L'histoire d'amour de Kakashi Hatake

Chapitre 89 : Aveu

3423 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a 4 mois


Elle finit par décroiser les bras et poser les mains sur mon ventre se laissant caresser les jambes, fermant les yeux. On progresse un peu.

-         Rinko m’a dit qu’Hinari avait eu le cœur brisé suite à notre « annonce », dis-je.

 

Elle rouvre les yeux, l’air furieuse et se tend à nouveau.

-         Mais tu te moques de moi ce soir Kakashi ? demande-t-elle.

-         Bien sûr que non !

-         Alors pourquoi tu me reparles d’elle ?

 

Elle n’est plus simplement furieuse, elle est même un peu inquiète. Il vaut mieux être honnête.

-         Si je te parle d’elle, c’est parce que j’ai quelque chose à t’avouer, dis-je prudemment.

-         Je te demande pardon ?

 

Ses yeux s’ouvrent en grand sous la surprise, et elle se penche en arrière, comme pour s’éloigner de moi au maximum. Elle dégage mes mains de ses cuisses les yeux ronds d’appréhension.

-         Oui en fait, on en a parlé avec Rinko et je me sentais tellement mal de l’avoir fait souffrir comme ça alors je suis allé la voir à l’hôpital et…

 

Elle me coupe en expirant bruyamment le souffle qu’elle retenait, s’avachissant sur moi, relâchant la tension dans son corps.

-         J’ai eu peur … j’ai cru que tu t’étais … rapproché d’elle ou quelque chose comme ça, je suis stupide, je sais bien que je peux te faire confiance, dit-elle en respirant le cœur battant à cent à l’heure.

 

Elle a un petit rire nerveux, et pose une main sur son front. Elle est tellement à fleur de peau, je n’en reviens pas d’avoir à lui avouer ce que j’ai à lui avouer. Je crois que ça va très mal se passer, bien pire que ce que je ne pensais.

-         Je… En fait je l’ai … je… bafouille-je absolument honteux.

 

Elle saute sur ses pieds hors du lit avec un air horrifié, comme si elle remettait toute sa vie en question. Elle recule, les deux mains plaquées sur sa bouche jusqu’à ce que le mur l’arrête. Je me redresse, assis dans le lit, ne sachant absolument pas ce que je dois faire, j’hésite entre la prendre dans mes bras et ne pas bouger. 

-         Tu l’as embrassé ? demande-t-elle tandis que des larmes roulent déjà sur ses joues.

-         Non !

Elle ferme les yeux et respire à nouveau, soulagée. Elle est en train de faire les montagnes russes, autant lui dire immédiatement le problème, ce sera fait.

-         Je l’ai prise dans mes bras, avoue-je.

 

Je suis incapable de la regarder, je fixe le sol lâchement et j’entends presque le bruit assourdissant de sa déception à mon égard. Son cœur accélère de plus en plus.

-         Prise dans tes bras comme elle avait besoin d’aide ou prise dans tes bras comme un vrai câlin ? souffle-t-elle d’une petite voix fébrile.

 

Mon cœur se déchire, elle s’accroche encore à sa confiance en moi, se disant qu’elle doit mal comprendre. J’entends son cœur torturé qui vole comme un oiseau dans sa cage thoracique.

-         Comme un câlin, avoue-je sans pouvoir la regarder.

 

Le blanc qui accueille mes paroles est je pense le moment le plus terrifiant de ma vie si on élimine les fois où sa vie est mise en danger. Je redresse la tête et je croise son regard. Il est méconnaissable, je n’y ai jamais vu cette expression quand elle me regarde, son regard est froid, vide et profondément dégouté par ma personne. Elle ne bouge pas, ne parle pas, et moi non plus. Je suis absolument tétanisé par ce que je lis dans ses yeux d’ordinaire si aimants.

Elle m’a toujours regardé avec tellement d’amour, dès le premier jour. Je n’ai jamais vu ça, pas même quand je l’ai quitté et où je lisais de la colère et de la tristesse mais toujours de l’amour. Elle part alors de la pièce, comme un fantôme, les mains toujours sur la bouche et les larmes dévalant sur ses joues. Je me lève pour la suivre et elle sort de la maison. Elle se plante au bout de sa terrasse, les yeux rivés sur Konoha, toujours choquée. Je me glisse derrière elle, à deux bons mètres. 

-         Je n’aurais jamais pensé que tu pourrais me faire ça un jour, dit-elle d’une voix blanche.

-         Je suis sincèrement désolé Hanako, je ne sais pas ce qui m’a pris, je me suis douté que ça te ferait du mal.

 

Elle se tourne doucement pour me faire face :

-         Tu t’es douté… que ça me ferait du mal ? Tu es sérieux là ?

-         Oui, je te le jure, je savais que c’était une connerie…

-         Tu savais que c’était une connerie… ? souffle-t-elle encore.

Je me tais sous l’intensité de son regard, elle est en train de reprendre du poil de la bête et à vitesse grand V. Le dégout est toujours présent mais la colère, la rage remplace le choc. Elle se met à hurler.

-         Mais heureusement que tu t’es douté que ça me ferait du mal et que c’était une connerie ! J’espère bien que tu n’es pas con au point de te dire que ça ne me ferait rien !

 

Je recule d’un pas.

-         Hanako je suis désolé, profondément désolé ! Crois-moi !

-         Tu crois que j’en ai quelque chose à faire que tu sois désolé ?! Tu n’avais qu’à pas le faire si tu étais si désolé que ça ! crie-t-elle.

 

Elle explose en sanglot, et lorsque je fais un pas dans sa direction elle m’arrête directement en m’étourdissant et je me retrouve à genoux.

-         Ne m’approche pas je te préviens !

-         Hanako je t’en supplie pardonne-moi, je ne le referai plus jamais, j’ai compris maintenant.

-         Mais c’est hors de question Kakashi, il est hors de question que je te pardonne simplement ! Pourquoi as-tu fait ça ! Je te faisais confiance, une confiance aveugle, comment peux-tu … câliner une autre fille alors que nous sommes ensemble. Je ne peux même pas y croire, je ne peux pas croire que tu aies fait ça. Tu n’as pas fait ça ?

 

Je la regarde dans les yeux sans savoir quoi dire.

-         Kakashi je t’en supplie, dis-moi que tu ne l’as pas fait, chuchote-t-elle en pleurant.

-         Je suis désolé mon amour.

-         Ne m’appelle pas comme ça, ne m’appelle plus jamais comme ça. Ce n’est pas ça aimer, en tout cas ce n’est pas comme ça que moi je t’aimais ! s’exclame-t-elle.

 

Quand elle parle au passé, je vrille complétement et je me redresse, je ne peux croire une seconde qu’elle soit en train de me dire qu’elle ne m’aime plus parce que j’ai fait la connerie monumentale d’accepter de prendre Hinari dans mes bras alors que je n’en avais même pas envie, je l’ai fait par pure pitié. Mes mains commencent à trembler sous je ne sais quelle émotion. Hanako pleure toujours et elle me lance un regard noir de haine :

-         Mais comment as-tu pu me faire une chose pareille après tout ce que tu m’as déjà dit ? Tu me donnes envie de vomir Kakashi, je ne sais même plus qui tu es ! hurle-t-elle encore.

 

Cette fois je ne panique plus, c’est la terreur qui m’envahit, je n’arrive plus à réfléchir tellement je crains qu’elle me quitte et je lui saute dessus pour la prendre dans mes bras, je ne la lâcherai plus jusqu’à ce qu’elle me pardonne. Je suis plus rapide qu’elle et elle n’a pas le temps de se soustraire à mon étreinte. Dès que je referme mes bras autour d’elle elle se débat :

-         Ne me touche pas ! N’ose même pas me toucher avec les bras qui l’ont serré contre toi ! rage-t-elle.

 

Je ne la lâche pas et elle m’envoie une onde de choc d’une puissance ahurissante mais je m’y attendais et je tiens bon.

-         Hanako je t’en prie ce n’était rien ! crie-je complétement sourd, aveugle et nauséeux, mais je me concentre de toutes mes forces sur mes bras pour ne pas la lâcher.

 

La deuxième est encore plus puissante, tellement que non seulement je la lâche mais en plus je ne me sens vraiment pas bien, pas très étourdis non, pas bien pas bien. Une goutte de sang coule de mon nez et je l’essuie avec un air ahuri. Je mets un temps fou à revenir à moi, et même lorsque la vue me revient, je sens que je suis à deux doigts de m’évanouir, elle est toujours là, me fixant froidement.

-         Je veux que tu partes Kakashi, je ne veux plus te voir, dit-elle.

 

Je me relève, tanguant. Mais qu’est-ce qui se passe ? Comment peut-on en arriver là pour ça ? Il a forcément quelque chose que je ne comprends pas ou bien que j’aurais dû dire différemment. Elle ne peut pas être en train de me quitter ? Si ?

-         Hanako je t’en prie dis-moi que tu n’es pas en train de me quitter ? souffle-je en essuyant une deuxième goutte de sang.

-         Pars, tout de suite, ou j’augmente encore la dose, dit-elle froidement.

-         Hanako si tu es en train de me quitter tu peux tout aussi bien me tuer tout de suite. Je ne partirai pas, je t’ai déjà dit que je ne partirai plus jamais.

 

Elle me fixe, les larmes roulant toujours sur ses joues.

-         Kakashi je ne veux plus être avec toi. Je ne peux tout simplement pas. Toute notre relation était bâtie sur une confiance aveugle à mes yeux, j’ai vraiment cru à tout ce que tu m’as dit, je pensais vraiment que tu n’aimais que moi, plus fort que tout et que tu n’aimerais que moi toute notre vie.

-         Mais je n’aime que toi, je n’ai jamais aimé que toi et je n’aimerai toujours que toi ! crie-je désespéré.

 

Je lis un peu d’hésitation sur ses traits, juste un poil.

-         Je ne ressens rien pour elle ! Il n’y a que toi bordel ! hurle-je.

-         Je ne peux pas te croire ! Je ne te fais plus confiance ! Arrête d’essayer de m’embrouiller la tête et dégage d’ici Kakashi ! Retourne dans ton appartement pourri, vivre ta vie pourrie, c’est tout ce que tu mérites parce que tu viens de gâcher ma vie ! C’est fini ! crie-t-elle en partant en direction de sa porte.

 

Je tombe à genou, me prosternant pour implorer son pardon et j’éclate en sanglots la tête presque contre le sol. Je ne peux pas entendre ce qu’elle vient de me dire, tout ça pour un truc aussi con, pour un câlin sans importance de quelques secondes maximum. C’est impossible, c’est juste impossible, elle ne peut pas me quitter vraiment ?  Je ne pourrai pas endurer une telle souffrance, je ne peux pas vivre sans elle.

Je tremble comme une feuille, de tous mes membres, toujours secoué par mes sanglots et trempé par mes larmes. J’envisage déjà mes options lorsque sa main se pose sur mon dos, exactement comme lorsque j’avais senti celle de Rin et je me demande si je l’invente elle aussi. Je me redresse pour vérifier et je constate qu’elle est bien là, à genou face à moi, une main dans mon dos.

Je prends son autre main entre les miennes et pose mon front dessus, pleurant toujours.

-         Je ne peux pas vivre sans toi Hanako, je ne peux pas, je t’en prie tue-moi tout de suite si tu comptes me quitter, dis-je la voix tremblante.

-         Kakashi… dit-elle.

-         Reprends-moi je t’en prie, je t’en supplie. Je t’en conjure. Je dormirai devant ta porte s’il le faut. Laisse-moi le temps de me faire pardonner. Ce n’était rien, ce n’était absolument rien, je n’aime que toi, je n’aimerai que toi, c’est bien ce que je me suis tué à lui dire, ce que je me tue à dire à tout le monde. Comment peux-tu croire que je ne suis pas sincère avec toi Hanako, tu me connais, tu me connais mieux que personne, tu me connais même mieux que moi-même.

-         Je ne peux plus te croire Kakashi, je suis désolée mais je ne peux pas faire comme si de rien n’était, je ne comprends même pas ce qu’il t’a pris, je ne comprends rien à cette histoire, mais tu viens de me briser le cœur et j’ai besoin que tu t’en ailles.

 

Elle se relève et je crie à nouveau :

-         Je t’en prie ne me laisse pas ! Laisse-moi t’expliquer toute l’histoire, je suis sûr que tu me pardonneras !

-         Maintenant que tu as vu que je te quittais tu cherches à t’expliquer ! Tu me prends pour une idiote ?

-         S’il te plait écoute toute l’histoire ! Tu prendras ta décision après.

-         Je ne te fais plus confiance ! dit-elle avec une pointe d’hésitation.

 

Je me mets à tout déblatérer en espérant que ça aide.

-         C’est elle qui m’a forcé, enfin pas forcé non, là j’exagère carrément, mais elle me l’a demandé, j’ai eu pitié après lui avoir dit tout le repas que je n’aimerais que toi quoi qu’il arrive…

-         Le repas ? dit-elle en fronçant les sourcils de plus en plus perdue.

-         Mais oui, nous étions au restaurant, je voulais qu’elle m’engueule et …

-         Au restaurant ? Tu étais au restaurant avec Hinari ? Je croyais que vous étiez à l’hôpital, dit-elle sans comprendre.

 

Cette fois je l’ai complétement perdue, on dirait que je mens et que je raconte n’importe quoi. Tout est tellement confus. J’aurais dû lui raconter dans l’ordre, pas commencer par le pire. Je suis vraiment trop con.

-         Je suis allé l’inviter à manger, commence-je avec hésitation.

 

Ses yeux se plissent et la rage revient. Elle tourne les talons pour rentrer chez elle et mon cœur se brise, le désespoir me transperce mais m’apporte aussi enfin la solution.

-         Regarde dans ma tête Hanako ! Je t’en prie ! hurle-je.

 

Elle se fige et se retourne doucement, je la rejoins et m’agenouille encore devant elle, prenant ses mains dans les miennes. 

-         Je t’en supplie regarde dans ma tête ! Tu verras que je ne te mens pas et à quel point je t’aime, tu verras tout ce que tu représentes pour moi et à quel point je me fiche d’elle.

 

Elle hésite.

-         Même si j’y voyais que tu m’aimes et que tu te fiche d’elle, j’y verrais quand même que c’est arrivé, souffle-t-elle.

-         Mais tu comprendras j’en suis sûr Hanako, si tu prends le temps de regarder tout le contexte je suis certain que tu me pardonneras, je ne t’ai pas trompé, pas une seconde, je ne peux même pas l’envisager, tu me connais bon sang, tu sais comme je suis, constate simplement ce qu’il s’est passé je t’en supplie et prends ta décision après.

-         Tu estimes ne pas m’avoir trompé ? dit-elle de plus en plus confuse et hésitante.

-         Mais bien sûr que non, comment peux-tu penser une chose pareille de moi. Je t’en prie regarde dans ma tête, chuchote-je.

-         Pourquoi tu n’as pas commencé par me dire ça ? souffle-t-elle.

-         Parce que je suis con, je t’en prie regarde.

 

Je vois avec le plus grand soulagement ses yeux s’illuminer et je concentre toutes mes pensées pour rejouer la scène dans ma tête.

 

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