L'histoire d'amour de Kakashi Hatake
Le bureau est calme depuis quelques minutes et je me décide à aller découvrir ma chambre, il est ridicule que je sois dans ce bureau à ne rien faire alors que je serai peut-être très occupé dans quelques heures.
C’est une grande chambre, avec un lit immense et une salle de bain luxueuse. Je ne me sens pas du tout à ma place et j’envisage de redescendre dans les dortoirs.
Je vais sur le balcon, ça me fait du bien de revoir ce village magnifique et tous ses petits lacs lumineux, j’aime vraiment Minna et j’ai envie de les aider. Je ne devrais pas me plaindre d’avoir une chambre pour moi et encore moins une salle de bain. Je lève les yeux au ciel face à mon comportement ridicule et je vais prendre une douche.
L’eau chaude me détend un peu, sans plus, je suis tellement crispé. C’est stressant de prendre des décisions pour tout le monde comme ça, de savoir que c’est de notre faute si quelque chose tourne mal ou qu’il y a des dizaines de morts. Il faut sans cesse remanier, improviser, anticiper… presque deviner.
J’entends ma porte de chambre s’ouvrir et je me tends à nouveau, les sens en alerte, me demandant ce qu’il se passe.
La porte de la salle de bain s’ouvre sur Hanako et je respire. Elle ne parle pas et s’approche doucement. Lorsque je croise son regard, je suis immédiatement happé par ses yeux brûlants de désir et mon ventre se crispe tandis que ma tête s’agace.
Elle ne peut quand même pas me faire un coup pareil maintenant ?! Mes yeux alternent entre elle et la porte, la guerre pourrait éclater d’une seconde à l’autre.
*
Ma pause dans la chambre avec Hanako m’a fait tellement de bien que j’ai l’impression d’être reposé. Je suis complétement détendu et j’ai l’esprit extrêmement clair maintenant que j’ai évacué toute la pression qui m’écrasait depuis des heures et des heures.
Elle est vraiment le remède à tous mes maux, tombant toujours juste dans sa façon de s’occuper de moi. Elle a su me faire extérioriser toutes les émotions qui me tourmentaient sans même que je le comprenne, me faire lâcher prise, ne plus réfléchir et juste m’abandonner à mes envies, tout en gardant un contrôle salvateur sur elle.
Je ne sais même pas comment elle a réussi à me faire faire ça. C’était tellement différent de d’habitude, j’avais tellement besoin qu’elle me donne ce rôle, qu’elle me laisse la contrôler complétement en ce moment où la pression sur mes épaules avait atteint son paroxysme.
Je m’installe dans le bureau où Takahiro m’attend. Je me sens imperturbable désormais.
- Cette pause a l’air de t’avoir fait le plus grand bien Kakashi ! Je te l’avais dit !
- Oui, merci, dis-je en me raclant la gorge, un peu honteux.
Nous abordons pas mal de sujets, je revois avec lui toute l’organisation du village en lui expliquant comment nous fonctionnons. Il veut impérativement se calquer à nos façons de faire et je lui décris tout, lui proposant des options et ce que je ferais moi à sa place.
Il ne prend pas de note, ayant bien compris ce que je lui ai dit à propos des papiers plus tôt et je lui explique encore et encore patiemment jusqu’à ce que tout rentre dans sa tête. Il est tard dans la nuit lorsque Rinko débarque pour me faire un rapport des derniers évènements de la nuit. Tout se passe bien, le village est complétement sous contrôle et organisé et je suis le premier étonné par mon efficacité. Je corrige deux ou trois directives décidées par les nouveaux commandants de Minna et Rinko part appliquer tout ça.
Au lever du soleil, lorsque la menace d’attaque est à mes yeux suffisamment écartée, je retourne dans ma chambre pour aller dormir.
J’entre dans la pièce et je me glisse tout doucement entre les draps pour la rejoindre.
*
Je suis réveillé par ses baisers tendres au creux de mon cou et je souris.
- Tu sais qu’on peut faire ça longtemps ? dis-je.
- C’est ce que je me disais, murmure-t-elle contre ma peau.
- A chaque lever et à chaque coucher, n’est-ce pas un peu opulent ? demande-je.
- C’est toi qui commandes ici, je crois que tu peux te permettre l’opulence, réplique-t-elle.
Je ris doucement tandis qu’elle s’allonge sagement à côté de moi.
- On est quand même ici pour se battre mon ange, pas pour batifoler, lui rappelle-je.
- Tu as raison, ce n’est pas le paradis du batifolage ici, dit-elle.
J’ouvre un œil et fixe le plafond, parfaitement réveillé tout à coup. Quel est la probabilité qu’elle m’ait dit une chose pareille sans faire exprès. Je rougis et je n’ose pas la regarder tandis que je me tends.
- Ça va Kakashi ? demande-t-elle.
Bon sang, rien ne trahit sa voix, je n’ai absolument aucune idée de ce qu’elle pense ou ressent.
- Oui, dis-je tout aussi neutre.
Un blanc tombe et c’est déjà un indice suffisant en soit. Je ne sais même pas quoi lui dire, il n’y a pas grand-chose à dire. Je pense qu’elle se moque simplement de moi. Je commence même à me demander depuis combien de temps elle attend patiemment de sortir ça.
Mais des doutes m’envahissent soudain, je commence à avoir peur qu’elle me rejette ou qu’elle me trouve étrange. Mon cerveau fonctionne à cent à l’heure et elle ne me donne absolument aucun indice sur son état d’esprit. Elle est tellement transparente d’habitude, c’est carrément mauvais signe. Mon cœur accélère.
Mais on parle d’Hanako, elle m’a assez juré qu’elle m’aimait pour toujours non ? Il est terrifiant de constater à quelle vitesse j’ai peur de la perdre malgré toutes les fois où elle a pu me rassurer. Le temps s’écoule et mon malaise augmente, elle tourne son visage vers moi et je tourne le mien vers elle, nos expressions toujours neutres.
Je me plonge dans ses grands yeux dont je connais tous les recoins par cœur, j’y vois tous nos moments de partage et de complicité et surtout j’y vois son amour. Elle me rassure et je reprends pied, revenant à ma première intuition.
- Ça fait longtemps que tu attends de me sortir ça ? demande-je.
- Une éternité !! s’exclame-t-elle avant d’éclater de rire.
Je la regarde rire aux éclats comme rarement, se moquant de moi, pliée en deux en se tenant le ventre. Le soulagement me submerge, cette femme est définitivement faite pour moi, comment puis-je avoir autant de chance ?
Je saisis un oreiller et lui lance dessus, la faisant redoubler de rire alors je lui saute dessus pour la chatouiller jusqu’à ce qu’elle me supplie d’arrêter. Je suis sur elle, et nous nous regardons :
- Tu as paniqué, m’embête-t-elle en souriant.
- Oui, avoue-je.
- Je croyais que tu ne paniquais jamais, me taquine-t-elle.
- Quand ça te concerne je panique souvent.
Elle me sourit.
- C’est le secret le moins bien gardé de Konoha, on ne te voyait jamais sans.
- C’est instructif avant tout autre chose, me défends-je.
- J’ai vu ça figure-toi, tu pensais vraiment que je n’y jetterais pas un œil quand tu m’as laissé seule chez toi ?
Je souris et l’embrasse.
- Oui, parce que j’avais confiance, dis-je.
- Tu n’as plus confiance ? dit-elle en riant.
- Plus du tout.
C’est elle qui m’embrasse cette fois et nos langues se cherchent gentiment.
- C’est étonnant de constater à quel point ces écrits expliquant comment s’y prendre avec les filles te fascinaient alors même que tu n’en avais jamais approché une. Je trouve ça très dur à avaler quand même.
- Je n’ai jamais dit que je ne voulais pas de relation amoureuse, simplement que je n’avais pas trouvé la fille qui me donne envie d’en avoir une, réplique-je.
- Ça ne parle pas que de relation amoureuse, dit-elle en me pinçant gentiment.
- Parce que je lis des façons de le faire ça signifie forcément que je l’ai déjà fait ? demande-je en haussant un sourcil.
- Non je te le concède, mais ça m’étonne que ça ne t’ait pas travaillé plus que ça. C’est tout.
- Même réponse qu’avant. Je n’ai jamais dit que je ne voulais pas de relation sexuelle, simplement que je n’avais pas trouvé la fille qui me donne envie d’en avoir.
Elle rougit tandis que je mordille gentiment sa joue.
- Et en plus je ne peux plus m’arrêter d’en avoir maintenant que j’ai commencé, murmure-je contre elle.
- Peu importe la fille ? demande-t-elle.
- C’est justement la fille qui compte, peu importe la manière.
Elle rougit encore plus.
- Et bien sûr tu excelles dans ce domaine malgré le manque de pratique, mais il faut dire que tu as vraiment saigné la théorie, me taquine-t-elle.
- Tu aurais préféré que je ne le fasse pas ? demande-je un peu incertain.
- Je ne risque pas de me plaindre des choses que tu as apprises là-dedans, dit-elle en mordant ma lèvre inférieure.
- Tu veux que je t’en remontre une ou deux ? dis-je en descendant doucement vers son bassin.
Inutile de préciser comment tout ça a fini.