L'histoire d'amour de Kakashi Hatake

Chapitre 100 : Le piège

2855 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/02/2025 10:52

Le lendemain matin, je me fais réveiller en douceur par Hanako qui est bien décidée à profiter encore un peu de moi avant mon départ, ce qui n'était pas forcément au programme.

L'heure du départ approche dangereusement alors que je ne suis même pas encore habillé après notre douche.

-         Tu vas me mettre en retard, dis-je en riant.

-         Heureusement que c’est toi le chef, réplique-t-elle.

-         Je devrais arriver avant eux justement !

Elle pouffe en préparant mes affaires tandis que je finis de m’habiller et lorsque je la rejoins au salon elle tient mon sac dans ses mains pour me l’enfiler.

-         Je t’ai mis une surprise, dit-elle malicieusement.

-         Une surprise ?

-         Ce n’est vraiment pas grand-chose, à mon avis ça ne sert à rien mais je suis toujours trop prévoyante avec toi, pouffe-t-elle.

Je l’embrasse un moment, la penchant en arrière simplement pour l’entendre rire une dernière fois avant de partir.

*

Nous courons tranquillement tous ensemble vers notre destination. Je suis en pleine forme entre le chakra d’Hanako et ma bonne nuit de sommeil et je suis de merveilleuse humeur, prêt à soulever des montagnes comme chaque fois qu’elle me booste.

Mes ninjas de Minna suivent sans problème le rythme de ceux de Konoha alors que ce n’est que de la montée, nous grimpons encore et encore en altitude et je suis ravi de leurs progrès. Avant de partir je les ai répartis en équipes et j’ai fait un topo sévère sur l’importance capitale de rester en groupe en cas de problème. Je suis donc content de constater qu’ils courent ensemble par petits groupes, prenant mes directives très sérieusement. Nous sommes également tous passés à l’hôpital chercher une injection d’antibiotique, la production est très fructueuse et l’hôpital est prêt à gérer les potentielles futures crises.

Nous arrivons au village en début d’après-midi, il est perché si haut dans la montagne qu’une fine couche de neige recouvre le sol. Et effectivement, nous pouvons apercevoir au loin en altitude des petites tentes blanches. J’en compte cinq ou six mais la montagne cache la vue et il pourrait effectivement y en avoir des centaines sans que nous ne le sachions.

Nous prenons rapidement les informations nécessaires auprès des villageois et nous nous mettons en route. Nous courons deux bonnes heures de plus pour les atteindre et plus nous approchons moins je le sens, alors je ralentis l’allure et ils se calent sur moi.

Minato n’est pas inquiet, il estime que Kabuto ne ferait jamais l’erreur d’attaquer Konoha, encore moins après sa défaite à Minna, et que ces tentes ne sont qu’un petit groupe envoyé pour nous surveiller, voir même qu’elles n’ont aucun rapport avec la coalition.

Je suis d’accord sur le principe, j’aurais même plutôt penché sur la coïncidence car je ne vois aucun intérêt stratégique dans cette manœuvre et Kabuto est loin d’être bête. Mais alors que nous nous rapprochons je reconnais bien les tentes de la coalition et je stoppe notre progression car mon intuition me crie de faire demi-tour.

 Nous nous cachons dans les sapins environnants pour que je réfléchisse.

Je n’ai pas d’excellent ninja avec moi, je ne suis qu’avec des chunin de Konoha puisque la mission n’est pas censée être périlleuse et ça commence à m’inquiéter.

Je rallie mes ninjas de Minna autour de moi et ils atterrissent sans un bruit.

-         Si je vous dis de rentrer, je veux que vous obéissiez immédiatement, c’est un ordre ferme et définitif. Vous formez vos groupes et vous ne vous lâchez pas, vous rentrez directement à Konoha. Personne ne reste pour m’aider, j’espère que je suis clair.

Ils acquiescent tous avec sérieux et j’en touche deux mots aux chunin de Konoha, pour leur expliquer que je ne me sens pas particulièrement serein et qu’en cas de problème je souhaite que nous prenions tous la fuite. Nous ne sommes clairement pas en mission de combat, nous sommes simplement ici pour constater ce qu’il se passe alors hors de question de se battre.

Nous nous remettons en route et j’essaie de faire taire les signaux d’alarmes qui résonnent dans ma tête. Nous contournons légèrement le camp pour compter le nombre de tentes et je m’apaise. Il y en a dix en tout. A raison de deux ninjas par petites tentes ils doivent être une vingtaine maximum et elles ont l’air abandonnées. Ce n’était peut-être qu’un campement éphémère…

Nous approchons furtivement et personne ne nous saute dessus malgré mon impression toujours très mauvaise, nous fouillons rapidement les tentes qui sont complétement vides.

-         Bon, bah il n’y a plus qu’à rentrer commandant ! s’exclame un chunin en affichant un grand sourire.

Soudain, tout change. Je sens l’attaque juste avant qu’elle ne se déclare. Mes sens et mes réflexes de chats me sauvent une fois de plus puisque j’évite le kunaï qui me frôle en arrivant par derrière. Mais au même moment, je vois le visage du chunin qui me parlait qui s’éteint tandis qu’il se fait tuer dans le dos. Il s’écroule sous mes yeux choqués, ce gamin n’était même pas majeur.

Je pivote rapidement en m’accroupissant pour avoir une vue d’ensemble de la situation. Des ninjas déboulent autour de nous, mais ils sont très nombreux encore dans les bois à arriver en courant.

Nous sommes clairement dans une embuscade. Mais pourquoi déployer une aussi grande quantité de ninjas de la coalition pour exterminer une simple patrouille en reconnaissance, si je n’avais pas emmené mes ninjas de Minna nous aurions été dix, tout ça n’a pas de sens.

-         Sauvez-vous ! hurle-je tandis que d’autres ninjas atterrissent parmi nous.

Certains s’en vont directement à mon plus grand soulagement mais d’autres luttent puisqu’ils se font sauter dessus par de nouveaux venus tandis que je me bats déjà avec quatre d’entre eux.

Je vois la masse sombre de la coalition qui surgit d’entre les arbres et j’ai la surprise de constater qu’elle se dirige droit sur moi, passant à côté de certains de mes ninjas comme s’ils n’existaient pas et je comprends.

 Je suis la cible. C’est moi qu’ils sont venus tenter d’abattre en si grosse quantité, ce guet-apens était uniquement voué à m’ôter la vie, ça laisse une chance à mes camarades de fuir.

-         Dégagez ! Maintenant ! hurle-je encore, le plus fort que je le puisse.

Je me jette sur le côté, prenant plusieurs coups de kunaï au passage mais maintenant que j’ai compris que j’étais la cible, il faut que je me sauve le plus vite possible pour les éloigner et accessoirement que j’évite les dizaines de ninjas qui me foncent dessus. Je vois sous mon regard impuissant deux chunin de plus se faire massacrer à côté de moi, ils sont complétement débordés par leur nombre.

-         Commandant ! crie un autre chunin en sautant dans ma direction pour venir m’aider.

-         Non ! hurle-je.

Je l’observe se faire transpercer pendant son saut et tomber lui aussi raide mort sous mes yeux désespérés. En partant je jette un coup d’œil à mes rangs, c’est un massacre, au moins la moitié des chunin de Konoha gisent au sol, morts et la plupart des autres sont gravement blessés.

Il faut que je me reprenne et vite, tout cela est arrivé en quelques minutes et je suis toujours sous le choc, j’ai beau avoir un mauvais pressentiment depuis que nous approchons, j’ai été surpris par leur attaque, je suis rarement surpris et c’est la preuve que leurs rangs s’améliorent et c’est très mauvais pour nous.

Le choc passe enfin et je reviens complétement à moi. Le chakra d’Hanako bon sang !

Je fais volteface et je le laisse exploser autour de moi, mes kunaï et mes bras entiers se chargent d’éclairs roses, je traverse les rangs qui me suivaient à contrecourant, décimant tous ceux que je touche. Je me prends des coups de kunaï de certains qui jouent les martyrs mais j’en élimine une tellement grosse partie que je me laisse blesser sans dévier de ma trajectoire. Je fonce sur mes derniers camarades encore vivants et je tue leurs agresseurs, leur permettant de filer dans les bois.

Pendant un long moment je me bats comme un lion enragé.

L’avantage qu’ils soient tous sur moi c’est que personne ne les suit, aucun ninja de la coalition ne s’intéresse aux survivants de notre camp qui se sont enfuis dans les bois et ils doivent déjà être loin. L’inconvénient, c’est qu’il est absolument épuisant et difficile de se battre seul contre autant de ninjas, même avec un sharingan et de l’expérience.

Je perds beaucoup de sang, je suis blessé sur absolument tout le corps et je fatigue, ils sont si nombreux que je reste en mouvement perpétuel pour ne pas me faire tuer, je saute d’arbre en arbre, de branche en branche, de roulade en esquive.

 J’en tue beaucoup mais lorsque je sens d’autres ninjas qui approchent je sais que je suis perdu si je ne trouve pas un moyen de fuir alors je saute dans les branches et je m’élance à travers la forêt. Je suis d’ordinaire très agile et rapide et j’aurais pu disparaitre en quelques secondes mais je suis déjà tellement blessé que c’est compliqué, même si je finirai par y arriver, je n’en doute pas.

Je passe tout mon chakra dans mes jambes et j’active mon mode le plus furtif en m’enfilant toujours plus vite et plus haut dans les arbres, je reviens sur mes pas puis je fais des petits zig-zag, j’en perds une bonne partie et au bout d’une petite demi-heure, j’arrive enfin à disparaitre complétement de leur vue. Je les entends vociférer.

Bon, je reprends une longueur d’avance. Je me perche sur une grosse branche tandis que plusieurs ninjas passent en-dessous de moi sans me détecter. Si je n’étais pas si mal en point médicalement je ne serais pas en difficulté, j’aurais juste à attendre qu’ils se lassent de me chercher ou à me glisser entre leurs mailles pour m’en aller, mais je jette un coup d’œil à mes blessures et je grimace. Ce n’est pas joli, je suis découpé en morceaux et je saigne abondamment.

Bordel ! Je me jette sur ma sacoche et je m’injecte les antibiotiques. Hanako m’a dit que je devais me l’injecter dans l’heure suivant la première entaille, j’ai raté le créneau de peu de temps alors j’espère que ça ira. Je m’appuie contre le tronc en bandant consciencieusement mon corps. J’utilise rapidement la totalité de mes bandages alors que je suis loin d’avoir fini puis je me repose un moment.

*

Lorsque je me réveille, il fait nuit, je suis gelé et je suis surtout inquiet. Il est absolument anormal que je me sois endormi ainsi, mon état doit être plus grave que je ne le pensais, c’est sans doute le chakra d’Hanako qui me donne autant de forme malgré mes blessures.  Je pense à elle et à nos jeux enfantins d’hier soir, bataillant dans le lit, riant aux éclats tandis qu’elle m’insufflait son chakra pour se moquer de moi, ne sachant pas qu’elle me délivrait alors une chance de survie aujourd’hui. Il faut que je la saisisse. Je saute par terre en silence et je me glisse entre les sapins.

Il fait tellement froid à cette altitude, et je ne suis pas fan de la neige qui trace mes pas de façon claire et nette. Tant pis, j’économise beaucoup de force en marchant plutôt qu’en sautant d’arbre en arbre.

Un peu plus tard, la neige se met à tomber et ça me rassure, peut-être qu’elle recouvrira rapidement mes empreintes.

 Les bois sont beaux mais angoissants, les sapins laissent très peu filtrer la lumière de la lune et la neige donne un aspect fantomatique et surréaliste à mon environnement. J’aperçois au loin des ninjas qui courent et je me jette sur une branche.

Je ferme les yeux et je me concentre. Je perçois beaucoup de sons au loin, la coalition est déployée dans les bois à ma recherche, je les entends se crier des choses, ils ont l’air bien décidés à ne pas me laisser sortir de cette montagne vivant.

J’erre ainsi longtemps, évitant des ninjas de temps à autres qui passent, les heures me semblent tellement longues et douloureuses, je n’ai plus d’énergie, je suis fatigué au possible mentalement, la seule chose qui me tienne encore debout est la quantité de chakra rose dans mon corps.

Les heures passent et j’ai la sainte horreur de constater que ma température augmente. Je préfère ignorer ce détail pour le moment et me convaincre que j’hallucine. Je continue d’errer dans la montagne et je trouve une rivière bordée par de grands rochers, je me cache parmi eux et passe de l’eau glacé sur mes blessures brûlantes, ça me fait du bien.

Je sens que ma fièvre grimpe encore, je mange rapidement ce que j’ai dans mon sac et j’enfile ma tenue propre par-dessus celle d’aujourd’hui, histoire de me tenir un peu plus chaud tandis que je me mets à frissonner. Foutue fièvre, je n’ai jamais froid normalement. Il vaut mieux que je marche pendant la nuit et ses températures glaciales, je verrai pour me reposer demain matin.

La route qui mène au village est complétement barrée par la coalition évidemment alors j’entreprends de descendre la montagne en hors-piste, la pente est raide au possible mais je suis encore assez agile pour descendre sans trop d’encombre. Je dois me cacher plusieurs fois tandis que la coalition rôde et je remercie à chaque instant ma capacité à ne pas me faire détecter lorsqu’ils passent juste à côté de moi plusieurs fois.

Encore une bonne nouvelle, en me cachant je tombe sur des plantes aux propriétés anti-inflammatoires et cette fois c’est Orochimaru que je remercie du fond du cœur. La fièvre doit décidément être élevée pour que j’en arrive là. Je prends tout jusqu’à la dernière tige et les mets dans mon sac avant d’en mâchouiller une partie.

*

Je sens que ma fièvre a diminué depuis, me permettant un peu plus d’efficacité mais surtout de calmer mes frissons. Mes plaies se sont apaisées et je me déplace plus vite.

Lorsque le jour se lève, j’ai suffisamment réussi à redescendre la montagne pour laisser la neige derrière moi, et je suis dans une forêt de feuillus classique. Je suis exténué, il faut que je me repose de toute urgence.

Je me trouve un buisson épais et je me glisse dedans comme un animal blessé pour dormir un peu. Je suis dans un tel état que je ne perçois pas à quel point ma cachette est foireuse. Si un ninja m’aperçoit je suis mort. Même s’ils ne m’aperçoivent pas je risque de mourir ceci dit. Je mâchouille encore mes plantes infectes et je glisse dans le sommeil.

 

 

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