L'histoire d'amour de Kakashi Hatake

Chapitre 105 : Récidive

3844 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a 3 mois


Un quart d’heure plus tard, me voilà glissé parmi la patrouille qui part faire un grand tour, s’enfonçant loin dans le territoire.

Je préviens rapidement les autres qu’en cas d’attaque, je leur ordonne de rentrer immédiatement au village et malgré quelques regards interrogateurs, personne ne moufte.

Je suis aux aguets comme rarement, tentant de percevoir avec plus de précision que d’habitude de potentiels chakras cachés dans les arbres.

Ma concentration paye au bout de deux bonnes heures, lorsqu’il me semble bien sentir quelque chose. Je ne prends aucun risque pour mes camarades et je les renvois immédiatement au village sous leurs yeux ronds, dans l’incompréhension.

Dès qu’ils dégagent le périmètre, je me sens beaucoup plus serein et je peux me concentrer sur moi et ma survie avec réflexion. Je crée un clone que je suis discrètement, à distance, depuis les branches. Nous nous dirigeons vers les chakras que je sens de plus en plus nettement.

Alors que je suis à deux cents mètres, je m’arrête et me tapis dans les feuilles pour pouvoir observer la scène qui va se dérouler sous mes yeux.

Mon clone continue d’avancer, lorsqu’il se fait sauter dessus par de nombreux ninjas de la coalition. Je le regarde lutter, espérant qu’ils n’arrivent pas à le « tuer » trop vite, observant le comportement de mes adversaires.

D’un point de vue extérieur, et avec un sharingan, il est très simple de comprendre qu’ils ne cherchent pas à me tuer et ça me fait bouillonner de rage. Ils ne lancent aucune technique mortelle, aucun shuriken sur des points vitaux, ils tentent de m’avoir avec des coups qui pourraient me blesser, certes, mais pas me tuer.

J’enrage tellement d’imaginer que Kabuto cherche à me capturer pour faire venir Hanako à lui que je suis à deux doigts de me jeter dans la bataille pour tous les tuer. Mais ce serait vraiment prendre des risques inutiles. Ils sont nombreux, encore une fois.

Nos patrouilles n’ont pas rencontré de problème particulier ces derniers jours, donc soit c’est un hasard incroyable que l’attaque ait eu lieu aujourd’hui, soit ils ne prennent pas le risque de perdre des hommes en se battant contre des patrouilles dont je ne fais pas partie.

Je me demande quand même s’ils sont placés sur tous nos sentiers de patrouilles habituelles. Ce n’est pas étonnant, Kabuto les connait, nous le savons pour sûr. Il connait même l’emplacement de tous nos avant-postes.

Il est alarmant d’imaginer qu’il y a peut-être des centaines de ninjas de la coalition répartis dans les bois qui encadrent Konoha. Il faudrait que je m’en assure… si c’était le cas, ça voudrait dire que Minato pourrait lancer une alerte, confinant nos habitants dans l’enceinte du village.

Mon clone explose finalement.

-         Il doit être dans le coin si c’est un clone ! s’écrie l’un d’eux.

-         Penses-tu que ce soit un piège ? C’est tout de même bizarre d’avoir créé un clone ? se demande un deuxième.

-         Bien sûr que non. Pourquoi aurait-il fait une chose pareille ? Il n’aurait pas pu nous sentir.

Bien sûr que si.

-         On fouille les bois dans un périmètre d’un kilomètre, le plus discrètement possible ! ordonne le premier. Si quelqu’un le trouve, qu’il ne prenne pas de risque de se faire tuer, qu’il hurle et nous le rejoindrons.

Les autres acquiescent et je file comme un boulet de canon en direction de Konoha, frustré de les laisser en vie.

En chemin, je décide de pousser la chose et d’utiliser la même stratégie pour l’un de nos autres sentiers de patrouille. Il faut que je sache s’ils sont partout.

Je suis mon clone un moment sans problème, mais j’ai la mauvaise surprise de constater qu’une fois encore, je sens des intrus. Bon sang… mais depuis combien de temps sont-ils dans nos bois aux aguets ?! J’ai passé tellement de temps le nez dans mes papiers et à entrainer mes ninjas de Minna ces dernières semaines, je suis si peu sorti du village...

J’en ai des frissons de dégout.

Après leur départ du camp au pays des ronces, une partie de leur troupe a marché sur Minna. Je me trouve donc face à une autre partie, planquée dans nos bois en continu visiblement, et il y a fort à parier qu’une autre partie se situe où que Kabuto soit caché.

Ça me donne de quoi réfléchir, ils ne campent pas par petits groupes dans nos bois, nous les aurions repérés. Ça doit signifier qu’il y a un campement sur les terres du pays du feu, assez proche de Konoha pour pouvoir assurer cette surveillance constante de nos patrouilles.

Ça signifie donc une guerre, il faut que nous trouvions ce camp et que nous le décimions, et alors, nous aurons réussi à affronter déjà deux bonnes parties de leurs rangs de façon séparée. L’idéal.

Encore une fois, l’espionnage est la clé.

J’observe la même stratégie contre mon clone, des attaques graves mais pas mortelles, appuyant l’hypothèse de la capture.

Je n’attends même pas que mon clone explose et je rentre en quatrième vitesse à Konoha.

*

Je saute par la fenêtre de Minato avec urgence, le surprenant un peu, surtout lorsqu’il voit la tête que j’affiche. Je n’y vais pas par quatre chemins et je lui raconte en détails tout ce qu’il vient de se passer. Il se lève et fait les cents pas dès les premières minutes de mon récit, plongé dans ses réflexions tout en affichant une tête agacée.

-         Kakashi, puis-je savoir ce qu’il t’a pris de prendre des risques pareils ? me réprimande-t-il.

-         Je n’ai pris aucun risque, j’ai été prudent. Et nous avons maintenant de précieuses informations et surtout des ordres à donner, dis-je avec force.

-         Je te l’accorde, mais tu aurais pu m’en parler.

-         Ça n’aurait rien changé. Nous sommes en guerre senseï, et en temps de guerre, il faut agir, dis-je avec respect.

Il me lance encore un regard agacé mais ne répond pas. Il sait que j’ai raison, il sait aussi que c’est mon devoir de second que de prendre ce genre de décisions, il est juste inquiet vis-à-vis de notre relation presque père-fils.

-         Bon. Il faut que nous prenions des décisions. Je vais déjà proclamer un confinement dans le village. Mais il faut absolument que nous trouvions ce campement, et vite. Après deux clones de ta personne, peut-être que Kabuto va prendre peur et ordonner à ses troupes de se retirer. Il va vite comprendre que nous avons compris. S’il n’est pas sur place, nous avons un peu de temps devant nous, le temps que les ninjas d’aujourd’hui finissent leurs recherches, puis rentrent au camp, puis préviennent Kabuto …

-         Je n’ai qu’à y retourner avec Sai. Nous les suivrons lorsqu’ils rentreront à leur campement et nous vous indiquerons sa position, m’excite-je.

-         C’est une très bonne idée, mais hors de question que ce soit toi. Je vais envoyer Sai et quelques ninjas du renseignement.

-         Pourquoi me mettre de côté ? Je reste un bon élément, ils ne m’attraperont pas, dis-je.

-         Je sais bien… dit-il pensivement.

-         Vous n’allez quand même pas m’empêcher d’aller à la guerre ? demande-je alors.

-         Je…

-         Senseï, vous ne pouvez pas m’empêcher d’y aller. Vous savez que je fais la différence sur un champ de bataille, dis-je avec tension.

-         Mais c’est toi qu’ils veulent !

-         Alors tant mieux ! Ça les distraira peut-être et donnera plus de chances à nos camarades de rapidement les tuer !

-         Kakashi ! gronde-t-il.

-         Non senseï, vous ne pouvez pas me retenir ici simplement parce que vous avez peur pour ma vie !

-         Bien sûr que si !

-         Vous ne remplissez alors pas votre rôle d’Hokage et préférez votre statut de père ! m’écrie-je.

Il me regarde étrangement, il est aussi touché par ce que je viens de lui dire qu’énervé.

-         Vous m’envoyez partout, depuis toujours, sans crainte. Vous m’avez même envoyé mener une guerre à Minna avec des « incapables » en sachant que j’arriverais à gagner quand même.

Je le vois batailler, je le vois osciller entre me donner raison et me laisser y aller ou s’obstiner par crainte pour ma vie.

-         Ta personne n’était pas le centre de leur intérêt à ce moment-là ! finit-il par tonner.

Le père a gagné visiblement.

-         Vous ne pouvez pas m’empêcher de protéger mon village, et vous le savez, m’obstine-je.

-         Et Hanako ? Tu as pensé à Hanako ? Et si tu te faisais attraper, tu sais aussi bien que moi qu’elle viendrait tout de suite se rendre. Je pensais que tu tenais un peu plus que ça à sa sécurité.

Et bien. Il a décidé de jouer un coup vraiment très bas. Je n’en reviens pas. Mais bien sûr que j’ai pensé à Hanako.

-         Je m’enfoncerais un kunaï dans le cœur bien avant de les laisser m’avoir vivant pour qu’elle n’ait pas à venir me sauver, réponds-je calmement, peiné par sa bassesse.

-         C’est donc ça la garantie que tu m’offres ? Te laisser y aller en sachant que tu te tueras si ça tourne mal ? dit-il, hostile.

-         Vous savez bien que je ne laisserai pas la situation en arriver là. Je me sauverai bien avant de me tuer. Mais vous avez voulu ramener Hanako au milieu de cette conversation, aussi bas cela soit-il, alors je vous donne ma réponse, aussi basse soit-elle.

Il me regarde longuement, ne sachant quoi répondre, avant de finalement chuchoter :

-         Je vais y réfléchir Kakashi, nous verrons en temps voulu, lorsque Sai nous indiquera où les trouver. Maintenant il faut que j’agisse, j’ai des directives à appliquer.

Je m’incline respectueusement et je file comme je suis venu par la fenêtre.

*

Sur le chemin de la maison, je me demande ce que je dois dire à Hanako. J’opte rapidement pour la vérité mais je m’attends un peu à une crise de nerfs…

Ça me pousse à passer nous prendre des ramen, histoire de ne pas arriver les mains vides, et je suis plutôt fier de moi. Nourrir Hanako est en général une bonne option pour la mettre de bonne humeur.

Je passe notre porte avec plus d’assurance. Elle était sur le canapé, mais saute sur ses pieds avec joie lorsqu’elle voit le sac en papier dans mes mains.

-         Je me demandais où tu étais, roucoule-t-elle en enlaçant ma taille.

-         Tu es rentrée il y a longtemps ?

-         Non, un gros quart d’heure, répond-elle en embrassant ma joue affectueusement.

Nous nous installons à table et mangeons, je lui pose des questions sur ses patients, Saori… tout ce qui me fait perdre du temps.

A la fin du repas, elle débarrasse et je me glisse vers elle, dans son dos. Elle me lance un regard adorable par-dessus son épaule alors je décide que c’est le moment et je lui raconte ma journée.

Au fur et à mesure de mon récit, ses yeux passent du bonheur à l’agacement et elle se retourne pour me faire face, s’appuyant contre le plan de travail.

Je suis étonné, elle ne me coupe pas, elle attend patiemment que j’ai fini mon histoire avant de hocher la tête avec une mine blasée, ne répondant même pas. Ça m’inquiète presque plus que si elle m’avait enguirlandé et je reste vers elle, la suivant lorsque qu’elle se met en marche silencieusement pour faire une lessive.

Je l’aide sans moufter, ne quittant pas son visage des yeux et elle finit par me lancer un regard en coin :

-         Quoi ? demande-t-elle un peu sèchement.

-         Rien… Je te regarde, murmure-je.

Elle hausse les sourcils avec agacement et repart en direction de la chambre où elle range le linge sec avec des mouvements brutes et rapides. Je tente encore de l’aider mais elle me met une tape ferme sur les doigts, alors je reste simplement planté à côté d’elle encore une fois.

Nous sommes encore face à mon incompétence relationnelle. Je ne sais pas trop comment je dois agir, je vois bien qu’elle ne me fait pas véritablement la tête, mais je vois aussi qu’elle est agacée et tendue alors je suis incapable de la laisser tranquille.

C’est lorsqu’elle va remplir la gamelle d’Orochimatou et que je suis encore dans ses pattes, l’empêchant de se mouvoir comme il faut entre la fenêtre et la table basse qu’elle réagit :

-         Tu as fini d’être dans mes pattes ?! râle-t-elle.

-         Tu sais bien que non, dis-je, penaud.

-         Et bien petit conseil, quand ta fiancée est comme ça, laisse-lui de l’espace ! s’exclame-t-elle en plissant les yeux.

J’acquiesce un peu mais je la suis encore comme son ombre, incapable de faire autrement de toute façon. Quand elle le remarque, elle s’arrête au milieu du salon et pose ses mains sur ses temps en riant doucement.

-         Tu m’agaces Kakashi, pouffe-t-elle.

-         Pourquoi ? demande-je en me glissant face à elle.

-         Mais regarde-toi ! glousse-t-elle encore.

J’hausse un sourcil interrogateur tandis qu’elle pose ses mains sur mes joues :

-         Je suis incapable de te faire la tête. Tu es trop attendrissant, je ne comprends toujours pas comment tu peux avoir des personnalités aussi différentes avec les autres et avec moi.

-         Je… je ne sais pas, dis-je en réfléchissant.

Ça la fait encore rire et elle se dresse sur la pointe des pieds pour m’embrasser, à ma plus grande surprise. Je la soulève un peu dans mes bras, profitant de ses baisers doux.

-         Tu ne vas pas me crier dessus ? demande-je en la tenant toujours dans mes bras.

-         Non… A quoi bon ? C’est ton travail, c’est ta personnalité… Bien sûr que ça m’a agacé, mais j’ai accepté d’épouser le commandant Hatake, peu importe à quel point j’aimerais qu’il soit juste mon Kakashi, ce n’est pas le cas… dit-elle avec douceur.

J’embrasse encore ses lèvres, pour la rassurer, et elle reprend :

-         Je ne peux pas attendre de toi que tu restes au village à ne rien faire, et nous sommes en guerre, évidemment que tu vas aller à la guerre… Alors vais-je vraiment me disputer avec toi pour une patrouille en sachant que tu partiras sans doute à la guerre dans les jours qui arrivent ? Ça n’a pas de sens, je préfère me convaincre que tu t’en sortiras et que tu régleras la guerre contre la coalition le plus vite possible pour que nous puissions être heureux et en sécurité. Minato finira par le comprendre lui aussi.

Une bouffée d’amour me submerge face à sa perfection et nous nous embrassons encore, plus longuement, plus passionnément, jusqu’à ce que ses mains descendent dans mon dos pour me caresser et que je sente que l’énergie est en train de changer entre nous.

J’en profite pour finir notre conversation avant l’inévitable.

-         Tu n’essaieras pas de venir me chercher lorsque je partirai à la guerre Hanako. Les combats peuvent durer plusieurs jours, alors je ne veux pas te voir sauter dans les bois au bout de quelques heures parce que je ne suis pas rentré.

Elle mordille sa lèvre :

-         Oui… je vais essayer…

-         Non. Tu ne vas pas essayer. Tu ne vas rien faire, de toute façon si je ne rentre pas avec les autres, il n’y a que deux options, ou bien je suis mort et tu ne peux rien y faire, ou bien c’est que je suis en train de partir sur une piste.

-         Sur une piste ?

-         Oui, imagine qu’à la fin du combat, je repère un fuyard, je pourrais le suivre, il me mènerait sans doute à Kabuto. Il peut se passer beaucoup de choses qui me pousseraient à rentrer après les autres. Il ne faut pas t’inquiéter mon ange, je reviendrai… C’est sûr. Mais tu me connais… il faut toujours que je suive où le vent me mène, je suis sans cesse curieux, j’ai toujours le réflexe de pousser les choses pour obtenir des informations, de m’éloigner des sentiers battus, de me balader dans les camps ennemis, dis-je.

Elle me sourit un peu.

-         Oui… c’est vrai… il faut toujours que tu fourres ta truffe partout, soupire-t-elle.

-         Je suis comme ça. Alors s’il te plait, aie confiance en moi, je reviendrai, je te le promets. Reste sereine et attends-moi, même si je ne rentre pas avec les autres.

-         Essaie quand même de m’envoyer Pakkun si tu le peux.

-         Bien sûr, si je le peux, je le ferai. Mais attention, il est possible que je n’en ai pas l’occasion et que tout aille bien.

Elle lève les yeux au ciel en soupirant une fois de plus.

-         Oui, j’ai bien compris, je t’attendrai, m’accorde-t-elle.

-         Merci, rayonne-je en embrassant son nez.

Elle me sourit avec douceur avant d’enrouler ses jambes autour de ma taille.

-         Tu seras peut-être parti demain… roucoule-t-elle en baissant doucement la fermeture de ma veste.

-         Oui… et ? la taquine-je.

-         Et on ne sait pas combien de temps s’écoulera avant que tu ne rentres…

Elle fait tomber ma veste par terre, me dévorant de ses beaux yeux.

-         Non, c’est vrai, dis-je doucement.

-         Alors peut-être qu’on pourrait passer la soirée à …

Mon pouls accélère et mes mains se resserrent contre elle tandis que mes nerfs se réveillent plus furieusement.

-         Oui… à ? souffle-je, glissant déjà mes lèvres à quelques centimètres de sa peau, me droguant complétement avec l’odeur de sa gorge.

-         A faire du ménage, nous serons plus efficaces à deux, pouffe-t-elle alors.

Je n’ai même pas envie de perdre du temps à rentrer dans sa blague et je fonds sur sa gorge avec passion tandis que ses bras se referment autour de ma nuque.

 

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