L'histoire d'amour de Kakashi Hatake

Chapitre 74 : La bague

3924 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a 5 mois


Le lendemain je suis seul à la maison, je fais ce que je repousse depuis un moment en partant dans les rues de Konoha. Je n’ai toujours pas trouvé la date de naissance d’Hanako malgré plusieurs tentatives et je commence à m’inquiéter de me faire surprendre par la date. Nous sommes quand même déjà dans le mois d’août, il est temps que je sois fixé, je suis juste embêté par ma méthode. Je ne lui dirai jamais au grand jamais comment je l’ai appris, je préfère qu’elle imagine que j’ai triché en regardant dans ses papiers ou que j’ai soudoyé l’une de ses amies. Je lui ferai peut-être même croire que j’ai braqué le bureau de Minato, ça la fera rire.

J’entre dans le cimetière de Konoha et je cherche malheureusement les tombes de ses parents, décédés le jour de sa naissance. Lorsque je les trouve, je leur adresse une prière silencieuse leur disant que je prendrai soin de leur fille, puis je demande sa main à son père juste pour le principe, sachant très bien que je n’aurai pas de réponse. Je fais un petit tour sur les tombes de Rin et d’Obito avant de repartir.

*

J’aurais pu trouver tout seul sans même venir jusqu’ici. Je me trouve bête de ne pas y avoir pensé alors que je la connais mieux que personne. Elle est née le 5 septembre, la première date qu’elle m’a demandé lorsque nous avons commencé notre petit jeu.

Après coup, je trouve que c’est tellement elle de vérifier immédiatement si nous sommes nés le même jour, elle n’a pas pu s’en empêcher, risquant que je lui retourne la question et de perdre en une seconde. Je ris avec tendresse.

J’ai décidé depuis un moment déjà de la demander en mariage le jour de son anniversaire. Je tiens à lui demander avant que la guerre ne démarre véritablement, j’espère que j’aurai le temps. Je tiens à ce qu’elle soit ma fiancée avant que ma vie ne soit mise en danger pour de bon et si je meurs, je veux mourir en sachant que nous nous étions promis cet engagement.

 De plus, je veux vraiment la surprendre. Il faut encore que je réfléchisse aux détails, mais globalement j’aimerais l’emmener dans la clairière où nous nous sommes rencontrés, il y a presque un an. Je vois déjà ses yeux briller quand elle comprendra où je l’emmène, pensant que nous fêtons simplement son anniversaire.

Avec toutes ces pensées, je décide qu’il est temps de me rendre dans l’échoppe où j’ai trouvé sa bague pour l’acheter. Je salue le vieil homme qui tient la boutique, et mon cœur tambourine encore plus que la première fois tandis que je m’avance vers le présentoir et il s’arrête net quand je n’y trouve pas la bague que je voyais si bien à sa main. Je commence déjà à remettre toute ma vie en question, à me haïr de ne pas l’avoir prise directement lorsque je l’ai vue. Je ne trouverai jamais une bague aussi parfaite, absolument jamais. J’étais tellement persuadé qu’elle m’attendrait si elle était faite pour Hanako. Le ciel me tombe sur la tête, c’était celle-là et pas une autre, je le sais au fond moi.

 Tous mes plans de demande tombent à l’eau et le vieillard lève le nez de ses papiers face à mon immobilité et me dévisage.

-         Je l’ai mise de côté, dit-il gentiment.

Je le regarde avec curiosité, la flamme de l’espoir se rallumant dans mon cœur.

-         Un homme voulait l’acheter, je lui ai dit qu’elle était réservée et je l’ai mise de côté. Ça fait bien longtemps que j’ai cette échoppe, quand j’ai vu votre regard, j’ai su que vous reviendriez la chercher. C’est le genre d’objet pour lesquels on a un seul coup de cœur.

Mon cœur bat à mille à l’heure tandis que je réalise ce qu’il me dit. Je le regarde sous un nouveau jour, il devient l’un des hommes les plus marquants de ma vie en une seconde. Il a gardé la bague d’Hanako pour moi alors que je ne lui avais rien demandé. Sa gentillesse et sa bienveillance me bouleversent.

-         C’est… c’est vrai ? balbutie-je.

-         Bien sûr, dit-il en me souriant.

Il va la chercher et reviens avec un écrin qu’il ouvre devant moi, j’ai presque envie de pleurer de joie et de gratitude.

-         Je ne pourrai absolument jamais assez vous remercier pour ce geste, dis-je.

-         Il y a 8 ans, vous avez sauvé ma petite-fille commandant Hatake. Les recherches venaient d’être arrêtées pour la nuit dans les bois et vous avez continué pendant des heures au lieu d’aller dormir, vous avez fini par la retrouver entre la vie et la mort. Pour vous ce n’était qu’une mission parmi tant d’autres, mais pour moi, vous avez changé toute ma vie. Quand on fait le bien autour de soi, il ne faut pas s’étonner du bien qu’on récolte. C’est moi qui vous remercie.

Je suis médusé, je n’ai même pas les mots. Je trouve cette bague encore plus belle, encore plus chargée d’émotion, encore plus parfaite pour la glisser au doigt d’une femme qui sauve des vies tous les jours.

-         Aujourd’hui, je vous assure que c’est vous qui changez toute ma vie, dis-je.

Il me sourit.

*

Lorsque je ressors, je me sens léger comme une plume, gonflé de joie et de gratitude. Je vais chez Rinko. Il m’accueille chaleureusement, et je lui annonce que je viens d’acheter la bague. Evidemment il saute au plafond en jurant, et demande à la voir. Il la regarde en acquiesçant :

-         Franchement bravo, c’est tout elle. Je ne pourrais pas le dire autrement. Je ne la vois même plus avec autre chose maintenant que je l’ai vu.

Je lui raconte la petite histoire.

-         C’est dingue, elle a déjà un mythe ta bague ! Je suis jaloux ! s’écrie-t-il en riant.

-         Oui, j’aime cette histoire.

-         Si ça se trouve c’est Hanako qui a sauvé la gamine, dit-il en riant.

-         Ce serait un peu trop gros non, dis-je en riant.

-         Tu as raison, il vaut mieux ne pas chercher à savoir et imaginer que c’est le cas, dit-il.

Nous discutons quelques temps puis je lui demande où il en est avec Saori. Il devient tout timide et tout calme, pas du tout lui.

-         Je crois que je suis amoureux d’elle, mais vraiment. On ne se quitte plus, on se voit tous les jours, j’ai l’impression que c’est la fille la plus parfaite qui puisse exister, chaque fois que j’en apprends plus sur elle, elle est encore mieux.

Je lui souris gentiment.

-         Vraiment Kakashi, elle coche toutes les cases, et on s’entend tellement bien, qu’est-ce qu’on rit. Même au l…

-         Oui je crois que j’ai compris, dis-je en riant.

Je le vois rêvasser, perdu dans ses pensées.

-         Tu as déjà été amoureux ? demande-je.

-         Non, j’ai déjà passé quelques temps avec des filles mais sans plus.

Je fronce les sourcils, ça me passe au-dessus de la tête.

-         On ne trouve pas tous du premier coup notre âme-sœur, râle-t-il.

-         C’est plutôt l’inverse, c’est le fait de trouver mon âme-sœur qui m’a plongé malgré moi dans les tourments de l’amour.

-         Non mais tu t’entends parler des fois ! éclate-t-il de rire.

Je ris avec lui, me trouvant un peu trop poète sur ce coup-là.

-         Demain c’est l’anniversaire de Saori, dit Rinko.

-         Tu as prévu quelque chose ? demande-je

-         Je l’emmène au restaurant.

-         Tu as un cadeau ? demande-je.

-         C’est la nuit avec moi le cadeau, dit-il en souriant.

Je lève les yeux au ciel.

En rentrant chez nous, je passe d’abord chez moi pour y déposer le précieux écrin, histoire d’être sûr qu’elle ne tombe pas dessus par hasard et que je ne pose pas un genou à terre avant la date prévue. Je me méfie de moi-même.



Point de vue d’Hanako



Cet après-midi, je suis dans le bureau de Minato. Shuichi a demandé à lui parler et évidemment, Minato voulait que je sois présente. Il est à son bureau, et notre invité est en face, je suis pour ma part sur une chaise en retrait derrière lui, pour indiquer par des signes à Minato si ce qu’il dit est vrai ou non. Chaque fois qu’il me lance un coup d’œil je lui souris gentiment pour le mettre à l’aise. Il a l’air beaucoup plus en confiance qu’hier soir.

-         Tu souhaitais me parler Shuichi ? demande Minato.

-         Oui, il y a des choses que je sais… des choses que vous ne m’avez pas demandé.

-         Pourquoi souhaites-tu m’en parler ?

-         Je ne sais pas, j’ai passé toute la nuit à réfléchir, je ne sais plus démêler le vrai du faux.

Son esprit est plein d’images rapides et floues, il est effectivement indécis, mais je remarque énormément d’images positives de Konoha. Toutes les images du campement sont associées à de la peine et de la peur. Il repense au soin que je lui ai prodigué. Chez eux, à l’infirmerie, on ne soignait que les ninjas haut placés car les médecins manquaient, des images atroces de leur conditions de vie passent devant mes yeux. Ils ont campé des mois dans des conditions plus que rudimentaires. Nous sommes tous les deux sortis de ses pensées par Minato :

-         Je t’écoute… dit-il gentiment.

-         Vous me garantissez que vous ne me ferez pas de mal ? demande-t-il.

-         Je t’en donne ma parole.

Il croit Minato, en tout cas il a vraiment envie de le croire. Il s’est posé beaucoup de questions et remet en question la coalition.

-         Je crois que notre campement sera au sud de Konoha, c’est ce que j’ai cru comprendre mais personne ne me l’a dit, c’est juste qu’ils ont parlé d’emprunter des bateaux aux pays de notre alliance. Beaucoup d’entre eux sont des îles. Mais ils ont dit que les troupes devaient pouvoir rejoindre Konoha à pied depuis le camp alors, j’ai réfléchi et je me suis dit que c’était sans doute pour gagner le sud sans passer par votre territoire.

-         Voilà une réflexion très intelligente, Shuichi, et qui me parait tout à fait probable, dit Minato en réfléchissant.

Il est content que Minato soit content, c’est un très bon début et je fais un signe à Minato pour lui dire de continuer, ce qu’il fait :

-         Je te remercie pour ta coopération, sache que tu n’es forcé à rien, nous ne sommes pas des tortionnaires. Nous voulons seulement la paix et lorsque nous l’aurons tu rentreras chez toi sans problème et surtout sans une égratignure.

Je vois des images de solitude et de tristesse et je fais un signe pour indiquer à Minato que ce n’est pas ce qu’il souhaite.

-         Tu pourrais peut-être même rester ici à terme si tu te plais plus que là-bas, propose Minato.

Beaucoup d’images se bousculent dans sa tête, il s’imagine vivre ici, puis se demande si Minato se moque de lui. Il pense à une vie paisible avec une famille. Son espoir gonfle et son envie d’aider augmente, j’encourage vivement Minato à continuer.

-         Nous sommes un pays très sympathique je t’assure, même si pour l’instant tu n’as pas confiance en nous ce que je comprends. Peut-être que tu te laisseras tenter.

Excellent !

-         Vous accepteriez un étranger ?

-         Mais enfin Shuichi, nous accueillons régulièrement de nouveaux habitants. Nos portes sont ouvertes à ceux qui souhaitent venir, sinon il n’y aurait pas beaucoup de mariage entre les pays, rit Minato.

-         Il y a des mariages interpays ? demande-t-il, médusé.

-         Evidemment, nos ninjas côtoient pas mal les ninjas des autres vieux pays et ils tombent amoureux, fondent des familles…

Il est complétement abasourdi, comme s’il découvrait un monde de possibilités. Il est presque heureux de s’être fait prendre. Je vois mon visage dans son esprit, il me trouve jolie et me voit comme sa sauveuse, il s’applique d’ailleurs à effacer Kakashi de son esprit dont il a peur. Je n’apprécie pas forcément de me voir dans sa tête quand il pense aux mariages interpays mais bon. Il repasse dans sa tête le moment où je l’ai soigné, ça l’a beaucoup touché et il repense à ses kunaï. Il se retourne vers moi :

-         Alors ? Mes kunaï ? Ils étaient empoisonnés ?

-         Oui, d’une bactérie extrêmement peu connue et malheureusement très mortelle, dis-je.

-         Alors il va mourir ? Celui qui était là hier.

-         Non je l’ai soigné.

-         Alors vous savez la soigner ? dit-il.

-         Il n’y a que moi qui sache le faire et c’est long, ça récidive beaucoup. Je ne pourrais jamais m’occuper de toutes nos troupes si elles étaient infectées, dis-je.

-         Nous ne sommes même pas au courant vous savez… On nous les distribue comme ça, ils arrivent dans des caisses en bois.

-         D’où viennent ces caisses en bois ? demande Minato avec son air le plus intéressé.

Il réfléchit, il réfléchit fort, il veut vraiment aider.

-         Je ne sais pas, mais c’est le même homme avec le même cheval qui livre les caisses tous les jours et qui repart avec d’autres dans son chariot.

-         Donc le trajet ne doit pas être bien long… Il est probable qu’il soit dans un rayon de quelques heures… murmure Minato.

Minato me fait un geste discret indiquant sa propre tête et je me concentre sur lui. Il me communique silencieusement que le prophète ne fait donc à priori pas partie de Konoha et j’acquiesce.

-         Tu nous as encore bien aidé, dit gentiment Minato.

-         Je voulais aussi vous dire que tous nos dirigeants ont été massacrés. Notre commandant nous a dit que c’était par des gens de Konoha. C’est vraiment devenu le cirque à partir de là, ils ne nous ont pas autorisé à rentrer dans nos pays pour décider d’un nouveau kage. Certains ont désertés à ce moment-là. Je ne sais pas si ça peut vous aider, mais je veux juste dire ce que je sais. On m’a ensuite envoyé ici tandis qu’ils décidaient de scinder notre alliance en plusieurs groupes.

Situation délicate à gérer. Si Minato lui confirme que c’est nous, nous perdrons sa confiance.

-         Je suis navré pour le massacre de ton Kage, ce n’est pas moi qui ai donné cet ordre je te le promets.

J’admire l’intelligence rapide et efficace de mon senseï. Shuichi apprendra sans doute la vérité un jour, mais il saura que Minato ne lui avait pas menti. Mon cœur se serre en pensant à Kakashi qui passera pour un monstre auprès de Shuichi. Déjà qu’il ne le porte pas dans son cœur.

Mon visage apparaît encore dans son esprit, il pense juste à moi et à mes yeux qui brillent, à ma façon de deviner ce qu’il pensait. Il se demande si je suis actuellement en train de savoir qu’il pense à moi.

Il ne trouve pour l’instant plus rien à nous dire et sa tête est remplie d’image de moi alors je me déconnecte, gênée. Il repart dans ses appartements après m’avoir fait une petite révérence et un sourire, ce qui fait rire Minato.

-         Merci d’illustrer les mariages interpays possible, il risque de se faire graver le symbole de Konoha sur le front demain à la première heure, ricane Minato.

-         Oh arrêtez ! dis-je en rougissant.

Nous débriefons quelques temps, avant qu’il ne me congédie.

*

Lorsque je passe la porte, je trouve Kakashi en train de faire à manger.

-         Bonjour toi, me dit-il avec une voix un peu trop heureuse pour être honnête.

-         Coucou.

Je vais me coller à lui et je retire son masque. Il m’embrasse différemment de d’habitude, je le sens, ce sont des détails mais ils ne m’échappent pas. Il est plus tendu, mais pas crispé plutôt excité, dans le sens joyeux. Il mordille même ma lèvre avant de me relâcher. Sa bonne humeur me contamine.

-         Tu as l’air heureux, dis-je.

-         Très, dit-il en souriant.

J’aime tellement quand il sourit, il est adorable.

-         Que se passe-t-il ? demande-je avec enthousiasme.

-         Rien de spécial, je t’aime et ça me rend heureux.

Il sourit encore de toutes ses dents en remuant le plat et je ne peux que sourire moi aussi en le couvant des yeux. Il me regarde et ses yeux pétillent tandis qu’il prend ma main pour l’embrasser.

-         Non, tu as l’air plus heureux que d’habitude, dis-moi ! m’exclame-je.

-         Rien je t’assure ! dit-il en caressant ma main de son pouce.

J’ai tellement envie de savoir, je change de stratégie.

-         Qu’est-ce que tu as fait aujourd’hui ? demande-je.

-         Je suis allé voir Rinko… c’est tout.

Il lève ma main au-dessus de ma tête pour me faire tourner sur moi-même.

Un instant, j’ai cru qu’il me faisait danser, ce qui n’était pas si improbable vu son humeur. Mais il me retourne simplement pour se coller dans mon dos et poser ses lèvres sur mon cou, passant ses bras autour de moi, m’enveloppant dans son étreinte. Il embrasse ma gorge avec passion et encore une fois une grande joie, qui ressort dans tous ses gestes, je le sens sourire contre mon cou.

-         Kakashi, je ne sais pas si je t’ai déjà vu aussi heureux, dis-moi ce qu’il se passe ! dis-je en riant.

Il embrasse le creux de ma nuque avec plus d’ardeur sans me répondre. Il aspire ma peau et embrase immédiatement tout mon corps, il sait me distraire.

-         Kakashi, glousse-je en frissonnant.

Il me mord gentiment et je perds pied, car je sais ce que ça annonce et je ne peux plus penser à rien d’autre.

 

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