L'histoire d'amour de Kakashi Hatake
Chapitre 101 : Hanako et Rinko passent à l'attaque
3417 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour il y a 3 mois
Point de vue d’Hanako
J’ai passé l’après-midi avec Rinko à chercher un bureau, et nous avons finis par en dénicher un qui me plait que nous sommes actuellement en train d’installer chez moi.
Nous le mettons au milieu du large couloir entre la chambre et la salle de bain, devant mes placards de rangement car je n’ai pas franchement la place de le mettre ailleurs. Et puis il est finalement très bien ici, j’ai toujours trouvé que ce dégagement était une perte de place de plusieurs mètre carrés, c’est désormais son bureau et ça me fait sourire. Mon amour et ses nouvelles responsabilités, je suis tellement fière de lui. Tant pis pour mes placards qui deviennent difficilement accessible, je ne m’en sers jamais, ce qui est rangé dedans est rarement utile au quotidien.
Rinko s’assoit au bureau et pose les pieds dessus :
- Ah oui ! Il va s’y croire là. Pile en face de la porte d’entrée en plus, il pourra veiller sur son domaine, plaisante-t-il.
Je ris et je m’assois sur le bureau. Je me vois déjà venir l’embêter pendant qu’il travaillera.
- Qu’est-ce qu’on fait ce soir nous ? demande-je.
- Soyons originaux et allons chez Ichiraku.
- Vendu, dis-je en riant.
*
Le lendemain après-midi, je rentre chez moi après un service du matin à l’hôpital. La nuit sans Kakashi était vraiment moins agréable et je suis décidément bien contente que son rythme de missions ait diminué à ce point. Non seulement j’ai eu froid, habituée à dormir collée à son corps chaud mais en plus je me suis sentie tellement à découvert. Il m’enferme dans l’étreinte de ses bras toutes les nuits et j’adore ça. J’étais ravie de me lever au milieu de la nuit pour aller travailler et je suis soulagée de me dire qu’il rentre dans l’après-midi et que je retrouve ma bouillotte préférée ce soir.
Lorsque j’arrive sur ma terrasse, je trouve Rinko assis devant ma porte, un visage comme je ne lui ai jamais vu, il est livide et ses yeux sont rouges comme s’il avait pleuré, c’est tellement choquant de voir son visage ainsi que je m’arrête net tandis que mon cœur accélère.
- Rinko que se passe-t-il ? demande-je d’une voix tremblante.
Des larmes roulent sur ses joues et il n’arrive pas à parler tandis qu’un sanglot lui coupe la parole.
- La co…coalition a …
Je me reprends et me précipite sur lui pour prendre sa main tandis qu’il me regarde avec les yeux complétement vides :
- Saori … articule-t-il et sa voix se brise en même temps que mon cœur.
Les larmes emplissent mes yeux mais je refuse de penser au pire, je dois être forte pour Rinko, je ne sais même pas ce qu’il se passe. Je me mets deux claques mentales et j’apaise Rinko de force avec mon esprit pour qu’il réussisse à m’expliquer.
- Le groupe de Saori aurait dû revenir très tôt ce matin, mais ils ne sont pas rentrés, alors Minato a envoyé des ninjas les chercher. C’est un carnage Hanako, on a retrouvé des cadavres et leurs affaires éparpillées, dit-il en se remettant à pleurer malgré l’effet calmant dont je l’inonde.
- Saori… est-ce que … commence-je.
- Non, elle fait partie des … portées disparues. Il ne manque qu’elle et une autre médecin.
- Alors pourquoi ne sommes-nous pas en train de la chercher ? m’exclame-je en sautant sur mes pieds.
- Minato ne veut pas que j’y aille, il ne veut pas que ce soit moi qui … qui retrouve son corps, finit-il en chuchotant.
- Mais elle est peut-être en vie… dis-je.
Il me lance un regard triste.
- Minato estime que c’est impossible, les ninjas de la coalition sont nombreux, ils se sont battus contre les nôtres qui étaient allés chercher le convoi de Saori et ont réussi à tuer deux de nos hommes. Hanako je … je ne sais pas comment … je ne peux pas supporter que…
- Stop Rinko. Tant que je n’aurai pas moi-même retrouvé Saori, je ne croirai pas à sa mort. Je vais la chercher, dis-je d’un ton déterminé.
Je pars d’un pas décidé à l’intérieur pour me préparer tandis que Rinko pleure encore :
- Hanako, je te dis qu’ils sont des dizaines d’ennemis là-bas, ils tuent tous ceux qui s’approchent.
- Qu’ils essaient donc de me tuer, lance-je en sifflant de rage.
Une colère noire monte en moi et gronde dans mes veines, je sens que mes yeux luisent déjà, prêts à se battre. Rinko me suit à l’intérieur complétement déboussolé tandis que je pars me changer dans ma chambre, j’enfile ma tenue de guerre et je prends mon sabre sur le mur que je passe dans mon dos.
Quand je sors de la chambre, Rinko me dévisage et je sens qu’il est perturbé. Je m’agenouille devant lui et je prends son visage dans mes mains :
- Reste ici si tu veux, je te jure que je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour te la ramener vivante.
Il pose ses mains sur les miennes, toujours sur son visage :
- Hanako, si tu crois une seconde que je vais te laisser y aller toute seule, c’est que tu me connais mal.
- Si tu viens avec moi Rinko, ce n’est pas dans cet état. J’ai besoin que tu sois à cent pour cent de tes capacités. Ce n’est pas le corps de Saori qu’on part chercher, c’est elle, bien vivante et sans doute bien mal en point, alors il faut que tu te ressaisisses, car si tu passes cette porte avec moi, c’est que tu es prêt à ne pas abandonner.
Il me regarde quelque temps dans les yeux, y puisant de la force et je vois la panique et la tristesse laisser la place à la détermination. Je me redresse et il saute sur ses pieds en essuyant ses larmes. Nous nous élançons dans les rues en direction du mur d’enceinte.
Bon sang Kakashi me tuerait s’il savait ce que je fais, mais s’il était ici avec nous il partirait le premier chercher Saori.
Pardon mon amour. Pardon maitre Orochimaru. Je m’élance hors de Konoha, Rinko sur mes talons.
*
Nous arrivons en fin d’après-midi aux abords de la forêt. Nous n’avons qu’une vague idée de l’emplacement du massacre et nous passons un moment à chercher le plus discrètement possible, sur nos gardes, à l’affût du moindre mouvement autour de nous. Je garde mon sabre dans mes mains, et tache de rester concentrée pour pouvoir réagir au quart de tour en cas de problème et je sens Rinko dans la même tension continue que moi.
- C’est bizarre sans lui hein, chuchote Rinko.
- Je crois qu’on est très mal habitué à le laisser détecter tous les ennemis constamment, confirme-je.
- Tu ne peux pas faire quelque chose ? demande-t-il gentiment.
- Non, je peux me concentrer uniquement sur un esprit ciblé, en fait je n’ai jamais essayé de capter des esprits autour de moi, je ne saurais même pas comment m’y prendre.
Je me sens bête, il est incroyable de me dire que je n’ai jamais essayé et ca souligne encore une fois à quel point je me repose sur Kakashi et sa capacité à tout sentir et voir venir.
- De toute façon, ce n’est pas parce qu’il nous a habitué à savoir quand il y a des ennemis que ça veut dire qu’on ne saurait pas réagir au quart de tour s’ils surgissaient, dit-il pour nous rassurer.
- Oui. C’est juste que c’est bien pratique de savoir, soupire-je.
- C’est clair. S’il seulement il était là bordel, il aurait peut-être même déjà remonté sa piste, dit Rinko d’une voix torturée.
Nous avançons doucement et sur nos gardes pendant encore un moment lorsque j’aperçois le carnage au loin. Je surveille notre gauche et Rinko notre droite, alors je sais qu’il n’a pas encore vu, et je n’ai pas le cœur de lui dire, je me concentre de toutes mes forces pour comprendre ce que je vois, en priant pour ne pas voir la chevelure blonde de Saori au milieu des bois.
Je finis par lui signaler et j’entends son cœur qui accélère et se met à galoper dans sa cage thoracique, je peux presque palper son angoisse profonde mais il ne se laisse pas déborder, il reste discret et sûr sur ses appuis, je suis soulagée, notre survie en dépend peut-être.
Nous savons que c’est le moment critique tandis que nous approchons, la coalition fait sans doute surveiller ce désastre en sachant que des ninjas de Konoha vont venir. Nous nous abritons derrière un buisson à une centaine de mètre et lorsque je commence à glisser en avant il me tient par le bras :
- Hanako, ils vont nous sauter dessus dès qu’on s’approchera c’est sûr, je ne te laisse pas y aller. On a juste besoin de vérifier que Saori n’est pas… ne se trouve pas...
Sa voix tremble.
- Je viens avec toi Rinko, ce n’est pas négociable.
- C’est hors de question, j’ai promis à Kakashi de veiller sur toi, je ne peux pas juste te laisser aller dans un guet-apens pareil, c’est impossible. Je … J’ai peut-être … perdu Saori, il est absolument hors de question, hors de question Hanako, que Kakashi te perde à cause de moi.
- Rinko, je ne les laisserai même pas s’approcher de nous, ils seront tous morts à l’instant où ils sauteront de leurs cachettes.
Il me fixe de ses yeux pleins de larmes mais il a l’air plus ferme que jamais.
- On y va ensemble, on veillera l’un sur l’autre, insiste-je.
Il tient toujours fermement mon bras et observe la scène au loin en réfléchissant.
- J’y vais seul et tu me couvres alors. Si tu es certaine qu’ils ne nous approcheront pas alors je ne risque absolument rien, donc tu n’as rien à redire à ça. Et en plus s’il m’arrive quoi ce que ce soit tu me soigneras, dit-il.
Il m’a eu sur ce coup. Je cède et je sens que ça l’apaise, je ne pensais pas que ma sécurité le travaillait à ce point. Rinko est un vraiment quelqu’un de bien. Nous mettons rapidement notre stratégie en place et nous lançons.
D’abord, nous nous rapprochons le plus discrètement possible puis je m’arrête à ma plus grande frustration tandis qu’il s’approche rapidement des restes de notre convoi. Ma concentration est au maximum et je le fixe comme si ma vie en dépendait. Il atteint les débris et évidemment, il se fait sauter dessus par une vingtaine de ninjas bien trop sûr d’eux. J’ai tellement peur pour lui, seul au milieu de cette masse qui saute de tout autour de lui, que je réagis en une fraction de seconde, et ils s’écroulent tous raides morts avant même que l’un d’eux ne lève une arme contre Rinko. Je le rejoins rapidement et nous inspectons la scène de crime. Il y a beaucoup de corps autour de nous, et je suis complètement choquée et chamboulée de voir mes collègues mortes, je ne peux retenir des larmes. J’étais tellement inquiète pour Saori que je n’avais pas réfléchis une seule seconde aux autres.
Rinko prend ma main, la sienne tremble comme une feuille et je ne sais même pas s’il se rassure lui-même ou moi en faisant ça, mais je me raccroche à lui. Nos larmes roulent sur nos joues tandis que nous marchons entre nos camarades froidement assassinés. Les trois quart de ces médecins n’ont jamais combattus et ont dévoué leurs vie à sauver celle des autres, je pleure doucement tout en cherchant ce qu’il a bien pu advenir de Saori et Fumi, l’autre disparue.
Outre les corps, les sacs plein de matériel médical sont tous étalés, tout est cassé, il n’y a rien à récupérer là-dedans à part des bandages sans doute et encore, je n’en vois pas un. Ca m’inquiète, Saori ne peut même pas avoir pris avec elle de quoi se soigner et surtout de quoi s’injecter, je mords ma lèvre à sang pour ne pas pleurer lorsque je repère la boite contenant les antibiotiques. Ils sont tous cassés bon sang, il doit rester moins de 24h de vie à Saori avant qu’elle ne décède des suites des bactéries, il faut absolument qu’on la trouve et que je la traite avant demain à la même heure sinon elle est perdue.
Nous cherchons encore des traces, n’importe quoi pour tenter de comprendre ce qu’il est advenu d’elle et la main de Rinko tremble de plus en plus dans la mienne tandis que nous pataugeons. Nous effectuons des cercles de plus en plus grands autour du lieu et fouillons chaque recoins, cherchant des indices mais il n’y a rien, aucune trace de présence. Si Saori avait réussi à se sauver au milieu des combats, elle se serait forcément abritée dans l’un de ses endroits en premier lieu, le temps que les ninjas se dispersent, elle n’aurait jamais couru simplement bêtement dans les bois en plein visibilité.
Il n’y a rien, on dirait qu’elles ont simplement disparues et je commence à craindre que la coalition les ait tout simplement enlevés. Je ne vois que ça, elles devaient être blessées alors à moins d’être prises de force, elles auraient laissé une trace quelconque. Rinko lâche ma main et se prend la tête, il tremble de tout son corps et les larmes roulent sur ses joues plus vite que jamais.
- Il me la retrouverait putain !! hurle-t-il soudain.
Je jette un coup d’œil aux alentours et me reconcentre, il risque d’attirer du monde mais je ne peux pas lui dire de souffrir moins fort. Rinko tombe à genoux en criant :
- Kakashi me la retrouverait s’il était là bordel !! Il retrouverait sa piste, il saurait où aller, il saurait quoi faire putain ! JE SUIS SUR QU’IL ME LA RETROUVERAIT !
Ses cris sont déchirants et il pleure bruyamment à genoux, les mains devant les yeux. Je pleure moi aussi, essuyant mes larmes rageusement pour tenter de garder la meilleure vision possible, Rinko compte sur moi, je dois surveiller nos arrières, c’est lui qui a le droit de pleurer, pas moi. Tandis qu’il crie encore comme un animal blessé, j’aperçois une patrouille de la coalition nous foncer dessus, je reste calme et je les tue aussi sec, à distance, sans prévenir Rinko qui continue ses lamentations bruyantes.
Lorsqu’il finit, il s’apaise. Il fallait que ça sorte et qu’il évacue pour se calmer et se reconcentrer et lorsqu’il se relève, il est calme malgré la tristesse au fond de ses yeux sombres. Il reprend ma main et un kunaï et nous agrandissons nos cercles de recherches.
*
Lorsque nous tombons sur le corps de Fumi, le dernier coup dans notre moral est mis et nous n’avons même pas la force de parler. Nous serrons nos mains et passons à coté comme si nous ne voulions pas voir ça. Nos espoirs sont de plus en plus minces et la nuit tombe, nous n’allons plus servir à grand-chose d’ici peu de temps. Ca fait des heures que nous cherchons en tournant en rond.
- Même là, il verrait lui… il pourrait chercher avec son sharingan bordel. Mais à quoi sert-on à chercher quelqu’un sans lui Hanako, ça n’a pas de sens, nous n’avons même pas une putain de piste, nous ne verrons plus rien d’ici une vingtaine de minutes, pleure-t-il avec un air désespéré.
- Je … Je ne sais pas Rinko, on peut peut-être dormir là et reprendre dès que le soleil se lève. Ou rentrer et aller chercher Kakashi, il doit être rentré à l’heure qu’il est, nous avons le temps de faire l’aller-retour dans la nuit…
Rinko redresse la tête soudain plein d’espoir :
- Il devrait être rentré ? souffle-t-il.
- Oui.
Je n’ai même pas le temps de réagir qu’il part comme une balle en direction de Konoha, me tirant derrière lui. L’espoir le submerge tandis qu’il court comme un fou et je peine à le suivre. Il se raccroche à Kakashi comme à une bouée de sauvetage, y mettant tout ses espoirs et toute sa confiance. Il ne fait que de répéter que Kakashi va la retrouver, que Kakashi va lui ramener, que Kakashi n’ira jamais dormir tant qu’il ne l’aura pas retrouvé.
Je suis entièrement d’accord avec lui, et je sais que Kakashi la retrouvera, je n’en doute même pas une seconde. Mais ce qui m’inquiète, c’est le temps qui passe et ses blessures qui la tuent à petit feu, et si Kakashi la retrouvera morte ou vive.