L'histoire d'amour de Kakashi Hatake

Ils sont nombreux à sortir des bois les uns après les autres, les shuriken pleuvent sur eux, en arrêtant une grande partie. J’élimine habilement ceux qui passent entre les mailles du filet et bondissent dans notre direction sur le mur.

Je maintiens ma position, calme, et tout le monde se cale sur moi. Il ne sert à rien de se jeter dans le combat, c’est tout ce qu’ils attendent. Les ninjas qui sortent actuellement des bois ne sont qu’une première vague d’éclaireurs à mes yeux.

Je sais que j’affronte un gros cerveau qui sait poser ses pions mais j’estime ne pas être un idiot moi non plus. Beaucoup des leurs tombent bêtement actuellement et je m’en réjouis, le prophète ne s’attendait sans doute pas à notre présence ici et devait être persuadé que tous les ninjas se jetteraient dans la mêlée dès les premiers éclaireurs sortis des bois, et c’est sans doute ce qu’il se serait passé. Nous ne nous fatiguons pas tandis que les lanceurs se relaient et éliminent les adversaires. Les ninjas de Konoha sont d’un calme absolu mais je vois que ceux d’ici sont un peu tendus.

-         C’est comme à l’entraînement, il ne se passe rien, si vous ratez, vous réessayez, si certains passent quand même, je m’en occupe, lance-je à la cantonade.

L’ambiance s’apaise et Rinko se marre comme d’habitude.

-         Regarde toi t’occuper d’eux comme si c’était des genin, tu es vraiment bon. Ils sont déjà à deux doigts de te proposer le poste de kage, chuchote-t-il.

Je souris mais reste concentré sur mes tirs chirurgicaux, en abattant toujours plus.

C’est long, ils n’ont toujours pas réalisé qu’il fallait arrêter cette stratégie, donc le prophète n’est sans doute pas sur place et j’élimine tristement la possibilité d’aller le chercher moi-même dans les bois pour l’exécuter.

Si l’objectif était de nous faire sauter au pied du mur pour que la deuxième vague se présente, ça veut dire qu’il y a une grosse quantité de ninjas qui attendent planqués dans les bois, quand on voit déjà le nombre qui se font massacrer en qualité d’éclaireur… Comment vais-je faire pour les faire sortir de leur trou, il me faut une stratégie et pour ça il faut que je me concentre.

-         Prend le relai Rinko, dis-je simplement.

Il prend mon rôle d’exécuteur et je reprends la main d’Hanako sous son regard surpris, que je porte à mon nez pour inspirer sa fragrance, les yeux fixés sur les bois. Elle m’apaise et m’aide à réfléchir calmement.

Si nous continuons comme ça, que peut-il se passer de pire. Sans doute le manque de shuriken, qui seront indispensables pour la suite des combats, ils doivent déjà commencer à être à court maintenant que j’y réfléchis.

-         Dai ! m’écrie-je.

Il saute à côté de moi.

-         Que toute ta section distribue des shurikens aux lanceurs, immédiatement, je veux leurs sacoches pleines dans les cinq minutes, dis-je et il s’exécute sans perdre de temps.

Je suis très loin du champ de bataille, complétement perdu dans mes pensées stratégiques tandis que j’embrasse distraitement sa main. Elle doit se demander ce qu’il me prend dans un moment pareil, sans doute comme la totalité des ninjas qui m’entourent. Mais j’arrive ainsi à focaliser toute mon attention sur un seul de mes sens, mon odorat, qui me plonge dans l’apaisement le plus profond, me ramenant à tous ces moments calmes et tranquilles à la maison où je peux sentir sa peau.

Je coupe ainsi toutes les informations inutiles qui m’assaillent et je peux librement me concentrer sur mes pensées et ma stratégie.

De moins en moins de ninjas sortent des bois, ils ont dû allumer leur bon sens et se rendent compte qu’ils se font massacrer et que tout ne se passe pas comme prévu. Ils sont donc actuellement complétement perdus et à priori en recherche d’une nouvelle stratégie.

C’est là qu’il faut agir, si nous empêchons les commandants de prendre le temps de changer les plans pour s’adapter, nous les combattrons alors qu’ils seront dans la confusion. Il faut que je trouve un moyen de faire sortir immédiatement les troupes hors des bois pour semer le chaos, le meilleur moyen pour ça est de leur donner ce qu’ils attendent, ce qui les fera réagir sans même se poser de questions.

-         Les ninjas de Konoha avec moi, crie-je.

Je saute à l’intérieur du village, immédiatement entouré de mes troupes tandis que les ninjas de Minna redoublent de concentration pour gérer. 

-         Créez un maximum de clones et faites-les tous sauter sur le champ de bataille en même temps à mon signal, on va les faire sortir de leur trou, dis-je.

Notre nombre se multiplie exponentiellement en quelques secondes et les originaux remontent avec moi. Je fais un geste de la main et tous nos clones sautent par terre au pied du mur courant en direction des bois. Je ne m’attendais quand même pas à ce qui se passe sous mes yeux ensuite.

Ils sont tellement nombreux que la bande de terrain à découvert entre les murs du village et les bois devient noire de monde, j’en fronce les sourcils tandis que nos clones explosent en quelques instants. Si les ninjas des fougères avaient sauté, ils seraient tous morts en quelques minutes.

-         Abattez-en un maximum ! crie-je pour que nos troupes réagissent et ne restent pas scotchés comme elles le sont.

Les armes pleuvent sur eux et sur nous aussi, la bataille devient un immense chaos tandis qu’ils sautent par dizaines sur les murs. Je saisis deux kunaï et nous les empêchons de passer. Les informations m’assaillent de tous les côtés tandis que je me bats, je surveille mes deux équipiers, j’analyse la progression des ennemis et je vérifie que les ninjas d’ici ne soient pas dépassés.

Il y a des mauvaises nouvelles et des bonnes, les mauvaises c’est que les ninjas des fougères ont un niveau faible et se font dominer par les ennemis, la bonne c’est que j’ai eu la brillante idée de répartir les ninjas de Konoha le long de l’enceinte et qu’ils empêchent les ninjas de Minna de se faire massacrer ou les adversaires de créer une ouverture pour s’enfiler dans le village. L’évacuation des blessés se passe très bien également, il y a une bonne quantité de médecins juste derrière nous dans le village qui soignent les blessés tandis que d’autres évacuent les cas plus grave en sécurité où une équipe les attend pour les remettre d’aplombs. 

Ma plus grosse inquiétude à l’heure actuelle, c’est le temps que va mettre la coalition avant de réussir à briser le sceau sur la porte principale. Tant qu’ils tentent de passer par les murs ça va, nous formons une ligne continue et réussissons à les repousser, mais une fois qu’ils entreront, et ils entreront, le combat deviendra beaucoup plus brouillon et je ne pourrai plus donner de directives. Chacun devra se battre en autonomie au sein du village.

J’envoie énormément de techniques à distance, éliminant à chaque fois une bonne quantité d’adversaire. Hanako s’économise, se battant uniquement au sabre et elle a raison, c’est exactement ce que je lui aurais dit de faire si elle ne l’avait pas fait naturellement. Pour l’instant nous tenons encore nos défenses, il vaut mieux qu’elle lâche toute sa puissance lorsque le combat aura lieu à l’intérieur du village et que tout le monde priera pour un miracle.

Ils sont de plus en plus nombreux à sauter sur le mur pour percer nos défenses et je deviens trop vulnérable à prendre le temps de lancer mes techniques, Hanako m’a déjà sauvé plusieurs fois en tranchant un ennemi qui me sautait dessus, il faut que j’arrête.

Je charge donc mes mains de raiton pour transpercer efficacement tous ceux qui passent à ma portée.

Je les vois s’agglutiner contre la grande porte et ce n’est pas bon, quand ils l’ouvriront, ils entreront par dizaines, ils doivent être au moins une cinquantaine à se presser tout contre mais personne n’est assez disponible pour les attaquer.

 Il faudrait que je jette un coup d’œil dans la cour pour voir les ninjas qui se trouvent encore derrière les portes car aux dernières nouvelles c’était en grande partie des médecins en soutient, pas des combattants, et si la coalition rentrait subitement, ils n’en feraient qu’une bouchée.

Malheureusement je ne trouve pas le temps de détourner le regard tandis que je transperce un ennemi à deux doigts d’avoir Rinko qui n’a pas pu s’empêcher de sauver un ninja d’ici en grande difficulté en lançant un de ses kunaï.

 Mes poils se hérissent tout seul sous mon intuition, ils vont ouvrir les portes, bordel il faut que je fasse quelque chose tout de suite pour aller protéger les médecins mais je ne peux pas, les assauts sont trop rapides face à moi.

-         Il faut qu’on recule ! crie-je entre mes dents.

-         Si on bouge ils passeront ! réplique Rinko.

-         Je sais bien ! m’énerve-je.

Deux forces spéciales surgissent alors de chaque côté de moi, prenant notre place dans la défense, nous permettant de reculer, nous faisons volteface tous les trois d’un même mouvement mais c’est trop tard.

Les grandes portes cèdent et les adversaires s’engouffrent tous comme une vague. Je vois Hanako qui jette un regard affolé sur l’intérieur de la cour où les médecins des fougères ouvrent des yeux apeurés face à l’assaut des ennemis. Ils vont tous se faire massacrer.

Elle ne réfléchit même pas une seconde et se volatilise en sautant, si vite, que je vois à peine la lumière rose qui émane de son sabre se déplacer. Elle atterrit toute seule, au milieu de la place, les médecins dans son dos, face à la vague d’ennemis qui lui fond dessus, comme dans le pire de mes cauchemar. Son visage est pourtant très calme et déterminé.

Tout est au ralenti, et tandis que j’enclenche mes muscles pour sauter la rejoindre, je la vois fermer les yeux et froncer les sourcils avec une concentration tellement extrême que je la vois crier de toutes ses forces sous l’effort. Comme la dernière fois, mon sharingan peut presque suivre l’onde de choc qui émane d’elle, plus puissante que je ne l’ai jamais vue et lorsqu’elle traverse l’énorme vague d’ennemis, je sens une quantité absolument impensable de leurs chakra qui s’éteignent définitivement.

Dans la seconde qui suit, je suis en plein vol pour la rejoindre et je ne peux pas croire la quantité d’adversaires qui s’écroulent au sol sous mes yeux, raides morts. Ils tombent par dizaines et par dizaines presque tous en même temps, stoppant net ceux encore en vie, semant l’incompréhension totale et la panique. Ils sont tous glacés jusqu’au sang en observant la quantité de leur camarades qui viennent de perdre la vie en moins d’une seconde. Sans perdre un instant, Hanako s’élance contre ceux encore debout, les yeux brillants.

 Même nos rangs sont complétement figés par ce qu’il vient de se passer alors que c’est exactement le moment qu’il faut saisir pour attaquer l’ennemi tandis qu’il est sidéré.

-         Bougez-vous ! hurle-je en sautant dans la mêlée à sa suite et heureusement tout le monde obéit.

Le chakra autour de son sabre n’a même pas flanché et je la vois tourbillonner entre leurs rangs, plutôt à l’aise. Rinko atterrit à côté de moi en me lançant un regard éloquent, il hallucine de ce qu’il vient de voir.

Nous la rejoignons et je couvre mes mains et mes kunaï de son chakra en me jetant contre eux.

*

Notre équipe est redoutable, nous sommes toujours devant les grandes portes et honnêtement, nous nous en sortons haut la main à nous trois, nous évoluons en parfaite synergie, exterminant la coalition qui commence seulement à se rendre compte que c’est une très mauvaise idée de passer par la porte.

 Hanako découpe nos adversaires comme si elle dansait un ballet, gracieuse et magnifique, ses mouvements sont fluides et élégants. Je n’ai même pas à m’occuper d’elle et de sa sécurité, Rinko la surveille comme le lait sur le feu, il élimine toutes les menaces qui tentent de l’approcher vicieusement, j’ai une confiance aveugle en cet homme et je sais qu’il perdra la vie avant de la laisser se faire blesser, me permettant de me concentrer à deux cents pour cent sur mes combats, laissant éclater toute ma puissance de combattant.

Je suis désormais en première ligne de notre trio et ils n’ont absolument aucune chance face à moi, ils me sautent dessus à plusieurs constamment mais lorsque je suis au maximum de ma concentration, je suis intouchable. Ajoutons à ça le chakra qu’elle m’a donné et je pourrais presque me qualifier d’invincible. Je suis beaucoup plus rapide qu’eux et mon niveau explose le plafond du leur, je les massacre un à un sans difficulté.

Tous les ninjas sont dispersés à travers le village à présent, nous nous occupons du plus gros, mais il y a beaucoup d’adversaires qui contournent le village pour entrer par d’autres endroits. L’offensive est énorme, ils ont envoyé une grosse partie de leur troupe ici.

La coalition abandonne définitivement les grandes portes et je les referme pour les sceller, laissant le soin à mes deux camarades de me couvrir. Une fois fait, nous nous élançons dans les rues du village en direction du bâtiment du kage, sans doute l’endroit que visent tous les adversaires qui parviennent à entrer.

En chemin, nous tombons sur Hinari qui soigne Asa, Hanako se jette sur lui et le remet sur pieds en une minute, puis nous nous élançons tous les cinq. Je commence à vraiment halluciner de la quantité de chakra que possède désormais Hanako et je me demande si elle arrive au bout mais sa lame brille toujours de mille feux.

Nous tournons le coin d’une rue et découvrons le nouveau champ de bataille au pied de  la tour du kage. Nous nous dispersons dans la bataille et je suis soulagé de constater que Rinko saute derrière Hanako pour continuer de couvrir ses arrières, encore une fois je n’ai même pas besoin de lui demander quoi que ce soit pour qu’il sache exactement ce que j’aimerais.

J’arrête un shuriken à deux doigts de se planter dans le ventre d’Hinari et je contre-attaque violemment tandis qu’elle se met à l’abri.

Je prends le temps d’évaluer la situation autour de moi.

Un groupe de ninjas des fougères défend bravement les portes du bâtiment face aux assauts de la coalition, je peux apercevoir derrière les portes que c’est ici qu’un grand nombre de grands blessés patientent en attente de soin, et je sais qu’au dernier étage se trouve Takahiro et surtout une bonne vingtaine de jeunes genin. Il est absolument hors de questions qu’ils pénètrent les lieux et je me prépare à bondir mais j’aperçois nos forces spéciales qui se glissent en soutient parmi les ninjas de Minna, ce qui signifie que ça ne risque pas d’arriver de sitôt.

Je fonce donc comme un courant d’air parmi les troupes ennemies sur la place, en éliminant un maximum, telle une tornade, soulageant les ninjas des fougères, lorsque je tombe soudain sur un ninja plus coriace que les autres.

Bien plus coriace même, je ne l’ai même pas vu arriver et sa puissance me désarçonne légèrement, j’évite de justesse ses attaques et je n’arrive pas à lui en placer une lorsque toute mon attention est détournée.

-         Kakashi ! s’exclame Hanako au loin d’une voix paniquée.

Je ne prends même pas le temps de regarder ce qu’il se passe ni même d’éviter le coup de kunaï de mon adversaire dans mon ventre que je me projette d’un bond en arrière, dans la direction de son appel à l’aide. En plein saut, je me retourne pour évaluer la situation, une vague d’ennemis a déferlé silencieusement. Rinko est gravement blessé et perd une quantité astronomique de sang, assis à même le sol derrière Hanako qui le protège comme une lionne, il a l’air très mal en point et je sens son chakra qui s’éteint doucement. Je vois également deux de nos forces spéciales à terre et j’avoue que je ne comprends pas ce qu’il se passe et comment la situation a pu dégénérer comme ça en quelques minutes. Je ne compte même pas le nombre de nos alliés de Minna à présent au sol.

J’atterris devant Hanako, interceptant le kunaï de son adversaire avec le mien et elle se jette sur Rinko pour le soigner de toute urgence. Je comprends en quelques coups vicieux de mon adversaire ce qu’il s’est passé, il n’a absolument rien à voir avec les autres comme le ninja que je viens d’affronter, il est effroyablement bon, meilleur que beaucoup de jonin de Konoha et tandis que je pare ses attaques précises, je lance un coup d’œil autour de moi pour confirmer mon hypothèse. 

Les hostilités durent depuis plusieurs heures et nous sommes à priori sur la dernière vague d’ennemis, composée de leur meilleurs éléments, les assassins envoyés pour nous abattre alors que nous sommes pour la plupart à bout de force et qu’ils viennent seulement d’arriver sur le champ de bataille, frais comme des gardons. C’est malin.

Je me concentre et redouble ma vitesse, commençant à perdre mon adversaire plus lent que je finis par tuer, me permettant d’observer et analyser nos nouveaux ennemis avec plus d’attention.

J’en reconnais un ou deux, ce sont des mercenaires, déserteurs de leurs villages, des tueurs d’élites qui se font payer pour se battre. Ce n’est pas vraiment une bonne nouvelle pour nous. Trois d’entre eux me foncent dessus dès qu’ils croisent mon regard, bon sang, ils doivent me connaitre eux aussi, il ne fait pas bon de se faire appeler l’homme au sharingan à travers les pays.

Je me dédouble tandis qu’ils foncent, la lutte risque d’être intense.

 Ils éliminent rapidement mon clone et je me retrouve seul contre eux trois. Je me débrouille quand même pour parer leurs attaques et je leur envoie des coups dès que j’ai une petite opportunité mais ils évitent tout avec agilité. Malheureusement, personne dans mon champs de vision ne peut me venir en aide alors j’allume mes kunaï de chakra rose, je n’en ai plus beaucoup en réserve, mais je ne pense pas que j’en aurai plus besoin que maintenant, il surprend mes adversaire par sa couleur atypique et j’en profite pour enfin réussir à en transpercer un qui s’écroule.

 Je reprends la main alors qu’ils ne sont plus que deux mais malheureusement j’attire carrément l’attention de deux autres avec mes mains chargées d’éclairs roses et je me retrouve contre quatre d’entre eux au lieu de trois. Je serre les dents, et grâce à mon sharingan j’arrive à ne pas me laisser trop dépasser mais je n’arrive pas non plus à percer leurs défenses, ils sont trop bons, il me faudrait juste une distraction, n’importe laquelle, une fraction de seconde d’inattention de leur part pour que j’en tue au moins un. Comme bien souvent quand je me retrouve dans des situations périlleuses, j’ai besoin d’Hanako mais je ne sais pas ce qu’elle fait ni même si elle me voit en difficulté.

 J’attends patiemment l’opportunité de lui jeter un coup d’œil et lorsqu’elle arrive, je la vois qui s’occupe de nos forces spéciales, Rinko est stabilisé bien que pas en forme. J’ai envie de l’appeler pour qu’elle m’aide mais tant que je peux tenir le coup je ne veux pas l’empêcher de sauver nos camarades. Si elle vient m’aider peut-être qu’il sera trop tard pour eux après. Je peux tenir, je peux le faire.

Je fronce les sourcils et donne tout ce que j’ai, tout ce qu’il me reste, toutes mes années d’expérience et tout mon courage pour éviter leur coups, leurs huit mains m’assaillent sans un seul instant d’interruption et je me laisse prendre les coups superficiels pour éviter les plus sérieux, j’ai beau voir chacune de leurs attaques m’arriver dessus, je n’ai que deux mains pour les parer et je dois faire des choix.

Je me baisse, je me penche, j’esquive, je plante, je pare, ils m’auront à l’usure si je ne fais rien, je fatigue, je dois tenter quelque chose. Mes kunaï s’éteignent tandis que je concentre tout le chakra qu’il me reste dans ma tête pour tenter d’en déstabiliser un, je l’ai déjà fait, je peux le refaire, je peux y arriver. Je me motive ainsi une seconde ou deux et je risque le tout pour le tout. Je me fais confiance et je concentre tout mon esprit sur le simple fait d’étourdir le ninja en face de moi au moment où je balance mon kunaï contre sa gorge, soit ça marche et je le tue, soit ça ne marche pas et il me tue.

Il s’écroule sous mes yeux victorieux tandis que je me baisse pour éviter la plupart des coups des trois autres, m’en prenant quand même deux dans le bras, un moindre mal. 

La lutte continue et je sens que je ralentis, je ne peux plus avoir ma vitesse maximum et mes réflexes sont de plus en plus lents. Je tente de faire un pas en arrière pour essayer de m’extraire de notre combat mais ils ne me laissent pas partir, ils savent très bien ce qu’ils font, ce ne sont pas des idiots de la coalition.

Je n’entends plus énormément de combat autour de moi, et j’ai l’horreur absolue de constater que les deux derniers mercenaires me foncent dessus eux aussi. Je ne panique pas, mais je me rends bien compte que ça sent mauvais pour moi. Plusieurs ninjas des fougères sautent alors simultanément sur l’un des assassins qui me courent dessus, et à plusieurs ils prennent un certain avantage.

Quant à moi, je dois choisir entre la peste et le cholera en moins d’une seconde. Je me suis distrait lorsque j’ai vu les deux derniers me foncer dessus et je dois à présent choisir si je me prends un kunaï dans le haut du torse ou dans la gorge puisque mes deux mains serviront à arrêter ceux qui m’arrivent dans la tête. Le moment semble s’étendre à l’infini tandis que je réfléchis à mes meilleures chances de survie selon l’inclinaison de leurs lames, mais globalement, ce n’est pas heureux. Je choisis le kunaï dans le torse, il me semble plus aisé de survivre à ça sachant que la surface est plus grande, surtout qu’il y a Hanako à quelques mètres derrière moi, alors à moins qu’il me déchire le cœur en deux, elle me soignera. En tout cas c’est ce dont je me persuade tandis que je recule ma tête pour éviter la lame à quelques millimètres de mon cou. Je suis tellement concentré sur chacun des muscles de mon corps que je ne peux même pas l’appeler à l’aide. La lame m’effleure le cou mais je l’évite à temps.

En revanche je ne peux détourner les yeux du kunaï qui s’avance vers ma poitrine, plutôt très bien placé pour se planter dans mon cœur et je me sens terriblement vulnérable, je ne peux rien faire de plus que contracter mes muscles dans l’attente de sa morsure mortelle tandis que le bruit métallique de leur kunaï s’éclatant contre les miens résonne dans mes oreilles, protégeant ma tête.

J’entends hurler derrière moi et je ferme les yeux en priant pour qu’elle ait le temps, laissant mon destin entre ses mains. Les fractions de secondes s’écoulent tandis que j’ai les yeux fermés et je sens le kunaï griffer ma poitrine durement, sans se planter.

L’adrénaline se déverse dans mes veines et j’ouvre les yeux pour voir le visage inanimé du ninja qui m’agressait en train de s’écrouler par terre. Sans tourner les yeux, je perçois grâce à mes sens que celui sur ma droite est mort lui aussi et je mets toute ma force pour planter mes armes dans celui qui reste sur ma gauche, que je transperce facilement puisqu’il est complétement étourdi. A peine suis-je débarrassé d’eux que je me jette sur celui qui se bat contre les ninjas de Minna venus à mon secours.

Du coin de l’œil je vois Hanako qui saute sur le dernier à l’autre bout de la place. Tandis que je tue le mercenaire par derrière, le transperçant de raiton, je la regarde se battre au sabre contre le dernier, il n’y a plus que lui, il est absolument redoutable.

Le temps que je retire ma main du corps de celui que j’exécute, ils ont le temps de frapper leur lames trois fois, leur vitesse est dingue et je constate qu’Hanako a fermé les yeux ce qui me rassure, elle est au maximum de sa défense ainsi et il n’y a plus d’autres ennemis pour l’agresser par derrière. Je ne comprends pas pourquoi elle ne l’exécute pas mentalement alors je m’élance silencieusement dans les airs dans sa direction tandis qu’elle pare agilement ses attaques et j’atterris dans son dos, le transperçant lui aussi et évitant de très peu la lame d’Hanako qui ne m’a pas vu arriver. Lorsqu’il meurt, elle ouvre les yeux pour apercevoir son sabre à quelques centimètres de ma joue et le retire immédiatement en écarquillant les yeux de surprise.

Tandis que le dernier s’écroule, nous avons à peine le temps d’échanger un regard qu’on m’appelle.

-         Commandant ! s’écrie un ninja avec désespoir.