L'histoire d'amour de Kakashi Hatake
Chapitre 108 : La guerre du col Sensô partie 2
3973 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour il y a 2 mois
Nous dormons presque quatre heures avant que Jun ne nous réveille en sursaut. Nous nous dressons comme deux diables, aux aguets.
- J’ai entendu un combat tout proche alors j’ai préféré vous réveiller, s’explique Jun.
J’entends à présent les kunaï qui tintent à une centaine de mètres et je saute sur mes pieds, imité par Rinko.
En quelques secondes, nous sommes déjà en train de courir dans leur direction. Cette « nuit » m’a fait du bien, et l’adrénaline remplit déjà mes veines.
Nous slalomons rapidement entre les pics et nous retrouvons au milieu d’une bataille ardue aux côtés de Shikamaru et son équipe, qui nous accueillent avec soulagement.
Nous nous jetons dans la mêlée pour les soutenir, renversant le cours des choses. Je vois si bien comparé aux autres que le combat m’apparait facile, contrairement à Shikamaru qui ne peut utiliser son ninjutsu au milieu de la nuit noire d’encre.
Jun est déjà en train de s’occuper de leur blessures conséquentes puisqu’ils ne possèdent pas de ninja médecin tandis que nous nous occupons des adversaires. Aidé par la nuit noire, je n’utilise pas de chakra et me contente de mon sharingan et de mes kunaï, serpentant comme le voile de la mort sur mes ennemis, tranchant leurs gorges et enfonçant mes armes dans leur dos sans sourciller.
Lorsque nous sommes débarrassé du dernier, je leur demande s’ils savent où en sont les hostilités.
- Bonne question, nous croisons de moins en moins d’ennemis, nous cherchions à nous reposer quelque part, me répond Shikamaru.
Rinko leur indique notre caverne et nous nous séparons lorsque Jun finit ses soins. Nous galopons dans les montagnes, à l’affut du moindre bruit.
J’entends les bruits de quelques batailles au loin, de l’autre côté d’où nous sommes et nous décidons de nous y rendre en voyant sur quoi nous tombons en chemin.
Au détour d’un pic, nous nous retrouvons nez à nez avec des ninjas de la coalition, que je n’ai pas perçu, sous-entendant un bon niveau et donc de la concentration et un coup de pouce. J’allume mes kunaï du raiton rose vibrant, éclairant en même temps le champ de bataille pour Rinko et les affrontements reprennent.
Ils ne sont qu’une dizaine, mais leur niveau n’a rien à voir. Tant mieux pour nous, cette fois nous ne sommes pas coincés et nous pouvons donc nous mouvoir à notre aise, esquivant et feintant avec zèle.
J’essaie de ne pas utiliser de techniques, mais j’y suis vite forcé pour couvrir Rinko. Pour le coup, il n’a ni une bonne visibilité, ni une bonne connaissance du terrain et il est donc le plus désavantagé d’entre nous.
La bonne nouvelle, c’est qu’étant moi-même une source lumineuse, j’attire les ennemis comme des insectes et ils me prennent pour cible à la presque unanimité au bout d’un moment, fatigués de se concentrer pour suivre les mouvements de Rinko dans le noir.
Ce dernier tournoie autour de moi sans s’arrêter, afin d’être le moins possible visible, donnant des coups de kunaï bien placé à ses adversaires qui croisent sa route.
Une idée me vient alors.
J’érige quelques murs de boue de différentes tailles, pour brouiller les connaissances du lieu à nos ennemis qui doivent maintenant composer avec ce qu’ils voient et plus ce dont ils se souviennent, les ramenant aux même conditions que Rinko et devenant un véritable jeu d’enfant pour moi qui me déplace avec facilité dans mon petit labyrinthe, sautant sur les murs pour réatterrir sur les ennemis sans crier gare, invisible comme un rapace venu du ciel.
Entre les coups inattendus de Rinko qui ne ralentit pas l’allure de sa course, mes murs de boue, mes sauts imprévisibles et l’absence de lumière qui provenait de mon raiton, nous les déstabilisons rapidement et prenons l’avantage.
Ils sont complétement perdus et tentent de fuir, mais nous ne leur laissons pas cette chance, je les finis au shuriken tandis qu’ils partent en courant.
Après ça, nous nous remettons en route. Nous courons longtemps sans croiser personne, c’est une bonne chose, la guerre ralentit.
Lorsque nous atteignons enfin l’autre versant, les batailles sont finies et nous avons la satisfaction de constater que ce sont des ninjas ennemis qui gisent par terre.
Nous repartons donc dans l’autre sens, ne sachant pas trop où aller, afin de vérifier que tout va bien pour l’équipe Shikamaru. Choji nous accueille silencieusement tandis que les deux autres dorment, nous indiquant qu’il ne s’est rien passé de particulier.
Nous passons le reste de la nuit à errer dans la montagne, croisant plus de nos équipiers que d’adversaires, que nous tuons à chaque fois sans trop de problème mis à part quelques blessures que Jun soigne facilement.
*
Le jour ne va pas tarder à se lever lorsque je décide de redescendre au camp. C’est le point de rendez-vous que j’ai donné, à rejoindre lorsque nous ne croisons plus d’ennemis.
Nous sommes les premiers à l’atteindre. Tout a l’air calme mais mon intuition s’éveille, me criant de faire attention et j’attrape le bras de Rinko qui comprend tout de suite mes pensées.
Nous nous tapissons à une dizaine de mètres et je leur indique de rester cacher avant de me glisser parmi les tentes.
L’ambiance est glauque. Les voiles blanches des tentes s’agitent mollement avec la brise, comme des fantômes, leurs sons ne me permettant pas d’entendre des respirations.
Je ne détecte pas de chakra ce qui m’inquiète immédiatement puisque je suis persuadé qu’il y a du monde quelque part autour de moi.
J’avance à pas de velours, sur mes gardes, mais je ne vois rien, personne ne me saute dessus malgré les signaux d’alarmes dans ma tête.
Je réfléchis un peu en me demandant ce que feraient des ninjas de bon niveau, cachés ici au lieu de se battre dans la montagne. La logique voudrait qu’il ne reste que les pleutres, et encore. Ils auraient mieux fait de se sauver.
Pourquoi se tapir ici … ?
La réponse me vient et m’arrête net. Il est évident que notre point de ralliement serait ici, nous ne connaissons pas les montagnes et c’est le seul point que nous pouvions décréter avant de nous jeter dans le combat. Il est donc tout à fait logique et évident que nous sommes attendus ici, sans doute par un bon paquet d’ennemis et sans doute aussi par les meilleurs qui attendent de nous tuer par petits groupes lorsque nous rejoindront le camp à des moments différents. C’est brillant.
Je me tapis au sol. Où sont-ils ?
Je ne vois rien, je n’entends rien, je ne ressens rien.
Mais dieu merci, il y a une qualité que nous sommes rares à posséder et à laquelle ils ne s’attendent pas, contrairement à ma bonne vision, connue du monde ninja.
Je baisse mon masque et inspire doucement l’air autour de moi. Mes yeux s’agrandissent sous la surprise lorsque je comprends leur position mais je tâche de rester calme.
Ils sont partout. Tout autour de moi, sous des tentes, et vu la quantité d’odeurs que je capte, ils sont effectivement nombreux.
Ils ne m’ont pas entendu mais l’un d’eux pourrait me voir à tout instant alors je réfléchis à deux cents à l’heure à une stratégie avant que d’autres groupes de chez nous ne nous rejoignent. J’ose espérer que Rinko les arrêtera s’ils passent à proximité de lui, mais nos camarades pourraient débarquer bruyamment de n’importe où.
J’envisage carrément l’option de l’onde de choc, j’ai encore assez de chakra pour en refaire une, mais je ne suis pas serein car il est tellement difficile à manier… Il ne m’a pas obéit tout à l’heure, je n’ai aucune idée de ce que je dois faire pour recommencer, et si les meilleurs ninjas de la coalition me foncent dessus, que je compte sur l’onde de choc et que je produis finalement les milles oiseaux améliorés, je risque de me mettre vraiment dans le pétrin.
Je ne peux pas me cloner, ni même allumer mes mains sans me faire repérer immédiatement. Sortir un kunaï de ma poche devient même risqué.
Et pourtant, le temps m’est compté, il va bien falloir que j’agisse.
Je m’enfile dans la première tente où l’un de nos ennemis se cache, abattant l’homme qui s’y trouve silencieusement mais pas assez pour ne pas alerter les autres que j’entends jaillir des tentes alentours.
Je m’y attendais mais je voulais simplement être à l’abri lorsqu’ils sortiraient tous, ce qui est en train d’arriver.
Maintenant qu’ils sont sortis de leurs trous, je sors à mon tour, analysant rapidement la position des ninjas m’entourant, illuminant mes kunaï et me jetant avec concentration dans l’affrontement.
Ils arrivent de toute part et je les tue au goutte à goutte, serpentant entre les tentes à toute vitesse.
Je commence à m’habituer à leurs foutues bactéries, et j’en sens l’odeur sur leurs lames. Comme précédemment à Minna, ce sont leurs éléments fort qui possèdent les lames mortelles. Je roule sur le côté pour éviter un kunaï et me mettre une seconde à l’abri.
J’ai déjà bien trop gouté à leur médecine et je ne prends aucun risque cette fois, m’injectant en un instant une seringue d’antibiotique avant même de me faire blesser, jubilant. Enfin… après toutes ces batailles, la fièvre ne me terrassera pas dans quelques heures et je remercie intérieurement Hanako et Orochimaru pour leurs recherches.
L’instant que je prends est déjà de trop puisque je me fais entailler le bras une fraction de seconde avant de tuer mon agresseur, mais j’ai l’esprit tellement serein cette fois que je m’en fiche complétement.
Je rallume mes mains et reprends donc mes combats.
Au bout de quelques minutes, je suis envahi par les ennemis et j’aperçois Rinko qui se demande s’il doit venir ou pas.
J’ai trop peur de rater son intervention si j’attends plus longtemps et de le tuer sans le vouloir, alors je me concentre et déploie une fois de plus mes milles oiseaux « améliorés », espérant l’onde de choc, mais elle ne s’active pas.
J’abats tout de même bon nombre d’ennemis autour de moi, mais c’est rageant de ne pas savoir comment déployer l’onde de choc qui m’aurait débarrassé de mes ennemis en un tour de main. L’explosion d’éclairs rose autour de moi à au moins pour effet de convaincre Rinko de ne pas bouger et je fonce dans la masse d’ennemis, entouré par mes éclairs destructeurs.
La plupart sont intelligents et m’évitent, malgré quelques idiots qui meurent rapidement tandis que je réfléchis à cent à l’heure, me demandant comment faire pour redéployer mon onde sans me rater cette fois.
Malheureusement, mes pensées sont interrompues lorsque mon raiton reprend sa forme normale et que tous mes ennemis reviennent à l’assaut alors que je danse pour éviter les shuriken qui pleuvent sur moi.
Cette fois, Rinko n’y tient plus et me rejoint à toute vitesse, se jetant dans la mêlée avec efficacité jusqu’à se frayer un chemin jusqu’à moi pour revenir contre mon dos.
Nous nous battons bravement mais nos adversaires aussi, je les soupçonne d’être une fois de plus des mercenaires, reconnaissant des façons de se battre appartenant forcément aux vieux pays ninjas et qu’ils n’ont pas pu apprendre ces dernières semaines.
- Bordel, ce n’est pas la même paire de manches, râle Rinko dans mon dos.
Il évite un kunaï de justesse et je l’oblige à s’injecter une dose d’antibiotique tandis que je le couvre en courant, ce qu’il fait.
- Ce sont des mercenaires à tous les coups, siffle-je.
- Alors on est dans la merde ! s’exclame-t-il.
- Comme tu dis, réponds-je.
Nous sommes deux très bons combattants contre une vingtaine de très bons combattants, c’est en effet tendu mais nous ne lâchons rien.
Une fois de plus, notre synergie nous est très utile puisque nous nous déplaçons quasiment comme si nous étions dirigés par un seul cerveau mais les coups pleuvent, les techniques aussi, et nous nous faisons blesser petit à petit.
Si nous n’étions pas au point de ralliement, j’aurais déjà ordonné notre fuite, mais nous ne pouvons pas laisser ces mercenaires pointus se charger facilement de nos camarades qui arriveront au compte-goutte, fatigués et peut-être blessés, ce serait une façon bien trop bête de perdre la bataille.
Je ne trouve pas de solution tandis que nous nous faisons transpercer encore et encore malgré nos esquives, ils sont juste trop bons et trop nombreux.
Bon sang ! Saloperie de chakra semi-autonome !
Ce n’est que lorsque Rinko se fait blesser gravement que je réalise la solution en me sentant complétement idiot. C’est un chakra de protection, j’ai réussi à l’activer aussi efficacement tout à l’heure parce que j’ai eu peur pour Rinko. Une vraie peur, profonde et lancinante.
Je lui jette un coup d’œil tandis qu’il s’écroule par terre en crachant du sang et l’angoisse monte en moi en une seconde, je me concentre de toutes mes forces sur l’image que j’ai sous le nez tandis que le sang coule à une vitesse affolante de sa blessure à la poitrine.
- Couche toi ! crie-je.
Il se laisse complétement tomber par terre, il devait lutter pour rester à quatre pattes et mon cœur s’arrête presque lorsqu’il s’évanouit.
Et je le sens au fond de moi, je sens que je n’ai rien à demander de plus que la protection de Rinko. Alors je ferme les yeux un instant et je laisse pour la seconde fois de cette guerre exploser le chakra autour de moi avec violence, utilisant tout ce qu’il me reste.
Mon cœur s’allège lorsque je vois les éclairs qui fourmillent autour de moi avec violence et la tête ébahie de nos adversaires qui s’écroulent par terre les uns après les autres tandis que les éclairs filent autour de moi, déchirants les tentes et nos ennemis avec encore plus de violence que la première fois.
Jun est prête elle aussi, prête à sauter sur Rinko, ce qu’elle fait dès l’instant où les éclairs s’estompent et que je tombe à genoux, vidé d’énergie.
Elle se jette sur Rinko et le soigne tandis que j’appuie sur son thorax pour comprimer la plaie, je ne sais pas si j’aide, mais Jun ne me dit pas d’arrêter alors je maintiens la pression.
Je le regarde avec angoisse, son chakra faiblit, il est toujours évanoui et son sang inonde mes mains malgré ma compression. Je lance un coup d’œil à Jun pour me rassurer, elle est concentrée et ne panique pas, mais c’est une médecin.
Je n’ose pas lui demander la gravité de sa blessure, je préfère imaginer que ça ira, parce que je ne pourrais juste pas supporter que ça n’aille pas.
Au bout de dix minutes de soins, et alors que je commence vraiment à paniquer pour de bon, le soleil perce à travers les montagnes et des groupes de nos camarades arrivent enfin, dont quelques médecins, qui nous rejoignent à toute vitesse.
On m’écarte gentiment de Rinko, prenant mon relai et je les regarde faire, toujours à genoux tandis qu’elles sont trois au-dessus de lui.
Je soupire lorsque je sens qu’il reprend du poil de la bête et je me lève en respirant correctement pour la première fois depuis un quart d’heure.
J’observe mes camarades, parmi lesquels une quatrième médecin passe pour soigner les blessures les plus graves. Je vois quelques groupes de deux et mon cœur se serre dans ma poitrine lorsque je vois les têtes traumatisées et triste à mourir des ninjas par deux.
Le groupe de Shikamaru nous rejoint et je constate qu’il porte Ino, inconsciente mais vivante.
Mon plus gros choc arrive une dizaine de minutes plus tard, lorsque je vois revenir deux forces spéciales et que je comprends qui manque à l’appel. Mon ventre se tord et une larme roule sur ma joue.
Hokuto était mon ami, depuis longtemps, depuis mon entrée dans les forces spéciales. Il était avec nous à Kumo, c’était un ninja d’exception.
Mes mains tremblent sous l’émotion et je les mets dans mes poches en m’absorbant dans la contemplation de Rinko qui reprend des couleurs pour m’aider à tenir le coup tandis qu’une nouvelle larme roule sur ma joue.
Je déteste les guerres, je déteste perdre mes amis, tout ça à cause de la folie d’un seul homme qui se terre dans un coin pendant que des hommes biens meurent.
J’ai sans doute tué une quantité d’hommes biens ces dernières vingt-quatre heures, je ne le saurai jamais puisque Kabuto les a convaincus de se battre contre nous et qu’ils sont tous morts.
Je pense à Shuichi notre prisonnier. C’est un type bien, dès qu’il a découvert notre vrai visage, il a retourné sa veste, se mettant du côté de la paix et nous aidant. Combien de Shuichi avons-nous tués cette nuit ? Combien en tuerons-nous demain ? Et les jours d’après ?
Il est temps que ça cesse. Il est temps de trouver Kabuto et de lui couper la tête.
*
Deux bonnes heures plus tard, nous sommes au complet, du moins pour les vivants. C’est avec une tristesse infinie que nous nous donnons une heure pour aller chercher nos camarades morts au combat, pour les ramener à la maison, là où est leur place.
Nous avons perdu plus d’hommes que je ne l’aurais pensé. La coalition s’améliore de semaine en semaine au combat…
Nous rentrons au village, la mort dans l’âme. Les camarades d’Hokuto le portent, forcément, alors je me charge de porter Rinko, toujours endormi, en priant pour que jamais, jamais je n’ai à le porter mort un jour. Je ne survivrais pas. J’ai déjà perdu mes camarades une fois et ça a faillit me tuer, je ne le supporterais pas une deuxième fois.
Lorsque nous passons les portes de Konoha, les ninjas restés au village sont là, ils nous accueillent dans le silence et se mettent à pleurer en constatant nos tombés.
Minato regarde notre procession avec une profonde tristesse.
Les médecins commencent à arriver par dizaines, se jetant parmi nous sur les blessés.
Lorsqu’Hanako m’aperçoit, son visage se transforme tellement, affichant une peine et une douleur tellement intenses que je manque de m’affoler avant de comprendre ce qu’elle imagine. Elle fonce sur nous et je la rassure tout de suite, lui assurant que Rinko est vivant, mais en mauvais état et je l’allonge par terre pour qu’elle le soigne.
Elle le tire d’affaire en quelques minutes, et il ouvre même les yeux, mais elle n’a pas le temps ni de m’accueillir, ni de lui parler, elle fonce s’occuper des autres.
Je prends le visage de Rinko dans mes mains et une larme tombe de mes yeux sur sa joue, le faisant froncer les sourcils :
- Tu n’imagines pas comme je suis heureux te voir, murmure-je.
- Embrasse-moi, je sais que tu en rêves, plaisante-t-il faiblement.
Je souris comme un idiot, tellement soulagé, me raccrochant à sa survie pour ne pas m’effondrer de la mort des autres.
- Je vais demander à ce qu’on te mette dans la chambre de Saori, dis-je en riant un peu à mon tour.
- C’est pour ça que tu es mon meilleur ami, murmure-t-il en fermant les yeux.
Je le reprends dans mes bras et je l’emmène à l’hôpital, tenant ma parole quant à sa chambre. Évidemment, on accepte ma requête et ça me rend heureux pour lui. Il se réveillera aux côtés de la femme qu’il aime et je crois qu’il n’y a rien de plus important que ça.
Je dépose un de mes kunaï sur sa table de chevet, je ne sais pas pourquoi.
J’ai envie qu’il le trouve en se réveillant et qu’il sache que j’ai pensé à lui, je sais qu’il verra ça comme un signe de ma part, un soutien, une preuve d’amitié, un remerciement pour ce combat incroyable qu’il a mené.
Avant de sortir, j’embrasse une deuxième fois le front de Saori, endormie. Je suis bouleversé de constater qu’elle est encore faible alors que j’étais déjà prêt à faire la guerre. Je n’en reviens pas des risques qu’elle a pris pour me soigner, usant jusqu’à sa dernière réserve de chakra, la plongeant dans cet état.
Je sors dans le couloir et me laisse glisser contre le mur, posant ma tête sur mes bras qui entourent mes genoux, accusant le coup de nos morts. J’entends autour de moi des gens qui pleurent, dans les chambres, dans les couloirs… J’entends des sanglots et des cris tandis que chacun accueille à sa façon la mort de ses camarades. Nous ressentons tous la même chose, nous ne faisons qu’un et notre tristesse résonne.
Je sens alors deux petites mains, les seules susceptibles de me tirer de mes cauchemars et je lève le nez pour tomber face à Hanako. Dès que je croise ses yeux, c’est comme si je pouvais m’autoriser à être moi-même et je me mets à pleurer.
- Hokuto est mort, annonce-je d’une voix brisée.
Elle s’assoit à côté de moi, me tirant contre elle, serrant ma tête contre sa poitrine comme elle l’a déjà fait pour me réconforter et je me laisse aller tranquillement à mes pleurs.