L'histoire d'amour de Kakashi Hatake

Chapitre 124 : Rin et Obito

5439 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a 24 jours


Point de vue de Kakashi


Je suis suspendu entre rêve et réalité.

J’ouvre les yeux pour découvrir un paysage onirique. C’est stupéfiant de beauté.

Je me trouve dans un immense champ, remplit de fleurs magnifiques, entouré de bois enchanteurs. Le ciel est bleu, presque blanc, tout parait sublime et je sais que je ne suis pas dans le monde réel, c’est bien trop beau. Il y a une toute petite brise, tiède, presque chaude.

Je me sens étrange, comme si j’étais profondément en paix, léger… J’ai des souvenirs très vagues, presque distordus de ce qu’il vient de se passer. Je me souviens d’un combat contre Kabuto mais je ne ressens pas grand-chose en y pensant, ça me parait même absurde d’avoir tué Kabuto. Suis-je mort à mon tour ?

Je ne me souviens pas très bien mais je crois que sa lame m’a transpercée.

Je marche tranquillement, ouvrant mes paumes vers le sol, les laissant se faire caresser par les plus hautes fleurs qui les chatouillent gentiment.

Je promène mon regard autour de moi et j’aperçois deux petites silhouettes qui arrivent en courant des bois en face.

Lorsque je reconnais Rin et Obito, un immense sourire s’accroche sur mes lèvres tandis que mon cœur vacille de joie et que l’émotion s’abat sur moi comme un tsunami.

Ils me sautent dessus en riant et je referme mes bras autour d’eux en pleurant toutes les larmes de mon cœur. Ils sont étonnement si petits comparé à mes souvenirs, sans doute parce que j’ai désormais un corps d’homme et qu’ils sont encore des enfants.

Nous nous écrasons dans l’herbe et je pleure encore et encore tandis qu’ils me serrent contre eux en riant.

-         Kakashi ! s’exclame Rin.

Je m’effondre encore plus lorsque j’entends sa voix. Ça fait tellement longtemps que je veux leur parler, je ne peux pas croire ce qu’il est en train de se passer.

-         Mais qu’est-ce que tu fais là ! m’accuse tout de suite Obito.

-         Qu’est-ce que tu es grand maintenant ! piaille Rin en me regardant des pieds à la tête.

-         Qu’est-ce que tu as vieilli oui ! enchaine Obito.

Je suis toujours incapable de leur parler, pleurant à chaudes larmes, les regardants de tout mon saoul. La plaie béante de mon cœur se rouvre en une seconde à la vue de leurs visages, tout en se soignant à l’idée que je suis désormais avec eux.

-         Vous m’avez tellement manqué… souffle-je.

-         Toi aussi tu nous as manqué ! Comment c’est la vie d’un grand ninja comme toi ? demande Rin avec ferveur.

-         Voulais-tu devenir Hokage ? s’impatiente Obito.

J’éclate de rire à travers mes larmes. Ils n’ont pas changé.

-         C’est… je ne sais pas, c’est intéressant, dis-je.

Obito lève les yeux au ciel :

-         Toujours aussi loquace. Je ne sais pas ce qui m’a pris de croire que tu nous raconterais tout dans les détails, râle-t-il.

-         Laisse-le ! Tu sais comme il est, Obito, le réprimande Rin.

De nouvelles larmes roulent de mes yeux tandis que je les regarde. Obito rougit sous les réprimandes de Rin et détourne les yeux, exactement comme lorsque je les ai quittés.

-         Arrête de pleurer Kakashi ! Qu’est-ce qu’il te prend ? me secoue Obito pour détourner l’attention de lui.

-         Je suis heureux de vous voir, tellement heureux… dis-je simplement.

-         Nous aussi nous sommes heureux ! s’exclame Rin avec un grand sourire.

Je les serre encore une fois contre moi avant que nous nous redressions, nous asseyant dans l’herbe.

-         Alors ? Tu es amoureux ? pouffe Rin, une main devant la bouche.

La ressemblance avec Hanako dans ses mimiques est tellement évidente qu’elle me frappe de plein fouet, et tous mes souvenirs avec Hanako reviennent dans mon esprit les uns après les autres, s’éclaircissant, tandis que j’essaie de gérer la quantité d’émotions positives et négatives qui me submergent en même temps.

-         On ne l’avait pas vu venir celle-là, rit Obito, me ramenant dans le moment.

-         Je… moi non plus… Mais comment êtes-vous au courant ? souffle-je, complétement perdu.

-         Mais parce qu’on t’a vu ! répond Obito comme si c’était naturel.

-         Vous avez vu… Hanako ? balbutie-je.

-         Elle est si belle ! glousse Rin.

-         Elle est trop bien pour toi si tu veux mon avis, m’embête Obito.

Des flashs s’immiscent dans ma tête par dizaines. Son regard, son rire, ses gloussements, ses sourires… Où est-elle ? Où suis-je ?

Je regarde mes deux camarades, cherchant des réponses à mes questions muettes mais ils sont tout excités, pleins de curiosité, attendant que je réagisse.

-         Je suis mort, n’est-ce pas ? demande-je.

Ils échangent un petit regard, leurs sourires s’éteignant.

-         J’en ai bien peur, acquiesce Rin avec délicatesse, attendant ma réaction.

Cette information ne m’effraie étonnement pas. Je prends l’information, c’est tout.

-         Je vais rester avec vous désormais ? demande-je.

-         Oui, me répond Rin.

Je souris encore tout en ressentant de la peine. Quelle tristesse d’être ainsi déchiré entre Hanako et eux, je ne sais plus trop où j’en suis mais je suis soulagé de ressentir cette paix en moi, qui m’empêche de m’effondrer à l’idée de ne plus voir mon ange adoré.

-         L’équipe Minato est réunie ! s’exclame Obito avec joie.

Rin m’observe avec un petit air désolé qui me chagrine, je préférais la voir rire, de loin.

-         Tu pourras la revoir … murmure-t-elle.

-         La revoir ? Comment ? Quand ? demande-je hâtivement.

-         Quand elle pensera à toi… continue Rin.

Je la regarde avec interrogation.

-         Nous ne t’avons jamais quitté Kakashi, chaque fois que tu pensais à nous, nous avions la possibilité de venir.

-         De venir ?

-         Veiller sur toi, répond-elle en souriant.

-         Vous étiez là ?

-         Oui, mais tu ne pouvais pas nous voir. Nous sommes comme appelés lorsque quelqu’un pense à nous et nous pouvons nous rendre sur place pour voir ce qu’il se passe, m’explique Obito avec un petit air de professeur qui parle à son élève.

-         Alors je ne lui parlerai plus ? demande-je bêtement.

-         Non… Et puis il faudra attendre un peu, tu vas rester quelques temps ici, dans cet endroit … dit-il en désignant la prairie autour de nous.

-         Vous avez attendu là vous aussi ?

J’ai l’impression d’être un demeuré. Je ne comprends pas grand-chose à ce qu’il se passe.

-         Le lieu est différent pour chacun. C’est un entre-deux, on ne sait pas exactement ce que c’est mais ce que nous savons c’est qu’il est différent, il représente quelque chose pour toi sans doute… dit pensivement Obito.

-         Un champ de fleur … Hanako Hatake… pouffe encore Rin.

(Hanako Hatake signifiant plus ou moins champ de fleurs)

Je souris un peu en rougissant, gêné.

-         J’étais sûr que tu tomberais amoureux d’elle quand tu l’as rencontré ! Tu étais si perturbé ! Obito ne voulait pas me croire ! continue-t-elle avec bonheur.

-         Tu as vu notre rencontre ? demande-je.

-         Mais oui ! Tu as sans doute pensé à moi, répond-elle joyeusement.

 Je me souviens effectivement avoir pensé à Rin la première fois que j’ai vu Hanako dans les bois, me disant qu’elles se ressemblaient un peu.

-         Alors tu es venue ? demande-je en commençant à comprendre le principe.

-         Bien sûr ! Nous venons à chaque fois ! répond-elle.

-         Je ne viens pas à chaque fois ! se récrie Obito.

-         Menteur ! Tu es toujours le premier à connecter avec Kakashi ! réplique-t-elle.

Il rougit encore en tournant la tête, me faisant rire franchement.

-         Alors, raconte-nous ! me presse Rin, toute excitée.

-         Mais j’ai tant de questions à vous poser, réplique-je.

-         Nous avons tout le temps Kakashi, nous avons toute l’éternité désormais, alors commence par ce qui nous intéresse ! dit-elle.

-         Ça ne m’intéresse pas plus que ça, je préfère que tu nous racontes tes guerres, dit Obito.

-         Ne fait pas attention à lui, il ment pour garder la face, soupire Rin en levant les yeux au ciel.

Tout l’éternité… Mon cœur se transforme en plomb en une seconde tandis que je commence à vraiment réaliser que je suis mort et que je ne verrai pas Hanako avant un très long moment. Ça me coupe presque le souffle et la culpabilité me ronge tandis que je me rends compte que je préférerais retourner vers elle que rester ici pour toujours, malgré la présence de mes deux camarades.

Ils me regardent avec les yeux brillants de curiosité, attendant que je leur raconte les détails de la naissance de mes sentiments tandis que je suis en train de paniquer à l’idée de ne plus la revoir, éloignant de plus en plus ma sensation de bien-être. Je ne devrais pas être comme ça bon sang, je devrais être plus qu’heureux d’être avec eux, profiter de la chance que j’ai…

-         Je ne sais pas quoi vous dire… Elle est… Nous sommes…

Les mots n’arrivent pas à sortir tandis que mon cœur saigne de douleur et je préférerais cent fois leur parler de mes guerres plutôt que d’elle.

Mais Rin me perce à jour et prend ma main avec douceur.

-         Ça va aller Kakashi… les premiers temps sont difficiles mais ça s’estompe vite. Nous serons là pour toi ne t’en fais pas.

Je baisse les yeux tandis qu’une larme roule sur ma joue et que je serre sa main.

-         Merci, dis-je.

-         Tu t’es ramolli avec le temps, commente Obito.

Il me fait rire tandis que Rin lui met une tape sur la tête, le regard furieux.

-         Quoi ?! Il n’avait jamais d’émotion ! se défend-il.

-         Il en a eu le jour où tu es mort ! l’accuse Rin.

-         Encore heureux ! râle-t-il.

Les écouter parler de leurs morts avec autant de facilité me surprend. Ce sont des enfants, comment peuvent-ils être en paix avec ça ? Comment peuvent-ils ne pas se lamenter sur tout ce qu’ils auraient pu vivre comme je l’ai fait à leur place pendant quinze ans.

Bon sang, si j’avais su qu’ils étaient quelque part à se chamailler en commentant ensemble les étapes de ma vie, mon deuil aurait été plus rapide et plus doux.

-         Vous êtes heureux ? demande-je alors.

-         Bien sûr ! Je t’assure que tu le seras toi aussi quand tu auras passé suffisamment de temps dans ton entre-deux, tes souvenirs s’amenuiseront, ta peine disparaitra. Et puis c’est là que tu commenceras à pouvoir aller les voir, les gens qui pensent à toi et c’est merveilleux de les revoir en étant en paix. Nous passons le plus clair de notre temps à accompagner les gens qui pensent à nous, à les voir évoluer… répond-elle.

-         Oui, lorsque tu seras en paix, tu pourras retrouver Hanako quand elle pensera à toi, tu pourras passer tout ton temps près d’elle si c’est ce que tu veux à partir du moment où tu y seras, m’explique Obito.

Cette information me rassure vraiment, elle m’enveloppe de douceur même et je retrouve vite le bien-être. Je serai avec elle, je veillerai sur elle.

-         Je vous verrai quand même ? demande-je.

-         Ça dépend de toi, nous sommes tous ensemble, tous les morts et nous pouvons nous connecter les uns aux autres à tout moment. Mais lorsqu’elle pensera à toi et que tu seras vers elle, alors tu seras seul.

-         Alors quoi ? Je dois choisir entre vous et elle ? demande-je.

-         Ou faire comme nous. Nous connectons avec nos vivants, passons un peu de temps avec eux, puis revenons ici pour nous retrouver, m’explique Rin.

-         C’est génial que tu penses à nous deux en même temps à chaque fois, qu’est-ce qu’on se marrait quand on venait te voir tous les deux, on restait avec toi des heures, à te voir rougir et bégayer devant elle, se moque Obito.

Je rougis encore.

-         Bande de vicieux ! réplique-je.

Ils rient comme deux petits diables en se regardant.

-         Qu’est-ce que vous m’avez manqué…

-         Tu nous manquais beaucoup dernièrement, nous avions moins l’occasion de venir te voir, me dit Rin.

Je me sens atrocement coupable mais elle n’a pas l’air de m’en vouloir une seconde, elle me sourit avec bienveillance.

Ils ont vraiment l’air serein et heureux, ça me fait un bien fou de les voir comme ça après des années et des années à les pleurer, les plaindre, cauchemarder d’eux…  

Je me sens profondément divisé. J’aurais préféré mourir avant de connaitre Hanako ou ne pas mourir après l’avoir connue. J’aurais été tellement plus heureux dans les deux cas, là c’est vraiment trop compliqué à gérer pour moi. Je ne peux pas être triste d’être avec eux tout en arrivant pas à être heureux sans elle, mais plus le temps passe et plus je dois me rendre à l’évidence, malgré la culpabilité qui me ronge.

Je serais plus heureux avec Hanako.

C’est un vrai choc pour moi de me l’avouer, de me rendre compte qu’après avoir passé quinze ans à attendre de retrouver Rin et Obito, je préfèrerais les quitter pour retourner vers elle si on m’en donnait le choix. Je me déteste de penser une chose pareille, j’ai toujours été très serein à l’idée de mourir, mais maintenant que j’y suis, c’est presque un enfer.

Rin et Obito n’ont rien à me raconter, ils sont morts. Il ne s’est rien passé de plus pour eux depuis la dernière fois que je les ai vu. A part répondre à leurs questions et leur raconter un peu plus en détail ma vie depuis qu’ils sont morts, il ne se passera pas grand-chose…

Tandis qu’avec Hanako, j’étais plus heureux que jamais, chaque jour avec elle était une bénédiction, chaque moment un pur bonheur, nous avions tout à vivre et à construire ensemble, croquer la vie à pleines dents tous les deux.

J’avais la chance de pouvoir voir mon équipe sept quand je le voulais, manger avec eux et les regarder se chamailler, nous entrainer au combat pendant des heures en suant et en riant, nous roulant dans la boue les jours de pluie ou nous plaignant du soleil pendant l’été.

Je pouvais rire pendant des heures avec Rinko, parler de tout ce qui nous passe par la tête, me confier comme jamais je n’ai pu le faire avec qui que ce soit.

Discuter avec Minato, parler de stratégies et de nos souvenirs ensemble, voir son regard fier et paternel à n’importe quel moment.

 Je pouvais faire des défis avec Gaï, repousser mes limites et subir ses énormes tapes sur mes épaules…

J’en ai le vertige tant ça me blesse et me tue. Je n’ai pas assez profité de ma vie, j’étais trop renfermé, à attendre le moment que je suis en train de vivre alors qu’il aurait été exactement le même mais après une vie heureuse. Surtout que Rin et Obito sont en paix et heureux eux aussi, je me sens débile.

Le simple fait de lire un livre va me manquer, boire un café, manger chez Ichiraku, prendre une douche après un entrainement… La vie est tellement belle, faite de plaisirs simples et doux…

Prendre Hanako dans mes bras le soir avant de dormir, lire un livre tandis qu’elle dort contre moi, la regarder glousser et se tortiller lorsque nous nous chamaillons, lui pincer la hanche lorsqu’elle cuisine pour l’embêter…

Je commence à me sentir vraiment, vraiment mal.

-         En combien de temps la tristesse passe-t-elle ? demande-je d’une voix un peu cassée.

-         Difficile à dire, la notion du temps n’est pas la même ici je crois… répond gentiment Rin.

-         D’accord…

-         Ça va aller, je t’assure, tu vas vite trouver la paix.

J’hoche la tête, la gorge trop nouée pour parler.

-         Les souvenirs de la vie réelle disparaissent vite, surenchérit Obito.

-         Nous devrions peut-être le laisser seul, faire son deuil de sa vie, lui dit Rin.

-         Non, je vous en prie, restez avec moi, ce sera terrible sinon, dis-je rapidement.

-         Elle nous rejoindra un jour ou l’autre, ils nous rejoindront tous, le temps ne te paraitra pas si long lorsque tu auras fait ton deuil.

-         Vous étiez si jeunes, commence-je à sangloter.

-         Kakashi, tout va bien pour nous, je te l’assure, répond vite Rin en pressant ma main.

-         Tu transferts ton propre chagrin sur nous, mais tout va bien ici. Mon seul regret est de ne pas t’avoir vu devenir Hokage. Je suis sûr qu’on t’aurait proposé le poste, râle Obito.

-         Je ne l’aurais sans doute pas accepté, réponds-je en retrouvant un peu le sourire.

-         Tu plaisantes j’espère ?! Si tu m’avais fait un coup comme ça je peux te dire que je t’aurais attendu au tournant ! m’engueule-t-il.

-         C’était ton rêve, pas le mien, me justifie-je en riant doucement.

-         Et alors ! Tu aurais pu me le faire vivre par procuration ! Non mais je rêve !

-         De toute façon, la question ne se pose plus, dis-je tranquillement.

-         Heureusement, sinon je t’aurais arraché la tête !

-         Calme-toi, demi-portion, l’embête-je.

-         Moi au moins je n’ai pas eu le temps d’avoir des rides ! Regarde-toi ! Tu es méconnaissable, fanfaronne-t-il.

-         Arrête de dire n’importe quoi Obito, pouffe Rin.

-         Je ne suis pas si vieux, râle-je.

-         Tu as tout de même trente ans, continue-t-il.

-         Je suis toujours au top de ma forme, tu es jaloux parce que tu n’as pas eu le temps de grandir, réplique-je.

-         Ce n’est pas vrai que vous allez reprendre votre relation de chiens et chats ! nous gronde Rin.

C’est drôle, je commence moi-même à prendre la mort de façon plus simple, à en plaisanter même.  

-         C’est lui qui me cherche, se défend Obito tandis que je ris.

-         Ça suffit les garçons. Franchement Kakashi, tu es adulte maintenant, j’aimerais bien voir la tête d’Hanako si elle te voyait te chamailler avec lui, dit-elle sévèrement.

-         Elle rirait sans doute, elle rit tout le temps, dit Obito.

-         Vous l’aimez bien ? demande-je alors.

Je n’ai même pas leur avis sur elle et le visage de Rin s’illumine à l’idée de parler d’elle : 

-         Bien sûr ! Elle t’aime tellement, comment ne pas l’aimer ! Au début j’avais peur que ton caractère la rebute, mais elle n’a pas lâché l’affaire malgré tout, j’étais tellement heureuse ! rayonne-t-elle.

-         Moi je la trouve vraiment trop bien pour toi. Je ne comprends pas comment elle peut perdre son temps avec un crétin de ton espèce. A faire semblant de rire à tes blagues… m’embête Obito.

-         Tu es le premier à rire de ses blagues, le réprimande Rin.

-         Je ris parce que je le trouve ridicule, voilà tout, rougit Obito.

-         Mais ce n’est pas possible, combien de temps passez-vous avec nous ! m’exclame-je.

-         Beaucoup, Obito adore aussi Hanako, surtout quand elle te remet à ta place, glousse Rin.

-         Bande de voyeurs ! plaisante-je.

Dès que la phrase sort de ma bouche, une nouvelle crainte s’empare de moi mais je la chasse vite. Mes camarades sont bien trop respectueux pour me faire un coup pareil alors je me détends, bien que je rougisse à l’idée qu’ils m’ont forcément vu l’embrasser.

-         Regarde-le rougir, il est drôlement amoureux, rit-elle encore.

Il se passe alors quelque chose d’étrange, j’ai l’impression que la scène est moins onirique, le ciel s’assombrit et c’est comme si je percevais moins bien mes camarades.

-         Que se passe-t-il ? demande-je.

-         Bonne question, ce n’est jamais arrivé, dit Obito en levant un sourcil.

-         Normalement l’entre-deux ne change pas, murmure Rin, complétement perturbée.

Même leurs voix me paraissent plus lointaines tandis que l’air devient nettement plus froid autour de nous.

-         Je n’ai jamais vu ça, souffle Obito.

Nous entendons alors la voix indistincte d’Hanako et mon sang se glace dans mes veines tandis que je saute sur mes pieds :

-         Elle est en train de mourir ?! m’exclame-je en panique totale.

Ils se lèvent à leur tour, observant autour d’eux.

-         Même si c’était le cas, elle ne devrait pas être ici mais dans son entre-deux à elle, dit Obito dans l’incompréhension.

-         Alors pourquoi venons-nous de l’entendre ! m’exclame-je toujours complétement affolé.

Nous l’entendons encore, on dirait qu’elle parle à quelqu’un et Rin abat une main sur sa bouche, complétement choquée :

-         C’est toi Kakashi ! Bon sang ! Ce n’est pas elle qui vient ! C’est toi qui y retournes !

-         Quoi ?!

-         Tu t’effaces déjà !

Elle affiche le plus beau de ses sourires, complétement euphorique et excitée. Même Obito ne cache pas sa joie en me regardant.

-         Non ! Non ! crie-je.

-         Mais si ! Tu repars Kakashi !

Je m’accroche à eux avec force, agrippant leurs mains, observant autour de moi avec crainte :

-         Nous n’avons pas eu assez de temps ! Je ne veux pas encore devoir vous abandonner ! panique-je.

-         Mais si Kakashi ! C’est merveilleux au contraire ! Nous ne bougerons pas, nous t’attendrons ! Et tu nous raconteras encore plus de choses ! jubile Rin.

-         Non !

-         Tu vas la retrouver espèce d’idiot ! Qu’est-ce que tu attends pour sauter de joie ! Tu te rends compte que tu as la chance d’avoir justement une seconde chance ! m’engueule Obito.

-         Mais oui Kakashi ! C’est merveilleux !

Je me fige un peu, je suis encore une fois complétement perdu, submergé par les émotions contradictoires, mon cœur chante et s’envole mais mon esprit ne veut pas encore leur dire au revoir.

-         Je… Je…

-         Deviens Hokage ! crie Obito tandis que le vent se lève violemment autour de nous et que la luminosité baisse encore.

-         Quoi ?!

-         Tu repars, alors je t’en prie, deviens Hokage pour moi ! Si on te propose le poste, accepte-le !

Je le regarde une seconde en assimilant ce qu’il se passe.

-         Promets-le-moi ! insiste-t-il.

-         Je te le promets Obito, j’accepterai pour toi.

Il affiche un immense sourire.

-         Dis bonjour à Hanako de ma part ! Dis-lui que je l’apprécie ! Et dis-lui de te supporter même quand tu es chiant, pour moi ! renchérit Rin.

Je ris un peu en serrant leurs mains, profitant au maximum de leurs touchers, de leurs visages et de leurs voix.

-         Je vous aime ! Je vous aime de tout mon cœur ! crie-je avec urgence.

-         Nous t’aimons nous aussi ! Sois heureux Kakashi ! Vis pour nous ! s’écrie Rin en souriant.

-         Et fais-nous venir plus souvent ! Montre-nous ta vie ! Et surtout, fais-moi venir le jour où tu deviendras Hokage !

Je me remets à pleurer en les attirants dans mes bras pour les serrer encore, les écrasants littéralement contre mon torse de toutes mes forces, inspirant leurs odeurs familières.

-         Et si tu as un fils, appelle le Obito ! me taquine Obito.

-         Jamais de la vie, réplique-je en riant à travers mes larmes, serré contre eux.  

Rin éclate de rire et tout redevient noir et silencieux.

Laisser un commentaire ?