est-ce possible ?
- Maitre… dis-je d’une voix tremblante.
- Pas d’effusion ma petite je t’en prie. Je n’en mérite pas. Je vais le ramener, c’est ma décision.
Je ne sais pas quoi répondre, je ne sais même pas comment agir. Je ne suis pas en mesure de dire au revoir à mon maitre tant que Kakashi est mort devant moi, je ne suis pas en mesure de faire quoi que ce soit ni de penser quoi que ce soit tant que son cœur ne sera pas remis en route. Pourtant l’homme devant moi annonce qu’il va se sacrifier, il faut que je réagisse, il le faut.
- Y-a-t-il une limite de temps pour le ramener ? souffle-je.
- Oui. Son corps manque déjà d’oxygène depuis trop longtemps. Il faut que nous fassions vite, mais nous avons une petite marge grâce à tes dons extraordinaires en médecine. Il faudra que tu répares tout son corps quand il sera revenu, qu’il n’ait pas de séquelle.
Je le regarde et j’entends ce qu’il me dit, pourtant un bourdonnement sourd résonne dans mes oreilles. Je m’apaise enfin, je comprends qu’il va revenir, et j’ai surtout enfin la force de réagir comme il le faut vis-à-vis d’Orochimaru.
Je lui saute dans les bras en pleurant, enfouissant ma tête dans son cou, lui murmurant des centaines de « merci » les uns à la suite des autres et il me serre contre lui également.
- Je ne suis pas très doué en déclaration, mais j’ai été ravi de te connaitre Hanako. Absolument ravi. Je te souhaite une magnifique vie avec lui, tache de le forcer à ne pas gâcher sa deuxième chance. Et tache d’honorer ton savoir, tout ce que j’ai pu t’apprendre…
- Maitre… Je… Vous… articule-je en pleurant.
- Tu es comme ma fille Hanako. Je tenais à ce que tu le saches, j’aurais aimé plus de temps en ta compagnie, j’aurais aimé te voir évoluer, mais ce ne sera pas le cas et j’en suis le premier désolé.
Je recule ma tête pour le regarder dans les yeux :
- Je suis honorée d’avoir été votre élève. Je ne vous oublierai jamais, absolument jamais. Vous ferez toujours partie de ma vie et de mon cœur.
Il me fait un pauvre sourire, bien loin de sa tête habituelle.
- Dépêchons-nous ma petite, le temps presse.
Je me détache de lui avec difficulté quand même mais dès que mes yeux se posent sur Kakashi, je ne me concentre que sur lui.
- Il va falloir que tu sois prête. Lorsque mon énergie vitale sera transférée en lui, il faudra que tu le soignes immédiatement, que tu répares son cœur en priorité, puis tout le reste de son corps selon les lésions qui auront pu se créer entre temps.
- Oui, affirme-je.
- Alors allons-y.
Les minutes qui suivent sont les plus perturbantes de ma vie. J’ai les mains posées sur Kakashi, prête à le soigner, mon cœur bat à se rompre de joie de le savoir bientôt sauvé. Et pourtant je suis triste comme les pierres à l’idée de perdre mon maitre, pleurant à chaudes larmes, tremblant toujours comme une feuille face à son sacrifice.
Je suis déchirée en deux par toutes mes émotions, j’ai envie de vomir et de rire en même temps, je ne sais plus où j’en suis. Mais je me raccroche à une certitude, c’est que peu importe dans quel état je suis, la tristesse qui peut m’abattre ou la folie me guetter, si Kakashi est là, tout ira bien.
La transmigration commence et je plante mes yeux dans ceux d’Orochimaru, nous nous toisons pendant son opération, communiquant silencieusement par le regard tandis que je souffle toujours des remerciements par dizaines.
- Vous ne vous rendez pas compte de ce que ça représente pour moi, murmure-je.
- Bien sûr que si que je m’en rends compte, sinon je ne le ferais pas.
- Vous sauvez ma vie en sauvant la sienne, souffle-je.
- Je le sais bien mon enfant… Je le sais bien…
- Vous êtes le meilleur homme qu’il puisse exister, dis-je.
Il ricane cette fois, dubitatif.
- Avec moi en tout cas, ajoute-je.
- Tu sais aussi bien que moi que je ne suis pas une bonne personne.
- Vous l’êtes, dis-je avec force. Vous l’êtes depuis des mois maintenant. Vous avez arrêté vos horreurs, vous vous êtes occupé de moi, vous avez aidé Konoha face aux bactéries, vous m’avez sauvé tout à l’heure lorsque je vous ai invoqué et maintenant vous sauvez la vie de Kakashi, littéralement.
- Tout ça n’est lié qu’à toi, qu’à notre rencontre et ton influence sur moi, j’ai fait …
- Je me fiche de ce que vous avez fait. Le passé est le passé. Je me fiche que vous m’ayez enlevé, je vous ai pardonné depuis bien longtemps, tout ce qui compte à mes yeux, c’est la personne que vous êtes devenu. Un homme bon, fiable, protecteur et … prêt à sacrifier sa vie pour quelqu’un d’autre.
- Je ne l’aurais fait que pour toi ou lui.
- Ça m’est égal. Je suis tellement fière de vous connaitre, je ne vous oublierai jamais, murmure-je encore.
- Je n’en reviens pas moi-même. En train de donner ma précieuse vie pour le ninja copieur, ricane-t-il alors.
Je souris entre mes larmes.
- Il n’en reviendra pas, dis-je, souriant et pleurant à la fois.
- Tache de lui rappeler aussi souvent que tu le pourras, embête-le avec ça pour moi. Un maximum, ricane-t-il encore.
- Je le ferai, dis-je en riant doucement malgré mes pleurs.
- Mène-lui la vie dure pour moi. Il prend tout de même ma vie.
Je souris encore mais je commence à pleurer à chaudes larmes, intégrant ma nouvelle réalité, celle où mon Maitre est mort.
- Je ne viendrai plus jamais vous voir dans votre repaire… je ne m’assiérai plus jamais sur votre bureau…
Je recommence à trembler et la douleur me transperce encore, rien à voir avec le morcellement que j’ai éprouvé tout à l’heure, mais je suis quand même terriblement peinée.
- Allez ça suffit. Tu me pleureras quand je serai mort et qu’il pourra te prendre dans ses bras ma petite. Là, c’est glauque, même pour moi.
Je hoche la tête et nous nous reconcentrons.
Ce n’est que lorsque la vie commence à le quitter et qu’il vacille doucement que je lui murmure mes dernières paroles.
- Je vous aime mon Maitre, je vous en serai éternellement reconnaissante.
Comme Kakashi plus tôt, c’est en me regardant et lorsqu’un sourire s’étire sur ses lèvres qu’il s’effondre en mourant.
Je sens la vie en Kakashi qui reprend sous mes mains, et je ferme complétement la porte à mes sentiments pour me concentrer. Je le soigne de toutes mes forces, réparant son cœur qui bat enfin sous mes mains, réparant tous ses tissus comme me l’a dit Orochimaru, je sens chaque cellule de son corps qui guérit sous mes mains et mes larmes roulent à nouveau sur mes joues tandis que la vitalité l’envahit.
J’envoie tout ce que j’ai jusqu’à ce que je sente qu’il est comme neuf et lorsque ses yeux papillonnent, mon cœur se répare entièrement.
- Hanako ? souffle-t-il en m’observant, l’air de ne pas croire ce qu’il voit.
- Oh mon dieu… Kakashi… murmure-je.
A genoux à côté de lui, je me jette encore à son cou pour le prendre dans mes bras comme si c’était la première fois, savourant chaque battement de son cœur, savourant sa chaleur comme jamais auparavant, inspirant sa fragrance à plein nez tout en pleurant toutes les larmes que j’ai encore en réserve.
Je sens sa main qui se pose doucement et maladroitement sur mon dos, achevant de me faire prendre conscience qu’il est bien là.
- Mais qu’est-ce que je fais là ? demande-t-il, complétement ahuri.
- Mon amour, oh mon amour… sanglote-je toujours contre lui.
Je me redresse pour regarder son visage, l’admirant de tout mon saoul, caressant ses joues sur lesquelles mes pleurs tombent par dizaines tandis qu’il me couve de son regard que j’aime par-dessus tout.
- Embrasse-moi, murmure-t-il alors.
Je m’exécute dans la seconde, embrassant ses lèvres parfaites, mouillées par mes larmes d’amour.