L'histoire d'amour de Kakashi Hatake
Je saute dans sa direction suivi par Hanako, je suis fatigué et bien blessé mais je sais que je dois les épauler et leur donner un fil conducteur à suivre, c’est leur première bataille, ils sont sans doute perdus et apeurés.
J’atterris à côté de lui, tandis qu’un de ses collègues est en train de mourir dans ses bras. Hanako prend la relève, soulageant le jeune ninja qui tremble comme une feuille.
- Il va s’en sortir ne t’en fais pas, dis-je simplement et il me regarde avec espoir.
Tous les ninjas de la place s’agglutinent vers moi, attendant des ordres. Je cache mon état de santé pour m’écrier :
- Les ninjas les plus en formes, on se disperse rapidement dans le village pour être sûr que tous les blessés soient pris en charge. On fouille chaque recoin et on les emmène à l’hôpital.
J’invoque mes ninken avec le peu de chakra qu’il me reste et je les envoie à la recherche de blessés avec eux.
- Les ninjas pas en forme mais qui tiennent debout, vous rapatriez tous les blessés d’ici à l’hôpital, c’est là-bas qu’on pourra les traiter au mieux et que le reste des ninjas médecin nous attendent.
Tout le monde s’active et je m’élance dans les rues à la recherche de survivants tandis qu’Hanako reste avec les blessés.
*
Une bonne heure après, mon organisation paie. Tous les blessés du village sont pris en charge à l’hôpital où ils se font tirer d’affaire. J’ai renvoyé les ninjas en bonne forme évacuer tous les corps des ennemis hors du village.
Lorsque l’aube approche, nous déclarons une grosse dizaine de morts, ce qui est vraiment très peu face à l’attaque que nous venons d’essuyer. Je ne sais plus où est la juste place d’Hanako, elle ramène presque les morts à la vie en gardant sa place de médecin et c’est grâce à elle que le nombre de mort est si peu élevé mais elle déblaie tellement efficacement le champ de bataille en tant que combattante… C’est plutôt elle qui ferait bien d’être promue un jour Hokage, je pourrais la seconder comme je le fais pour Minato et je me sentirais beaucoup plus à ma place.
Je me rends dans l’une des pièces isolées de l’hôpital pour changer mes bandages, je me suis quand même bien fait découper dans les derniers temps de cet affrontement et je perds une belle quantité de sang, mais comme d’habitude je préfère que d’autre se fassent soigner avant moi, lorsque tout le monde sera en plus ou moins bonne forme, je verrai s’il reste assez de chakra à un médecin pour s’occuper de moi. Je m’assois une minute pour récupérer avant de repartir.
*
Le jour se lève et les ninjas de Minna reprennent force et moral, s’occupant de remettre en place le village, rendre hommage à leurs morts, aider à l’hôpital comme ils le peuvent. Les genin sont en pleine forme et balaient rapidement les dégâts de la nuit avec entrain pour aider leur village, je les sens plein de bonne volonté. Takahiro se promène parmi ses troupes pour leur donner des paroles d’encouragement et je le suis.
Au bout d’une heure ou deux à réarranger le village, les combattants sont épuisés, ils tiennent à peine sur leurs jambes, et je les envoie se coucher. J’appelle ensuite tous les genin autour de moi. Leurs yeux brillent de centaines d’étoiles lorsque je leur annonce que ce seront eux qui seront chargés de veiller sur le village pour la journée quand nous nous reposerons tous, j’insiste lourdement sur l’immense responsabilité qui leur est confiée et ils affichent tous leur visage le plus sérieux, soucieux de bien faire et de ne pas me décevoir face à la confiance que je leur accorde.
Takahiro me regarde lorsque nous repartons.
- Des genin ? N’est-ce pas un peu dangereux de les laisser assurer la sécurité du village ?
- Les ninjas sont à bout, maitre kage, ils se sont battus de toutes leurs forces toute la nuit, il leur faut du repos. Les genin sont en pleine forme, ils seront bien plus efficaces que nous pour repérer les menaces. Surtout qu’en leur donnant une mission aussi importante, je vous garantis qu’ils seront bien plus sérieux que lorsqu’on leur demande de retrouver des chats, ils sont honorés et voudront bien faire pour prouver qu’ils sont à la hauteur. Plus on leur fait confiance et plus ils sont sérieux. Et entre nous le risque d’une nouvelle attaque doit être proche de zéro, la coalition a perdu tellement d’hommes cette nuit, ils ne peuvent pas risquer que ça recommence en nous réattaquant.
- Je te fais entièrement confiance.
- Il faut rapatrier les civils, ajoute-je.
Il n’y a que les ninjas médecins qui font désormais face à la crise et l’agitation pour gérer la quantité de blessés, mais n’ayant pas combattu cette nuit, ils sont encore en forme et assurent sans problème. Takahiro m’ordonne enfin d’aller me coucher et j’obéis avec joie.
Quand j’entre dans la chambre, elle dort déjà comme un loir. A peine dans le lit, je m’écroule dans le sommeil.
*
Lorsque je me réveille, je me sens incroyablement mieux, je n’ai plus de douleur. Je porte une main à mes blessures et constate qu’elle m’a soigné. Evidemment.
Je me redresse, la porte fenêtre est grande ouverte et il fait nuit. Je la vois appuyée contre la balustrade dehors, scrutant le ciel et je me lève pour la rejoindre.
Il fait encore très lourd ce soir, les éclairs zèbrent le ciel au loin, l’orage va éclater cette nuit et je ne peux m’empêcher de me dire que la pluie nettoiera les rues souillées par le sang.
Lorsque je passe mes bras autour d’elle, elle sursaute à peine, habituée à ne pas m’entendre la rejoindre et elle pivote immédiatement contre moi pour m’embrasser amoureusement, je la soulève pour l’assoir sur la rambarde afin de la mettre à ma hauteur.
Je l’embrasse longuement, langoureusement, heureux de la retrouver en bonne santé, heureux de partager ma vie avec elle, heureux qu’elle donne un sens à ma survie après une guerre où des ninjas sont morts.
Je la serre contre moi, collant contre elle chaque centimètre carré de mon corps et elle plonge dans mon cou pour m’embrasser en riant.
- Qu’est-ce qui te fait rire ? demande-je.
- J’aime bien faire ta taille, dit-elle.
Il est vrai qu’il est étrange de la regarder dans les yeux face à face.
- J’aime ta taille, réponds-je.
- Pourquoi, ce serait quand même plus pratique comme ça.
- Non ! Tu restes exactement comme tu es, tu es déjà bien assez terrifiante avec ta taille actuelle, la taquine-je.
- C’est donc ça, tu aurais peur que je te mène à la baguette si j’étais plus grande ! s’exclame-t-elle.
- Qu’est-ce que tu racontes, tu me mènes déjà à la baguette, réplique-je.
Elle rit encore plus fort, se penchant en arrière dans le vide, retenue par mes bras, en toute confiance.
- C’est bien vrai ça ! Embrasse-moi immédiatement ! ordonne-t-elle.
- A vos ordres, réponds-je.
Je l’embrasse avec plus d’ardeur, et l’ambiance commence à changer entre nous lorsqu’on toque à la porte de la chambre. Je me tends immédiatement tandis qu’elle me lance un regard inquiet.
En moins d’une seconde, j’ouvre la porte sur l’une des genin qui tient un sac en papier et j’ouvre des yeux ronds tandis qu’elle se penche respectueusement en avant. J’entends Hanako qui s’approche, curieuse.
- Commandant Hatake, je viens au rapport, les civils ont bien réintégré le village, il n’y a pas eu d’évènements notables. Beaucoup de jonin et de chunin sont désormais réveillés et ont repris la surveillance du village. Je me permets de vous déranger pour vous apporter ceci. J’ai pensé que vous deviez être affamé.
Au moment où je comprends que le sac qu’elle tient contenant des ramen est pour moi, j’ai presque envie de lui arracher des mains.
- Très bonne initiative, je meurs de faim ! m’exclame-je.
Elle voit Hanako qui arrive derrière moi.
- Commandant veuillez m’excuser ! Je ne savais pas que vous étiez accompagné, je fonce lui chercher à manger ! dit-elle en disparaissant à toute vitesse.
Je regarde Hanako et nous rions avant de nous jeter sur les ramen pour les partager. Nous n’avons pas mangé depuis des heures, des jours même. Lorsque j’ouvre la porte une vingtaine de minutes après, la genin m’annonce fièrement :
- Comme vous m’avez dit que vous aviez faim, je me suis permise de mettre plusieurs plats avec tous les suppléments possible commandant, j’espère que ça vous conviendra. Et à votre femme aussi. N’hésitez-pas, je peux y retourner.
- Merci ça ira, c’est parfait. Si j’en avais le pouvoir je te nommerais immédiatement chunin, plaisante-je.
Elle repart gonflée de fierté et Hanako me dévisage avec douceur.
- Ça convient à ma femme ? ne peux-je m’empêcher de dire en la prenant dans mes bras.
- Très bien mon mari, répond-elle en m’embrassant.
Mon cœur bondit et je suis transporté dans mes rêves. C’est tellement étrange de l’entendre se faire appeler ma femme par quelqu’un de l’extérieur, ça me plait plus que de raison. Nous nous installons par terre pour manger.
- Tu t’en sors vraiment bien avec les genin, commente-t-elle.
- Comme beaucoup d’instructeurs. Je meurs de faim, je te garantis qu’il n’y aura plus rien à manger dans moins d’une demi-heure ! m’exclame-je.
Tandis que je dévore les plats, apaisant ma faim, elle me dévisage toujours pensivement en mordillant ses baguettes.
- Si tu ne manges pas, je prends ta part, plaisante-je.
- Je te trouve incroyable avec les jeunes, dit-elle pensivement.
Une drôle d’aura s’échappe d’elle et je prends le temps de la regarder vraiment. Elle me couve d’un étrange regard que je ne lui ai jamais vu, une puissante énergie féminine se dégage d’elle sans que je ne saisisse vraiment son émotion. Elle me dévore des yeux mais pas comme quand elle a envie de moi, c’est différent et je n’arrive pas à comprendre.
- Ça va ? demande-je.
- Très bien, répond-elle doucement.
- C’est tes ramen que tu dois manger, pas moi, tente-je de plaisanter pour détendre l’atmosphère chargée de sa drôle d’énergie.
Elle rit doucement et mange, me lançant toujours ses drôles de regard.
- Mais qu’est-ce qu’il t’arrive ? demande-je.
- Rien, je pense à ta façon de gérer les genin, ils t’adorent. Tu leur donne une importance et un rôle, tu sais leur parler et les gérer, même à Konoha, dit-elle.
- Et ça te met dans cet état ? demande-je en fronçant les sourcils.
Elle rougit et je suis encore plus perdu.
- Oui, ça me fait quelque chose, va savoir pourquoi, dit-elle toujours pleine d’émotion.
Je prends sa main, elle n’a pas l’air d’aller mal du tout mais j’ai horreur de ne pas savoir ce qu’elle pense ou l’émotion qui la submerge.
- C’est rien Kakashi, arrête de toujours t’en faire pour moi et de m’analyser à tout prix, j’ai le droit d’avoir un jardin secret non ?
- Non, dis-je doucement en embrassant sa main.
Elle sourit et me regarde gentiment.
- Je pense simplement que tu es doué avec les enfants, c’est tout, dit-elle.
- Je les terrifie la plupart du temps, réponds-je.
- Tu terrifies les adultes aussi la première fois qu’ils te voient sans bandeau, rit-elle.
Je me penche pour lui pincer la taille, mais elle n’a pas tort.
- Une fois qu’ils te connaissent ils sont tous après toi, regarde quand tu avais fait ta journée à l’académie avec Gaï, les enfants ne parlent que de toi depuis, ils veulent que tu reviennes leur faire cours, tu as beau prendre l’air indifférent tu ne les leurres pas.
- Tu ne m’as pas connu au temps où j’inspirais la crainte chez les genin, dis-je en riant.
- Forcément, tu les renvoyais tous à l’académie, ça n’a rien à voir. C’est si dur que ça à admettre que tu sois apprécié des enfants ? demande-t-elle.
- Je crois oui, réponds-je en souriant.
Nous finissons de manger, ça fait vraiment un bien fou et mon énergie remonte en flèche. Il n’est pas tard, c’est le début de soirée. Je suis visiblement toujours calé sur mon rythme des derniers jours à veiller la nuit et dormir le jour.
Des pas approchent au fond du couloir, ceux du kage et Hanako part se doucher pour nous laisser. Je vais ouvrir la porte avant même que ça ne toque.
Il me prévient que les funérailles des ninjas de Minna auront lieu le lendemain et il me demande si j’accepte de rester quelques jours de plus au village pour l’aider à s’installer dans la nouvelle organisation que j’ai suggérée, ce que j’accepte bien entendu.
Il me remercie encore chaleureusement pour tout pendant quelques minutes avant de partir et je rejoins Hanako.