L'histoire d'amour de Kakashi Hatake

Chapitre 117 : Face à face avec Kabuto

3768 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a environ 2 mois


Je ne lui réponds pas, luttant toujours pour ne rien faire de stupide.

-         Viens donc me rejoindre, que je libère Minato, dit-il.

Je gronde furieusement, il se fou de moi en plus. Je déclenche le raiton sur mes mains involontairement tant la rage qui m’étreint est forte, affolant les ninjas autour de moi.

-         Voyons Kakashi, je plaisantais. Qu’on amène le prisonnier, s’exclame Kabuto.

J’attends patiemment les quelques minutes suivantes, me demandant comment il va réagir en apprenant que quatre de ses gardes sont morts.

Minato se fait emmener, ça me tue de le voir comme ça. Il tient à peine debout.

Le rire de Kabuto me ramène sur lui :

-         Et bien… J’apprends que tu ne viens pas d’arriver visiblement, ricane-t-il.

-         Non, en effet. J’aime faire un tour du territoire avant de me rendre à quelqu’un, dis-je avec tension.

Les ninjas de la coalition se lancent des regards inquiets lorsqu’ils comprennent que j’étais au cœur de leur caverne, ayant échappé à leur garde. Je tourne vivement la tête vers eux et ils reculent de deux pas par réflexe. Je leur fait peur, tant mieux.

-         Je ne l’avais pas vu venir celle-là, reprend Kabuto. Pourtant je vois beaucoup de choses venir. Tu as donc pu échanger avec ton Hokage… dit-il pensivement.

Il ne faut pas qu’il réfléchisse, il pourrait vite arriver à la même conclusion que nous et comprendre. J’intensifie mon raiton en un instant, créant un petit mouvement de foule des ninjas autour de moi qui s’écartent en sautant, attirant l’attention de leur tyran.

-         Kabuto ! crie-je. Je ne suis pas venu ici pour discuter avec toi. Tu libères Minato maintenant ou je te jure que je repars alors que tu m’as sous le nez en ce moment.

-         Tu risquerais la vie de ton senseï ?

-         Et toi ? Tu risquerais de me voir encore te filer entre les doigts ?

Il plisse les yeux, furieux. Je l’ai eu, je le vois dans ses yeux sombres, il ne risquera pas de me laisser filer.

-          Je ne me sauverai pas. Je n’en ai pas le moindre intérêt. Pourquoi me sauverais-je ? Pour que tu captures un autre de mes proches et que je doive revenir aussi sec ? La seule chose qui me fera fuir ce lieu dans l’instant serait le moindre doute que j’aurais quant à la libération de Minato.

-         Libérez-le, murmure Kabuto en me regardant de ses yeux intéressés.

Je les regarde relâcher Minato qui me lance un dernier regard plein d’amour avant de filer à toute vitesse. Les minutes passent et personne ne bouge.

J’attends que Minato ait pris suffisamment d’avance, avec sa vitesse légendaire, même dans cet état, je pense qu’ils n’ont aucune chance de le rattraper mais je ne bouge pas d’une oreille pendant un quart d’heure et Kabuto attend lui aussi, me fixant de ses yeux vicieux.

J’éteins alors mes mains, et j’avance tranquillement en direction de Kabuto dont le sourire grandit à chaque pas que je fais au sein de son armée.

-         Pose tes armes, dit-il simplement.

Je vide mes poches docilement et quelques gardes me saisissent du bout des bras, pas sereins, ce qui me fait ricaner.

-         Il pourrait déclencher ses éclairs, dit l’un d’eux, stressé.

-         Alors tu mourras et un autre prendra ta place, réplique Kabuto en retournant dans la grotte.

Il revient une minute plus tard avec une grande seringue qui me fait un peu reculer. Il ordonne à une plus grande quantité de gardes de me tenir en place.

-         On a peur d’une aiguille ou de mourir ? demande-t-il avec un air mauvais.

Je ne réponds pas, bien trop concentré bordel. S’il s’approche de moi, hors de question que je laisse passer ma chance. Bon sang, j’aurais dû demander du chakra à Hanako, je suis stupide ! Je le tuerais si facilement, je n’ai jamais imaginé qu’il aurait l’audace de s’approcher de moi bon sang.

Il est tout près, mon bras est tiré sur le côté et il se penche pour enfoncer l’aiguille dans mon bras. Dès que je sens la pointe, douloureuse, qui s’enfonce dans mon bras, je déclenche mes éclairs pourfendeurs avec une violence phénoménale, complétement guidée par ma rage et ma haine viscérale.

Je tue la majorité des hommes qui me tiennent sur le coup tandis que je donne une impulsion pour essayer d’avoir Kabuto, mais il est déjà en train d’esquiver, c’est un combattant excellent malheureusement.

Les gardes s’écroulent par terre tandis que je sens que je commence à tanguer doucement.

-         J’aurais été fou de ne pas tenter, grogne-je.

-         C’est vrai, je ne t’en veux pas, ricane-t-il. Bonne nuit Kakashi.

Je lutte comme un dingue contre son produit mais c’est peine perdue. Il m’emporte dans les ténèbres à une vitesse ahurissante et je m’écroule par terre.

*

Je me réveille avec la tête vraiment lourde. Je ne suis pas dans la cellule de Minato. Ça n’a rien à voir. Nous sommes pourtant dans une grotte mais tout est différent.

La grotte n’est pas grande, et son immense ouverture l’inonde de lumière du soleil. Je suis dans le fond, dans une grande cellule aux barreaux bien trop épais pour que je tente de les casser avec mon raiton.

 De toute façon, je me sens vidé d’énergie, toujours allongé par terre. Je suis même sur un matelas si j’en juge mon confort.

L’air est différent. Nous sommes très haut, vraiment très haut. Je regarde par l’entrée de la grotte avec mon sharingan. Elle a l’air située au sommet d’un autre pic, bien plus haut, je vois des nuages et le ciel bleu éclatant.

Kabuto est à un bureau, entouré de livres, il griffonne des choses. Dans un coin, j’aperçois un petit laboratoire comme celui d’Orochimaru et un lit de camp.

Il n’y a que nous deux cette fois, je ne sens personne d’autre.

-         Où sommes-nous ? demande-je.

-         Chez moi, répond-il tranquillement.

-         Au sommet d’une montagne ? Après t’être caché sous terre toute ta vie, siffle-je.

-         Chacun sa méthode, Maitre Orochimaru préfère le sous-sol, je préfère le ciel. J’éprouve une grande satisfaction à voir les nuages autour de moi lorsque je réfléchis.

-         Comme c’est étonnant, tu rêves de dominer le monde alors évidemment, tu te prends le point le plus haut, grommèle-je.

Il s’avachit dans son dossier, un grand sourire étonné aux lèvres :

-         Intéressant. Je n’y avais pas pensé. Ton intelligence m’étonne toujours Kakashi, depuis ces longs mois passés en ta compagnie. On s’attend à une grosse brute quand on voit ton apparence, tu n’as cessé de me surprendre et tu continues, dit-il en riant.

On dirait Orochimaru, ça me rend dingue. Il ricane sans cesse et parle avec légèreté, comme si tout allait exactement comme il le voulait. Il reprend :

-         Enfin, bien sûr, je savais que tu étais réputé comme intelligent, mais c’est le cas de beaucoup de monde, qui apparaissent pourtant bien sots face à moi. Mais toi, quel chouette colocataire ! Nous allons pouvoir discuter de pleins de choses, je ne peux plus supporter de m’entretenir avec des cerveaux inférieurs.

-         Tu es cinglé, souffle-je.

-         C’est vrai que tu n’es pas particulièrement bavard… dit-il pensivement.

Je me lève péniblement, tanguant un peu. J’espère que Minato est rentré à Konoha…

Je me fige. Je n’ai aucune idée du temps que j’ai passé endormi, après tout nous avons radicalement changé de lieu. Des jours auraient pu s’écouler, peut-être même qu’il me drogue depuis des semaines, je n’en sais rien.

-         Ça fait combien de temps que je dors ?

-         Ça fait cinq jours, dit-il en écrivant toujours dans ses livres.

Je me rassois par terre, accusant le choc.

Cinq jours. Cinq jours… Minato est donc rentré, Hanako et tout le village me croient mort à l’heure qu’il est. Quelle horreur, j’en ai le cœur qui se casse en deux à l’idée d’imaginer Hanako, complétement brisée, chez nous. Elle doit pleurer toutes les larmes de son corps.

Cinq jours… Hanako n’est pas venue me chercher. C’est pour ça qu’il m’a réveillé. Je relève les yeux sur lui avec hostilité lorsque cette conclusion s’impose à moi. Il me regardait réfléchir, un sourire fasciné aux lèvres :

-         Regardez-moi ça. Il est fascinant de t’avoir en cage Kakashi, quelle rapidité de déduction. Je suis sûr que tu viens de comprendre pourquoi tu es réveillé.

Je le fixe toujours méchamment, ne répondant pas et il se lève pour s’approcher de mes barreaux. Mon sharingan calcule à toute vitesse toutes les positions de Kabuto qui rendraient son assassinat possible, en me jetant sur mes barreaux, passant le bras à travers avec mon raiton tandis que je ne bouge pas d’un poil.

-         Regarde-toi… C’est comme avoir un animal enragé en cage, regarde-toi préparer tout un tas de plan pour me tuer, réfléchir à toute vitesse… Si tu savais Kakashi comme c’est rafraichissant de t’avoir avec moi. J’aurais dû te réveiller avant.

Je le fixe avec toute ma haine.

-         Dis-moi Kakashi, il ne sert à rien de faire semblant. Dis-moi pourquoi n’est-elle pas encore venue te chercher ?

-         Tu surestimais sans doute son attachement à moi, quel dommage, siffle-je.

Il ricane un peu et s’installe sur une chaise face à moi, hors d’atteinte.

-         Peut-être, ça m’étonne. Ça ne te brise pas le cœur ? demande-t-il avec cruauté.

-         Non, ça me comble de joie, rétorque-je.

-         Je pensais qu’elle viendrait dans la seconde te chercher. Je nous ai évidemment déplacés, puisque Minato savait où nous étions, mais j’ai envoyé à la sentinelle un message il y a des jours de ça.

La sentinelle… il me dégoute.

-         Et pourtant… rien. Pas l’ombre de notre jolie amie en commun.

-         Alors pourquoi ne m’as-tu pas encore tué ?

-         Je le ferai, n’en doute pas, mais je lui laisse encore du temps. Ça ne fait que cinq jours, je vais te garder en vie au moins quelques semaines, qui me dit que Minato ne l’a pas enfermé à double-tour… Il faut bien que je lui laisse un peu de temps pour se sortir de la situation compliquée dans laquelle elle se trouve sans doute.

Je me glisse au fond de ma cellule et m’appuie contre le mur, fermant les yeux.

Je ne réagis plus à ses paroles jusqu’à ce qu’il s’éloigne. Je ne veux pas parler avec lui, je veux simplement souffrir en silence. Hanako me pense mort bon sang, j’ai tellement de peine pour elle, je peux presque sentir résonner sa souffrance en moi.

Je finis par m’allonger sur mon matelas et je n’en bouge plus.

*

Kabuto tente de me parler, tous les jours, plusieurs fois par jour, mais je reste muet. Au début très insistant, il finit par s’y faire plus ou moins, bien que ça le frustre.

J’entretiens ma forme physique comme je le peux en m’entrainant avec le poids de mon corps, je suis sous-nourri mais nourri quand même et j’ai tout de même un petite matelas, tout ça pourrait être pire.

Ce n’est qu’au bout de dix jours de captivité que nous recevons de la visite. Un de ses ninjas lui emmène une lettre et ça anime ma curiosité.

-         Que se passe-t-il ? Comment va la guerre ? demande-je d’une voix enrouée par mon mutisme en m’agrippant à mes barreaux.

-         Tiens donc. Tu décides enfin de parler, commente-t-il en lisant sa lettre.

J’attends qu’il finisse, je sais qu’il va m’expliquer. Ça fait lui aussi dix jours qu’il est seul dans cette grotte et qu’il veut me parler.

-         La guerre est stable, les fronts ont un peu bougé. Il semblerait que vous nous repoussiez gentiment… J’enverrais bien ma dernière armée juste pour vous mettre la pression mais à quoi bon.

-         Ta dernière armée ?

-         Tu imagines que nous sommes seuls dans cette montagne ? Tu imagines que je prendrais le risque que la sentinelle nous rejoigne et me tue en une seconde ? Je t’en prie Kakashi. Mes hommes sont simplement plus bas dans la montagne pour me laisser en paix. Je la vois mal affronter une armée à elle toute seule.

-         Ça dépend du nombre, grogne-je.

-         Certes, c’est bien pour ça qu’ils sont plusieurs centaines. Elle ne peut pas rejoindre cette caverne sans passer devant eux, tout ça est stratégique.

-         Encore des hommes… mais combien en as-tu… souffle-je.

-         Si tu savais. Je prépare tout ça depuis longtemps Kakashi. Dès les premiers jours passés en compagnie d’Hanako, j’ai su qu’il me la faudrait. Je ne savais pas pourquoi ni comment mais je le savais. J’ai su aussi que tu me poserais problème, il n’y avait qu’à voir comment tu la regardais, j’ai vite compris qu’il était absolument impossible pour moi de la prendre sous ton nez, que tu ne m’en donnerais jamais l’occasion, la suivant partout comme son ombre, dit-il avec colère.

Je gronde rageusement en réponse à ses dires et il reprend :

-         J’ai tout de suite imaginé avoir recours à des hommes, je savais que je n’arriverais à rien tout seul et j’ai bien vu que maitre Orochimaru ne me suivrait pas là-dedans, il était comme envouté par elle. Tu m’as bien rendu service d’ailleurs, à être si méfiant de lui… elle était tellement focalisée sur ses pensées à cause de toi qu’elle n’a jamais pris la peine de venir fouiner dans les miennes visiblement. Même si je m’arrangeais pour ne pas réfléchir à tout ça en sa présence. 

-         Espèce de … commence-je mais il me coupe.

-         J’ai commencé à rallier des pays sans ninjas à ce moment-là, pour leur offrir du savoir et de quoi se défendre, ce fût très simple, ils étaient très contents. Mais alors quand nous avons découvert cette histoire de sentinelle… J’ai eu de la peine à vous cacher ma joie, vous me serviez sur un plateau d’argent de quoi rallier des pays ninjas. Mes rangs ont augmenté exponentiellement à partir de là, plus j’avais de ninjas avec moi, plus je pouvais former des non-combattants… Quel doux cercle vertueux. La suite tu la connais puisque vous êtes rentrés chez vous.

-         Pourquoi attaquais-tu Konoha alors que nous n’y étions pas ?

-         Pour les apparences, j’accusais Konoha de détenir une arme, mes hommes étaient impatients de vous attaquer pour la récupérer.

-         Mais quel est ton but… je ne comprends pas… tu n’as pas véritablement peur qu’une menace surgisse je suppose ? Si quelqu’un tentait de réunir les démons à queues pour les fusionner, le monde ninja réagirait au quart de tour, sans même qu’Hanako n’ait à lever le petit doigt à priori. Alors pourquoi ?

-         Il me la faut, je n’ai pas d’autre raison. C’est viscéral. Peut-être que je sens qu’une vraie menace poindra, je ne sais pas.

-         C’est son chakra qui provoque ça en toi Kabuto. Nous avons découvert dans le livre qu’il pouvait créer ce genre de comportement, tu es sous son influence, tu ne sens rien du tout, il n’y aura pas de menace.

-         Je deviendrai le seigneur de toutes les terres, je rallierai les pays les uns après les autres, jusqu’à ce que nous libérions la sentinelle pour veiller sur nous tous. Tu imagines ça ? Ce pouvoir ? Cette sécurité ? Elle serait là… avec moi…

-         Elle serait morte ! Libérer le mode sentinelle la tuerait sur le coup.

-         Ce serait toujours elle, tout ce qui m’attire chez elle plutôt, sa puissance… sa rareté… elle est unique Kakashi. Et elle sera bientôt enfin à moi.

La rage me consume en une seconde et je déploie mon raiton avec une envergure rarement atteinte, tapant les barreaux de ma cellule de toute ma force, faisant trembler les murs et plier très légèrement l’acier épais qui me tient prisonnier.

Kabuto recule un peu, mais il est sûr de lui quant à la résistance de ma cellule visiblement. Et il a raison, je ne sers pas à grand-chose.

-         Tu ne l’auras jamais ! vocifère-je.

-         Si elle ne vient pas pour toi alors je trouverai un moyen de la capturer Kakashi ! Tout ça n’est qu’une question de temps, il n’y a pas de problème, simplement des solutions ! Elle n’a même plus son plus grand protecteur avec elle, ricane-t-il.

-         Je te jure que je te trancherai la gorge Kabuto, plus tu attends et plus tu risques ta peau, chaque minute qui passe nous rapproche du moment où je te tuerai, car il arrivera si tu ne me tues pas, je te le garantis.

-         Tu seras mort bien avant d’essayer Kakashi, ça ne sert à rien d’espérer. Ça fait quinze jours maintenant, quinze jours que j’attends la sentinelle. Je ne compte pas perdre beaucoup plus de temps. Je vais lui renvoyer un message, je vais lui dire que je lui laisse une semaine avant de te tuer. Et c’est la vérité.

-         Fais-donc. Elle ne viendra pas, et je n’aurai plus qu’une semaine à te supporter.

Je retourne m’assoir dans un coin, apaisé. Je n’ai plus longtemps à tenir dans cette cage.

Si Hanako avait dû venir, elle serait déjà venue. Minato a réussi à la convaincre visiblement, et c’est très bien comme ça. Ça fait deux semaines qu’elle affronte mon deuil… J’espère qu’elle commence à doucement remonter la pente. J’espère qu’elle est entourée surtout.

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