L'histoire d'amour de Kakashi Hatake

Chapitre 102 : Lutte pour la survie

2272 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 14/02/2025 10:16

Point de vue de Kakashi


Je me fais tirer du sommeil très peu de temps après, j’entends des bruits atroces, des cris, des coups de kunaï : une bagarre.

Je me redresse rapidement de mon buisson, entrainant un gros vertige. Ma vision est loin d’être aussi nette que d’habitude et je suis brûlant.

Ce sont peut-être des renforts de Konoha bon sang, il faut que j’y aille de toute urgence.

Je prends une poignée de mes herbes anti-inflammatoires, qui sont littéralement en train de me sauver la vie et je les mâche en partant en courant – aussi vite que mon état me le permet – en direction de la bagarre.

Lorsque j’approche, je me glisse le plus furtivement possible et j’analyse vite que ce n’est pas bon du tout. L’écrasante majorité des ninjas de Konoha sont déjà morts et quelques-uns seulement se battent encore. Je tente de lancer des shuriken mais je rate mes cibles avec mes tournis et ma vision diminuée.

Si je fonce dans le tas pour les aider je suis mort, je le sais et honnêtement j’ai une seconde d’hésitation. Déjà pour Hanako mais aussi parce qu’il me parait insurmontable de courir en avant et me battre, j’ai déjà du mal à trottiner, j’ai plutôt envie de me laisser tomber paresseusement au sol pour mourir paisiblement à l’heure actuelle.

 Mon esprit est complétement brouillé, je divague complétement, je ne devrais même pas hésiter et me jeter en avant pour tenter de sauver mes camarades. Un hurlement rageur un peu plus loin me secoue des pieds à la tête et je tourne la tête dans sa direction.

A l’écart du groupe, j’aperçois Saori qui se bat contre deux ninjas, elle est à bout de force, pleine de sang et mon sharingan voit venir le coup fatal qui la tuera par le ninja face à elle.

Mon corps s’électrise d’adrénaline et mon esprit ne le suit plus, j’ai conscience d’être en train de courir en avant mais mon cerveau n’arrive plus à réfléchir et je me jette simplement devant le kunaï qui allait lui ôter la vie, j’y parviens à un quart de seconde et je regarde la pointe s’enfoncer dans mon torse plutôt que dans le sien. Le sang se déverse de ma plaie mais je ne suis pas encore mort à l’instant T, alors je relève les yeux et je croise le regard du ninja en face de moi qui sait qu’il va mourir dans une seconde. J’arrache le kunaï de ma poitrine et je tue les deux ninjas devant moi d’un geste.

Je coupe mes émotions, je prends Saori dans mes bras et je pars en courant avec elle, laissant mes autres camarades à leur sort. Je ne sais même pas encore comment je tiens debout alors que je sais très bien que le coup de kunaï dans ma poitrine aurait dû me tuer. Je devrais être mort. Je baisse les yeux et je me rends compte que Saori me soigne avec ses dernières forces.

J’ai envie de lui dire d’arrêter mais si elle arrête, je mourrai, et elle mourra aussi. Alors nous nous entre-sauvons la vie ainsi tandis que je l’emmène loin, en sécurité.

*

Saori s’est évanouie dans mes bras, elle a tout donné pour me soigner et à l’instant où elle m’a sorti de la mort imminente, elle s’est endormie. Elle vit toujours mais elle est plus que faible.

Je nous ai trouvé une petite grotte où je l’ai déposé par terre, la tête sur son sac. Je lui ai évidemment déjà broyé de mes plantes et donné. J’ai aussi trouvé des bandages dans son sac.

 Je suis désespéré, à deux doigts de pleurer - il faut dire que je suis dans un état pitoyable - elle est couverte d’entailles, et bien que j’estime qu’aucune d’entre elles ne la tuera, j’ai pété les plombs quand j’ai trouvé des doses d’antibiotiques cassées dans son sac.

Je suis à genoux devant elle, qui dort paisiblement et je ne peux rien faire à part attendre de voir si oui ou non elle est infectée et si oui ou non elle mourra. Je ne suis pas assez fort pour la ramener, j’ai la tête qui tourne et lourde, ralentie. Je suis épuisé moi aussi bordel, j’ai envie de m’endormir à côté d’elle mais je ne suis pas sûr de me lever un jour si je me laisse aller.

Je la veille en somnolant un moment, et lorsque je pose une énième fois ma main sur son front, elle a de la fièvre et je pleure. Je n’ai plus la force de crier ou de m’énerver, simplement de pleurer de désespoir.

Si Hanako était là elle n’aurait jamais été aussi idiote que je le suis, je n’en reviens pas d’avoir pris une seule dose de ces antibiotiques, je me foutrais des claques, les stocks sont hauts nous n’en manquons pas, j’aurais pu en prendre trois ou quatre, ça ne m’aurait franchement pas couté grand-chose et Saori vivrait. Je me déteste, je me hais profondément et je pose le front sur elle, me flagellant et m’accusant de tous les maux qui l’accablent.

Soudain, je me rappelle du cadeau d’Hanako et je me redresse lentement. Je n’ai pas rêvé ? Si ? Elle a bien dit qu’elle m’avait mis une surprise dans mon sac ? Je ne sais plus mais mes mains tremblent comme des feuilles tandis que je m’empare de mon sac. Il y a beaucoup plus de chances qu’Hanako appelle une « surprise » une dose d’antibiotique plutôt qu’un cadeau ou à manger. Elle est mon ange, elle a forcément fait ça, bon sang elle a forcément fait ça.

Mes mains tremblent tellement que je vide doucement le contenu de mon sac au sol et lorsque je vois une seringue rouler jusqu’à mon genou, je pleure encore, je ne sais pas pourquoi.

Je la prends dans ma main et je la regarde. Mon esprit est vide et mes yeux pleurent encore et je comprends. Hanako m’a donné cette seringue, elle l’a mise dans mon sac pour me protéger, pour peut-être sauver la vie de son fiancé, cette seringue est pleine d’amour, pleine d’attention, et surtout unique. C’est Saori ou moi.

Et je pleure parce que je sais très bien quel choix ferait Hanako sans hésiter une seule seconde, elle m’hurlerait que c’est elle qui a mis la seringue dans mon sac pour me sauver la vie et pourtant je sais déjà que je ne ferai pas le même choix qu’elle.

Je la vois presque comme si elle était là, pleurer et hurler à genoux à côté de moi, me suppliant de m’injecter la dose, étranglée par ses sanglots et mes larmes redoublent tandis que je débouche la seringue et que je l’injecte à Saori avant de changer d’avis.

Mon esprit me torture, m’envoyant toujours plus d’images d’Hanako, alors je traine ma pauvre carcasse dehors, et j’inspecte consciencieusement chaque plante qui entoure notre grotte. J’en trouve beaucoup d’intéressantes et le karma félicite sans doute ma bonne action puisque je trouve des plantes antibiotiques, l’efficacité ne doit même pas égaler un dixième de la seringue mais si j’en mâche en continu ça peut toujours me donner du temps je suppose.

A force de me bourrer de plantes médicinales en tout genre, je commence à vraiment me sentir étrange et je n’arrive plus à résister à l’envie de dormir, je suis penché au-dessus d’elle et je lui applique des sortes de cataplasmes avant de bander ses plaies – je l’ai déjà fait pour moi – et je commence à piquer du nez au-dessus d’elle.

Je m’étale de tout mon long à son côté, et je me sens incroyablement mieux que debout. Nous sommes à l’abri du vent et nous nous tenons chaud, je ferme les yeux avec soulagement et je m’endors.

*

Lorsque j’ouvre définitivement les yeux, le soleil se lève je crois. Je me suis réveillé plusieurs fois pour manger mes plantes dont je commence à avoir ma claque, et j’ai changé nos cataplasmes.

Je me sens beaucoup mieux, je n’aurais jamais pensé que les plantes pouvaient soigner à ce point, je voyais ça plutôt comme un traitement d’urgence pendant le rapatriement au village. Là je suis parti d’un état catastrophique et je vais simplement très mal.

En plus j’ai la bonne surprise de trouver Saori recroquevillée tout contre moi, ce qui signifie qu’elle est revenue à elle à un moment donné. Je touche son front, elle n’est pas chaude et les cataplasmes ont complétement apaisé ses plaies alors je ne m’explique pas pourquoi elle dort encore comme un loir après autant de temps et je commence à paniquer un peu. Je me demande à côté de quoi je passe et je me lève pour m’étirer.

J’ai l’impression que toutes mes plaies sont réparées, la seule constante – et malheureusement la pire - c’est cette fièvre qui me terrasse et me tue à petit feu.

J’ai récupéré assez de forces pour porter Saori, et j’ai bon espoir de réussir soit à rentrer moi-même avec elle, soit à réussir à l’avancer suffisamment pour qu’elle puisse rentrer toute seule. Je me fais violence pour la ramasser au sol, elle me parait si lourde dans cet état et je tiens difficilement sur mes jambes mais lorsque je pense au sourire qui éclairera le visage de Rinko je trouve la force. Elle remue un peu dans mes bras et je la rassure :

-         Je te ramène à la maison Saori, dors.

*

J’avance doucement et difficilement mais j’avance, et Konoha n’est pas si loin. J’estime avoir bien fait la moitié du chemin lorsque mes forces me quittent et je pose Saori contre un tronc pour me reposer un peu. J’ai eu quelques hallucinations, principalement Hanako et je frissonne et tremble tellement j’ai mal aux muscles. Je m’appuie contre le tronc et je ferme les yeux, m’endormant, lorsque je sens quelque chose.

J’entrouvre à peine les yeux pour voir Saori qui me soigne. Nous échangeons un regard silencieux mais remplit de reconnaissance mutuelle lorsque je comprends pourquoi mon état se maintient ainsi et pourquoi elle parait toujours à bout de force malgré les soins que je lui prodigue. Elle a l’air épuisée, elle n’a pas les yeux complétement ouverts elle non plus tandis qu’elle m’envoie encore une fois toutes ses forces dans le corps. Elle finit par s’écrouler contre moi et nous nous rendormons un moment. La chaleur de son corps me fait un bien fou et calme mes frissons.

Lorsque je me réveille plus tard, je me force à me lever, il est hors de question que je meurs au pied d’un arbre perdu au milieu du pays du feu. Cette fois je sens que c’était la dernière fois que Saori pouvait améliorer un peu mon état interne mais je ne crois pas qu’il me reste beaucoup de temps. Je la reprends dans mes bras et je continue mon chemin, encore plus doucement.

*

Je ne sais pas si j’ai déjà autant tiré sur la corde, j’ai failli mourir contre l’armée du pays des ronces mais je me laissais aller. Là j’ai l’impression d’être un mort vivant, littéralement. J’ai les yeux fermés et je suis loin dans mes pensées. J’ai verrouillé mes bras pour ne pas lâcher Saori et mes jambes avancent mécaniquement.

Je pense à plein de choses, notamment que c’est la dernière fois que je pars en mission sans avoir demandé à Hanako quelques ninjutsu de soins de base. Si j’avais été le médecin, j’aurais pu m’injecter la deuxième dose et maintenir Saori en vie en la soignant avec mon chakra, je serais rentré en quelques heures à Konoha en courant comme un lapin et nous serions en vie et sur pied en ce moment. Mais non, nous sommes à deux doigts de mourir tous les deux, moi de mon infection et elle d’épuisement, je sens bien qu’elle repousse un peu plus les limites de ce qu’elle peut me donner à chaque fois.

Je marche longtemps, mon dieu que le temps me semble long lorsque mes pieds se posent sur du bois. J’ouvre les yeux et j’aperçois les grandes portes de Konoha. J’en lâche presque Saori et je me traine jusqu’aux portes où je m’écroule, j’ai juste le temps d’apercevoir des gardes et Shikamaru qui me foncent dessus et je me laisse sombrer en toute confiance.

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