L'histoire d'amour de Kakashi Hatake

Chapitre 77 : Minna en danger

3976 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a 4 mois


Nous partons ensemble voir Minato, je vais avec elle car je suis bien décidé à découvrir l’identité du prophète une bonne fois pour toutes. Lorsque nous entrons à l’étage de Minato, le regard de Shuichi se pose sur moi, il n’est pas du tout ravi de me voir, mais il se détend lorsqu’il voit que je me dirige dans la salle où sont stockés les papiers et pas vers lui.  

Je prends les parchemins du prophète et m’assois au milieu de la pièce. Minato vient me voir avec curiosité.

-         Tu te remets sur l’affaire ? dit-il.

-         Oui, je ne m’arrêterai que lorsqu’on saura qui c’est, dis-je simplement.

-         Tu peux les prendre chez toi si tu veux, j’en ai fait une copie et je les connais par cœur depuis longtemps.

-         Merci senseï.

Il retourne dans son bureau avec Hanako et Shuichi. Je relis tous les écrits avec attention lorsque je sens qu’ils s’agitent dans le bureau de Minato, ce qui m’inquiète. Je roule les parchemins en quelques secondes pour les mettre dans ma poche en tendant l’oreille au cas où.

-         Kakashi ! dit Minato depuis son bureau, l’air inquiet.

En un instant j’entre dans la pièce un kunaï à la main, faisant frémir Shuichi.

-         Fonce préparer un sac, tu pars à Minna dans l’heure, soit ici dans moins de quinze minutes pour qu’on organise le tout, dit-il d’un ton sans appel en sortant du bureau.

-         La coalition va attaquer Minna, pour se venger du massacre qui a eu lieu chez eux, m’explique Hanako, affolée.

Je vois la mine honteuse de Shuichi mais Hanako le regarde gentiment, il a dû nous donner l’information.

-         Merci Shuichi, dis-je simplement avant de sauter par la fenêtre.  

Il me dévisage avec une grande surprise sur les traits.

*

Je fais frénétiquement mon sac, fourrant les parchemins au fond, en quelques minutes je suis prêt et je repars chez Minato qui a déjà réuni des ninjas et leur parle dès que j’arrive :

-         Vous n’êtes pas nombreux mais vous êtes les seuls à avoir posé du repos aujourd’hui, tout le monde est pris, navré de vous déranger mais c’est une urgence, une menace plane sur nos alliés du pays des fougères. Je veux que vous soyez tous prêts à partir devant les portes dans les trente minutes. Faites un bon sac, je ne sais pas combien de temps vous serez posté là-bas. Dispersion.

Tout le monde part et je me retrouve seul avec Minato.

-         Je communique très régulièrement avec Takahiro, son dernier message est arrivé hier soir, donc à moins que l’attaque n’ait eu lieu dans la nuit ou qu’elle survienne dans la journée, nous pourrons les aider. Je ne peux pas déployer beaucoup de ninjas, ça pourrait être un piège pour affaiblir Konoha. J’ai envoyé un message à Takahiro le prévenant que j’envoyais mon bras droit, il le recevra quelques heures avant votre arrivée je présume, dedans je lui conseille vivement de te mettre aux commandes alors ne soit pas étonné. Fais-toi confiance autant que je te fais confiance, ajoute-t-il face à mon air inquiet.

-         Bien, dis-je malgré la petite pression qui s’installe en moi.

-         Normalement l’équipe Yamanaka avec laquelle tu travailles beaucoup ces derniers temps sera là, ils allaient partir en patrouille, mon assistante les aura sans doute interceptés avant. Quelques jonin, quelques forces spéciales c’est tout ce que j’ai à t’offrir. Hanako sera là elle aussi, elle a demandé à venir.

-         C’est tout ce dont j’ai besoin.

-         Si elle t’empêche d’être à cent pour cent de tes capacités, je la garde ici.

-         Ça ira, j’ai besoin d’elle là-bas si on veut une chance de gagner.

Il hausse les sourcils un peu surpris.

-         Quand je vous dis que vous devriez prendre le temps de voir sa nouvelle puissance, dis-je.

*

Nous nous approchons du village de Minna, il est très tard, tellement tard qu’il est tôt. Je regarde Hanako courir à côté de moi. Je me fais violence pour faire taire la part de mon esprit qui s’inquiète encore pour elle. Elle va très bien s’en sortir, bien mieux que la plupart de mes camarades et même si elle se faisait blesser elle pourrait se soigner dans la foulée en quelques secondes. Je n’ai plus beaucoup de raisons de m’en faire et il est temps que j’accepte qu’elle me sera très utile.

Les portes s’ouvrent lorsque nous arrivons, et nous fonçons sans nous arrêter au bâtiment du kage. Lorsque j’arrive à son étage, il m’accueille avec soulagement et nous nous enfermons dans son bureau pour que je lui explique la situation. Il lance une alerte générale du village pour rapatrier tous ses chefs d’équipes disponibles que nous attendons, assis à une grande table. Les ninjas de Konoha sont partis dormir pour être au top de leur forme en cas d’attaque.

-         Minato m’a dit que je pouvais te laisser aux commandes, dit-il.

-         Ça c’est vous qui décidez, je suis là pour vous seconder.

-         Je n’ai absolument aucune idée de comment gérer tout ça, nous sommes des pêcheurs, nous ne souhaitons que la paix. Je t’en prie, aide-les, aide-nous, fait ce qu’il faut pour sauver ce village, j’ai toute confiance.

Je le regarde et je lis le désespoir au fond de ses yeux. Il rêve de paix et d’entente, comme Minato senseï, et il se retrouve pris dans ce combat qui n’est pas le sien simplement parce qu’il a refusé de les rejoindre et de se battre contre nous.

-         N’hésitez pas à intervenir, dis-je simplement tandis que le soulagement l’envahit.

Les chefs d’équipe s’installent autour de la table et Takahiro prend la parole :

-         C’est le commandant Hatake qui vous donne vos ordres désormais, il va nous sortir de là, Kakashi, nous t’écoutons.

Je me lève et je regarde par la fenêtre pour organiser mes pensées. Je souris légèrement, c’est un comportement emprunté à mon senseï. Je prends encore quelques secondes, affinant mon plan de bataille. Puis je me retourne, ils sont tous concentrés et me regarde avec attention.

-         La moitié d’entre vous reste ici pour mes prochaines directives, l’autre moitié, je veux absolument tous les plans et parchemins de votre organisation, toutes vos patrouilles, vos gardes, où sont vos hommes et quelles sont leur spécialités ! Vos abris, vos avant-postes, jusqu’à l’inventaire de vos armes si vous l’avez, il faut que dans l’heure cette table soit recouverte de toute votre organisation pour que je puisse avoir une idée exacte de tout ce qu’il se passe ici. Je veux également deux genin, les plus sérieux que vous ayez, à côté de moi en continu, qui notent absolument tout ce que je donne comme directives en temps réel et qui se relaient pour les envoyer toutes les cinq heures au maitre Hokage à Konoha. Dispersion !

Les ninjas bondissent sur leur pieds sans même poser de questions ni regarder leur kage, ils se divisent en deux groupes efficacement.

 Dans les quinze minutes, mes deux genin sont là, parchemins à la main et les premiers papiers stratégiques atterrissent sur la table. Je les lis avec application, les inscrivants dans ma tête. Un chef d’équipe m’apporte une carte descriptive des abris protégés, il y en a un qui attire mon attention, il me parait idéal et indétectable.

-         Il faut évacuer les civils immédiatement dans cet abri, tous les civils, réveillez-les s’il le faut, et surtout faites les escorter abondamment. Nous ne savons pas où est la coalition, elle pourrait être aux portes du villages à l’instant.

-         Bien.

Deux ninjas partent s’occuper de ça et dans l’heure, la table est belle et bien recouverte de toute les informations que j’ai demandé, les chefs ont repris leur place et attendent. Je me tourne vers le kage.

-         Tous ces papiers ne devraient même pas exister, ils servent bien aujourd’hui mais la réponse que j’espérais c’était que vous aviez tout en tête. Si la coalition avait mis la main dessus… il a fallu moins d’une heure pour étaler sur une table toute votre défense dans les moindres détails, il serait judicieux de brûler tous ces documents maitre, dis-je respectueusement à Takahiro. 

-         Brûlez-les ! réagit-il tout de suite, me faisant entièrement confiance.

Des ninjas s’en chargent.

-         Je vais tout remanier, tout changer votre organisation et j’aurai tout en tête, je prendrai le temps qu’il faudra pour que vous aussi, à l’issu de cette crise, dis-je.

-         Merci Kakashi, dit-il avec gratitude.

-         A part nous deux, personne ne doit avoir l’organisation complète en tête, il faudra diviser entre vos hommes de confiance, l’un d’eux saura les abris, un autre les mots de passes, un autre le fonctionnement des patrouilles et ainsi de suite. Si l’un d’eux parle sous la torture vos défenses ne tomberont pas toutes. Je vous prie également de faire une liste d’une dizaine de vos hommes, ceux en qui vous avez le plus confiance, capable de commander et diriger à votre place. Essayez d’en choisir un par secteur, combat, patrouille, renseignement, soin etc…

Il acquiesce mais c’est énormément d’informations, il faut que je ralentisse je le vois. Je jette un coup d’œil dehors, le soleil est levé. Jamais la coalition ne ferait l’erreur d’attaquer en plein jour, je le sens, j’ai donc la journée entière pour réorganiser Minna et prendre du repos, je suis avant tout ici en qualité de combattant.

-         Je veux que vous rapatriiez absolument tous les ninjas actuellement à l’extérieur, il ne sert plus à rien de patrouiller puisque nous savons que nous allons être attaqué.

-         Mais ils pourraient nous indiquer par où l’ennemi attaque ? demande respectueusement l’un des chefs.

-         Malheureusement une patrouille contre une armée ne ferait pas long feu, la patrouille au complète serait morte inutilement sans pouvoir nous transmettre l’information. En revanche, doublez les gardes le long des murs d’enceintes, il faut un homme tous les cent mètres qui scrute l’horizon. Dès que l’un d’eux aperçoit la coalition, il hurle. Une fois tous les ninjas en extérieur revenus et les civils évacués, scellez les portes, plus personne ne rentre plus personne ne sort.

-         Bien commandant.

Je m’adosse contre ma chaise, réfléchissant. Je pense que le plus urgent a été fait. On toque au bureau et c’est Rinko, qui n’a pas l’air perturbé de me trouver à la place du kage. Je regarde l’heure, il a eu une nuit très correcte de sommeil.

-         Je viens prendre les ordres commandant, dit-il avec sérieux.

-         Parfait, tu vas aller me représenter dans le village, réponds à leur questions, redonne leur les ordres, aide-les à les appliquer.

-         Bien.

Je lui donne rapidement mes directives et il part. Comme c’est étrange d’avoir le rôle de Minato et d’attribuer mon travail habituel de bras droit à Rinko.

Ce n’est qu’au bout de quelques heures, lorsque les civils sont tous évacués et en sécurité et que les portes sont scellées que je me décide à aller me reposer. Nous sommes en début d’après-midi.

-         La coalition n’attaquera pas de jour, je veux que les meilleurs combattants dorment la journée et veillent la nuit. Maitre je vais aller me reposer si vous n’y voyez pas d’inconvénients, dis-je.

-         Bien sûr que non. Merci pour tout.

Je quitte le bureau, complètement éreinté, et je descends par habitude dans les pièces que nous avions occupés la dernière fois où je m’écroule dans le premier lit qui vient.

*

Je suis tiré du sommeil par des caresses douces et je souris avant même d’ouvrir les yeux. Je tâtonne pour la prendre dans mes bras et l’entraîner dans mon lit et elle se laisse faire.

-         Il faut que j’y retourne ? demande-je les yeux toujours fermés.

-         Le soleil ne va pas tarder à se coucher et il va falloir reprendre vos fonctions maitre Hokage, répond-elle.

Je ris doucement et j’ouvre les yeux pour me plonger dans les siens. Je retrouve tout le confort et la sécurité de la maison. Je n’ai besoin de rien d’autre que d’elle. Je passe ma main sur son visage pour profiter de ces instant de douceur.

-         Tu as fait un travail remarquable, tous les ninjas sont rassurés, tu les as mis en confiance et ils sont prêts à se battre, dit-elle avec tendresse.

-         Merci de me dire ça. Il faut que j’aille voir si tout roule, dis-je.

J’embrasse son front longuement et je remonte aux étages supérieurs où Takahiro m’accueille.

-         Tout se passe bien ? demande-je.

-         Merveilleusement bien grâce à toi.

Je m’assois à la grande table où les dix chefs d’équipes sélectionnés par Takahiro m’attendent. Il a scrupuleusement respecté mes consignes. Rinko arrive et vient se placer dans un coin de la pièce discrètement pour écouter, exactement comme je l’aurais fait.

-         Vous êtes les dix personnes de confiance choisies par votre kage et il vous a été attribués à chacun un secteur selon vos spécialités. Sachez que vous êtes désormais les commandants de ces secteurs, c’est vous qui les dirigez, les coordonnez, et qui ferez tous les rapports. Félicitations vous n’allez plus beaucoup dormir la nuit.

Un petit rire les secoue face à ma blague mais ils sont tous honorés et fiers.

-         Je vous écoute, prouvez-moi que vous méritez ce titre, dis-je en m’adossant à ma chaise.

 Chacun d’eux me fait le point sur les activités de son secteur pour se préparer à l’assaut. C’est très bien, du bon boulot, ils sont tous très sérieux et m’inspirent confiance, prenant à cœur leurs nouveaux rôles et leurs nouvelles responsabilités.

-         C’est très bien, vous vous en sortez tous très bien. Il faudra élire un commandant en chef à l’issu de cette période, quand nous repartirons, un bras droit. C’est mon rôle à Konoha, il vous faut quelqu’un qui dirige les opérations à votre place si besoin ou qui vous représente. C’est mon rôle à Konoha, d’où ma présence ici.

-         Bien, répond Takahiro.

-         Tant que c’est moi qui suis aux commandes parmi vous, c’est Rinko qui assurera le rôle de commandant en chef. Si vous avez une questions ou une information à transmettre, vous pouvez vous tourner vers lui au même titre que moi.

Il me lance un regard, plein d’émotion. Tandis que je me lève.

-         Nous sommes organisés et prêts. Si vous maintenez les directives, il n’y a plus qu’à les attendre le plus sereinement possible. Commandante des soins, restez, les autres, dispersion.

Tous les ninjas s’évaporent.

-         Je vous écoute ? dit-elle avec sérieux.

-         Pour vous il va y avoir des directives plus spécifiques, il va falloir prévoir de nombreux lits disponibles pour les blessés, il faut réduire les effectifs à l’hôpital pour qu’il y ait un maximum de ninjas médecin suffisamment reposés pour l’attaque. Je sais que c’est compliqué à demander…

-         Commandant Hatake, sauf votre respect nous pourrions réduire les effectifs si nous n’avions que des soins quotidiens à dispenser mais il y a toujours une petite part de patients en urgence qui nécessitent un certain nombre de médecin.

-          J’en ai conscience, mais je vais vous envoyer demain matin une médecin de chez nous, elle tirera d’affaire vos patients les plus mal en points. Comme ça vous pourrez réduire les effectifs.

Elle me dévisage avec des gros yeux comme si j’étais fou mais acquiesce poliment puis sort. Je me retrouve seul avec Takahiro et Rinko toujours silencieux dans un coin, très sérieux.

-         Je comprends pourquoi tu es le bras droit de Minato, tu fais un travail remarquable ici, bien meilleur que moi, souligne Takahiro avec bienveillance.

-         Bien sûr que non, j’applique simplement le fonctionnement de Konoha qui est différent du votre, réponds-je.

-         Et modeste avec ça. Je te remercie, je sens mes habitants au maximum de leur sécurité et c’est grâce à toi. Notre alliance est très précieuse à nos yeux.

-         Aux nôtres aussi, dis-je.

-         Je vais aller faire un peu d’administratif, je pense que tu devrais aller te reposer, tu n’as pas beaucoup dormi et pour l’instant tout le monde est occupé et pas d’attaque à l’horizon. Il y a une vraie chambre au fond du couloir, elle est à toi. Tu y as plus ta place pour intervenir ici en cas de problème qu’en montant les étages depuis les dortoirs.

Takahiro s’éloigne et dès qu’il s’enferme dans la pièce attenante à la salle de réunion, Rinko se détend et s’approche :

-         Tu es fait pour ça tu sais, dit-il.

-         Arrête, dis-je.

-         Merci pour la promotion, ça me touche même s’il n’y avait pas beaucoup de choix, ajoute-t-il.

-         Je te fais une confiance aveugle Rinko, je t’aurais choisi même à Konoha, dis-je.

Il me sourit franchement.

-         Je vais aller mettre tes affaires dans ta nouvelles chambre, il n’a pas tort, tu n’as rien à faire en bas alors que c’est littéralement toi qui commandes les opérations. Ils ne peuvent pas perdre du temps à envoyer un ninja te chercher quatre étages plus bas et deviner dans quel chambre tu t’es planqué pour dormir.

-         Tu as sans doute raison, mais je n’aime pas m’éloigner de vous.

-         Cool commandant, on est chez des amis.

Il part, me laissant seul dans le grand bureau.

Je suis soudain un peu stressé, on me donne un rôle tellement important, qui suis-je pour prendre les bonnes décisions. Et si à cause de moi le village de Minna se faisait massacrer ? Je doute soudain de tout, de toutes mes directives, lorsqu’on toque à la porte.

C’est l’une de mes genin, elle affiche son air le plus sérieux en me rejoignant :

-         Un message pour vous senseï, me dit-elle en s’inclinant.

Victoire ! Les directives de Minato ! Mon corps se relâche de soulagement tandis que je prends le parchemin, j’espère qu’il a donné un avis complet et détaillé de chacun de mes ordres, voir même qu’il en a rajouté d’autre auxquels je n’ai pas pensé.

Je le déplie et n’y découvre que trois petits mots de la main de Minato qui me font sourire :

Fais-toi confiance. 

 

Laisser un commentaire ?