L'histoire d'amour de Kakashi Hatake

Chapitre 115 : Interlude de douceur : Adieu Hanako

4029 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a environ 2 mois

Après être rentré chez nous pour faire un sac, prendre une douche rapide et passer quelques minutes avec mon chat, je me mets en route pour le repaire.

J’arrive deux heures après, et toque avec force contre l’entrée, scellée. Je patiente tranquillement, le temps qu’Hanako lise mes pensées et qu’elle force Orochimaru à ouvrir.

A peine la porte en pierre s’entrouvre-t-elle, qu’elle me saute dans les bras en pleurant, s’accrochant à mon cou avec force.

-         Oh mon dieu Kakashi, j’étais tellement inquiète !

Je la serre dans mes bras avec toute ma force moi aussi, me plongeant au creux de son cou, baignant dans son odeur familière et réconfortante. J’ai eu beau y réfléchir pendant les deux heures de route, je ne sais vraiment pas comment je pourrai repartir d’ici en sachant que je ne la verrai plus.

Mais je le ferai. Je sais que je le ferai, parce que c’est la seule solution envisageable pour que Kabuto ne puisse plus avoir de moyen de pression contre elle. Et puis, si je me débrouille très bien et que j’arrive à le tuer, elle sera libre, la guerre s’arrêtera et je la retrouverai. Mais j’ai beau m’être fait la promesse de l’assassiner, dans les faits, ça me parait très compliqué.

La solution la plus probable risque d’être soit que je meurs immédiatement, soit que je reste prisonnier pour une durée indéterminée, le temps que Minato et nos alliés éliminent jusqu’au dernier ninja de la coalition et que la guerre prenne fin. Mais je ne donne pas cher de ma peau à ce moment-là, Kabuto me tuera avant de se sauver, c’est évident.

-         Que se passe-t-il ? demande-t-elle alors.

-         Laisse donc entrer notre cher ninja copieur, j’aimerais bien savoir moi aussi ce qu’il se passe, siffle la voix d’Orochimaru.

Nous rentrons tous les trois avant qu’il ne scelle à nouveau la porte et nous nous installons dans le laboratoire, autour de son bureau, comme nous l’avons tant fait. Hanako s’assoit sur mes cuisses, les bras toujours autour de ma nuque, lovée contre moi, et je profite de chaque instant où je la tiens dans mes bras.

Je leur offre un résumé détaillé de tout ce qu’il s’est passé et ils m’écoutent attentivement.

-         Dommage que tout Konoha m’assassinerait à l’instant où je pointerais le bout de mon nez, sinon je serais bien venu aider, soupire Orochimaru avec honnêteté.

-         Ce n’est pas votre guerre Maitre, intervient Hanako.

-         Tu la protèges, c’est déjà un immense service rendu à Konoha, bien que personne ne soit au courant, dis-je.

-         Mais que fais-tu là ? me demande alors Hanako, vraiment étonnée.

-         Je suis venu passer la nuit avec toi, réponds-je sobrement.

Elle est toute heureuse et se blottit encore dans mon cou tandis qu’Orochimaru hausse un sourcil en me regardant.

-         Mon ange, et si tu emmenais mon sac dans notre chambre ? J’aimerais parler avec Orochimaru, dis-je.

Elle fronce les sourcils, pas très contente, mais n’insiste pas et file. Elle doit penser que je veux m’assurer qu’elle est en sécurité ou ce genre de choses.

Nous attendons qu’elle soit suffisamment loin :

-         Tu vas mourir ? demande-t-il de but en blanc.

Il tire vite les bonnes conclusions de ma présence ici, ça ne m’étonne plus avec le temps.

-         Oui.

Le choc saisit ses traits une demi-seconde avant qu’il ne reprenne son habituel visage impassible.

-         Comment ?

-         Kabuto cherche à m’attraper sans y arriver depuis quelques temps, pour qu’Hanako se rende vers lui d’elle-même pour me sauver la vie. Minato vient d’être enlevé…

Je sais que je n’ai pas grand-chose à ajouter pour qu’il tire toutes les conclusions lui-même.

-         Tu vas donc prendre sa place… Et Kabuto te tuera.

-         Sans doute.

-         Comment vas-tu empêcher ma petite de venir te chercher ? s’inquiète-t-il.

-         Soit Kabuto me tuera d’entrée de jeu, soit je demanderai à Minato de dire à Hanako qu’il m’a vu mourir sous ses yeux, dis-je.

Il hausse encore les sourcils, son visage est sincèrement peiné :

-         Elle va avoir le cœur brisé, commente-t-il.

-         Je préfère qu’elle ait le cœur brisé plutôt qu’elle tombe entre ses mains.

-         Moi aussi… Mais ça ne va pas être facile. Tu fais bien de m’en parler, il va falloir que je la surveille, dit-il pensivement.

-         Je crois oui.

-         Alors c’est votre dernier moment tous les deux, dit-il de son drôle d’air triste.

-         Oui.

-         Crois-le ou non, j’ai beaucoup de peine, je ressens une sincère tristesse, pour elle comme pour toi... Que c’est désagréable, il m’arrive parfois de regretter le temps où ma petite n’avait pas encore rallumé mon cœur, commente-t-il.

Je ne peux m’empêcher de rire doucement en voyant sa tête surprise par ses propres paroles :

-         Tu es vraiment quelqu’un de bien pour elle Orochimaru, même si je ne me l’explique pas. Un bon maitre… un bon soutien… Je me demande parfois si elle ne te voit pas un peu comme un père… ou un oncle très bizarre, dis-je.

Il ricane à son tour :

-         Je m’occuperai d’elle ninja copieur, n’aies crainte. Mais parfois, il y a des maux qu’on ne peut guérir, c’est la seule chose qui m’inquiète. Si tu savais comme elle me parle de toi, ce que j’ai déjà vu dans sa tête à ton propos, si je pouvais mourir à ta place pour que tu vives avec elle, je le ferais.

C’est moi qui suis surpris cette fois, et très touché, il faut l’admettre. Je ne lis que la sincérité dans ses yeux, et je n’en reviens toujours pas du chemin qu’il a parcouru. Je suis sûr qu’il donnerait sa vie pour la mienne pour garantir le bonheur d’Hanako, et c’est absolument incroyable quand on pense au fait qu’il a passé sa vie à chercher l’immortalité.

-         Ça me touche, dis-je simplement mais en le regardant dans les yeux avec gratitude.

-         Va donc la retrouver avant qu’elle ne revienne te chercher par la peau du cou, dit-il simplement.

Je me lève et je lui tends la main, qu’il serre.

-         Prends bien soin d’elle, dis-je.

-         Je te le promets ninja copieur.

Je lui souris un peu et il doit le voir malgré mon masque car il ricane doucement tandis que je pars la rejoindre.

*

Elle m’attend dans le lit avec sa petite tête agacée :

-         C’est dingue ça ! C’est avec moi que tu es venu passer la nuit ou avec lui, se plaint-elle.

Un sourire triste s’étend sur mes lèvres. Je ne saurais dire comme elle va me manquer le temps que durera le reste de ma vie. Son caractère impatient et houleux, ses yeux vifs où on lit toutes ses émotions, sa petite moue boudeuse… Il ne faut pas que je commence à réfléchir à tout ça, sinon je vais fondre en larmes.

Je me blinde en me déshabillant pour la rejoindre, je ne dois penser à rien de tout ça, rien de négatif en tout cas. Je dois juste profiter d’elle et surtout, lui faire passer une belle nuit.

Je me glisse à côté d’elle et elle me saute déjà dessus, s’allongeant sur moi de tout son long avec son petit air taquin. C’est bien finalement, c’est très bien qu’elle ne sache pas que ce sont des adieux. Elle sera elle-même, pleine de vie et d’émotions, pas parasitée par la tristesse.

-         Mais quel caractère, soupire-je en coinçant une mèche échappée de son chignon derrière son oreille.

Elle glousse tout de suite :

-         C’est toi qui m’as demandé en mariage, je ne t’imposais pas mon caractère, plaisante-t-elle.

Bon sang, mon cœur se brise. Cette nuit risque d’être plus compliquée que prévu pour moi.

-         Je ne regrette pas, j’adore ton sale caractère. Alors ce mariage ? De nouvelles idées ?

Elle sourit de toutes ses dents.

-         Oui, fin mai. J’hésite encore entre le verger de cerisier ou notre clairière…

Elle passe quelques minutes à me décrire avec animation toutes ses idées pour notre mariage et je le vis comme si j’y étais, le vivant par procuration, regardant ses yeux émerveillés lorsqu’elle m’en décrit les détails, ses petites mains qui s’agitent avec agacement lorsqu’elle hésite entre plusieurs choses, savourant le baiser qu’elle pose sur mes lèvres lorsqu’elle me dit qu’elle a déjà une idée de la tenue qu’elle aimerait porter.

-         Tout ça m’a l’air absolument parfait, dis-je.

-         C’est vrai ? s’enthousiaste-t-elle.

-         Bien sûr, c’est un magnifique mariage, dis-je.

-         Il n’a pas encore eu lieu, se moque-t-elle gentiment.

-         Dans ma tête, si, à l’instant.

Elle éclate de rire.

-         Je préférerais ne pas être mariés simplement dans ta tête, me taquine-t-elle.

-         Hanako Hatake, murmure-je en caressant son visage.

Elle me regarde avec amour quelques instants, rougissant comme une cerise tandis que je savoure ces mots jusqu’au plus profond de mon âme.

Mais elle me connait par cœur, parce que ses sourcils se froncent peu à peu :

-         Ça va Kakashi ? demande-t-elle avec hésitation.

-         Oui, je suis fatigué, je me suis beaucoup battu, invente-je vite.

-         D’accord… Tu préfères dormir ?

-         Non ! Non… C’est juste que… je ne sais pas, je suis fatigué et je t’aime tellement que ça me rend tout bizarre, dis-je.

-         Tout bizarre ?

-         Oui, ça me donne envie de te faire des déclarations.

-         Mais ne te gêne pas, dit-elle en souriant.

Je ne perds même pas une seconde, à son plus grand étonnement :

-         Tu es la femme de ma vie Hanako, tu es même tellement plus que ça, c’est indescriptible. Tu m’as rendu plus heureux que jamais cette dernière année, j’ai adoré chaque minute de ma vie depuis que je te connais, je te remercie du plus profond de mon cœur pour ce bonheur dont tu m’inondes, pour m’avoir montré à quel point j’étais entouré, pour m’avoir aidé à enfin faire mon deuil de Rin et d’Obito, de m’avoir fait vivre tout simplement.

Elle est presque inquiète, alors je pose mes mains sur ses joues pour les caresser, ce petit contact la rassurera, j’en suis certain.

-         Je pourrais te dire tellement de choses, j’aimerais te dire tellement de choses, mais je crois que les mots ne suffiront jamais à t’expliquer à quel point je t’aime à la folie, à quel point je serais prêt à tout pour toi et que tu sois heureuse, à quel point j’ai envie de t’épouser et que tu portes mon nom… Je… je donnerais tout ce que j’ai de plus cher pour que nous fondions une famille. Je sais que tu serais la mère la plus extraordinaire du monde, la femme aussi d’ailleurs. J’aimerais tellement vieillir avec toi, avoir toute une vie à tes côtés, m’endormir en te tenant dans mes bras pour les soixante prochaines années.

Elle est vraiment émue et inquiète cette fois mais je ne peux plus m’arrêter :

-         Je donnerais ma vie pour toi, avec joie, je te le promets, avec une immense joie. Juste pour savoir que tu seras vivante, que tu continueras d’être toi dans ce monde et d’éclairer de ta belle lumière tout ce qui t’entoure. Si je devais mourir, ne soit pas triste trop longtemps, vis pour moi, vis comme si j’étais avec toi, parce que je te jure que si je meurs, je trouverai un moyen d’être sans cesse près de toi, je ne pourrais pas faire autrement, je veillerais sur toi. Il faudra que tu sois forte mon amour, si je venais à mourir, n’oublie pas que je t’aime de tout mon cœur et que tu m’as offert la plus belle vie possible, peu importe qu’elle soit si courte…

-         Kakashi ! s’exclame-t-elle en pleurant à chaudes larmes.

Je fonds en larme à mon tour, la faisant paniquer.

-         Hanako, je t’en prie, dis-moi que tu sais que je t’aime plus que ma vie, supplie-je en pleurant.

-         Kakashi tu me fais peur ! pleure-t-elle.

-         Je t’en prie, insiste-je sans lâcher sa tête, essuyant ses joues maculées de larmes de mes pouces.

-         Je … je le sais bien, hoquète-t-elle en pleurant.

-         Tu es toute ma vie mon ange, si je meurs mais que tu vis, alors je ne serai pas vraiment mort, souffle-je.

Elle hoche la tête en pleurant toujours, incapable de parler et je la serre contre moi de toutes mes forces tandis qu’elle sanglote quelques minutes avant de se redresser de force, toujours paniquée :

-         Tu ne vas pas mourir Kakashi ! Les renforts sont arrivés, tu ne peux pas mourir quand même ! Tu as déjà traversé tellement de … combats.

Sa voix s’étrangle sous le stress et la panique et je la pose sur le matelas, une tête sur son oreiller pour l’installer confortablement, me redressant sur le flanc pour avoir mon visage au-dessus d’elle.

Je caresse son visage doucement :

-         Mais non, il n’y a pas de raison que je meurs au combat, mais… c’est quand même la guerre, ça a remué beaucoup de choses en moi, surtout quand j’ai su que Konoha était attaqué et que je n’étais pas là pour te protéger… et avec la fatigue… je suis désolé de t’avoir fait peur Hanako, sincèrement désolé. Mais je préfère t’avoir dit tout ça pour rien que ne pas te l’avoir dit et mourir. Même si ça ne devrait pas arriver, c’est ce que je te dis toujours, d’une manière ou d’une autre, je te reviens.

Son visage s’apaise au fur et à mesure de ma tirade, elle me croit. Elle renifle encore un peu, frottant son petit nez rougi tandis que les larmes cessent de couler sur ses joues.

-         C’est pareil pour moi tu sais Kakashi. Tu es toute ma vie, et je me sacrifierai avec joie pour toi, murmure-t-elle.

-         Oh je le sais bien mon ange… je le sais bien…

Et c’est bien ce qui m’inquiète.

Elle pose à son tour ses mains sur mon visage :

-         Je t’aime plus qu’il n’est possible d’aimer, je te le jure, dis-je.

-         Je sais mon amour. C’est pareil pour moi, répond-elle.

-         Je sais.

Elle m’attire contre elle pour m’embrasser, et je sais que nos discussions sont finies pour cette nuit. De toute façon, je n’aurais jamais assez d’une nuit pour lui dire tout ce que je ressens pour elle, alors autant me contenter de ce que je lui ai déjà dit, et profiter de notre dernier moment intime ensemble, profiter une dernière fois de l’expression le plus charnel de notre amour, dans la douceur et la tendresse infinie, comme nous savons si bien le faire.

Elle passe ses bras autour de ma nuque, comme d’habitude et m’embrasse intensément un moment avant de me dire :

-         Promets-moi que tu ne mettras pas ta vie en danger pour sauver quelqu’un.

-         Je jure que je ne mourrai que pour sauver ta vie, celle de personne d’autre, réponds-je.

Elle me sourit, satisfaite :

-         Ça tombe bien, car je ne compte pas sortir de ce repaire. J’y resterai jusqu’à la fin de la guerre s’il n’y a que ça pour t’empêcher de te jeter devant un shuriken à ma place, réplique-t-elle avec malice.

-         Parfait alors, souris-je contre ses lèvres.

Elle ronronne de bonheur en se replongeant sur mes lèvres, passant ses mains sur moi avec luxure, me poussant à retirer sa robe. Je ne peux m’empêcher de rire un peu et elle m’interroge du regard.

-         Je ne comprends pas comment nous nous débrouillons pour toujours, toujours finir dans les repaires sinistres d’Orochimaru, dis-je en riant doucement.

Elle glousse à son tour :

-         Je ne sais pas… C’est vrai que c’est familier maintenant.

-         Un peu trop tu veux dire, ris-je.

-         Tu les rends magnifiques et réconfortants, me dit-elle gentiment. Et puis, c’est dans un de ces repaires sinistres que tu m’as dit que tu m’aimais, alors ils sont très chers à mon cœur.

-         C’est vrai… C’est là que tout s’est joué pour nous…

Et c’est encore là que nos adieux se jouent.

-         Je t’aime Kakashi, dit-elle en souriant.

-         Je t’aime, pour toujours.

J’embrasse chaque partie de son corps avec application, me délectant de sa douceur et de son goût, m’imprégnant de son odeur et de ses frissons. Je grave chaque détail dans ma mémoire, chaque petit son qu’elle produit, chacun de ses touchers.

Je mordille pour la dernière fois chaque parcelle de sa peau, la faisant se tortiller dans mes bras, regardant amoureusement chacun des sourires qui s’étirent sur ses lèvres.

Je repense à tous ces matins où j’ai eu la chance de me réveiller à ses côtés, de voir son visage rieur et ses yeux doux. Je repense à ses éclats de rire à la maison, lorsque je l’embête quand elle cuisine, que je lui pince la hanche et qu’elle tente de m’échapper, ses petites tapes sur mes doigts quand j’essaie de piquer dans la casserole, ses gloussements d’écolière, sa petite tête heureuse quand je la surprends, son bonheur infini lorsqu’elle me voit rire.

Je la revois au pays des ronces, lors de nos premiers rapprochements, lorsqu’elle caressait ma main timidement, lorsque nos visages s’aimantaient déjà. Notre premier baiser fougueux, notre première fois, nos premières disputes…

Je revis tout avec bonheur, chacun de mes souvenirs avec elle est précieux et parfait.

Nous nous perdons l’un dans l’autre, pendant des heures, réitérant nos câlins jusqu’à ce que le matin pointe son nez et que je m’autorise du repos dans ses bras.

Au premières lueurs du jour, et pour la dernière fois, elle se love contre mon corps comme si la place était faite pour elle et je cale mes bras autour de l’amour de ma vie.

Autour de ma vie, tout court.

Une dernière nuit au paradis, un an de pur bonheur pour l’homme éternellement malheureux qu’elle a sauvé des abysses.

Ma mort n’est finalement pas si chère payée.

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