L'histoire d'amour de Kakashi Hatake

Chapitre 72 : Le déménagement d'Orochimaru

3288 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a 5 mois

La fraicheur souterraine est plus qu’agréable tandis que nous fonçons à la salle de bain. Elle est euphorique, pleine d’adrénaline de son entraînement de l’après-midi et elle me saute sur le dos en entrant dans la salle de bain en riant.

-         Je t’ai eu ! s’écrie-t-elle.

-         Tu rêves, je t’ai laissé faire, dis-je.

Elle se laisse glisser de mon dos.

-         Je suis sûre que j’arrive à t’avoir maintenant, fanfaronne-t-elle.

-         Dans aucun monde, réponds-je.

-         Alors vas-y, empêche-moi de toucher ta gorge, tu n’as qu’à imaginer que je tiens un kunaï, dit-elle toute excitée par le défi.

-         Tu veux vraiment que je t’en empêche ?

-         Oui, donne tout ! s’écrie-t-elle.

Heureusement que la salle est très grande et surtout vide. Je l’attends, tout juste si je n’ai pas les mains dans les poches et elle râle :

-         Tu n’es pas concentré !

-         Bien sûr que si, je ne m’inquiète pas, c’est différent.

Elle attaque rapidement et je réagis aussi vite, l’évitant d’un pas au bon moment. Elle a un petit air frustré et recommence. Je me décale encore au dernier moment et ça l’agace. Elle s’énerve pour de bon et nous luttons quelques minutes mais je déjoue facilement chacune de ses tentatives, arrêtant ses mains et ses poignets délicatement à chaque fois qu’elle essaie de me toucher.

-         Je ne suis pas si nulle que ça quand même, dit-elle.

-         Non, tu es même très rapide je t’assure, dis-je impressionné.

Elle se met sur la pointe des pieds pour m’embrasser et au dernier moment elle abat à une vitesse phénoménale sa main en direction de ma gorge, que j’arrête, la faisant grogner. Elle bondit en arrière et lorsqu’elle relève la tête, ses yeux brillent légèrement dans la pénombre de la salle de bain souterraine.

 J’abandonne immédiatement ma position détendue pour me concentrer vraiment cette fois. Peu importe l’attaque qu’elle fera, elle saura comment je l’arrêterai, donc il suffit juste que je sois assez rapide pour l’arrêter à chaque fois qu’elle tentera et elle n’arrivera quand même pas à me toucher.

Elle me saute dessus et chaque fois que j’essaie de l’arrêter, sa main disparaît avant même que je ne l’ai saisie, mais je suis tellement rapide que j’arrive tout même à saisir son mouvement suivant et elle doit donc changer sa trajectoire et ainsi de suite. Plusieurs fois, elle est à deux doigts de m’atteindre, mais je tiens bon et je me bats férocement. Je dois rester tellement concentré pour ne pas perdre le fil que je sens que je me fatigue très vite, tandis qu’elle ne fournit pas plus d’efforts que tout à l’heure.

Sentant que je faiblis, je tente à mon tour de l’attraper cette fois, prenant l’ascendant, et c’est son tour d’intercepter mes mouvements rapides, je vais de plus en plus vite, l’attaquant à tous les instants de façon la plus aléatoire possible, sans réfléchir, je laisse mon instinct de combattant prendre le dessus et mes réflexes commencent à agir seul sans passer par mes pensées et c’est ainsi que j’arrive à l’avoir finalement.

Elle couine de surprise lorsque mes bras se referment autour d’elle et que je la soulève pour embrasser son cou, victorieux. Elle passe ses bras derrière ma nuque en soupirant, me regardant de ses beaux yeux vaincus :

-         Je commence à me demander pourquoi je m’inquiète quand tu pars en mission, chuchote-t-elle.

-         Je te dis à chaque fois que tu n’as pas de raison de t’inquiéter, tout le monde te le dit, dis-je.

Nos lèvres sont si proches qu’elles se frôlent lorsque nous parlons, et ses yeux sont de plus en plus brûlants, m’excitant peu à peu. Elle chuchote :

-         En même temps, notre futur Hokage se doit d’être excellent.

-         Arrête, souffle-je.

-         Tu m’agaces. Je n’arrive même pas à te battre en lisant dans tes pensées.

Elle mord doucement ma lèvre, sans me quitter de ses yeux ardents et tout mon corps bascule dans l’envie. Je la serre contre moi, la pressant contre mon bassin.

-         Je ne peux rien y faire, tu es trop bon, murmure-t-elle la voix pleine de sous-entendus.

Mon souffle s’accélère contre elle et ses pupilles se dilatent.

-         Maintenant que tu m’as attrapée, qu’est-ce que tu vas faire de moi ? dit-elle avant de lécher lentement ma lèvre supérieure.

*

Lorsqu’Hanako me rejoint dans le laboratoire après notre douche passionnée, elle vient jusqu’à moi pour m’embrasser amoureusement. Elle porte une petite robe d’été malgré la fraicheur du repaire et elle a attaché ses cheveux, dont les mèches folles mouillées qui s’en échappent perlent sur sa peau parfaite.

J’embrasse sa nuque tendrement, ne résistant pas à son appel et je sens sa chair de poule qui se réveille encore sous mes lèvres. Elle rougit et je pose un dernier baiser sur sa mâchoire avant qu’elle ne le rejoigne pour voir ce qu’il fait. C’est tellement drôle de les voir ensemble, avec sa dégaine inquiétante, ses longs cheveux noirs et ses yeux de serpent, à côté d’Hanako, dans sa petite robe, les cheveux relevés, toute petite et lumineuse. En fait, c’est Hanako qui détonne tout court dans cette ambiance sinistre.

Il lui donne un cours compliqué sur des plantes compliquées tout en continuant ce qu’il fait distraitement tandis qu’elle boit ses paroles et j’avoue qu’il m’impressionne. Ce qu’il fait n’a visiblement rien à voir avec ce qu’il lui enseigne en même temps et pourtant il n’a pas l’air perturbé. On dirait qu’il arrive à réfléchir et se concentrer en même temps qu’il dispense sa leçon. Son cerveau ferait bien d’être étudié mais le problème c’est que l’idéal serait qu’il l’étudie lui-même.

Au bout de quelques heures, Hanako écrit soigneusement dans un livre ce qu’elle vient d’apprendre, lorsqu’il dit :

-         C’est sans doute la dernière fois que vous venez ici, dit-il.

-         Pourquoi ?

-         J’envisage de déménager, dit-il simplement.

-         Où partirez-vous ?

-         J’envisage de me rapprocher de Konoha.

Je fronce les sourcils, pas franchement emballé alors qu’elle a l’air heureuse.

-         Où ça, demande-t-elle.

-         J’ai un repaire à environ deux heures de Konoha.

-         Deux heures ! s’exclame-t-elle.

-         Oui.

-         On peut savoir pourquoi tu veux déménager ? dis-je grognon.

-         Ça ne te regarde pas, répond-il.

De toute façon, la raison est évidente. Je saute sur mes pieds et je m’approche de lui, menaçant :

-         Je te jure que si j’apprends que tu as encore kidnappé quelqu’un pour tes sordides expériences, qu’il soit de Konoha ou non, je viendrai …

-         Kakashi ! me coupe Hanako en venant s’interposer entre nous.

Orochimaru est resté très calme. Elle me fixe de ses yeux furieux.

-         C’est bien normal mon enfant, dit-il.

-         Non, je commence à en avoir assez, dit-elle.

Je soutiens son regard tandis que ses yeux brûlent d’intensité.

-         Je vais faire un tour, dit-il en partant tranquillement.

Le silence tombe et nous nous fixons toujours. Je campe sur ma position, la regardant calmement, attendant qu’elle trouve un seul argument pour le défendre, mais elle finit par tourner les talons et partir en direction de notre chambre.

Je vais chercher mon livre de mauvaise humeur, et lorsque je m’apprête à la suivre, je m’arrête. Je crois que c’est la première fois que je suis dans ce laboratoire seul. Mon instinct me guide et je me mets à fouiller frénétiquement à la recherche de preuves l’inculpant.

 Je passe en revue tout son bureau à toute vitesse lorsque sa paillasse me saute aux yeux, il y traine constamment depuis notre arrivée. Je me jette dessus et je lis les papiers qui se trouvent dessus lorsqu’une image attire mon attention. Je reconnais la forme de la bactérie que j’avais dans l’abdomen, qu’Hanako m’avait montré dans son livre.

Je regarde sur sa paillasse et je me rends compte que parmi tous les produits et toutes les fioles il y a quelques petits bacs transparents de culture de bactéries et mon sang se fige. C’est lui.

Bizarrement je me rends compte que ça me fait un choc, que même si je passe mon temps à l’accuser, finalement je n’aurais jamais pensé que ça puisse être lui. La peur m’envahit lorsque je me rends compte que je ne les aie pas en visuel ni l’un ni l’autre et je fais volteface pour partir la chercher mais je la trouve derrière moi les bras croisés et le regard noir.

-         On peut savoir ce que tu fais ? dit-elle.

-         C’est lui ! C’est lui qui est derrière tout ça, tonne-je.

Elle me regarde en agitant la tête doucement, ouvrant de grands yeux déçus.

-         Tu t’obstines, n’as-tu pas confiance en moi ? souffle-t-elle.

Elle a l’air déçue de moi, et je sens que la colère gronde sous la surface. J’hausse la voix et ça ne lui plait pas, ses yeux se plissent furieusement tandis que je m’exclame :

-         C’est lui, regarde ! Il élève ces foutues bactéries ! Qu’est-ce qu’il te faut de plus.

Elle dégage d’un coup de main les papiers que je lui tends sans même les regarder et ça me rend dingue. Elle me crie dessus à présent :

-         Maintenant j’en ai plus qu’assez Kakashi ! Tu t’obstines à vouloir l’accuser depuis des semaines alors que je te dis qu’il n’a rien à voir là-dedans.

-         Mais il t’a envouté ou quoi ! Regarde au moins ce que je te tends ! m’exclame-je.

-         M’envouter ?! Mais ce n’est pas croyable, c’est mon maitre Kakashi ! Je sais que tu ne le supportes pas et que tu ne peux pas le voir comme la personne qu’il est maintenant mais ce n’est pas le cas de tout le monde ! Tu passes ton temps à dire que tu ne me mérites pas pour toutes les choses atroces que tu as faites et je comprends mieux pourquoi, tu es visiblement incapable d’accepter que quelqu’un puisse réellement changer et se repentir visiblement. Que devrais-je en déduire ? Que tes sentiments pour moi ne sont pas sincères simplement parce que tu ne pouvais pas les ressentir il y a quelques années.

-         Mais qu’est-ce que tu racontes tu mélanges tout, comment peux-tu le défendre, il a failli me tuer avec ses saloperies !

-         Pour la dernière fois ce n’est pas lui ! Et c’est la dernière chance que je te donne de me faire confiance !

-         Mais regarde ce que je te tends bon sang ! crie-je en lui remettant sous le nez.

Elle tourne les talons et fait un pas pour partir. 

-         Hanako ! crie-je.

Elle se retourne et me hurle dessus :

-         Il cherche un antibiotique Kakashi ! Depuis qu’on l’a averti pour cette bactérie il cherche sans relâche une solution, il a passé toute sa nuit dessus ! Et pendant qu’il essaie de trouver un moyen de sauver la vie de ceux qui seront contaminés peut-être par dizaines pendant les prochaines semaines, tu refuses encore de me faire confiance comme un idiot et tu t’obstines ! Félicitations Kakashi ! Tu as mis le bordel dans son bureau, il n’a plus qu’à perdre du temps à le ranger au lieu de chercher la solution à nos problèmes ! Ce qu’il a fait tout seul, sans que personne ne lui demande, parce qu’il a CHANGE !

Elle part sans se retourner en me criant une dernière phrase :

-         Et au cas où tu te poses la question, je ne veux pas que tu me suives ! Tu peux bien aller dormir dehors, je m’en fiche !

J’entends ses pas qui s’éloignent et je me sens incroyablement con. Ça m’arrive rarement.

Je regarde le cirque que j’ai mis sur la paillasse, et je tente de rattraper mes bêtises, essayant de me souvenir où allait quoi et la culpabilité me poignarde lorsque je constate que j’ai renversé une fiole peut-être capitale dans la recherche du traitement. Ce que je suis con bon sang.

Orochimaru arrive là-dessus et je pense que c’est la première fois que je ressens de la gêne face à lui.

-         Laisse ninja copieur, je vais remettre tout ça en ordre, tu pourrais aggraver les choses, dit-il simplement.

Je m’en vais, honteux comme rarement. Si à cause de moi quelqu’un décède de ces bactéries je ne m’en remettrai jamais. J’espère que je n’ai rien fait d’irréparable et qu’il va pouvoir reprendre rapidement où il en était.

Notre porte de chambre est fermée évidemment et je me glisse contre le mur juste à côté. Je l’ai vraiment mise en colère. En même temps elle a passé presque six mois comme son élève à le voir sous son nouveau jour tandis que je le considérais comme la vermine qu’il était avant.

Elle a eu le temps de s’attacher au « nouveau lui », et je pense qu’elle le porte sincèrement dans son cœur. J’ai accepté que Sasuke ait changé, je lui ai donné une deuxième chance immédiatement. Et même si Orochimaru a fait pire, il a déjà passé de longs mois à prouver qu’il avait changé même si je ne voulais pas le voir. Et puis Sasuke a fait de sacrées horreurs lui aussi, notamment tenté de tuer Sakura. Naruto donne des secondes chances à tout le monde et ça leur réussi.

Et en plus j’ai la confirmation qu’il se repentit vraiment par Hanako, je ne sais pas pourquoi je m’obstine à ce point à imaginer qu’il est le seul en qui elle ne puisse pas lire correctement. Je suis vraiment un crétin et maintenant je suis assis dans ce couloir froid tandis qu’elle ne me parle plus. Et j’ai peut-être foutu en l’air l’antibiotique. Et on voudrait faire de moi un Hokage, laissez-moi rire, je viens de potentiellement détruire des recherches capitales pour Konoha.

Je me flagelle ainsi une heure ou deux avant d’essayer de m’installer plus confortablement le long de ce mur pour dormir un peu lorsque j’entends ses pas de plumes.

Elle ouvre la porte et me lance un regard peu avenant, mais elle repart se coucher en laissant la porte ouverte. Je la suis sans un bruit. Elle est tournée face au mur, dos à moi. Le message est plutôt clair mais au moins elle me laisse dormir dans le lit. J’enlève mes habits en un instant pour me glisser sur le bord, laissant une distance de sécurité avec elle. Je déteste qu’elle m’en veuille, mais je me sens tellement con que je trouve ça mérité. Je la connais par cœur, je sais qu’elle ne dort pas du tout, elle est toute tendue. Je me demande même si elle ne va pas me crier dessus encore.

Elle finit par se retourner face à moi, laissant la distance entre nous. Elle me toise froidement et j’affiche la mine la plus désolée possible.

-         Je suis désolé.

Elle plisse les yeux un moment, puis elle se retourne dos à moi pour venir se coller contre mon torse. Je glisse un bras prudent autour d’elle et elle me laisse faire, alors je la serre contre moi comme tous les soirs. L’orage est passé.

 

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