L'histoire d'amour de Kakashi Hatake

Chapitre 103 : Soins d'urgence

1958 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a 3 mois


Point de vue d’Hanako



L’ambiance ne pourrait être pire. Nous sommes chez moi, assis l’un contre l’autre dans mon canapé. J’ai la tête sur son épaule et il a posé la sienne sur la mienne. Nous ne parlons pas, nous ne bougeons pas, je crois que nous ne savons même plus comment réagir.

Après le choc de Saori, c’est celui de Kakashi qui nous est tombé dessus et je crois que nous sommes en état de choc cette fois, incapable de bouger. Notre seul espoir de retrouver Saori s’avère être lui aussi porté-disparu et c’est trop à endurer pour nous. 

Kakashi n’est pas rentré. Il est tombé dans un guet-apens et les ninjas qui sont rentrés ont déjà pu identifier un nombre de morts surréaliste. L’attaque était violente, surprise et surtout dirigé contre Kakashi selon eux, j’étais là lorsqu’ils ont expliqué par A + B qu’ils étaient tombé dans un piège visant visiblement à éliminer Kakashi avant que Minato ne me fasse évacuer et nous ordonne à Rinko et moi de rester au village.

Je me suis laissé faire car c’est beaucoup trop à gérer pour moi, je ne sais même pas si je ressens vraiment quelque chose à l’heure actuelle, mon cerveau me protège et me plonge dans un état d’hébétude profonde, comme si j’étais complétement détachée de mes émotions.

Nous sommes très tard dans la nuit, et des tas de ninjas ont été envoyé chercher Kakashi et Saori mais nous n’avons pas de nouvelle.

Mon esprit divague et je revois alors devant mes yeux le corps de Fumi, une collègue qui était devenue mon amie, et j’ai l’impression que cette image rallume mes émotions. Je me mets à pleurer comme une dingue et Rinko me prend dans ses bras, me serrant fort tandis que je sanglote. Un peu plus tard, il se met à pleurer lui aussi et nous nous serrons comme des malheureux pendant un long moment.

*

Je me réveille dans ses bras, toujours dans le canapé et mon cœur se brise en mille morceaux lorsque je réalise que ce sont les bras de Rinko autour de moi et pas ceux de Kakashi. Le jour est levé et personne n’est venu nous donner de bonnes nouvelles.

Lorsque je me lève, il se réveille à son tour, il me fait mal au cœur. Rinko est toujours tellement heureux et joyeux, solaire comme tout, toujours de bonne humeur. On le reconnait à peine comme ça. Je lui pose un plaid sur les épaules et je me cale encore contre lui. Je ne sais pas quoi faire mais je ne peux plus rester ici à ne rien faire non plus.

-         Il faut qu’on bouge… dit-il comme si mes pensées étaient les siennes.

-         Oui mais…

J’ai du mal à envisager de me séparer de Rinko, il est je crois la seule chose qui me tienne encore debout. Mais si je pars chercher Kakashi et lui Saori, nous n’avons pas trop le choix de nous séparer.

-         Je sais, moi non plus je n’y arrive pas, dit-il.

Nous sommes tellement en phase, ressentant les mêmes émotions, que nous nous comprenons presque sans parler. Notre conversation ne fait pas sens d’un point de vue extérieur, mais j’ai très bien compris qu’il n’arrive pas non plus à envisager que nous partions chacun de notre côté.

-         Kakashi s’en sort toujours, on devrait chercher Saori, dis-je d’une petite voix tremblante.

-         On a déjà cherché Saori, on devrait chercher Kakashi, dit-il en me souriant tristement.

Nous restons accrochés dans le regard l’un de l’autre et nous remettons à pleurer comme des madeleines.

-         Si on cherche Kakashi, il pourrait nous aider à retrouver Saori, mais Kakashi a objectivement bien plus de chances de survivre comparé à elle.

-         C’est sans doute pour ça que nous n’arrivons pas à bouger. Plus le choc. J’étais tellement sûr qu’il me la ramènerait, j’en étais convaincu Hanako. Je sais que s’il avait été là elle serait avec nous à l’heure actuelle. Et nous rentrons pour apprendre qu’il n’est pas là lui non plus. Est-ce une mauvaise blague ? Sommes-nous punis pour quelque chose ?

-         Je me pose les mêmes questions… quelle est la probabilité qu’une chose pareille arrive ?

-         C’est la guerre Hanako, les horreurs et les attaques ne sont pas prêtes de s’arrêter.

Je ne peux pas croire que Kakashi puisse mourir, il ne meurt jamais, peu importe les situations dans lesquelles il se retrouve, il s’en sort toujours. Je me raccroche à cette vérité pour tenir le coup.

Je pleure encore et encore, incapable de bouger ni de réagir, incapable d’abandonner Rinko pour aller chercher Kakashi et incapable d’aller chercher Saori avec lui au lieu de chercher Kakashi. Tout ça tourne dans ma tête sans interruption et lorsque l’angoisse devient oppressante, je me lève et je vais à la fenêtre, simplement pour me mettre en mouvement, en action.

Rinko commence à faire les cents pas mais soudain des bruits de pas précipités sur la terrasse nous surprennent. La porte s’ouvre en grand sans même prévenir.

Je vois le regard plein de larmes et affolé de Sakura qui me saute dessus et me tire en avant sans me laisser le choix avec toute sa force. J’ai à peine le temps d’agripper la main de Rinko pour l’emmener avec moi et nous nous faisons tirer dans les rues de Konoha ventre à terre, laissant ma porte d’entrée grande ouverte. Sakura va plus vite que jamais.

-         Il est là Hanako ! On vient de le récupérer il y a quelques minutes aux portes principales ! Il va mourir si tu ne t’en charges pas immédiatement ! Débrouille-toi pour encaisser la nouvelle d’ici à ce qu’on arrive à l’hôpital parce qu’il est hors de question que Kakashi senseï meurt simplement parce que tu pètes les plombs au lieu de le soigner.

Je manque de tomber sous la nouvelle et Rinko me rattrape d’un bras, me portant presque le temps que je réalise ce que Sakura est en train de me dire.

Rinko me prend alors complétement sous son bras et fonce à l’hôpital en dépassant largement l’allure de Sakura, nous faisant gagner un temps précieux.

Je m’isole au plus profond de ma tête, l’endroit où je me réfugie sans cesse lors des situations de crises où la vie de mes patients est entre mes mains.

Kakashi est vivant et rentré à Konoha.

Peu importe que ce soit lui sur la table, c’est un patient entre la vie et la mort que je dois sauver, je l’ai déjà fait des centaines de fois. Je chasse toutes les images affreuses dans ma tête, je chasse Saori, je chasse tout, je fais le vide.

Je laisse le calme s’écouler lentement dans mes veines, la sérénité envahir mon esprit, la concentration me submerger.

Lorsque j’ouvre les yeux je suis prête et Rinko me dépose devant les portes ne sachant pas où aller. Je fonce à toute vitesse, plus vite que jamais et lorsque j’arrive à l’étage des opérations, tout le monde me saute dessus en m’entrainant dans la bonne salle. On me donne toutes ses constantes, toutes les informations que j’ai besoin de savoir et j’entre.

La vision de Kakashi, en train de se faire soigner par une dizaine de médecins simultanément ne me fait même pas ciller, alors que ça signifie pourtant à quel point c’est grave. Il est une vie à sauver et c’est tout. Rien n’est plus important que ça.

Je me place au-dessus de lui et je me concentre de toutes mes forces.

*

J’ai l’impression que je n’ai pas respiré du moment où j’ai posé mes mains sur lui jusqu’à ce qu’il soit officiellement tiré d’affaire des heures plus tard.

Je me laisse tomber à genoux sous la pression qui redescend. Il était pire que mal en point, il était pratiquement mort. Je reprends doucement ma respiration, les yeux fermés et je sens beaucoup de mains de mes collègues qui passent sur mon dos pour me soutenir. Je me relève quand elles l’emmènent en chambre pour qu’il se repose.

Lorsque je sors de la pièce Sakura me prend dans ses bras et je lui demande ce qu’il s’est passé.

-         Je ne sais pas, des gardes les ont emmenés d’une seconde à l’autre et vu l’état de Kakashi senseï nous n’avons pas posé plus de questions que ça…

-         Il n’était pas seul ? demande-je.

-         Non ! Figure-toi qu’il était avec Saori ! C’est vrai que c’est ton apprentie j’aurai dû penser à te le dire avant.

Je m’arrête net et je la regarde comme si le ciel me tombait sur la tête, mais dans le bon sens cette fois.

-         Saori est vivante ? m’exclame-je.

-         Oui, elle est simplement dans les vapes parce qu’elle a trop puisé dans ses ressources, elle dû tenter de le soigner jusqu’à l’évanouissement je suppose. On traite ses blessures mais elle devrait se réveiller dans les jours qui arrivent, comme Kakashi senseï.

Je pars en courant, plantant Sakura et je descends plus vite que jamais les escaliers de l’hôpital. Lorsque je vois Rinko assis sur une chaise dans l’entrée, un immense sourire fend mon visage en deux et je lui saute dans les bras.

-         Tu l’as sauvé ? demande-t-il avec soulagement.

-         Saori est vivante ! Elle est là !

Il me regarde une seconde sans comprendre.

-         Rinko je te le jure ! Elle était avec Kakashi, ils sont rentrés tous les deux ! Ils sont endormis mais se réveilleront ! dis-je en pleurant et en riant en même temps.

-         Je t’avais bien dit qu’il me la ramènerait, souffle Rinko en souriant les yeux débordants de larmes.

Nous rions en nous serrant dans nos bras, avant de monter à toute vitesse les voir.

 

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