L'histoire d'amour de Kakashi Hatake
Après de longs au revoir, pleins d’amour, pleins de mots doux, elle me somme d’être prudent et je repars après un dernier baiser sur ses lèvres douces.
Orochimaru me regarde partir avec peine et j’évite ses yeux de serpents.
J’arrive deux heures plus tard à Konoha et je suis rassuré. Le front est loin du village maintenant, enfoncé dans les bois. Dès que je passe les murs d’enceintes, j’y trouve beaucoup de soldats qui mangent et rient, l’ambiance est joyeuse, les hostilités ne doivent donc pas être tendues et visiblement nous n’avons que très peu ou pas de perte, sinon les soldats auraient la mort dans l’âme.
Rinko m’aperçoit et je lui fais signe de venir avec moi. Nous courons jusqu’au bureau de Minato où je prends sa place et il se met en face.
Je jette un coup d’œil aux papiers sur mon bureau. Je l’ai. J’ai le message de Kabuto et mon sang se glace dans mes veines.
Rinko m’apprend que la guerre se passe au mieux qu’une guerre puisse se passer, sur les deux fronts, nous n’avons effectivement que très peu de pertes, les combats sont juste longs parce que la coalition a sans cesse de nouveaux combattants en pleine forme, rapatriant leurs blessés pour qu’ils se fassent soigner, comme nous finalement. Ils sont simplement très nombreux, ce qui nous empêche de les éliminer rapidement et d’en finir. Kabuto a bien géré son attaque, mais ça n’a plus rien d’étonnant.
- Si Iwa venait nous aider, nous en finirions rapidement, soupire Rinko.
- Minato ne voudrait pas que je le fasse. Ils sont au courant de la situation, s’ils voulaient venir, ils le feraient.
- Mais c’est toi aux commandes, pas Minato.
- Ce sera sans doute bientôt lui.
- Tu l’as localisé ?! s’exclame-t-il.
- Pas encore, mais ça ne saurait tarder.
Il a l’air tout excité. Il me ramène à la réalité. Je ne laisse pas qu’Hanako derrière moi, je laisse aussi mon équipe sept et Rinko. Il est très attaché à moi, notre lien est très fort, je ne sais pas comment tout ça va bien se passer, il va falloir que je lui sous-entende que je peux revenir, sinon il ne me laissera jamais partir.
Je n’écoute même pas ce qu’il est en train de me raconter et je le coupe :
- Rinko. Je vais t’expliquer ce qu’il se passe, en fait, nous allons le découvrir ensemble. Il va falloir que tu me jure de faire ce que je te demande et de me laisser faire ce que j’ai à faire.
Il fronce immédiatement les sourcils.
- Ça dépend de ce que tu me demandes Kakashi.
Je soupire, je n’ai pas le temps, nous n’avons pas le temps, Minato n’a pas le temps ! Pourquoi tout le monde s’intéresse-t-il autant à ma vie bon sang ?!
Je respire longuement, l’affolant un peu plus.
- Rinko, tu es mon meilleur ami. De loin. Je t’aime énormément…
- Kakashi, crache le morceau, s’angoisse-t-il.
- La ferme ! Rinko je suis très sérieux, là il faut que tu la boucles et que tu m’écoutes. Parce que la moitié de ce que je vais te dire est un service de meilleur ami mais l’autre est un ordre strict de ton commandant. Et je ne rigole pas.
Je ne lui ai jamais parlé comme ça, et je n’ai surtout jamais ramené ma hiérarchie sur le tapis depuis que nous sommes amis, alors ça a le mérite d’être suffisamment anormal pour qu’il se taise.
- Je t’aime profondément Rinko, je te le jure, et tu es celui qui sait mieux que quiconque ce qu’elle représente pour moi. Ce que je vais te dire ne vas pas te plaire, mais je refuse que tu me causes des difficultés parce que bordel, là j’ai vraiment, vraiment besoin de toi. J’ai besoin que tu fasses ce que je te demande, sans que tu rechignes, au nom de notre amitié, si tu tiens à moi autant que je tiens à toi, alors aide-moi, je t’en prie.
Il a peur, je n’ai jamais vu Rinko avoir peur de mémoire, même lorsqu’il a failli mourir ou que nos guerres étaient vraiment périlleuses.
- Je t’aiderai Kakashi, souffle-t-il.
- Ne t’affole pas, tu vas recevoir beaucoup d’informations mais le temps ne presse pas à la seconde. J’ai sur le bureau un mot de Kabuto qui, je pense, m’indique où se trouve Minato pour que je vienne échanger ma place contre la sienne en tant que prisonnier. Je vais le faire et ça risque de me coûter la vie. Prend le temps d’intégrer ce que je viens de te dire.
Je laisse Rinko digérer l’information en ouvrant le mot de Kabuto, parcourant la lettre à toute vitesse, elle est codée, faite pour être craquée en quelques secondes par un sharingan, juste histoire d’être sûr que ce soit bien moi qui lise ces mots. Même là, son intelligence est remarquable.
Il me donne des coordonnées et me propose effectivement de faire l’échange. Il me prévient qu’une armée est sur place et que si je ne viens pas seul, je raterai mon unique chance de sauver Minato et qu’il le tuera sur le champ avant de s’enfuir tandis que nous luttons. Pour le coup, je le crois complétement, il tuera Minato comme un avertissement avant d’enlever un des mes petits, Sakura à tous les coups. J’en frissonne de peur rien qu’à l’idée.
Je brûle immédiatement la lettre après avoir enregistré dans mon esprit les coordonnées. Hors de question que Sasuke tombe là-dessus et ne vienne, provoquant la mort de Minato sans le vouloir.
Lorsque je relève les yeux sur Rinko, les siens sont remplis de larmes, mais il tient bon, il ne moufte pas et attend la suite de mes explications.
- Kabuto veut Hanako, ça tu le sais. Il imagine que lorsqu’il m’aura captif, il lui enverra un message comme celui-là et qu’elle viendra à lui. Il est absolument hors de question que ça arrive, si ça se trouve il m’aura déjà tué, je l’imagine mal me garder en vie alors que je suis le « protecteur d’Hanako » à ses yeux. Il connait très bien mon lien avec elle, je pense qu’il me tuera dès que j’échangerai ma place avec Minato. Je vais dire à Minato de dire que je suis mort, qu’il m’a vu mourir sous ses yeux pour éviter qu’elle vienne me chercher. C’est là que j’ai besoin de toi.
Il acquiesce mais une larme roule sur sa joue quand même.
- J’ai besoin que tu aides Minato à convaincre Hanako de rester ici au cas où elle ne le croit pas sur parole, même si je pense que ça ne devrait pas arriver. Elle lui fait confiance, il est son senseï… mais connaissant les dons d’Hanako, elle pourrait être tentée de regarder dans sa tête… Elle l’a déjà fait mais c’était louche, là je suppose qu’elle ne mettra pas sa parole en doute mais encore une fois, il vaut mieux être prudent. Je veux que tu la gardes à Konoha par tous les moyens.
- Mais … et si tu étais vivant ? Je ne vais pas vivre sans savoir si tu es ou non enfermé quelque part ? dit-il.
- Mais si, ne t’occupe pas de moi, s’il fait l’erreur de ne pas me tuer alors je reviendrai d’un moyen ou d’un autre je suppose…
- Il ne fait pas d’erreur… souffle-t-il.
- Oui, donc à priori, je ne serai pas emprisonné quelque part et ma mort sera réelle.
- Kakashi…
- Non. J’ai besoin de toi. Je vais partir le rejoindre, aujourd’hui. Alors il faudra que tu gères à ma place la guerre le temps que Minato revienne ici. Ça ne devrait pas être bien long et tout à l’air stabilisé alors ça va aller. Et enfin, j’ai un dernier service à te demander.
Je pose le livre de l’ermite sur la table et il le regarde avec des yeux ronds. Il est la seule personne avec Minato à être au courant de toute l’histoire.
- Rinko, j’ai besoin que tu gardes ce livre pour moi, je ne m’en sépare absolument jamais. Ce livre, c’est la vie d’Hanako. Il y a tout dedans, de quoi prouver les dires de Kabuto et surtout, comment déclencher la sentinelle qui tuera Hanako sur le coup. Il cherche à mettre la main dessus, avec vigueur. Puisque je me rends, je suppose qu’il va envoyer des espions le chercher pour lui. C’est pour ça que je ne peux pas prendre le risque de le cacher, ils finiront peut-être par le trouver. Je veux que tu ne le quittes jamais des yeux, aie-le constamment avec toi. Lorsque tu te douches, il est dans la salle de bain avec toi, quand tu dors, il est sous ton oreiller…
- J’ai compris, me coupe-t-il avec sérieux.
Il prend le livre immédiatement sur la table et le met dans sa poche ce qui me prouve qu’il a vraiment compris.
- Maintenant qu’il est en ta possession, tu ne peux plus mourir Rinko, ni te faire blesser, la vie d’Hanako dépend de la tienne, je compte sur toi. Reste en dehors des combats, de toute façon en tant que commandant, tu n’auras pas à aller te battre plus que ça. Je préviendrai Minato que c’est toi qui as ce livre. Ma relation avec l’équipe sept est de notoriété publique mais pas la nôtre, alors je suppose que Kabuto ne saura jamais qu’il y a une petite chance que je te l’ai confié, il ne doit même pas te connaitre je suppose et c’est tant mieux. Rinko, est-ce que ça va aller ?
Il me regarde longuement en silence et je lui laisse le temps.
- Te perdre ? Non, ça n’ira pas. Protéger Bichette et son livre ? Bien sûr que ça ira, dit-il finalement.
- Tu ne peux pas t’effondrer Rinko, elle aura besoin de toi, vraiment besoin de toi.
- Elle va mourir de tristesse, murmure-t-il.
- Ne me dit pas ça, dis-je en serrant les mâchoires.
- C’est la vérité Kakashi. J’ai pratiquement peur qu’elle se foute en l’air, ajoute-t-il avec tension.
Je ferme les yeux, essayant de me contrôler. Rinko vient de me balancer à la figure ma plus grande crainte que je tâche d’enterrer au fond de mon esprit. Je prends quelques minutes pour me calmer.
- Fais en sorte que ça n’arrive pas, je t’en supplie, dis-je la voix cassée par ma tristesse.
- Mais …
- Toi tu sauras, tu sauras qu’il y a une infime chance que je sois en vie, débrouille-toi… donne lui une pointe d’espoir suffisante pour qu’elle ne fasse pas une connerie pareille… supplie-je.
- Je ferai de mon mieux… Putain mais Kakashi, merde quoi !
Il se lève de sa chaise violemment, la renversant au passage, mais je m’attendais à sa colère.
- Putain tu m’annonces plus ou moins que tu vas mourir et tu me demandes encore de ne rien faire pour t’en empêcher et d’en plus m’occuper de la tristesse de quelqu’un d’autre !
Il s’énerve vraiment, frappant un grand coup dans le mur, l’enfonçant carrément.
- Et ma tristesse à moi !! Qu’est-ce que tu en fais Kakashi !! hurle-t-il en frappant de nouveau le mur.
Les larmes roulent toutes seules sur mes joues et je me lève pour le prendre dans mes bras. Il s’y effondre littéralement, tombant à genoux, pleurant toutes les larmes de son corps.
Il hurle, il s’étrangle dans ses sanglots, il m’insulte beaucoup aussi, me mettant même quelques coups désespérés. Et j’encaisse le tout parce que je sais que s’il réagit comme ça, c’est qu’il a déjà accepté de me rendre le service énorme que je lui demande.
Sa crise de nerf dure un moment, mais je lui laisse le temps. C’est un homme fort, il encaisse tout avec le sourire au quotidien, j’attends donc patiemment qu’il ferme ses émotions et encaisse la chose.
Lorsque c’est le cas, il se relève et nous échangeons un long câlin, il me dit à quel point je compte pour lui et je ne peux pas m’empêcher de lui souligner de se raccrocher à l’espoir que je sois en vie quelque part.
Je ne suis pas doué pour les adieux, ma propre future femme (puis-je encore le dire ?) ne sait même pas que nous nous sommes dit au revoir. Je ne vais pas non plus en informer les petits et ils me haïront pour ça.
Enfin, ça a au moins le mérite de l’apaiser suffisamment pour qu’il me laisse partir.
Je me rends ensuite chez nous et je m’imprègne une dernière fois de notre cocon avant de lui écrire un mot. Je laisse mon bandeau à côté et je pars sans me retourner.
*
La route est longue jusqu’aux coordonnées indiquées par Kabuto. Ce salop se terrait dans le pays du feu, dans une montagne à l’Ouest où je me rends. Je la gravis petit à petit, l’esprit serein. Minato s’occupera de Konoha et des petits, Rinko s’occupera du livre et d’Hanako. Tout est prêt, tout est mis en place, tout ira bien.
Lorsque j’arrive au pic de la montagne, je sens des centaines de chakra, une armée. Mais j’ai déjà un plan, il faut que je parle à Minato. Seul à seul. C’est capital.
Alors je me glisse dans la peau du Kakashi espion et j’inspecte les alentours. Kabuto a visiblement élu domicile dans une grosse caverne aménagée dans la roche.
Depuis mon poste d’observation, je vois les petites fenêtres grossières. Il va falloir que j’arrive à m’infiltrer pour parler avec Minato avant de me rendre « officiellement ».
Ça risque d’être compliqué, il y a des centaines de ninjas autour de cette grotte et je repère vite que ma seule option va être de m’enfiler par une fenêtre. J’analyse rapidement toutes les ouvertures, éliminant les trous par lesquels je ne pourrai pas passer. Le seul qui me semble acceptable, et c’est plutôt logique, est situé sur la face arrière de la montagne, dans le vide.
Kabuto s’est visiblement dit que personne ne tenterait l’escalade de plusieurs centaines de mètres, mais c’est mal me connaitre. Je file comme le vent pour redescendre la montagne, je perds du temps mais tant mieux, la nuit sera tombée lorsque je gravirai la roche.
*
L’ascension est longue, compliquée et dangereuse. Je ne dois pas relâcher ma vigilance une seule seconde. La paroi est glissante et sans prise alors si je me déconcentre et que mon chakra quitte mes mains ou mes pieds une seule seconde, ma chute me tuera.
Mais je suis quelqu’un de sérieux et qui ne panique pas en règle générale, alors j’ignore le contexte et je me concentre sur ma tâche jusqu’à ce que je puisse enfin me glisser par la fenêtre quelques heures plus tard.
Je me retrouve dans un couloir, il fait nuit noire mais il n’y a personne. C’est une très bonne nouvelle si les gardes se cantonnent à l’extérieur, je vais pouvoir chercher Minato tranquillement. Je retire mon masque et me glisse comme une ombre dans les couloirs, suivant la piste de Minato. Je ne croise que deux ou trois ninjas sur ma route qui patrouillent en discutant bruyamment, mais ils sont tellement mauvais… je n’ai qu’à me cacher en mode furtif dans des recoins de la roche pour leur échapper sans problème.
La piste me mène à une grande porte, devant laquelle se trouvent deux gardes. J’aurais aimé ne tuer personne pour que tout reste exactement comme d’habitude et qu’on ne soupçonne pas ma venue, mais il serait compliqué de rentrer par la porte sous leur nez et encore plus de discuter avec Minato sans qu’ils m’entendent. Je vise avec mes shuriken, prenant le temps pour être sûr de les tuer sur le coup. Je les lance et avec la rapidité d’un cobra je fonce en avant pour réceptionner leurs corps sans vie qui s’écroulent, histoire de faire le moins de bruit possible.
J’entrouvre la porte et me glisse dans la pièce, repérant la silhouette allongée de Minato dans une cellule, entassant les deux ninjas dans un coin et refermant la porte comme si de rien n’était.
Je me glisse jusqu’aux barreaux, la gorge nouée :
- Maitre Hokage ! chuchote-je avec urgence, craignant qu’il ne soit mourant.
Mais il se redresse vivement, me dévisageant de ses yeux ronds, à se demander sans doute s’il m’invente ou si je suis bien là.
- Kakashi, marmonne-t-il sans y croire.
- C’est moi senseï, dis-je avec émotion, glissant mes mains entre les barreaux, qu’il attrape en réalisant que je suis bien là.
- N’ouvre surtout pas ! s’exclame-t-il alors.
- Je sais, dis-je tristement, je les ai vu…
Impossible d’ouvrir sa porte avec un parchemin explosif, l’armée nous entendrait et nous coincerait ici. Nous avons beau être redoutable, difficile de vaincre une armée à deux dans un espace réduit. Surtout face à Kabuto et ses inventions douteuses, je me prendrais une fléchette empoisonnée ou une connerie du genre à tous les coups.
- Sauve-toi Kakashi, ça ne sert à rien, tu ne pourras pas me libérer, dit-il.
Je me plonge dans ses yeux sans répondre. Si j’ai compris le plan de Kabuto, alors Minato aussi. Il garde la face au cas où, espérant sans doute que je ne sois venu que pour le libérer discrètement, mais ses yeux s’assombrissent de seconde en seconde et il s’accroche à mes mains avec force :
- C’est hors de question Kakashi.
- C’est ma décision, dis-je.
- Je refuse tout net. Je t’ordonne de rentrer au village, dit-il avec autorité et une pointe de désespoir.
Je secoue la tête pour lui signaler que je ne l’écouterai pas et il vocifère encore deux ou trois directives vaines d’Hokage, mais dans le fond, il sait bien que ça ne sert à rien.
- Senseï, il n’y a rien que vous puissiez faire, je me rendrai demain matin à Kabuto sous réserve qu’il vous libère, vous ne pourrez pas m’en empêcher, dis-je avec douceur.
Il serre encore mes mains, il panique car il sait qu’il ne pourra rien faire.
- Kakashi ! Je t’en prie ! Pour moi alors, fais-le pour moi, ne te rends pas, laisse-moi ici, j’ai amplement fait mon temps. J’ai accompli tout ce que je voulais accomplir, j’ai eu des élèves formidables, une femme et un enfant merveilleux, je suis Hokage, il n’y a rien de plus que la vie puisse m’offrir ! Tu commences à peine ta vie Kakashi, ta vraie vie, je t’en prie, ne fait pas ça ! me supplie-t-il.
- Non senseï, le monde a bien plus besoin de vous que de moi…
- C’est ridicule !
- Vous êtes le Hokage de Konoha, vous êtes le père de Naruto ! Vous êtes le meilleur des kage réunis, plus intelligent, bon et pacifique. C’est grâce à vous que la paix est en train de s’installer durablement entre les pays ninjas, vous aviez presque réussi avant la folie de Kabuto. Ne comprenez-vous pas ? Si je prends votre place, la guerre finira tôt ou tard, Kabuto se sauvera sans doute quelque part mais il n’y aura qu’à le faire rechercher dans le monde par tous les pays. Et vous pourrez reprendre le chemin de la paix absolue. C’est vous qui allez l’instaurer, vous allez réussir, je le sens au fond de moi. Vous serez si bien entouré avec votre intelligence, la puissance sans limite de votre fils et les dons d’Hanako. Je n’ai aucun rôle à jouer là-dedans si ce n’est celui du sacrifice senseï.
- Non ! Non ! s’exclame-t-il encore en me tirant contre lui comme il le peut.
- Vous êtes un père pour moi, je le fais avec joie.
- Je t’en supplie Kakashi, ne me fait pas ça, ne m’oblige pas à te perdre toi aussi.
Ses yeux s’emplissent de larmes.
- Je suis navré senseï, mais j’ai pris ma décision. C’est la seule solution envisageable pour que tout ça cesse, Kabuto vous tuera et enlèvera quelqu’un d’autre, ça pourrait être un des petits, c’est hors de question qu’on en arrive là. Et puis Naruto a encore tellement besoin de vous… il est tellement sensible et immature, il a besoin de son père. Je sais mieux que quiconque ce que représente la perte d’un père et il est hors de question que ça lui arrive si je peux l’en empêcher.
- Naruto est fort, il s’en remettra, ce n’est pas aux jeunes de se sacrifier pour les vieux.
- Raison de plus pour que je prenne votre place avant que Kabuto ne s’attaque à Sakura.
- Va chercher une armée, reviens me sortir de là avec une armée, tente-t-il.
- Vous savez aussi bien que moi que vous serez mort dès l’instant où Kabuto apercevra nos hommes. Senseï, écoutez-moi…
- Et Hanako ! Hanako va venir te chercher Kakashi, je ne pourrai jamais l’en empêcher ! Je ne sais pas ce que tu imagines, mais pour avoir déjà subi une de ses attaques, je ne pourrai rien faire pour la retenir à Konoha !
Il abat sa dernière carte.
- Si, parce que j’ai trouvé la solution et je pense que vous aussi, murmure-je.
- Il est hors de question que je fasse croire à Hanako que tu es mort, tranche-t-il.
- Vous le ferez senseï, vous le ferez parce que je vous le demande comme la seule faveur que je vous demanderai jamais. De fils à père, je vous demande de le faire pour la sauver, si vous lui assurez que vous m’avez vu mourir sous vos yeux, elle vous croira je pense, il n’y a que vous qu’elle pourra croire sans vérifier. Vous lui sauvez la vie, vous gagnez la guerre et tout sera fini.
- Mais je ne t’aurai plus Kakashi, c’est inenvisageable.
- Alors arrêtez de ne pensez qu’à vous senseï ! Voyez la paix globale, Naruto qui ne perdra pas son père, Hanako qui sera enfin en sécurité. Bon sang, vous me connaissez, vous savez bien qu’il n’y a que ça qui compte à mes yeux, rien n’est plus important pour moi que sa vie, peu importe si je meurs, si je suis enfermé à vie ou torturé tous les jours, tant qu’elle est en vie, que je sais qu’elle remontera la pente et sera heureuse un jour, tout ça vaut le coup pour moi. Je l’aime plus que ma vie, vous pouvez comprendre ça et vous ne m’empêcherez pas de me rendre à votre place demain alors s’il vous plait, s’il vous plait. Accordez moi cette faveur pour que je sois serein, dites-moi que vous lui direz que je suis mort et que vous vous occuperez d’elle pour moi. J’ai besoin de vous senseï, vraiment besoin de vous.
Il me regarde longtemps, complétement dévasté, versant des larmes silencieuses.
- Je te l’accorde Kakashi, je le ferai. Mais tu me brises le cœur.
- J’en suis profondément désolé.
Il pose son front contre le mien à travers les barreaux, tenant toujours fermement mes bras et nous nous disons au revoir silencieusement.
- Il va te tuer. Quand Hanako ne viendra pas, il te tuera Kakashi, murmure-t-il.
- Je sais, je suis en paix.
Nous restons un moment comme ça, à discuter tous les deux, à penser à Rin et Obito, à nos souvenirs. Je lui explique également en détail la guerre en cours et la place de Rinko avec le livre de l’ermite. Je reste avec lui jusqu’à l’aube, lorsque deux nouveaux gardes viennent remplacer ceux que j’ai tué et après les avoir assassiné à leur tour. Je lance un dernier regard à Minato et je pars.
*
Lorsque je reviens par le chemin principal, je tombe sur l’armée conséquente de Kabuto et je m’arrête. Ils forment comme un tunnel qui mène à la grotte. Hors de question que je m’enfile là-dedans sans garantie, je peux encore me sauver d’où je suis, même s’ils me sautaient tous dessus alors j’attends patiemment, jusqu’à ce que deux idiots se décident à aller chercher Kabuto.
Lorsqu’il sort de sa caverne, avec son air important et son sourire malsain, j’ai envie de lui sauter dessus. Je lutte de toutes mes forces pour ne pas l’attaquer, je n’aurais aucune chance, c’est sûr. Mais quand je vois cet homme… qui s’est fait passer pour son ami pendant des mois tandis qu’il s’arrangeait pour trouver le moyen de se l’approprier…
Je serre les mâchoires avec force.
- Kakashi…enfin face à face, me salue-t-il depuis l’autre bout de son armée en ricanant.