L'histoire d'amour de Kakashi Hatake
Pendant la soirée, elle rédige avec concentration son parchemin sur les antidotes en parcourant quantité de livres ouverts devant les yeux, elle est tellement bonne élève. Je suis perché sur ma commode en bois, sur le livre d’Hanako. Alors que la soirée passe, je manque de tomber quand je débloque plusieurs clés liées entre elle, me donnant accès à plusieurs passages. J’écris rapidement les mots correspondant aux symboles et m’exclame en lisant :
- Ton chakra est une source protectrice, c’est pour ça qu’il l’a créée. C’est pour aider les hommes à protéger quelque chose contre une grande menace. Je ne comprends pas ce qu’elle doit protéger. Il y a des symboles qui se répètent au fil des pages, toujours dans le même ordre mais les clés que je trouve ne m’aide jamais à les décrypter car elles leurs donnent un sens différent à chaque fois et la phrase ne fait jamais sens.
Je passe rapidement à un autre passage et note vite les correspondances.
- Sur cette page, il explique qu’il faut sceller le chakra en quelqu’un mais ça on le savait.
Je m’occupe du dernier passage :
- Pour activer cette protection il faut briser ton sceau… et ça ne te tuerait pas apparemment. Je crois que si ton sceau était brisé, alors le chakra se déverserait en toi ou s’emparerait de toi, c’est un très vieux mot je n’ai pas la traduction exacte… J’aurais bien aimé savoir, ce n’est clairement pas le même résultat selon le sens.
- Il est peut-être temps de parler de ce livre à Orochimaru, il sait tant de choses, il connait peut-être la traduction exacte. En tout cas, il aura forcément des idées sur tout ça, et des bonnes.
Je soupire. Je sais qu’elle a raison. Nous prenons le chemin du laboratoire où il travaille encore avec Kabuto et elle lui explique la situation. Il n’a pas l’air en colère que nous lui ayons caché, juste incroyablement excité d’apprendre que nous avons le livre en notre possession. Il le feuillette longuement sans dire un mot avant de jeter l’éponge :
- Bon visiblement c’est bien plus pointu que ce à quoi je m’attendais. Ton intellect est très acceptable ninja copieur, et crois-moi je te fais un compliment, donc si tu planche là-dessus depuis des mois… Je vais te laisser le soin de continuer, et puis ton sharingan doit réduire le temps de travail de moitié.
Hanako lui répète toutes nos découvertes tandis qu’il se met à faire les cent pas.
- Malheureusement la traduction exacte du terme est « emparer » ce qui ne présage rien de bon, nous répond-il.
Mon ventre se serre, c’était trop beau pour être vrai.
- Une source protectrice qui s’empare de son hôte… dit-il en réfléchissant.
Je continue le décryptage de la page par logique pour les symboles restant.
- Il est écrit que le chakra s’emparerait de son hôte et qu’ensuite ce dernier deviendrait une sentinelle, une puissante source de protection contre … l’apocalypse ? continue-je.
- Non pas l’apocalypse, ce terme signifie plutôt « l’ennemi » pas l’ennemi au sens large, l’Ennemi comme si nous étions censés savoir de qui il s’agit. Comme s’il n’y en avait qu’un. Ça sous-entend un antagoniste précis que nous devrions sans doute craindre visiblement si l’ermite Rikudô a jugé nécessaire de créer une force pour le battre.
Un blanc s’installe tandis que nous sommes tous perdus dans nos pensées. Kabuto me tire de ma rêverie en quittant la pièce les bras chargés de fioles qui tintent entres elles.
- Une idée ? demande Hanako en fixant Orochimaru, les yeux s’allumant légèrement.
Visiblement elle a détecté quelque chose dans sa tête.
- Sa mère Kaguya, je ne vois qu’elle qui puisse être qualifié d’Ennemi… répond Orochimaru pensivement.
Il lui rappelle brièvement l’histoire de Kaguya et de son fils Hagoromo l’ayant scellé. Ça allume immédiatement une idée en moi :
- Les neufs démons … Tous ces symboles qui se répètent toujours dans le même ordre ? Il y en a neuf, ce sont peut-être des symboles représentant les neufs démons, il les a créés pour diviser le pouvoir de Jubi, il n’est quand même pas impossible qu’il ait créée une force pour les protéger eux et garantir qu’ils restent ainsi divisés en neuf ?
- C’est même tout à fait pertinent, répond-t-il les yeux luisant d’excitation.
- Je serais quoi, une sorte de protectrice des démons à queues ? Mais c’est ridicule regardez-moi et regardez-les.
- On ne sait pas ce que donne ce chakra quand le sceau est brisé, ta puissance pourrait être immense, elle est déjà tellement élevée en ayant passé une toute petite partie de ce chakra en toi, dis-je.
- Et puis ce chakra a une application très mentale, c’est une toute autre façon de les protéger qui peut s’avérer plus efficace encore que la puissance brute qui les qualifie, ajoute Orochimaru.
- Comme je dis toujours à Naruto, peu importe la puissance que tu possèdes, si un ninja ennemi arrive à se glisser dans ton dos discrètement, tu es mort, ajoute-je.
Nous méditons toutes ces nouvelles informations.
*
La semaine qui suit, je passe chacune des minutes de mon temps sur le livre, en avoir appris autant m’a redonné du courage et j’y mets toute ma volonté tandis qu’Hanako perfectionne ses nouvelles techniques de soins qu’il lui a enseigné durant son apprentissage.
Je finis par décrypter une nouvelle page qui concerne son sceau en lui-même. Il est écrit comment briser le sceau, et comment transférer le chakra en un nouvel hôte. La technique est très pointue, il faut sans doute une quantité de chakra et une maîtrise extraordinaire pour réussir à le faire sans perdre la vie ni celle de l’ancien hôte.
Lorsque je lui annonce le soir, elle pleure toute la nuit la mort de ses parents et je la réconforte comme je le peux. Je la convaincs de ne pas en parler à Orochimaru, j’ai beau lui accorder une relative confiance, je ne veux pas non plus qu’il ait sous le nez la façon de faire pour lui prendre son chakra. Les jours qui suivent, elle ne quitte pas sa petite mine triste, elle est même moins appliquée dans son apprentissage.
Un soir, alors que nous nous couchons, elle vient se serrer contre moi les yeux pleins de larmes.
- Tu veux m’en parler ? demande-je d’une voix douce.
Elle ne répond pas dans un premier temps mais j’insiste un peu :
- C’est à propos de tes parents ?
- Non… Je ne peux pas te le dire ce serait vraiment injuste de ma part de pleurer sur ton épaule pour ça.
Je la regarde, la tête calée au creux de mon épaule, les larmes à deux doigts de couler et je ris doucement.
- C’est un peu ce que tu es en train de faire non ? Alors autant me le dire, la taquine-je.
Elle me sourit puis prend un petit air coupable :
- Konoha me manque. Me manque vraiment, avoue-t-elle.
Mon cœur se serre et je ne peux empêcher mes muscles de se tendre un peu à l’évocation de notre village. Elle le remarque et soupire :
- Je suis tellement navrée de t’avoir laissé venir avec moi, si nous pouvions recommencer je ne te laisserais jamais venir.
- Je ne t’aurais jamais laissé partir sans moi et tu le sais, dis-je.
- Je serais partie dans la journée sans te le dire.
- Je serais parti quand même, pour te chercher.
Elle me regarde avec une petite mine et continue :
- Je suis venue pour éviter une guerre et trouver des réponses. La guerre n’a pas eu lieu avec ma soudaine disparition et maintenant que nous arrivons aux réponses… Je sais désormais pourquoi mes parents sont morts et je commence à avoir une idée plutôt précise de ce que j’abrite. Je ne peux pas m’empêcher de penser que si je t’avais simplement confié le livre de l’ermite à Konoha, nous aurions eu les réponses à mes questions et nous n’aurions pas eu à déserter, simplement à quitter le village quelques temps. A l’heure qu’il est nous serions peut-être chez moi après une soirée chez Ichiraku avec ton équipe, tu serais en train de décrypter le livre, perché sur la fenêtre… Et je…
Un sanglot lui coupe la parole et je la serre fort contre moi. J’ai la gorge trop serrée pour dire quoi que ce soit, ses mots me lacèrent comme des griffes.
- La seule chose qui m’empêche de me taper la tête contre les murs c’est de m’accrocher à l’idée que la guerre a été évité, finit-elle.
- Ne pense pas à tout ça, réussis-je à articuler bien que ma voix ne soit pas comme d’habitude.
- C’est cette semaine d’approfondissement de mes nouvelles techniques de soins qui m’a perturbé. Si tu savais comme mon niveau s’est amélioré, c’est scandaleux d’imaginer qu’ils gardent au fond d’un trou ces techniques médicales, elles sont prodigieuses et le village devrait pouvoir en profiter. Il faudra que je trouve un moyen de leur déposer anonymement des parchemins pour leur expliquer mais je ne sais pas s’ils ont suffisamment de chakra pour les réaliser. Tsunade et Sakura devraient pouvoir en cas d’urgence…
Je ris doucement, on ne la changera pas. C’est l’occasion de la réconforter et de la remotiver :
- Tu vois, notre séjour ici sert quand même à quelque chose, grâce à lui tu pourras apporter d’une façon ou d’une autre tout un tas de techniques médicales qui sauveront plein de nos habitants.
Elle sourit, radieuse :
- Je pourrais aussi écrire des parchemins sur tout ce que j’ai appris sur les poisons et les antidotes !
- Absolument, dis-je en embrassant sa tête.
- C’est incroyable la quantité de choses que connait Maitre Orochimaru…
Je serre un peu les dents, je n’apprécie pas particulièrement quand elle l’appelle ainsi, mais quoi que j’en pense, il fait désormais partie de ses senseï. Je me redresse sur un bras pour la regarder et comme d’habitude elle me subjugue.
- C’est incroyable la quantité de choses que tu connais maintenant, souligne-je.
- C’est vrai, concède-t-elle fièrement.
- Vraiment je trouve notre amélioration dans tous les domaines spectaculaire… continue-je en déposant des petits baisers sur sa joue que je descends doucement dans son cou.
Elle ferme les yeux et passe ses bras autour de moi pour m’attirer plus à elle en ronronnant de plaisir.
- Il faut dire que nous n’avons pas grand-chose d’autre à faire que de nous entraîner à toutes sortes de choses, dit-elle mutine.
Je l’embrasse langoureusement en passant mes mains sur elle. Elle enlève mon haut rapidement avant d’ajouter :
- Je crois qu’on devrait s’entraîner encore un peu au combat corps à corps il y a certaines techniques dont je ne suis plus très sûre.
- Veux-tu que j’appelle Orochimaru ? murmure-je contre ses lèvres.
Elle glousse doucement :
- Non, c’est toi mon maitre préféré pour ces techniques-là.
*
Quelques jours plus tard, nous sommes en fin de journée, et je travaille dehors. Orochimaru a créé un clone qui se bat actuellement contre Hanako, ses kunaï vibrants de chakra rose. Le vrai tourne autour d’eux en dispensant ses conseils.
Je sens soudain une drôle d’impression s’insinuer en moi et je relève la tête. Tout a l’air normal pourtant. Mes poils se hérissent légèrement, j’ai l’impression que nous sommes observés. Je range immédiatement le précieux livre dans ma poche et j’observe discrètement les alentours. Hanako et Orochimaru n’ont pas de réaction, ils continuent leur combat acharné. Je me lève et j’observe attentivement les arbres alentours.
Je ne vois rien de particulier mais la sensation désagréable ne me quitte pas. Mes pas me guident et je saute dans les branches d’un arbre au feuillage épais mais il ne se passe rien, personne ne me saute dessus, pas même un oiseau qui s’envole.
Je redescends toujours sur mes gardes. Je ne perçois rien de particulier et lorsque j’entends le bruit de l’explosion du clone d’Orochimaru, je retourne vers mes camarades pour la féliciter.
- Tu as vu ça, dit-elle en me sautant dans les bras pour s’accrocher à ma nuque comme elle le fait si souvent.
- Oui, félicitation, c’est toi qui me défendras lors de la prochaine attaque, plaisante-je.
Ses yeux brillent de plaisir tandis qu’elle glousse. Je la repose par terre en lançant un coup d’œil inquiet à Orochimaru qui comprend le message :
- Ça suffira pour aujourd’hui, il est tard, rentrons, dit-il.
Alors que nous nous mettons en route pour le repaire, je ne peux pas me détacher de la sensation d’être suivi, ça me rend dingue.
- Ninja copieur, j’ai oublié mon sabre, aurais-tu l’obligeance d’aller me le chercher, je dois encore montrer une plante sauvage à Hanako, dit soudain Orochimaru.
Hanako ouvre des yeux ronds mais ne commente pas, elle cherche toujours à ce que ça se passe au mieux entre nous. Je le regarde d’un air entendu et je fais demi-tour en sautant directement dans les branches tandis qu’il l’emmène rapidement plus loin. La part encore méfiante de mon esprit craint que ce ne soit un piège, mais Hanako a acquis un tel niveau désormais que je pense qu’elle pourrait largement s’en sortir le temps que je les rejoigne en cas de problème.
Je saisis mes kunaï et me concentre. Rien n’indique la présence de quelqu’un mais je le sens au fond de moi, je ne partirai pas de ces bois sans m’être débarrassé de cette sale impression. Je saute rapidement de branche en branche pour quadriller le périmètre, personne ne m’agresse, et je ne trouve rien. Je saute au sol et soudain je sens une petite chatouille sur ma nuque, je me retourne en lançant un kunaï dans les branchages épais sans une hésitation. A l’instant où il se plante, j’entends que le bruit est anormalement étouffé, il a touché quelque chose et je m’apprête à sauter lorsqu’une voix que je connais retentit :
- Vous venez tout juste de manquer de me tuer, rien ne vous échappe ce n’est pas croyable.