L'histoire d'amour de Kakashi Hatake
Elle me laisse pleurer un moment et je finis par me calmer. Il n’y a rien, rien au monde, qui me réconforte plus que ce qu’elle fait là. Lorsque je me laisse aller comme un enfant, qu’elle réconforte comme une mère.
Elle me donne la force d’accuser le coup et lorsque mes pleurs tarissent, je profite encore un moment de sa chaleur et de sa douceur avant de relever la tête.
Elle me regarde avec tristesse et attrape ma main pour la serrer.
- Tu n’as personne à aider ? demande-je alors d’une voix enrouée.
- Si, mon fiancé, réplique-t-elle avec douceur.
Je fronce un peu les sourcils, touché par sa réponse et enlace mes doigts aux siens.
- Il y a peut-être plus urgent, insiste-je du bout des lèvres, ne souhaitant pas qu’elle s’en aille
- Non Kakashi, les blessés graves sont stabilisés. Les soins complémentaires attendront demain, aujourd’hui c’est les cœurs que nous soignons. Les funérailles auront lieu dans la journée, le village au complet est en deuil aujourd’hui, Minato ne veut pas laisser trainer les choses, il veut que nous les honorions et les laissions reposer en paix dès cet après-midi.
J’acquiesce et nous restons l’un contre l’autre un moment dans le silence. Elle me demande si je souhaite lui parler de la guerre et je le fais, lui racontant les grandes lignes simplement. Elle ne m’interrompt pas et ne me pose pas de questions, me laissant lui raconter simplement ce dont j’ai envie.
*
Nous quittons l’hôpital en début d’après-midi pour nous rendre au cimetière. La cérémonie est longue et douloureuse. Les pleurs de mes camarades me brisent le cœur mais je tiens le coup grâce à la main d’Hanako dans la mienne.
C’est la première fois que j’enterre un ami avec elle et la différence est dingue. Le soutien et le réconfort qui émanent d’elle mettent du baume à mon cœur meurtri, j’aurais aimé la connaitre il y a des années et des années, j’aurais tellement mieux affronté la vie avec elle. Tout me parait tellement plus simple quand elle est là, tellement moins triste.
Je ne me sens pas comme une coquille vide, simplement comme un homme peiné. Mon cœur n’arrête pas de battre, il se cale sur le sien. Ma main ne se serre pas jusqu’à m’en faire mal, elle se fait caresser par la sienne.
Nous rentrons en fin d’après-midi, après un passage sur les tombes de Rin et Obito à qui Hanako a pensé à amener des fleurs. Elle pense toujours à tout, elle est parfaite.
Lorsque nous sommes enfin chez nous, elle m’envoie à la douche et je m’exécute. Mon cœur est rempli d’amour lorsque je sors et qu’elle m’attend avec des chocolats chauds. J’ai encore l’impression d’être un enfant, mais ça me va bien. Surtout lorsque nous les prenons dans le lit, nous enroulant dans la couette, nous blottissant l’un contre l’autre.
Lorsque la fatigue me rattrape, elle saisit un livre et m’allonge sur elle, posant une main sur mon dos pour lire en me caressant tendrement de l’autre.
Je m’endors bercé par son cœur et son odeur, submergé d’amour et de gratitude que cette femme soit entrée dans ma vie.
*
Le lendemain, je ne suis pas surpris de constater qu’elle est déjà partie, il y a beaucoup de suivis de soins à faire à l’hôpital.
Je m’habille et m’apprête à sortir sans déjeuner lorsque je remarque qu’elle m’a cuisiné des cookies. Ça stoppe carrément mes gestes et j’hausse les sourcils. J’ai presque envie de rire.
A quelle heure s’est-elle levée pour prendre le temps de me faire des cookies avant une grosse journée de travail ? Ça me passe au-dessus de la tête qu’elle veuille prendre soin de moi, me rendre heureux par de petites attentions… je n’ai pas l’impression de les mériter une seconde, mais je commence à m’y habituer, à accepter que oui, cette femme m’aime.
Peu importes ses raisons, j’ai la foutue chance qu’elle m’aime et s’occupe de moi.
Je picore joyeusement des cookies avant d’en emballer quelques-uns et de les mettre dans ma poche pour lui apporter dans la journée avant de filer voir Minato.
Lorsque j’arrive, il est penché sur une carte et je me glisse par-dessus son épaule pour la regarder avec lui. Il y a répertorié les points où nous avons déjà croisé la coalition. Je ne sais pas trop ce qu’il peut tirer de ça, mais lorsqu’il a cette tête, c’est qu’il réfléchit ardemment alors je ne le dérange pas.
Je patiente longuement en triant des papiers de routine à sa place, assis par terre à côté de son bureau, n’interrompant ses précieuses réflexions.
Je l’avance carrément dans ses affaires administratives, éliminant une bonne partie de son tas, lorsqu’il s’avachit dans sa chaise en me regardant, presque deux heures plus tard.
- Tu vas partir pour Minna, m’annonce-t-il.
Je relève vivement la tête, dans l’incompréhension et il s’explique :
- Nous allons chercher des troupes là-bas. Tu feras l’aller-retour en quelques jours, Takahiro a évacué les civils du village, nous ne les sentions pas en sécurité. Ils sont trop peu de combattants pour rester ainsi isolés, la coalition pourrait les anéantir à tout moment pour nous priver de nos alliés. Nous avons donc convenu qu’il envoie les civils en province pour quelques temps et nous allons chercher les soldats pour les escorter jusqu’ici. Nous nous protégerons mutuellement, c’est le mieux pour tout le monde, surtout si une autre guerre éclate.
- C’est sûr, c’est une excellente idée, commente-je.
- Et puis il y a le conseil des kage le 1er octobre. J’aimerais y emmener Takahiro, le présenter aux anciens villages.
- Bonne idée, dis-je encore.
- Puisque nous ne pouvons pas quitter le village en même temps en temps de guerre, je t’enverrai chercher les troupes. C’est de toute façon toi qu’ils connaissent le mieux, tu es le visage de Konoha là-bas. Et tu veilleras sur le village quand je me rendrai au conseil.
- Je n’apprécie pas de ne pas pouvoir venir veiller sur vous, râle-je un peu.
- Je sais bien, mais c’est ton rôle de second, s’il m’arrive quoi que ce soit, il faut que tu sois ici pour prendre les commandes. J’emmènerai l’équipe sept pour ma protection, ça devrait suffire.
- Vous ne partez qu’à cinq ? dis-je avec tension.
- Kakashi, ce n’est pas la quantité des combattants qui compte mais la qualité. J’estime que nous sommes plutôt puissants à nous cinq, et nous serons bien moins détectables que si j’emmenais une armée.
- Oui enfin… en espérant que Naruto applique enfin mes conseils sur le mode furtif, râle-je en grinçant des dents.
Minato rit doucement.
- Emmène Hanako à Minna, me dit-il alors.
J’ouvre des yeux ronds et m’apprête à protester vivement mais il reprend :
- C’est toi qui vois. Mais je l’emmènerais à ta place. Elle est une très bonne guerrière et possède des dons extraordinaires, sous ta protection et celle de Rinko, je ne serais pas inquiet. Et puis, à trois dans les bois, comment voulez-vous qu’on vous repère ?
- Donnez-moi une seule bonne raison de l’emmener ? réplique-je.
- Pour elle Kakashi. Tu te rends compte le temps que ça fait qu’on lui demande de rester au village à t’attendre sagement ? Elle prend beaucoup sur elle, tu as failli lui revenir mort, avant de repartir pour la guerre de Sensô quelques jours après… Elle te voit par intermittences entre deux missions dangereuses… Je la trouve très docile et obéissante pour son caractère habituel, alors je crois que ça lui ferait un bien fou de ne pas te quitter cette fois. De sentir qu’elle peut se rendre utile, que nous ne la mettons pas à l’écart. Et puis il n’y a pas beaucoup de risques, ce ne serait vraiment pas de chance de tomber sur une armée de la coalition en route pour Minna. Et vous n’auriez qu’à fuir si ça arrivait.
Je reste silencieux, comme souvent, il a raison. Hanako en serait vraiment ravie, je sais que ça remonterait son moral en flèche. Il faut que j’arrête de la protéger viscéralement alors qu’à chaque fois que je me trouve sur un champ de bataille, sa présence me manque carrément.
Surtout après ce que je viens de découvrir sur son chakra.
- Je l’emmènerai, conviens-je.
- Très bon choix.
- Forcément, c’est le vôtre, souligne-je, déclenchant son hilarité.
- Rinko était en forme ce matin aux aurores lorsque je suis allé le voir. Hanako le traite, alors autant te dire que son rétablissement ne traine pas. Je pense que vous pourriez partir demain, vois avec eux.
- Je vais le faire, dis-je en me levant.
Il est un peu plus de midi alors je m’étire paresseusement avant de me glisser par la fenêtre en direction de l’hôpital.
*
Je passe les portes quelques minutes plus tard pour me mettre à sa recherche et je la trouve au deuxième étage, sortant d’une chambre.
Comme chaque fois que je viens la voir à l’improviste, elle me lance un sourire à cent milles watts, comme si j’éclairais sa journée, en me rejoignant. J’attrape sa taille tendrement pour la prendre contre moi et embrasser sa joue, la faisant rougir.
Je me glisse à son oreille :
- Merci pour ce matin.
- Ça t’a fait plaisir ? roucoule-t-elle, fière d’elle.
- Très, je t’en ai emmené d’ailleurs.
Elle me prend par la main pour m’emmener en salle de pause, où nous sommes seuls, et nous nous installons à la petite table pour qu’elle mange ses gourmandises avec sa petite bouille à croquer.
- Ça va mieux ? demande-t-elle gentiment.
- Oui. J’ai encaissé le coup, grâce à toi, ajoute-je en murmurant.
Je prends l’une de ses mains dans les miennes, sur la table.
- Je vais repartir en mission…
- Oh non, lâche-t-elle en se décomposant, laissant retomber sa main qui tenait un cookie sur la table.
- Quelques jours … à Minna…
Elle se rassure mais elle est toujours triste, et je réprime un sourire :
- Et je t’emmène avec moi, finis-je.
Elle ouvre les yeux et la bouche en grand, complétement choquée et excitée :
- C’est vrai ? couine-t-elle.
- Bien sûr que c’est vrai, dis-je avec tendresse.
- Tu me laisses venir avec toi ? couine-t-elle encore en s’agitant.
- Puisque je te le dis, dis-je en riant cette fois.
Elle est heureuse comme tout, son visage rayonne, tandis qu’elle est déjà en train de réfléchir à ce qu’elle doit finir ici avant de partir.
Elle plisse soudain un peu les yeux en me regardant :
- C’est Minato qui te l’a ordonné ? demande-t-elle.
- Non, il me l’a suggéré et j’ai accepté.
- Merci Kakashi !
- Ne me remercie pas… soupire-je.
- Mais si, je sais comme ça doit te coûter. Mais il ne faut pas avoir peur, dit-elle en me souriant.
- Nous partons avec Rinko, quand pourra-t-il voyager ?
- N’importe quand, je l’ai renvoyé chez lui en fin de matinée, il est en grande forme.
- Nous pourrions partir demain alors, propose-je.
- Oh…
Son visage s’affaisse encore, mais là, je ne sais pas pourquoi.
- Tu as quelque chose de prévu demain ? demande-je.
- Non…non, mais je pensais que nous partirions dans quelques jours… dit-elle du bout des lèvres.
Je l’interroge du regard, je ne comprends pas.
- J’ai posé mon jour, après-demain… dit-elle alors.
J’ouvre des yeux ronds. Ça ne lui ressemble pas une seconde de cracher sur une mission pour un jour de congé.
- Je peux te laisser ici si tu es fatiguée…
- Mais non… Mais je pensais que ça pourrait attendre dans trois jours, insiste-t-elle.
- Euh… je suis désolé mon ange, mais c’est une mission assez pressante. Nous allons chercher les troupes de Minna pour les ramener à Konoha car nos kage craignent une attaque… explique-je lentement.
- Oh oui, je comprends ! Non mais il n’y a pas de souci, je serai là, dit-elle finalement en balayant d’un geste ses préoccupations.
- Tu es sûre ? Tu me fais douter maintenant ?
- Mais oui, rien n’est plus important pour moi que de passer ce jour-là avec toi, je te l’assure, peu importe que nous soyons ici ou en mission.
Je fronce un peu les sourcils, dans l’incompréhension totale, mais elle change de sujet, m’empêchant d’investiguer davantage.
- Tu pourrais faire nos affaires cet après-midi, je vais finir tard…
- Bien sûr. Je ferai ce qu’il faut, réponds-je.
- Je sais bien, dit-elle en passant une main douce sur ma joue.
Elle retire mon masque d’un geste et je me penche pour l’embrasser en souriant.
- Il va falloir que j’y retourne, me chuchote-t-elle entre deux baisers.
- Tu es sûre ? murmure-je contre ses lèvres, déjà envouté.
- Oui je suis sûre, pouffe-t-elle avant de se reculer.
Je passe une partie de l’après-midi avec Rinko, déjà pour lui annoncer notre départ mais aussi parce que nous nous plongeons dans des discussions en entrainant des autres et je finis par foncer chez nous en fin de journée pour faire le ménage et nos sacs.
Hanako rentre tard et exténuée, alors nous nous mettons au lit.
*
Nous arrivons sans encombre à Minna en soirée, et je laisse Rinko et Hanako partir nous prendre à manger tandis que je me rends dans le bureau de Takahiro qui m’accueille avec une grande joie.
Nous nous installons à sa grande table en bois, où j’ai passé tant de temps à diriger le village, ça me fait drôle de revenir ici, de retrouver mes repères.
- Nous devrions partir après-demain, me dit Takahiro.
- C’est vous qui décidez, dis-je docilement.
- C’est pour vous, vous n’allez pas vous faire la route coup sur coup, souligne-t-il.
- Nous nous adaptons vous savez, si vous souhaitez partir demain, nous partons demain.
- Mais non ! Un peu de repos ne vous fera pas de mal. Nous partirons après-demain, c’est déjà adorable de la part de Minato de tous nous prendre à Konoha, nous pouvons bien offrir un peu de repos à leurs ninjas ! Surtout à toi Kakashi, tu es l’idole de Minna, dit-il affectueusement.
Bon sang, j’avais espéré que cette histoire se soit estompée.
Nous discutons encore un moment du village et des progrès des ninjas d’ici grâce à mes programmes d’entrainements. Lorsqu’il voit l’heure tourner, il me congédie :
- Va donc te reposer Kakashi ! Pardonne-moi, je n’avais pas vu l’heure. Et puis nous serons voisins quelques temps, nous aurons tout le temps de discuter ensemble ! dit-il joyeusement.
- Il n’y a pas de souci. A quelle heure souhaitez-vous que je vous rejoigne demain ? demande-je.
- Voyons ! Hors de question que tu travailles ici demain ! Profite plutôt du village, de toute façon, que veux-tu que nous fassions ? Dans deux jours, Minna sera complétement vide ! Il y aura un grand soleil chaud demain, promène-toi donc parmi nos petits lacs, leur température est encore très douce à cette date de l’année. Le village est moins animé que d’habitude sans les civils, mais il y a beaucoup de petits commerces tenus par des familles ninjas alors surtout n’hésite pas à te promener dans les rues.
- Je vous remercie, dis-je gentiment.
J’envisage d’emmener mes deux coéquipiers passer l’après-midi autour d’un petit lac en effet, c’est typiquement le genre de chose qui leur fera plaisir à l’un comme à l’autre. Et à moi aussi franchement, une baignade sur cette chaude fin septembre ne sera pas de refus après les récents évènements.
- Tu peux occuper ta chambre Kakashi, personne n’y dort jamais tu sais, me dit gentiment Takahiro.
- C’est gentil, je verrai avec mes coéquipiers, dis-je.
- Allez, sauve-toi maintenant ! s’exclame-t-il en riant.
Je m’incline rapidement avant de partir.
Lorsque j’entre dans l’espèce de salle de repos que nous avions occupé la dernière fois, je les trouve à table en train de sortir des boites de ramen en discutant.
- Quelle galère, soupire Hanako. On a traversé tout le village pour trouver un restaurant ouvert.
J’hausse un sourcil lorsque je vois qu’il y a bien trop de boites pour notre nombre.
- Je me suis permis d’inviter des copains, nous les avons croisés qui rentraient de patrouille, m’explique Rinko.
Je lève les yeux au ciel.
- Tu m’épateras toujours Rinko, pouffe-je.
- Il faut bien qu’un de nous deux donne dans le social, réplique-t-il avec bonne humeur.
- C’est sûr, conviens-je en m’installant près d’Hanako.
Je passe un bras autour de sa taille, histoire de bien marquer mon territoire pour la venue des amis de Rinko et elle me lance un regard amoureux.
- J’ai vu avec Takahiro pour notre retour à Konoha…commence-je.
- Pas demain ?! s’exclament-ils en même temps avant de se regarder en rougissant.
- Non… après-demain… mais qu’est-ce qu’il se passe demain ? demande-je en fronçant les sourcils.
- Pour me reposer, bafouille Hanako.
- Pour profiter du village, glisse Rinko au même moment.
Je les regarde tandis qu’ils échangent un autre coup d’œil louche qui ne me plait pas beaucoup, mais je n’ai pas l’occasion d’insister puisque nos convives passent la porte à ce moment-là et je lève encore les yeux au ciel lorsque je constate qu’ils ont emmené à boire sous les applaudissements de Rinko.
La soirée est sympa, les amis de Rinko sont très drôles, pleins de joie de vivre et ils nous font beaucoup rire. Surtout avec quelques verres dans le nez.
Hanako est appuyée contre moi et j’ai un bras passé autour de son ventre tandis qu’elle rit à n’en plus finir des bêtises des uns et des autres en caressant tendrement mon avant-bras.
- On devrait se retrouver demain ! lance l’un d’eux.
- Mais oui, on devrait se faire une journée au bord d’un lac, ils sont encore chauds ! ajoute un deuxième.
Ma « surprise » vient de tomber à l’eau. Rinko accepte avec plaisir et ils débattent ensemble d’où aller et pourquoi.
Je me creuse la tête, isolé dans mes pensées en me demandant ce qu’ils me cachent quant à demain. Je mets un peu de temps mais je finis par trouver grâce à la remarque de Takahiro sur les températures de fin septembre et lorsque ça me traverse l’esprit, je manque de tomber de ma chaise.
Avec la quantité de choses qui se sont passées dernièrement, j’ai failli oublier que nous sommes demain le 25 septembre. Ça fera un an que je connais Hanako.
J’ai presque des sueurs froides à l’idée d’avoir oublié notre anniversaire de rencontre. C’est tout à fait le genre de choses qui l’anime et la rend heureuse, et en plus elle est persuadée que j’ai oublié puisque … j’avais oublié.
Je suis plutôt très content de moi et j’envisage déjà de parcourir le village demain matin à la recherche d’un fleuriste ouvert pour lui offrir au moins un bouquet. De toute façon je lui en offrirai un quoi qu’il arrive, j’irai les cueillir moi-même à l’extérieur du village s’il n’y a que ça. Ce serait sans doute même plus personnel, je suis sûr que ça la ravirait encore plus et je me félicite une deuxième fois.
- Je suis fatiguée, me dit alors Hanako en tournant sa petite tête vers moi.
- Allons nous coucher, lui dis-je doucement.
- Où dort-on ? demande Rinko.
- Takahiro m’a proposé mon ancienne chambre, mais à moins que tu veuilles dormir par terre en haut nous pourrions sans doute utiliser les dortoirs, réponds-je.
- Mais non ! Vous inquiétez pas pour moi ! Prenez la chambre ! Je dormirai dans le dortoir tout seul, je suis un grand garçon, dit-il en riant.
- Mais non, on ne va pas t’abandonner, réplique mollement Hanako, sans doute bien plus tentée par le grand lit confortable que par les lits à étages du dortoir.
- T’inquiètes bichette, je m’en tape, dit-il simplement.
- Je dormirai avec toi ! Je suis déjà bien trop attaqué pour rentrer chez moi, rigole l’un de ses amis.
- Moi aussi, renchéris un autre.
- Allez, vendu ! m’exclame-je rapidement.
Ils me dévisagent en riant de ma hâte.
- Si vous imaginez que j’ai envie de vous entendre ronfler toute la nuit, vous vous trompez, m’explique-je.
Ils éclatent encore de rire et nous montons nous coucher après les avoir salué.