L'histoire d'amour de Kakashi Hatake

Chapitre 85 : Diviser pour mieux regner

3736 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a 4 mois


C’est étrange de retrouver notre chambre ici, on se croirait presque dans l’ancien repaire, toutes les pièces de tous ses repaires sont pareilles de toute façon. Je fais le lit en deux temps trois mouvements et Hanako s’y installe, morte de fatigue, puis je rédige un mot à Minato.

Je viens à peine d’invoquer Pakkun lorsqu’Orochimaru vient me chercher. Nous envoyons nos messages avant de revenir dans le tunnel, que nous scellons à nouveau.

Lorsque je rejoins Hanako elle se réveille un peu et vient se caler dans mes bras.

-         Merci, dit-elle alors en me souriant. 

-         De quoi ?

-         De m’avoir prouvé que ce n’était pas lui, comme tu me l’avais promis.

Je lui souris avant qu’elle m’embrasse gentiment.

-         Désolé d’avoir autant traîné, dis-je.

-         Il vaut mieux tard que jamais, répond-elle.

-         J’ai mis le temps, mais je lui fais confiance désormais, sincèrement.

-         C’est vrai ? dit-elle en souriant.

-         Oui et c’est grâce à cette confiance que j’ai pu trouver Kabuto, j’en suis arrivé à me dire que le prophète était forcément Orochimaru, mais comme j’ai désormais confiance en lui, je l’ai éliminé. Et quand j’ai commencé à me demander qui pouvait être Orochimaru sans être Orochimaru, Kabuto s’est imposé.

Elle rit de bon cœur doucement.

-         Je suis un peu trop fatiguée pour ce genre de discussions je crois ! pouffe-t-elle.

-         Oui c’était plus clair dans ma tête, ris-je.

-         Je n’ai jamais douté que tu trouverais qui c’est, ton intelligence est impressionnante Kakashi, tu m’épates.

-         Il y a beaucoup de gens plus intelligents que moi, dis-je.

-         Peut-être, mais personne n’excelle dans tout comme toi, je n’ai jamais vu ça. Tu peux être un peu moins bons que certains dans un domaine précis, mais tu es tellement incroyable dans tous les domaines en même temps que tu les dépasses largement.

-         Tu dis ça parce que tu es amoureuse de moi, dis-je en embrassant son nez.

Elle lève les yeux au ciel.

-         Non Kakashi, toutes les personnes qui te connaissent pensent ça de toi. C’est bien pour ça que Minato aimerait que tu deviennes Hokage après lui, le village serait entre de très bonnes mains.

-         Pour l’instant je ne veux que toi entre mes très bonnes mains, c’est déjà assez difficile avec tous les dangers qui te guettent. Tu me donnes du travail, plaisante-je.

-         Je te demande pardon, tu peux prendre ta retraite si tu en as assez, me taquine-t-elle.

-         Jamais, c’est un poste à vie que j’ai pris Mademoiselle.

-         J’en suis ravie, ronronne-t-elle de bonheur en se calant pour dormir contre moi.

*

Le lendemain, nous nous réunissons dans le laboratoire et Orochimaru tente de créer une version de l’antibiotique hautement efficace, tandis qu’Hanako l’assiste. C’est long et fastidieux, et leurs quatre mains sont nécessaires pour être au plus rapide. Il estime que ça prendra au moins une semaine, peut-être plus.

J’ai reçu une réponse de Minato ce matin, il me donne deux jours avant de dévoiler l’identité de Kabuto, deux jours pour savoir si ce dernier mordra à l’hameçon d’Orochimaru. Il me demande de rentrer immédiatement après ces deux jours. Je lui ai répondu que nous travaillions sur l’antibiotique et j’attends désormais sa réponse.

Nous en profitons pour parler de la coalition toute la journée tandis qu’ils s’affairent à la paillasse.

Orochimaru nous met en garde, insistant sur la grande intelligence de Kabuto et sur ses capacités stratégiques.

-         Si une grosse partie de son armée vient d’être décimée, il ne recommencera pas. Il va passer à des moyens plus vicieux. Je te déconseille de laisser Hanako sortir du village dans les prochains temps si elle n’est pas sous ta garde, s’il ne peut pas prendre le village de Minna de force, il va abandonner l’idée d’attaquer Konoha tant qu’il n’aura pas rallié l’un des grands pays. Donc il essaiera de la faire sortir elle du village, d’un moyen ou d’un autre, nous dit-il.

-         Vous pouvez arrêter de parler de moi comme si je n’étais pas là et que vous vous partagiez ma garde, râle-t-elle nous faisant rire.

-         Ne sors pas du village sans le ninja copieur je te prie, c’est trop dangereux. Je pense qu’il va essayer de vous séparer, par exemple te faire sortir quand il sera en mission ou quelque chose comme ça.

-         Oui, soupire-t-elle.

Ça me tord le ventre de l’imaginer seule dans les bois tandis que je suis dans un autre pays.

-         Tu me le promets ? demande-je inquiet.

-         Je te promets que je ne sortirai pas du village sans toi, dit-elle en levant les yeux au ciel.

Orochimaru reprend :

-         La bonne nouvelle, c’est qu’après un échec pareil, il va y avoir une zone de calme, il va falloir qu’il reconstitue son armée perdue, qu’il trouve de nouveaux hommes, il va sans doute prendre le temps de mieux entraîner ses ninjas. Vous allez avoir un petit temps de repos. Profitez-en pour faire fabriquer un maximum d’antibiotiques à votre laboratoire lorsque nous l’aurons perfectionné, l’idéal serait que vous preniez tous une piqure avant de partir dans n’importe quelle mission, comme ça la bactérie sera immédiatement éliminée de votre corps en cas de blessures et l’hôpital ne sera pas surchargé.

*

Le lendemain, nous n’avons toujours pas de nouvelle de Kabuto, et Orochimaru nous annonce que c’est sans doute peine perdue. Il n’a jamais mis autant de temps à répondre. Nous sommes déçus mais nous nous y attendions.

 En revanche nous en avons de Minato, et lorsque Pakkun me délivre son parchemin, je m’isole.

« Kakashi,

J’entends bien ce que tu me dis à propos des antibiotiques mais je suppose que tu n’aides en rien à les préparer. Laisse-le trouver la formule et tu reviendras la chercher dans une semaine, l’aller-retour ne te prendra qu’une matinée.

Nous sommes en guerre, j’ai besoin de toi ici et maintenant.

Tu rentres. Ce soir.

Minato. »

Lorsque je lis ces mots, mon devoir m’appelle, il a besoin de moi et je dois y retourner. Mais faire ce choix c’est aussi supprimer l’aide d’Orochimaru qui mettra un temps beaucoup plus long à finir tout seul et qui réduira forcément notre temps de fabrication. Au plus vite cette formule fonctionne, au plus vite elle sera disponible pour sauver des dizaines de vie. Le choix est cornélien à mes yeux.

Je passe quelques heures de plus à les regarder travailler ensemble, leur donnant du temps. Minato n’attend pas de réponse de ma part, simplement mon retour désormais.

Je mordille l’intérieur de ma joue, le choix n’est pas si cornélien que ça, c’est juste que j’ai du mal à prendre la décision qui s’impose. Il faut que je rentre et il faut que l’antibiotique soit réalisé rapidement. Je pars chercher mon sac dans notre chambre avant de revenir sur ma décision. Lorsque je reviens dans le laboratoire, ils sont toujours affairés.

-         Mon ange, dis-je doucement.

Elle se retourne et fronce les sourcils lorsqu’elle me voit avec mon sac.

-         Nous ne pouvons pas partir Kakashi, c’est trop important, Minato n’a qu’à trouver un autre second, cet antibiotique sauvera des dizaines de vies !

Elle me regarde avec détermination, elle est toujours si passionnée quand il s’agit de sauver des vies. Je m’approche d’elle et je la prends dans mes bras.

-         Je sais bien que c’est très important, c’est pour ça que je te laisse ici, dis-je doucement.

Elle me dévisage avec des yeux ronds, complétement médusée, même Orochimaru se tourne pour me regarder.

-         Kabuto ne viendra pas et je sais qu’Orochimaru saura te défendre d’à peu près n’importe quel danger. Si tu restes bien enfermée derrière ces portes tu seras utile, mais moi non, je perds mon temps ici alors que Minato a besoin de moi. Je vous regarde simplement travailler toute la journée, ce n’est ni mon habitude ni ma place.

Je lance un coup d’œil à Orochimaru.

-         Il ne lui arrivera rien ninja copieur, je te le garantis. Elle ne mettra pas un pied en dehors d’ici et personne ne mettra un pied dans ce tunnel.

Elle se jette dans mes bras, aussi touchée par ma confiance en elle et son maitre que par mon départ et elle me serre de toutes ses forces contre elle.

-         On ne sait même pas dans combien de temps on se revoit, se plaint-elle.

-         Je ne sais pas, je ne sais même pas si Minato veut m’envoyer en mission ou me garder au village, je ne sais même pas quand je pourrai revenir te chercher… dis-je.

Elle plonge ses yeux tristes dans les miens et caresse ma joue.

-         Je la ramènerai quand la formule sera terminée, je l’accompagnerai jusqu’à Konoha. Tu as confiance en sa sécurité avec moi ? demande Orochimaru.

-         Absolument.

-         Alors je la ramènerai.

Je l’embrasse de tout mon cœur un moment, puis Orochimaru me fait sortir du repaire. Après un dernier coup d’œil sur son doux visage, il referme la porte et je pars pour Konoha.

*

Lorsque je passe les portes du village, j’ai déjà l’impression qu’il me manque quelques chose. Je sens que j’ai laissé un bout de moi dans ce tunnel, mais je dois me concentrer, c’est comme si elle était en mission et elle ne risque absolument rien sous la surveillance d’Orochimaru.

Je fonce directement au bureau de Minato qui m’accueille avec soulagement.

-         Je suis désolé de t’avoir ordonné comme ça de rentrer Kakashi mais c’est indispensable…

-         Vous n’avez pas à vous expliquer, réponds-je.

-         Tu sais bien qu’en temps de crise il faut impérativement que l’un de nous deux soit au village pour le diriger en cas de problème, je dois me rendre à Iwa, ils auraient été approchés par la coalition et demandent à s’entretenir avec moi pour avoir ma version de l’histoire. Il semblerait que Kabuto tente de rallier les grands pays.

Je plisse les yeux, quelle vipère celui-là, il ne perd pas de temps. Je suis soulagé d’apprendre qu’il a commencé par Iwa, mais rien ne me dit qu’il n’est pas actuellement en train de s’entretenir avec Kumo. Nous en discutons un moment avec Minato et il est très inquiet, nous savons que la guerre prendra des proportions terribles si Kumo rejoint la coalition, il est désormais capital de nous trouver des alliés de taille, mais les seuls en qui nous avons une confiance absolue sont nos alliés de Suna.

Nous n’avons aucune idée du parti que prendront Iwa et Kiri. 

-         Mais nous avons des accords de paix, souligne-je.

-         Certes, mais ils pourront juste ne pas s’impliquer dans le conflit, et nous serons seuls face à la coalition plus Kumo ce qui serait catastrophique. Je n’ai pas envie de mêler Suna à nos problèmes, mais il est possible qu’ils se rallient à nous naturellement en apprenant nos problèmes. Et si Iwa ou kiri s’en mêlent…

-         La quatrième grande guerre aura lieu, conclus-je.

-         Tout à fait.

Nous nous regardons gravement.

-         Je ne veux pas avoir à tuer nos alliés du pays de la foudre simplement à cause de la folie de leur kage, dis-je.

-         Nous n’y sommes pas Kakashi, je vais déjà aller voir ce qu’il s’est dit à Iwa. Je pense que nous allons traverser une période calme après le massacre de la coalition à Minna, c’est le moment que je parte en voyage d’affaire. A priori il ne se passera rien et tu n’auras pas grand-chose à faire, mais je ne peux pas laisser le village alors que nous sommes en guerre si tu n’es pas là pour prendre la tête en cas de problème. Imagine qu’une attaque soit lancée sur Konoha…

-         Senseï, encore une fois vous n’avez pas à vous justifier, c’est un honneur pour moi d’être votre second.

-         Je ne compte plus les louanges que j’entends à ton sujet par Takahiro, continue-t-il avec un sourire fier.

-         Il exagère, tempère-je.

-         Bien sûr que non Kakashi, j’ai lu toutes les directives que tu m’as envoyée et j’ai eu le rapport complet de l’attaque depuis, tu as été incroyable. Il faut savoir accepter les compliments et reconnaitre quand nous sommes bons. Tu es un grand dirigeant je t’assure, tu as excellé dans ton rôle de kage là-bas.

-         Je suis très bien à ma place de commandant, l’administratif ce n’est pas pour moi, dis-je ce qui déclenche l’hilarité de Minato.

-         Que faut-il que je fasse pour que tu me remplaces un jour ? demande-t-il en souriant.

-         Je ne sais pas senseï, j’aime le terrain et je fuis les bureaux, dis-je.

-         J’allie les deux et ce n’est pas si mal, nous verrons ce que tu en penses dans quelques années. Enfin bon… je pars demain matin, j’espère que tu n’auras pas une deuxième crise à gérer dans les jours qui arrivent, conclut-il.

-         Moi aussi.

*

Lorsque je passe la porte de mon appartement, je déprime presque. Non seulement elle n’est pas là, mais en plus je ne suis pas dans l’ambiance familière et réconfortante de sa maison. Je pose mon sac dans un coin, je n’ai même pas envie de ranger mes affaires, je veux les ranger à leur place, dans la commode d’Hanako et surement pas ici.

Je me douche, puis prends un livre au hasard sur mon étagère avant de me mettre au lit tôt.

*

Je me réveille aux aurores, comme avant, sans entrain. Je viens de réaliser que si je me levais toujours aussi tôt avant, c’est tout simplement parce que je me couchais tôt car je n’avais absolument rien à faire le soir.

Hanako se moque souvent de moi, disant que je traine au lit et je me rends compte de la différence entre une vraie lève-tôt comme elle et moi. Bon, je ne me lève pas tard non plus, je suis en général dans les premiers levés, mais lorsque mes soirées sont bien remplies, voir même le début de mes nuits, je ne me lève pas en même temps que le soleil.

Je me redresse dans mon lit, ne sachant pas quoi faire. Cet ennui m’angoisse, je n’ai encore une fois rien à faire à part lire avant d’aller travailler.

Lorsque je me rends au bâtiment du kage pour partir en patrouille, j’ai mon livre à la main, comme avant.

*

La journée passe lentement mais sûrement et nous ne détectons rien d’anormal aux alentours du village, à la fin de ma journée, je prends le temps de prévenir le laboratoire de Konoha qu’une nouvelle formule est en préparation afin qu’ils puissent s’organiser au mieux pour lancer une production intensive lorsque nous l’aurons.

Puis je déambule dans les rues. Je n’ai pas envie de rentrer chez moi, je n’y ferai rien de plus … et pourtant mes pas m’y emmènent, que puis-je faire d’autre.

*

Les deux jours suivants, je retombe dans ma routine d’avant, je m’isole et je lis beaucoup, je dors tôt et me lève tôt, je mange chez Ichiraku pour ne pas avoir à cuisiner. Je fais beaucoup d’heures supplémentaires pour occuper mon temps libre et je me renferme sur moi-même.

Retrouver cette vie me détraque, je le sens bien, je suis plus malheureux que je ne l’ai été depuis des mois, je me sens terriblement seul et triste. J’ai l’impression de retomber dans mon état d’esprit d’avant en retrouvant mes habitudes et mon appartement, comme si elle n’avait jamais existé, comme si je me réveillais après un long rêve et que j’avais du mal à reprendre pied dans la réalité. Pourtant je pense beaucoup à elle, je me passe sans cesse nos moments ensemble, mais mon esprit les voile presque, les rendant flous.

Il est tôt dans la soirée et je suis dans mon lit à attendre que le temps passe, je ne lis même pas.

La seule lecture qui m’a tenté ce soir est le paradis du batifolage et je me suis fait peur. Si j’ai envie de lire ces ouvrages actuellement, c’est pour me rapprocher d’elle et de ce que nous avons partagés, peut-être m’inspirer pour tenter de nouvelles choses lorsqu’elle rentrera. Mais je ne peux m’y résoudre, j’aurais trop l’impression d’être l’ancien moi, et je ne veux pas.

Je réalise des choses ce soir, avant de la rencontrer, je lisais ces livres sans cesse, parce qu’au fond de moi je désirais une relation, et les livres de Jiraya les décrivent, du simple flirt au plus intime en dispensant une foule de conseil. J’avais conscience à l’époque de mon désir d’avoir une relation un jour, mais je réalise ce soir à quel point ça me tenait à cœur pour en arriver à lires ces livres toute la journée. Je ne me posais pas plus de questions que ça à l’époque, mon cœur était tellement fermé que je n’envisageais pas la chose possible malgré mon envie, maintenant j’ai de la peine pour moi, de la peine pour cet homme triste et froid que j’étais qui n’aspirait qu’à aimer de toutes ses forces.

Dès l’instant où je l’ai rencontré, j’ai arrêté de lire ces livres parce que j’avais enfin ma relation, je n’étais plus fasciné par les relations amoureuses en général mais par la mienne. Et c’est pareil ce soir, je me fiche royalement du livre, j’ai juste envie de reconnecter avec ma relation amoureuse car je suis plongé dans ma vie d’avant et que ça me tue.

 

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