L'histoire d'amour de Kakashi Hatake
Aujourd’hui, j’ai fait un tour au camp de la coalition, qui n’est qu’à quelques heures, par acquis de conscience, histoire de voir ce qu’il s’y passait.
Quand je rentre le soir, je me glisse jusqu’au laboratoire où je les trouve fourrés ensemble évidemment, il écrit sur son bureau et elle est assise dessus, à regarder, comme bien souvent.
Je souris, je n’ai plus du tout la même approche de leur relation, particulièrement maintenant que je les aie laissés seuls et qu’il ne s’est rien passé.
- Tiens, joli-cœur est rentré, ricane Orochimaru sans lever le nez de ses écrits.
Hanako redresse la tête avec un immense sourire et vient me sauter dans les bras lorsqu’elle me voit.
- Tout s’est bien passé ? demande-t-elle tandis que je la serre.
- Oui, apparemment le prophète entre en jeu.
Orochimaru relève la tête, intéressé :
- Tu as pu le voir ?
- Non, mais il se joint officiellement à la guerre. Ça risque de chauffer maintenant. On ne devrait pas trop tarder ici Hanako, les bois peuvent devenir très dangereux en temps de guerre.
Elle affiche une petite moue :
- Mais je ne risque rien avec toi, minaude-t-elle.
- De toute façon je vais me rapprocher de Konoha ma petite, tu reviendras plus facilement me voir, dit Orochimaru.
*
Le lendemain matin nous repartons donc déjà, Hanako est déçue mais Orochimaru nous rejoint dans les jours qui arrivent sur les terres du pays du feu. Il nous a indiqué comment le trouver et je situe plutôt bien sa planque. Juste avant notre départ, il vient dans notre chambre et tend un parchemin à Hanako.
Je sens son excitation palpable. Elle ouvre le parchemin et sa mâchoire se décroche.
- Il l’a fait… murmure-t-elle.
Je me dévisse le coup pour regarder ce qu’elle tient. On dirait une recette mais sûrement pas de cuisine, je ne connais pas la moitié des ingrédients inscrits sur cette liste.
- Effectif à plus de 80% selon mes estimations, ça reste un premier jet mais c’est un bon début non ? jubile Orochimaru.
Elle lui saute au cou en le remerciant et il ricane, gêné.
- Il a réussi à trouver un remède Kakashi ! Les antibiotiques !
Je le regarde, abasourdi. Bon sang mais quel génie.
- Ce premier jet est très expérimental mais il vous aidera peut-être à endiguer l’infection si vous avez trop de cas ; le temps que tu puisses tous les traiter. Je vais continuer mes recherches, n’hésite pas à passer me voir régulièrement pour prendre les mises à jour ou même y travailler avec moi, nous serions bien plus efficaces, dit-il.
- Merci Orochimaru, dis-je.
Les deux me regardent comme s’ils avaient mal entendu. Mais il serait carrément étrange de ne pas le remercier pour cette aide précieuse.
Alors que nous courons, proches de Konoha, je sens une menace planer. Je me rapproche d’Hanako et je dévoile mon sharingan, la mettant tout de suite en alerte. Elle porte son sabre dans son dos ce qui me rassure, Orochimaru lui a offert avant que nous ne partions pour la pousser à s’entrainer avec.
Elle prend ma main et m’insuffle un peu de chakra, pas beaucoup pour ne pas que je râle mais assez pour me donner un coup de fouet phénoménal. Je scrute aux alentours, beaucoup plus efficacement et je repère les sources de chakra autour de nous. Je ne lâche pas sa main tandis que nous continuons d’avancer comme si de rien n’était. Ils sont encore loin de nous, ils nous encerclent doucement.
- Ils sont assez nombreux, mais pas plus d’une vingtaine pour l’instant, je ne sais pas ce qu’ils attendent, ils restent à distance, murmure-je.
Je la sens me redonner du chakra et je serre sa main, elle arrête docilement.
- Tu ne t’inquiètes pas beaucoup, murmure-t-elle un peu surprise.
- Je ne m’inquiète plus autant qu’avant pour ta sécurité, tu es devenue tellement forte, surtout que tu as un sabre dans le dos, dis-je en souriant.
- C’est agréable que tu aies confiance en moi, même si je n’arrive pas encore à t’avoir au combat, dit-elle.
- Il faut dire que je suis coriace.
Ils se rapprochent un peu, ils doivent vouloir essayer d’entendre ce que l’on se raconte mais nous arrêtons de parler. Il est vrai que je ne panique pas, c’est reposant de la savoir si efficace. Je suis presque aussi serein que si j’étais seul. Je me dis simplement que ça en fera toujours une vingtaine de moins pour la coalition.
Ils n’attaquent pas et je n’apprécie pas de leur indiquer la route pour Konoha, alors je décide de leur donner une fenêtre d’attaque en faisant semblant de nous arrêter pour boire.
Lorsque je les sens tous nous sauter dessus, je fais un petit mouvement de tête et tandis que nous nous déplaçons pour être dos à dos, elle saisit son sabre qu’elle illumine de chakra.
Les ennemis arrivent dans les airs, étonnés de nous voir les attendre et nous nous lançons contre eux. Je garde un œil sur Hanako tout en combattant mais elle se débrouille largement, elle tourbillonne facilement entre eux, esquivant leurs attaques et les éliminant méthodiquement les uns après les autres, concentrée, les yeux brillants d’un rose vif, je suis tellement subjugué par sa grâce et sa beauté que je manque de me prendre un coup de kunaï et je me reconcentre sur mes adversaires tandis que le reste d’entre eux arrivent en renfort. Nos kunaï tintent tandis que j’en repousse deux pour en planter un autre. Je sens arriver une seconde vague au loin, je les trouve bien nombreux, lançaient-ils une offensive sur Konoha ?
Plein de chakra grâce à ce que m’a donné Hanako, je charge mes kunaï de raiton pour éliminer plus vite mes adversaires. J’évite des shurikens en roulant et je sectionne les tendons d’un ennemi pendant que je suis au sol, il s’écroule impuissant, et je lance une boule de feu sur deux autres. Nous avons bientôt fini d’éliminer ceux de la première vague lorsque la deuxième jaillit des arbres, mais un bon tiers d’entre eux tombent comme des mouches par terre directement, éliminés à distance par Hanako.
Je ne suis pas content, cette technique lui prend énormément de chakra alors qu’elle m’en a déjà donné, mais sa lame ne faiblit pas un instant alors qu’elle continue à se battre. Je suis encore une fois happé par ses techniques de combat, elle manie sa lame avec dextérité, effectuant de grands mouvements contrôlés et précis, on dirait presque qu’elle danse.
Quand elle se bat contre Orochimaru, ils vont tellement vite qu’on les voit à peine bouger mais je me rends compte qu’il lui a donné un si bon niveau que se battre contre des ennemis classiques parait presque facile pour elle. Son visage n’exprime aucune peur, aucun stress, simplement une concentration déterminée.
Je suis en colère lorsque deux ninjas m’attaquent et me tirent encore de ma contemplation, et je les tue en un instant.
Je saute dans sa direction, et je transperce de mon poing électrique un ninja qui l’approchait par derrière.
- Il y en a d’autres qui arrivent ? demande-t-elle calmement en se battant.
- Non mais gardes-en un, dis-je, sachant très bien ce qu’elle va faire.
Elle tranche le ninja le plus proche d’elle d’un coup rapide et ferme les yeux pour se concentrer. Je suis presque sûr de distinguer avec mon sharingan l’onde de choc qui émane d’elle et tue le reste des adversaires.
- Efficace, dis-je en rangeant mes kunaï.
- Plutôt, dit-elle en souriant.
- Tu as un niveau extraordinaire, je suis impressionné, dis-je.
Elle rougit de plaisir et nous nous approchons de celui qu’elle a laissé en vie, que je redresse.
- Qui vous a envoyé ? demande-je.
- Je ne dirai rien ! crie-t-il.
- Pas la peine, réponds-je.
- Pas de prophète, ce sont les ordres des commandants, dit-elle.
- Quelle était votre mission ? demande-je.
- Roder dans les bois autour de Konoha et tuer tous les êtres humains qui y passent, dit Hanako avec dégout.
Je la regarde avec peine, elle est tellement gentille ça lui passe au-dessus ce genre de directives.
- Et vous obéissez à des ordres pareils ? s’exclame-t-elle.
Il ne répond pas mais je vois les yeux d’Hanako s’adoucir en scrutant dans son esprit. Le ninja, lui, est apeuré et il la regarde comme si elle était un monstre.
- Ils ont peur, ils sont terrifiés Kakashi, on leur fait croire qu’une grande menace arrive sur le monde ninja.
- Comment fais-tu pour savoir tout ça ! s’exclame-t-il en se jetant sur elle.
Il n’a même pas bougé de plus de cinq centimètres en avant que je l’attrape par la nuque, que je serre avec un regard menaçant.
- On ne te tuera pas si tu collabores avec nous, dit gentiment Hanako.
J’hausse un sourcil en la regardant et elle me regarde sévèrement. Le ninja suit le regard noir d’Hanako dans ma direction :
- Il me tuera lui ! crie-t-il.
- Si elle me demande de ne pas le faire, je ne le ferai pas, dis-je.
- Tu ne le rassure pas vraiment, pouffe Hanako.
Il nous dévisage, toujours terrifié.
- Calme-toi et nous ne te ferons rien, dit Hanako et ses yeux s’illuminent plus fort un instant.
Je le sens se détendre dans ma main et je lâche sa nuque.
- Répond à nos questions. Comment t’appelles-tu ? dit-elle.
- Shuichi, je croyais que vous les trouviez tout seuls vos réponses, dit-il méfiant.
- C’est plus agréable de parler non ? dit-elle en souriant.
- Vous venez de tous nous tuer ! crie-t-il.
- Vous nous avez attaqué espèce d’idiot, grince-je entre mes dents.
Il ne répond pas et son cœur bat à se rompre dans sa poitrine.
- Coopère et ça ira. C’est quoi cette menace ? demande-t-elle.
- Il parait qu’une grande menace est en marche sur le monde ninja, avoue-t-il.
- Quel est le rapport avec vos attaques sur Konoha ? demande-je.
- On nous a dit que vous gardiez rien que pour vous l’arme qui pourra détruire cette menace.
- Il raconte la vérité, dit Hanako l’air d’à peine y croire.
- Nous n’avons aucune arme, qui vous raconte des choses pareilles, réponds-je.
- Le prophète, dit-il d’une petite voix.
- D’où son nom, dis-je.
- Pourquoi leur raconte-t-il pareilles bêtises ? me demande Hanako.
- Visiblement pour leur donner une bonne raison de nous attaquer, il inculque la peur d’une fin toute proche et nous diabolise comme ceux qui ne veulent pas les aider. Forcément qu’ils nous attaquent sans se poser de question. C’est peut-être quelqu’un qui veut prendre une revanche sur Konoha… dis-je.
- Peut-être, dit-elle.
- Vos kunaï vous les trempez dans du poison ? demande-je.
- Je… je ne sais pas, on nous les distribue régulièrement…
- C’est vrai, confirme Hanako.
Il la dévisage encore, il cherche à comprendre ce qu’il se passe avec elle.
- On les fera analyser à Konoha, dit-elle.
- Pas le temps. Il y a d’autres ninjas embusqués ? demande-je.
- Pas que je sache.
Hanako acquiesce et je prends un de ses kunaï. Elle lance ses mains pour arrêter mon geste mais je suis plus rapide et je m’entaille l’avant-bras.
- Kakashi ! Tu es dingue ! Ça a déjà failli te tuer, crie-t-elle.
- Tu me soigneras, j’ai toute confiance en toi, dis-je en souriant.
Elle est furieuse.
- On aurait pu les analyser à Konoha c’est prendre des risques inutiles !
- Oui hé bien là au lieu de les déposer en arrivant et d’attendre x temps que les analyses donnent des résultats, on sera fixé directement en arrivant.
Nous nous relevons et Shuichi nous regarde, terrifié.
- On t’a dit qu’on ne te tuerait pas, dis-je.
Hanako le soigne tandis que je lui attache les mains, et il la regarde avec des yeux ronds comme des soucoupes.
- On t’attache par précaution, tu comprends, on te ramène au village car notre kage aura sûrement d’autres questions, dit-elle gentiment.
Nous reprenons la route du village.
*
Lorsque nous arrivons, nous fonçons dans le bureau de Minato avec notre prisonnier et nous lui expliquons la situation. Shuichi est dans un coin, apeuré. Minato s’approche de lui et se présente calmement avant d’ajouter :
- Nous ne pouvons pas vraiment te laisser repartir, je pense que tu es assez intelligent pour comprendre, tu as vu l’intérieur du village et comment accéder à mon bureau et tu as rencontré deux de nos meilleurs éléments. Nous te garderons ici jusqu’à ce que nous arrivions à trouver la paix avec les tiens.
- Vous allez me mettre en prison ? demande-t-il.
- Tu seras dans une aile sécurisée de ce bâtiment, oui, mais tu auras une chambre, un salon et une cuisine et tu pourras sortir dans le village quand tu le voudras, je t’attribuerai simplement un ninja pour te surveiller.
- Je veux être avec elle, pas avec lui ! s’exclame-t-il en me regardant avec peur.
Minato rit doucement en me regardant :
- Je vous assure que je n’ai rien fait senseï, me justifie-je.
- Mais je te crois, dit-il en riant avec Hanako.
- Doux comme un agneau comme d’habitude, pouffe-t-elle.
Il lui explique que nous ne serons pas les ninjas chargés de veiller sur lui puis lui pose des questions pratiques. Nous apprenons qu’ils sont en train de rallier presque 8 petits pays, qu’ils sont des centaines bien qu’il ne sache pas leur nombre exact.
- Huit pays, ça fait du monde, commente-je.
- Beaucoup de monde, nous sommes meilleurs qu’eux, mais c’est l’un des notre contre un nombre indéterminé des leurs, dit Minato.
- S’ils rejoignent le prophète, il y a fort à parier que leurs entrainements vont s’améliorer et leur niveau avec.
Shuichi ne sait pas dans quel pays s’établit le nouveau camp puisqu’il est parti depuis l’ancien et je lève les yeux au ciel :
- Et c’est nous les méchants ? Ils t’envoient à la guerre sans même te dire où te refugier au besoin car ils ne considèrent pas que tu puisses avoir une chance de revenir, mais ce sont pourtant nos troupes que tu attaques ! m’énerve-je en avançant vers lui.
- Doux comme un agneau, effectivement, commente Minato.
Hanako me prend la main et me place gentiment derrière elle pour que j’arrête de terrifier notre invité.
- As-tu la moindre idée d’une stratégie quelconque ? demande Minato.
- Aucune, on nous donne les ordres au jour le jour. Nous… nous ne sommes pas très bien organisés.
- On avait cru comprendre oui, râle-je.
Hanako serre ma main en avertissement et je me tais.
- Serais-tu plus à l’aise si Kakashi quittait la pièce ? demande-t-elle.
- Euh je … oui… je ne sais pas… vous êtes trop gentils pour être honnêtes, dit-il.
- Shuichi, nous sommes simplement les gentils dans cette guerre, nous ne voulons pas de tout ça, nous n’avons aucune arme et je t’assure que je n’ai jamais entendu parler d’une menace suprême en approche. Je pense que vous vous faites manipuler par un homme revanchard, dit Minato.
- Mais comment pourrais-je vous croire ? Vous êtes l’ennemi, souffle-t-il.
Je tâche de rester le plus agréable possible :
- Pourtant c’est vous qui êtes stockés comme du bétail dans un grand camp depuis des semaines à mener des attaques sur notre village où des enfants grandissent paisiblement. Et tu es bien assis dans ce bureau, soigné, après nous avoir agressé non ?
Hanako caresse tendrement ma main.
- Mais vous voulez garder l’arme pour vous… dit-il.
- Senseï je crois que nous ne tirerons pas grand-chose de plus de lui, on les a persuadés de ça, il ne sait plus quoi penser, il nous trouve plutôt gentil, mais il ne peut pas juste nous croire sur parole, intervient Hanako.
- Mais comment fait-elle, dit-il encore.
- Elle lit dans les feuilles de thé, dis-je.
Il me regarde étrangement comme s’il envisageait vraiment la chose.
- Bon Shuichi nous allons te laisser te reposer, prend une douche, un bain, ce que tu veux, mange même, mais sache qu’il ne te sera fait aucun mal, si tu veux sortir, toque à la porte d’entrée et on t’ouvrira. Je t’en prie, n’essaie pas de nous attaquer et de blesser mes hommes, ce serait vraiment te mettre en danger pour rien, dit Minato.
Il appelle des gardes qui conduisent Shuichi dans ses nouveaux appartements.
- Kakashi, comment va ton bras ? demande Hanako.
- J’ai mal, et il est brûlant, dis-je.
Elle soupire et tend la formule des antibiotiques à Minato en lui expliquant. Elle ne prononce pas le nom d’Orochimaru mais nous savons tous les trois qu’il s’agit de lui et Minato est choqué.