L'histoire d'amour de Kakashi Hatake
Après notre « ménage » intense, nous nous reposons tranquillement dans les bras l’un de l’autre, planant comme deux bienheureux.
J’embrasse sa joue avec tendresse lorsque j’entends des pas dehors, suivi de petits coups à la porte. Elle ouvre les yeux de surprise en rougissant :
- Et bien ! Heureusement que ça n’a pas toqué il y a dix minutes, pouffe-t-elle.
Je ris un peu en embrassant son front avant de me lever.
- Reste au lit, dis-je simplement en enfilant un short.
- Nous pourrions ne pas ouvrir, tu as vu l’heure… râle-t-elle.
- Justement, c’est bien ce qui me fait ouvrir, réplique-je en me dirigeant vers la porte.
Comme je m’y attendais, c’est Minato devant chez nous. Il n’attend même pas que je lui demande d’entrer pour aller s’installer à table et je fronce les sourcils en lui préparant un thé, l’interrogeant du regard.
- Sai ? demande-je.
- Oui. Ils y sont. Le camp n’est qu’à deux heures à l’Ouest. Ils sont plusieurs centaines, la bataille risque d’être plus intense que prévue, je ne m’y attendais pas. Ça me questionne beaucoup sur les stratégies de Kabuto.
- Peut-être que ce sont tout le reste de ses troupes, dis-je en posant trois tasses de thé sur la table et en m’asseyant avec lui.
Il fronce les sourcils en prenant la sienne.
- Elle ne va pas tarder à débarquer en entendant de quoi nous sommes en train de parler, dis-je simplement.
La porte de la chambre s’ouvre à cet instant sur une Hanako rougissante de s’être fait prendre et elle trottine rapidement vers nous pour s’assoir à côté de moi.
- Je ne voulais pas vous déranger, dit gentiment Minato.
- Il n’y a aucun souci, nous venions de nous coucher, réponds-je.
Hanako ne moufte pas et nous observe de ses grands yeux tandis que Minato reprend :
- Je vois mal Kabuto placer ce qu’il reste de ses troupes sur notre territoire. Il a peut-être réussi à rallier d’autres petits pays. C’est bien sa spécialité après tout.
- Leur camp est facile d’accès ? demande-je.
- Oui et non, il est dans le col Sensô. Loin de tout, mais au milieu des falaises, il y beaucoup de recoins pour se cacher et peu de solutions pour s’échapper.
- Au moins, pas de civil à des kilomètres à la ronde, c’est le plus important, dis-je.
- C’est sûr.
- Qui participe au combat ? demande-je, un peu tendu.
- Tous nos meilleurs éléments, une petite centaine.
- Si nous envoyons tous nos meilleurs éléments, alors qui garde le village ? m’exclame-je.
J’ai un peu peur de la réponse.
- Ton équipe sept et moi-même, soupire Minato.
- Ça veut dire que j’y vais ?
- Evidemment…
Je suis plutôt satisfait, mais c’est Hanako qui n’est pas contente :
- Vous répartissez vos forces au cas où le village soit attaqué, mais vous gardez vos deux meilleures médecins au village, là où la guerre n’aura sans doute pas lieu, dit-elle avec force.
Je lui lance un regard sévère.
- Hanako, il est hors de question que tu sortes du village.
- Envoyez au moins Sakura avec eux alors, insiste-t-elle.
- Sakura possède une équipe, elle restera avec eux et vous ne serez pas trop de deux pour soigner nos habitants si le village est attaqué. A part eux, il n’y a que nos genin et nos chunin les moins puissants. On ne peut pas savoir ce qu’il peut arriver.
- Pas trop de deux ? Mais senseï, il y a l’hôpital, littéralement remplit de médecins ! Pendant ce temps-là, nos troupes partent à la guerre avec des ninjas médecins à peine formés comparé à nous, argumente-t-elle encore.
- Hanako, c’est comme ça depuis toujours. L’anormalité est l’existence de trois médecins aussi excellentes en même temps à Konoha.
- Oui tiens. Pourquoi ne pas contacter Tsunade ? demande-je.
- Nous n’avons pas le temps, nous ne savons même pas où elle est déjà repartie. Si nous attendons trop nous risquons de perdre l’occasion de décimer ce camp.
- Mais…
- Ça suffit Hanako, la coupe-je doucement avant qu’elle ne manque de respect à son Hokage en contestant trop ses décisions.
Elle me regarde avec tension mais se tait.
- Vous partez demain à midi. Début des hostilités programmé à quatorze heures, tu prends le commandement et vous m’éliminez ces fauteurs de troubles.
- Entendu.
- Je vous laisse, je dois encore aller prévenir une sacrée quantité de ninjas de leur départ demain.
- Vous avez besoin d’aide ?
- Non, une dizaine de chunin ne participant pas m’aident en ce moment. Repose-toi, tu en auras besoin.
Nous le raccompagnons à la porte et dès qu’il s’envole dans les rues, Hanako s’énerve toute seule en râlant de son absence et de celle de Sakura, vociférant après Minato.
Je la laisse faire et elle se calme rapidement quand elle me voit préparer mes affaires. Ça la rend même muette lorsqu’elle me voit ouvrir un de mes cartons de mon ancien appartement, contenant mes stocks d’armes, de parchemins, de bandages…
Elle m’aide à faire mes affaires silencieusement, la mine inquiète. Rajoutant toujours un peu plus de choses que ce que je ne mets moi, m’attendrissant.
Nous retournons nous coucher après ça et elle embrasse mes lèvres avec amour avant de m’endormir de force, ce dont je ne me plains pas. J’aime mieux être au top de ma forme demain.
*
Nous passons une drôle de matinée, il est curieux d’attendre de partir à la guerre comme ça. Hanako passe la plupart de son temps lovée contre moi à attendre.
Lorsque l’heure approche, elle colle ses mains sur moi et m’insuffle son chakra.
- Et si tu en avais besoin ? Et s’il y a avait une attaque ici ? m’inquiète-je.
- Aucune chance, et si c’est le cas, j’irai me terrer avec les enfants de l’académie, dit-elle en levant les yeux au ciel.
- Bien sûr, je vais te croire.
- Je me défends avec un sabre, je resterai en retrait si c’est la condition pour que tu me laisses te donner de la force.
- C’est clairement la condition. Tu rejoins l’équipe sept et tu restes en retrait près d’eux.
Je ne dis trop rien parce que je sais qu’il ne se passera rien ici. Je ne comprends déjà pas la décision de laisser Naruto et Sasuke en arrière, mais vu la réaction de Minato à ma participation, je suppose que c’est lié et qu’il est bien content de pouvoir le garder en sécurité à Konoha.
Et puis même sans chakra, Hanako ne risque pas grand-chose sous la protection de mon équipe sept et de Minato.
Alors je la laisse m’énergiser longtemps, jusqu’à ce qu’elle en ferme un peu les yeux de fatigue, sentant ma puissance se démultiplier exponentiellement. C’est une sensation dingue, que j’adore, dommage qu’il faille que je puise en elle pour être comme ça bon sang.
Comme d’habitude, je me sens plus confiant que jamais, invincible et j’ai déjà bien trop hâte que les hostilités éclatent et que nous les réduisions en cendres.
Elle arrête et me regarde de ses yeux fatigués tandis que je saute sur mes pieds, allumant immédiatement ma main de ses éclairs roses puissants et dévastateurs. Bon sang comme je les aimes ceux-là, quand ils illuminent ma main, c’est que le combat sera aisé.
Non seulement ils sont plus que redoutables, mais ils me font penser à elle, c’est comme emmener un bout de mon amour avec moi sur le champ de bataille.
Elle glousse :
- Eteins-moi ça, n’en gâche pas pour rien.
Je lui obéis en riant et elle vient dans mes bras pour que je l’embrasse avant de partir.
Elle m’embrasse vraiment longtemps, vraiment amoureusement, et ça me remet les pieds sur terre, me faisant réaliser que malgré toute mon assurance et mon excitation à l’idée de me battre, ce baiser pourrait être le dernier.
Alors je m’y plonge entièrement à mon tour.
- Je t’aime, me murmure-t-elle.
- Je t’aime aussi mon ange.
- N’oublie pas que tu m’as promis le mariage, il te faudra revenir, dit-elle avec douceur.
- Je ne raterais de t’épouser pour rien au monde, lui assure-je.
Elle me sourit et je pars.
*
Nous courons avec sérieux, je suis en tête et nous approchons rapidement du col Sensô. Rinko est sur ma droite, mais pour une fois, il ne blague pas, il ne parle même pas.
Nous savons qu’ils sont des centaines et que le combat va vite s’éclater en pleins de petits champs de batailles au vu du lieu. Nous ne pourrons pas savoir comment se portent les autres, les ninjas médecins devront rester soudés à leurs équipes de trois.
Je suis avec Rinko, évidemment, mais je me sens mal car la médecin qui nous a été attribué n’est autre que Jun. Une amie proche d’Hanako, ça me met la pression, je me vois mal revenir et lui annoncer que son amie est morte sous ma protection.
Je me rassure quand même en me disant que ça ne devrait pas arriver, les médecins sont rarement blessés, déjà parce qu’ils peuvent se soigner, et surtout parce qu’ils restent en arrière des combats.
Nous arrivons au pied du col à quatorze heure précise et nous enfilons sur les chemins étroits, bordés de hauts pics rocheux pour le remonter en vitesse, là où Sai nous a indiqué le camp.
Nos rangs s’agitent à l’approche des hostilités, je le sens dans l’air autour de moi, chargé de tension et d’électricité.
Cette excitation me contamine et m’énergise tandis que je fais le vide dans ma tête pour bien éclaircir mes pensées, virant mon quotidien et mon ange adoré de mes pensées pour n’y laisser que l’essentiel pour le combat.
J’enlève enfin mon bandeau, libérant mon sharingan au centuple de son efficacité habituelle avec tout ce chakra qui parcourt mes veines.
Rinko sort des kunaï et j’entends les cliquetis discrets derrière moi de nos rangs qui l’imitent. Jun se rapproche de nous, se calant sur notre rythme en nous talonnant et une fois de plus, j’entends les formations qui se créent derrière moi.
Nous grimpons une dizaine de minutes avant de ralentir et de nous glisser silencieusement à travers un petit plateau, censé surplomber le camp de la coalition selon Sai.
Toutes mes troupes s’accroupissent et attendent mon signal tandis que j’avance rapidement vers le bord, tapis au sol. Je sens effectivement leurs nombreux chakras. Je ne les sens pas tendus bien qu’ils soient sur leurs gardes. Ils ne s’attendent pas à notre attaque visiblement, ce qui est une très bonne chose.
Soit Kabuto est long à joindre, soit il n’a pas appréhendé notre stratégie ce qui serait étonnant. Je parie plutôt sur le fait qu’il soit installé dans un autre pays. Comme l’avait supposé notre prisonnier Shuichi, il est sans doute au sud du pays du feu, peut-être sur une île…
Nous ne saurons pas.
Je glisse mes yeux par-delà la corniche et j’observe le camp en contre-bas. Tout le monde vaque à ses occupations, il y a une bonne quantité de gardes armés mais la plupart n’ont même pas de kunaï dans les mains, plutôt logique.
Il va falloir que nous attaquions rapidement avant qu’une de leur patrouille ne nous repère et ne donne l’alerte.
Je prends quand même une minute ou deux pour les observer, histoire de voir s’il y a des tentes plus importantes ou des choses inhabituelles, mais non.
Je compte rapidement les tentes blanches pour avoir une idée du nombre d’hommes, j’aime autant ne pas être surpris par des renforts nombreux surgissant à la mi-bataille.
Tout a l’air cohérent, il semblerait qu’ils soient tous là malgré quelques dizaines d’hommes mais en comptant les patrouilles et les troupes planquées dans les bois de Konoha, ça fait sens.
Je recule tout doucement, signalant à mes hommes que nous allons sauter et je les vois tous approcher de moi comme une vague menaçante, rampant sur le sol rocailleux.
Je retourne au bord de la falaise, l’index en l’air, attendant le moment où mon œil rouge m’indiquera que le moins possible de ninjas regardent dans notre direction.
Lorsque je baisse le doigt, toutes nos troupes s’élancent sans un bruit, s’abattant comme des rapaces sur leurs proies au sol. Un dernier coup d’œil à Rinko et nous sautons avec eux.