L'histoire d'amour de Kakashi Hatake

Chapitre 87 : Hinari

4716 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a 4 mois


Je me réveille de la meilleure humeur possible, j’ai rêvé d’elle toute la nuit et lorsque j’ouvre les yeux, je tombe nez à nez avec sa bague.

C’est étrange d’être chez elle quand elle n’y est pas, j’ai l’impression d’être un hors la loi tandis que je me prélasse seul dans son lit, j’adore ça. Je l’imagine déjà me taquiner sur ma présence, me grimpant dessus et je sens presque la peau de ses cuisses sous mes mains. Elle fera semblant de me gronder, et nous finirons sous les draps.

Je suis tellement heureux ici, la différence entre mes derniers jours de déprime chez moi et mon bonheur ici est folle. J’avais l’impression que son souvenir s’effaçait de ma tête alors qu’ici elle est presque réelle. Je la visualise comme si je l’avais devant moi, j’entends presque ses pas dans la cuisine et son rire résonner. Elle me manquait si atrocement que c’était douloureux, ici j’ai simplement hâte de la retrouver, je suis impatient mais heureux, heureux de savoir qu’elle va revenir et que nous reprendrons notre vie parfaite.

Je me lève dans cette maison que je connais si bien pour aller me faire un café. Mon appartement était toujours sombre. Ici il y a des fenêtres partout, peu importe l’heure de la journée, le soleil entre et allume la pièce, traversant les voilages blanc duveteux.

Je décide de boire mon café assis sur la barrière de la terrasse, les jambes dans le vide. La vue est si belle d’ici, on voit jusqu’au centre de Konoha, et avec mon sharingan je vois même les gens qui discutent joyeusement et le village qui s’éveille. Je mettrais bien une table sur cette terrasse, je pense qu’elle ne l’a jamais fait parce qu’elle passe son temps à l’hôpital. J’aime être dehors, j’ai toujours aimé venir ici.

Je souris en repensant aux nombreuses fois où je suis venu ici en pleine nuit, avant que nous soyons ensemble. Je débarquais tous les quatre matins et elle n’avait même plus à vérifier pour savoir que c’était moi qui surgissais dans son dos. Elle m’a déjà engueulé plusieurs fois sur cette terrasse et ça me fait sourire quand je pense à son caractère.

Je finis mon café puis je m’habille pour aller travailler, après avoir rangé mes affaires à leur place dans la commode, ravi.

*

A midi, je décide d’aller inviter Hinari au restaurant. J’espère qu’Hanako ne m’en voudra pas, je lui expliquerai toute la situation, mais je ne peux pas supporter l’idée d’avoir fait autant de mal à Hinari sans le vouloir ni en avoir conscience.

Je la trouve à l’hôpital où elle sera toujours désormais, amenée à me voir très régulièrement malgré sa volonté de s’éloigner de moi. Je prends la bonne décision, tout sera remis à plat.

Lorsque je l’invite elle fronce les sourcils, complétement perdue mais accepte. Nous nous retrouvons donc au restaurant pendant sa pause midi où elle me regarde étrangement. Je préfère immédiatement avouer que Rinko m’a parlé d’elle et je sens qu’elle hésite à se sauver en courant mais je la supplie de rester pour qu’on en parle. Je vois qu’elle est un peu en colère après moi et je pense que c’est bien, je tiens à ce qu’elle me lance ses reproches à la tête pour se soulager. Laisser un chapitre inachevé n’est pas une bonne idée, j’en sais quelque chose. Il faut tourner la page pour être heureux.

Elle est rouge de gêne mais elle reste, le nez en l’air avec fierté. Il est fou de constater à quel point elle a déjà changé en ma présence, sa timidité maladive et sa voix plus que douce et niaise ne sont plus là depuis que je l’ai blessé. Je m’excuse platement mais elle ne répond pas en fixant le menu, sa colère monte je le sens.

-         C’est drôle de voir tout le temps tes deux yeux désormais, on a été tellement habitué à n’en voir qu’un, dit-elle froidement pour faire la conversation.

-         Oui… dis-je.

-         C’est pas mal, ça te rend plus honnête, en tout cas on a moins l’impression que tu es caché ou cachottier, dit-elle.

Le serveur arrive et nous choisissons nos plats. Je m’excuse encore de l’avoir fait souffrir.

-         Donc si je comprends bien, tu t’excuses de m’avoir fait du mal parce que je croyais que tu t’intéressais à moi alors que non ?

-         Oui, dis-je.

-         Et pour me dire ça, tu m’invites au restaurant en tête à tête, c’est délicat, constate-t-elle froidement.

Je ne sais déjà plus quoi dire, je me demande si je n’ai pas fait une boulette mais elle continue :

-         J’aurais été tellement heureuse il y a quelques semaines, c’est vrai, je suis seule au restaurant avec toi, quel pied. Je t’ai rien que pour moi, j’aurais été folle de joie. Dommage qu’entre temps j’ai appris que tu sortais avec Hanako depuis des mois, dit-elle amère.

-         Je n’ai jamais cherché à te le cacher Hinari, je te le promets, je pensais que tu étais au courant par Rinko, si j’avais eu le moindre doute sur tes sentiments pour moi je te l’aurais dit immédiatement.

Elle se recule dans sa chaise, l’air contrariée.

-         C’est dur à avaler quand même, j’estime avoir été plutôt claire sur mes sentiments.

-         Je suis désolé d’être aussi idiot, c’est une piètre défense mais c’est la vérité, je t’aime beaucoup en tant qu’amie, dis-je.

Elle ferme les yeux une seconde en haussant les sourcils.

-         Je ne sais pas ce que je fais là, je ne sais pas pourquoi je m’inflige une chose pareille. Il ne manquerait plus qu’elle débarque et on serait au top, dit-elle.

-         Elle n’est même pas au village, ne t’inquiète pas.

-         C’est sans doute pour ça qu’on est là alors, siffle-t-elle.

-         Globalement on est là pour que tu me jettes à la figure tout ce dont tu as envie, dis-je.

-         Pardon ? demande-t-elle étonnée.

-         Je ne supporte pas l’idée de t’avoir blessée sans même m’en rendre compte, alors je te laisse l’opportunité de m’en mettre plein la tête, j’estime que c’est libérateur, et quand on se croisera à l’avenir au lieu de t’énerver dans ton coin sur tout ce que tu aurais aimé me jeter à la figure, ce sera fait, et tu n’auras plus de raison de ressasser tout ça.

Elle a l’air de réfléchir sérieusement à ma proposition.

-         On se croisera tout le temps Hinari, je passe mon temps à l’hôpital pour voir Hanako, tu regretteras de ne pas m’avoir craché ton venin un jour ou l’autre. Autant que ce soit fait d’entrée de jeux et qu’on reparte du bon pied, non ? insiste-je.

-         C’est possible, tu es vraiment maso, marmonne-t-elle.

-         Peut-être, mais j’aimerais qu’on puisse redevenir ami un jour quand tu seras prête.

-         Pourquoi veux-tu à ce point mon amitié ? Tu as bien fait sans toute ta vie, on pourrait tout aussi bien faire comme si on ne se connaissait pas.

-         Tu m’as sauvé la vie Hinari comment veux-tu que je fasse comme si je ne te connaissais pas ? demande-je, perdu.

Elle me regarde en plissant les yeux.

-         J’aurais peut-être mieux fait de te laisser mourir dans ton coin, me provoque-t-elle.

-         Peut-être, dis-je en souriant.

Elle commence à libérer sa colère et ses émotions, c’est très bien, j’approche du but. Elle soupire, et si c’était Hanako en face de moi, je saurais que ça veut dire qu’elle est prête mais qu’elle a besoin d’un coup de main pour démarrer, alors je suis mon intuition.

-         Pourquoi m’en veux-tu ? demande-je.

-         Je t’en veux parce que tu ne m’as rien dis.

-         Je pensais que je n’étais qu’un ami pour toi, pourquoi m’en veux-tu réellement ?

Elle me dévisage étrangement. Je sais maintenant un peu comment fonctionnent les filles, ou en tout cas la mienne, et elle tourne toujours autour du pot avant de me dire les choses, ça ne peut jamais être simple, il faut toujours creuser encore et encore alors je me calque sur ce modèle pour être sûr qu’Hinari s’ouvre.

-         Je t’en veux parce que si j’étais vraiment ton amie alors tu aurais pu me dire que tu avais quelqu’un, continue-t-elle.

-         Non Hinari, je n’ai annoncé ma relation à aucun de mes amis à part Rinko, je suis comme ça, tu me connais bien et tu sais que je ne parle pas de ma vie privée. Alors pourquoi m’en veux-tu réellement ?

Un silence s’abat tandis qu’elle fixe ses mains, jouant avec ses ongles.

-         Tu peux tout me dire Hinari, tout ce que tu ressens, c’est moi qui te le demande, dis-je.

Elle pince les lèvres et je sens son énergie changer.

-         Je t’en veux parce que tu l’as choisie elle, chuchote-t-elle doucement sans me regarder.

J’attends patiemment qu’elle continue, et elle croise mon regard gentil et désolé avant de refixer son attention sur ses ongles.

-         Je t’en veux parce que je suis persuadée qu’on aurait été bien ensemble. Je t’en veux parce que j’ai passé la moitié de ma vie à être amoureuse de toi pour rien du tout. J’ai l’impression d’avoir perdu un temps précieux à ne voir que toi. C’est très difficile de tourner la page Kakashi. Je me sens seule et stupide. C’est à moi que j’en veux aussi mais c’est plus facile de t’accuser. Je pense à vous deux et je me dis que vous n’êtes pas faits pour être ensemble, je vous trouve trop différents, je lui trouve des défauts, trop petite ou trop joyeuse pour être avec toi. Je m’imagine que tu es avec elle comme ça, juste pour essayer, et qu’elle ne te comble pas mais que tu restes parce qu’après tout le célibat ce n’est pas marrant, et j’ai envie de te crier que je suis là moi. Mais la vérité c’est que quand je vous vois vraiment tous les deux, devant moi, on dirait que c’est une évidence et que tout colle parfaitement, et ça me rend malade.

Sa voix se brise et j’ai mal pour elle. Elle reprend :

-         J’ai beau imaginer tout ce que je veux, ce n’est pas la réalité, je ne peux pas changer tes sentiments ni les siens, je ne sais même pas ce j’ai raté ou ce qu’elle a réussi, ce que tu cherchais ni ce qui t’a séduit. J’aimerais savoir ce qu’elle a que je n’ai pas, si ça va vraiment durer entre vous, si j’aurai peut-être une chance un jour… Je n’arrive pas à totalement laisser tomber et m’avouer que je me suis planté et que ça fait plus de dix ans que je ne rêve que de toi pour rien, c’est difficile à avaler.

Je m’apprête à répondre mais elle continue :

-         Je t’en veux beaucoup, je suis tellement en colère après toi, tu as brisé la confiance que j’avais en moi, je me sens nulle comme jamais dans ma vie, inutile, mauvaise en tout ce que je fais… Et j’enrage, je me dis que je pourrais t’aimer tellement plus qu’elle, tellement mieux, que tu n’aurais jamais à t’inquiéter que je te quitte ou que je me lasse, que tu aurais une épouse fidèle et plus qu’heureuse de s’occuper de toi pour le restant de ses jours. Je me dis que je supporterais tout, ton travail, tes missions et leurs risques, tes problèmes évidents de communication, ton caractère, tes envies. Et qu’elle non, qu’elle ne peut pas t’aimer comme je t’aime et supporter tout ça aussi bien que moi. Je me dis qu’il y a forcément des défauts qui t’agacent chez elle ou des mésententes entre vous, et j’espère que ça vous séparera. Tout ça tourne dans ma tête sans cesse. Je suis en colère parce que je ne sais rien de ce que tu ressens ou penses, ce que tu vis, ce que tu veux ou ce que tu espères. Comment tu me perçois, qui je suis pour toi ni ce qu’elle est à tes yeux. Il est presque impossible de tourner la page quand on ne sait rien de ce qu’il se passe, quand on ne voit même pas venir un truc aussi gros. Tu es passé de l’homme qui ne s’intéressait pas aux femmes à l’homme en couple sans même envisager tes options, sans même nous prévenir, et par nous j’entends la moitié des femmes de Konoha au cas où tu ne le saches pas, pas de raison que je me mouille toute seule alors qu’on pense toutes la même chose. Tu aurais pu avoir n’importe laquelle d’entre nous, tu as tellement de choix, et tu t’es arrêté sur la première sans même te poser de question. C’est dur à avaler pour chacune d’entre nous, aussi formidable qu’elle puisse être. 

Je suis ébahi par la quantité de choses qu’elle me dit, je n’aurais jamais pensé qu’elle ressentait tout ça, ni qu’elle avait à ce point besoin de comprendre ma vie pour que la sienne soit meilleure. En fait, je ne comprends vraiment pas comment ma vie amoureuse, qui à mes yeux ne concerne que moi, peut impacter autant de personne. Tout ça est tout de même carrément grotesque, et la seule qui peut me demander des comptes est Hinari car nous sommes amis. Tant pis pour les autres.

 Elle finit par planter ses yeux dans les miens, elle a l’air beaucoup plus apaisée.

-         J’ai fini, dit-elle.

-         Merci d’avoir été honnête, ça fait du bien ? demande-je.

-         Un bien fou, répond-elle en soupirant, réellement soulagée.

-         Souhaites-tu que je te réponde ou que je me taise, dis-je gentiment.

Elle prend le temps de réfléchir, et nos plats arrivent, elle ne touche pas au sien et moi non plus, par respect pour elle. Elle finit par froncer les sourcils doucement :

-         Je pense que j’ai besoin que tu me répondes, ça risque de me faire très mal au cœur, mais ça me libèrera sans doute. Tu ne me dois rien, mais j’aimerais juste comprendre ce qu’il s’est passé et ce qu’il se passe en toi. J’en ai besoin.

Elle plante encore ses yeux dans les miens et attend.

-         La vérité Hinari, c’est que je n’ai rien choisis du tout. Je suis aussi abasourdi que toi. Tu n’as aucune chance avec moi mais comme n’importe quelle autre femme si ça peut t’apaiser. Vous n’avez aucun problème, aucun défaut particulier, vous êtes sans doute toutes extraordinaires, et vous rendriez sans problème un homme très heureux, mais je n’ai jamais eu le choix et je ne l’aurai jamais.

Si ça n’avait pas été elle, ça n’aurait jamais été une autre, vous n’aviez aucune chance dès le début. Et ça me crève le cœur d’avoir à te dire ça en face en sachant tes sentiments pour moi, ça me tue de savoir que ça fait dix ans que tu espères quelque chose d’une coquille vide, d’une âme en perdition qui n’attends que la mort pour être libérée.

C’est ma voix qui se brise cette fois et Hinari me regarde avec beaucoup d’empathie. Je reprends d’une voix douce :

-         Elle m’a ramené à la vie Hinari, je ne sais pas comment, mais en un regard elle m’a obtenu pour toujours et même si elle me quittait ça ne changerait jamais. Je ne pourrais jamais aimer quelqu’un d’autre, j’étais déjà complétement incapable d’aimer avant elle, elle est la seule pour moi et elle le sera toujours. Je ne veux pas avoir le choix entre vous toutes, je ne veux pas vous comparer comme des objets pour prendre celui qui m’intéresse le plus, je ne veux pas que vous m’attendiez au cas où elle me quitte un jour, je ne veux qu’elle.

Des larmes roulent sur ses joues, mais je sens qu’elle se libère de moi. Je continue :

-         Tu ne peux pas imaginer comme je suis navré du mal que je te fais, je n’ai jamais voulu ça et je veux que tu saches que je te respecte et que tu es une femme formidable, je ne veux pas finir ma vie en froid avec toi simplement parce que tu m’en veux d’être incapable de t’aimer alors que je suis incapable d’aimer qui que ce soit d’autre qu’elle. Je ne suis pas un cadeau, je suis compliqué, je communique mal, je fais des boulettes, j’ai pris des mois à l’embrasser, puis presque six de plus à lui dire que je l’aimais, je lui promets que je serai prudent puis je me jette devant des shuriken, je suis jaloux au possible, maniaque, et toujours absent. J’ai même mauvais caractère parfois maintenant.

Elle rit doucement, séchant ses larmes.

-         Je l’ai même quitté, la laissant pleurer toutes les larmes de son corps pendant des semaines, la rendant plus malheureuse que tout, la regardant se briser sous mes yeux sans réagir.

Elle me regarde, surprise.

-         Tu l’as quittée ?

-         Oui, pour qu’elle soit heureuse avec un homme meilleur que moi, et tu vois ça n’a rien changé, je n’ai pas envisagé une seule seconde de trouver quelqu’un d’autre, à ce moment-là j’étais persuadé que nous ne nous remettrions jamais ensemble, et pourtant je savais que je l’aimerais toute ma vie et que je resterais seul.

-         C’est beau quelque part, commente-t-elle pensivement.

Je la regarde un moment.

-         Alors elle n’a pas de défauts qui te feront prendre tes jambes à ton cou ? demande-t-elle.

-         Non, elle est parfaite pour moi.

-         Elle n’a pas un sale caractère ?

-         Si, mais je l’adore.

-         Et elle ne te tient pas rigueur de ton tempérament ou ton travail ?

-         Non Hinari, elle me soutient chaque jours dans tout ce qu’il est possible de me soutenir, elle me rassure, me réconforte, réchauffe mon cœur et reconstruit mon âme. Elle me guide et me fait devenir une meilleure version de moi-même simplement en m’aimant inconditionnellement tout comme je l’aime, peu importe ce qu’il peut arriver.

Hinari me sourit franchement, et je ne lis plus de colère en elle.

-         Si elle te fait autant de bien, alors je l’apprécie, répond-elle simplement.

Elle entame enfin son plat et moi aussi. Elle a l’air détendue, il n’y a plus aucune barrière entre nous, tout est sortis et je crois que nous n’avons curieusement jamais été aussi à l’aise l’un avec l’autre.

Elle me pose alors beaucoup de questions diverses et variés, des choses complétement stupides du quotidien puis d’autres plus profondes. Je trouve ça étrange qu’elle apprenne à me connaitre à ce point après que je lui ai assuré que nous n’aurons jamais d’avenir ensemble, mais elle passe un bon moment visiblement, elle est tellement curieuse. Elle ne me pose aucune question déplacée ou intime, elle cherche simplement à savoir qui je suis. Elle rit énormément quand nous abordons ma conception de l’ordre et du ménage, se moquant de moi et je sens que ses éclats de rire sont salvateurs. Elle se moque toujours plus lorsque je lui raconte toutes les gaffes que j’ai pu faire avec Hanako, ne comprenant strictement rien à ce que je ressentais ni le fonctionnement basique d’une relation et elle en pleure presque lorsque je lui révèle que je la suivais et que je venais sur sa terrasse la nuit sans comprendre le problème.

Je crois que c’est sa façon de faire son deuil, de quitter le Kakashi idéalisé qu’elle rêvait d’avoir pour découvrir qui je suis vraiment, son ami.

Nous finissons nos desserts et je l’invite. Elle me remercie et une fois devant le restaurant elle me surprend un peu.

-         Me ferais-tu un câlin ? demande-t-elle.

J’en connais une qui n’apprécierait pas du tout. Pas du tout, du tout. Mais puis-je vraiment lui refuser ? Je ne sais pas ce qu’il convient ou non de faire dans ce cas précis.

-         C’est simplement pour te dire au revoir pour de bon, j’en rêve depuis tellement longtemps, si c’était fait je n’aurais plus à me demander quelle sensation ça me ferait.

Elle m’a sauté dans les bras quelque fois depuis que je le connais, mais il est vrai que je ne l’ai jamais pris dans mes bras en retour. Mais puis-je vraiment passer mes bras autour d’elle ? J’ai tellement l’habitude d’Hanako, de la serrer amoureusement contre moi, de la laisser prendre sa place contre mon torse. J’ai un véritable problème avec le fait d’offrir cette sensation à une autre. Mon étreinte n’est que pour elle et je sais qu’elle ne sera pas contente.

Si Saori me demandait de la prendre dans mes bras, le ferais-je ? Sans doute que oui, j’aurais une entière confiance en le fait qu’elle ne s’imagine pas quoi que ce soit, ce qui n’est pas le cas d’Hinari. Mais finalement elle est tout à fait honnête avec moi, elle ne me cache pas une seconde qu’elle veut que je la prenne dans mes bras parce qu’elle m’aime depuis si longtemps et veut savoir la sensation que ça lui ferait.

Mon esprit tourne tellement vite, je ne sais pas quoi lui dire, et je vois les traits de son visage qui s’affaissent, elle est déçue.

-         Il n’y a pas de soucis Kakashi, je comprends, dit-elle en me souriant gentiment.

La voir accepter que je refuse sans m’en vouloir me pousse à lui offrir et je lui ouvre mes bras en me demandant une seconde pourquoi je fais ça. Elle vient contre moi, et je la prends dans mes bras.

En fait, ça n’a rien à voir avec ce que j’imaginais, ça n’a rien à voir avec les câlins que je fais à Hanako, il n’y a absolument aucune confusion. Elle est tellement plus grande, plus épaisse, plus étrangère, elle ne prend pas la place d’Hanako qui se cale toujours au même endroit, elle prend sa propre place, comme lorsque je serre Minato dans mes bras. Il n’y a aucune émotion qui émane de moi, aucune tendresse dans mes bras contre son dos, mais Hinari a l’air heureuse et elle est très respectueuse, elle reste peu de temps et me regarde avec beaucoup de gratitude :

-         La boucle est bouclée Kakashi, je te referme les portes de mon cœur, dit-elle en souriant.

-         J’en suis très heureux, tâche de les ouvrir à la bonne personne à l’avenir.

 

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