L'histoire d'amour de Kakashi Hatake

Chapitre 42 : La bonne nouvelle

3714 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a 6 mois

Sasuke atterrit silencieusement à côté de moi. Je remarque le trou que je viens de faire dans sa cape de voyage :

-         Qu’est-ce qui m’a trahi ? J’ai pourtant été très prudent, demande-t-il.

-         Tu aurais dû t’annoncer ! J’ai manqué de te tuer, bon sang tu imagines si tu étais tombé raide mort de cette arbre ?! m’énerve-je.

Il rit doucement, et je me détends un peu.

-         Qu’est-ce que tu fais là Sasuke ? Il y a un problème au village ?

-         Il y a toujours des problèmes au village, la question est vague, mais rien d’urgent non. Je vous avais dit que j’empêcherais Sakura et Naruto de se lancer à votre poursuite, je n’ai jamais rien dit de tel à mon sujet.

Je le regarde longuement sans comprendre et il reprend :

-         Je vous ai dit au revoir ce soir-là senseï, pas adieu. Ça fait des mois que vous êtes partis je venais simplement voir où vous en étiez. Sakura et Naruto n’arrivent pas à se remettre de leur peine, vous n’êtes ni mort ni présent, et ils ne savent même pas pourquoi. C’est un entre-deux difficile à gérer pour eux vous en conviendrez.

-         Comment nous as-tu trouvé ? demande-je.

Je suis encore sous le choc de sa présence et c’est la seule chose que j’arrive à demander.

-         Maitre Orochimaru qui s’échappe quelques jours après votre départ, me prenez-vous pour un imbécile ? demande-t-il.

J’ai un petit rire :

-         Non en effet, affirme-je.

-         Je n’ai eu qu’à parcourir ses repaires pour vous tomber dessus.

-         Que s’est-il passé au village pendant notre absence ? demande-je.

Nous nous mettons à marcher tranquillement tandis que la nuit tombe et il me raconte :

-         Beaucoup de choses, en ce qui concerne la guerre contre le pays de la foudre, elle a été totalement écartée, le Raikage est devenu fou lorsqu’il a appris que vous étiez portés disparus en mission au pays du gel, il l’a retourné pendant des semaines. Il a même rendu une visite surprise à Konoha, prétextant le renforcement de nos liens dans cette sombre période. Je pense qu’il voulait juste vérifier que nous ne vous cachions pas. Ils se sont vite aperçus que ce n’était pas le cas quand ils ont pu constater l’énorme chagrin et le remue-ménage que vous avez laissé derrière vous.

-         Comment ça ?

-         Vous pensiez vraiment pouvoir disparaitre sans que personne ne fasse quoi que ce soit ? s’étonne-t-il légèrement.

Je fronce les sourcils :

-         Tu m’as dit que tu dirais ce qu’il faut à Sakura et Naruto…

Il a un petit rire, légèrement hautain :

-          J’ai vite supposé que le maitre Hokage était au courant de vos projets puisqu’il vous a déclaré comme officiellement portés disparus en mission rapidement après votre départ. Vous lui avez causé du trouble, vous imaginez un peu la réaction des ninjas du village quand ils se sont aperçus que l’Hokage ne vous recherchait pas plus que ça ? La situation est devenue tellement tendue avec Gaï senseï et un autre ninja que l’Hokage a fini par envoyer des troupes vous rechercher au pays du gel, en sachant pertinemment que ça ne servait à rien. La rumeur court que même parmi les forces spéciales il y a eu des petites hésitations à suivre les directives de Minato plutôt que d’aller vous chercher. Sans parler de l’équipe comptant un Yamanaka qui était à deux doigts d’essayer de vous contacter malgré l’opposition farouche de l’Hokage. Il a justifié ça en disant que la mission avait pu prendre une plus grosse ampleur et que vous contacter pourrait vous perturber, mais il a quand même cédé sur les équipes de recherche et ça a apaisé les tensions. Ça fait des semaines que Gaï et l’autre ninja, Rinko, dirigent les opérations au pays du gel, Minato les a rapatriés il y a quelques jours. Et Sakura et Naruto tiennent à passer la soirée chez vous une fois par semaine, ils nettoient méticuleusement tout votre appartement pour qu’il soit prêt pour le jour où vous rentrerez. Ils s’accrochent à ce qu’ils peuvent.

Les révélations de Sasuke me transpercent et mon cœur accélère. De gratitude, d’émotion, de tristesse, tout se mélange en moi. Je reste silencieux tandis que j’accuse le coup. Je n’aurais jamais pensé que ma disparition provoque un tel émoi à Konoha, et je me sens incroyablement touché, mais aussi terriblement coupable d’avoir imposé ce mauvais rôle à Minato senseï. Sasuke reprend :

-         Les nouveaux petits pays ninjas ont formé une alliance, nous les appelons la coalition. Nous sommes en guerre contre eux depuis quelques semaines, ils lancent des attaques répétées sur nos avant-postes ou nos patrouilles.

-         Initiative du pays des ronces ? demande-je.

-         C’est ce que nous pensons, après que nous les ayons presque décimé, ils ont compris que l’union ferait la force et qu’ils n’arriveraient pas à leurs fins sans augmenter leur nombre. On compte déjà cinq pays dans la coalition, la menace devient importante, et nous aurions bien besoin de vous, conclut-il.

-         Mais nous ne pouvons pas rentrer, je veux dire, nous sommes partis depuis des mois et nous avons libéré un prisonnier de guerre, nous avons affronté les membres d’un pays allié …  

-         Personne n’est au courant. On parle de deux ninjas masqués du pays des ronces à Kumo. Minato vous a couvert avec cette histoire de mission secrète.

J’en reste coi. Mon cerveau n’arrive pas à imprimer ce que Sasuke est en train de me dire.

-         Pendant que je suis là, je vais en profiter pour aller voir maitre Orochimaru. J’ai deux mots à lui dire quant à son implication dans la création du pays des ronces, dit-il avec un ton un peu hostile.

-         Sasuke ? Nous pouvons vraiment rentrer ? demande-je d’une voix blanche.

Il sourit légèrement :

-         A bientôt senseï.

Il s’envole en courant, sans doute pour emprunter une autre entrée du repaire que je ne connais pas. Je m’élance en direction de la nôtre, j’ai les jambes en coton et un feu qui brûle en moi. J’ai envie de rire et de pleurer à la fois, je suis complétement perturbé et ça se voit sans doute car lorsque je passe notre porte et qu’elle me voit, Hanako se précipite sur moi, inquiète :

-         Kakashi ? Que t’arrive-t-il ?

Elle est déjà en train de passer ses mains pleines de chakra le long de mon corps pour vérifier que je n’ai rien. Je prends son visage entre mes mains et je me fends d’un grand sourire béat, je n’arrive même pas à parler tant ça me parait irréel, je repense à ce qu’elle me disait, sur notre vie commune à Konoha, heureux :

-         Mon amour… dis-je le souffle court.

Ses yeux s’agrandissent encore plus de surprise lorsqu’elle m’entend l’appeler comme ça. Je l’embrasse et la penche en arrière, fou de joie. Je commence à réaliser tandis qu’elle rit sous mon baiser. Je la retiens d’une main dans le dos pour qu’elle ne tombe pas par terre et je souris contre ses lèvres.

-         Kakashi ?! rit-elle à quelques dizaines de centimètres du sol tandis que j’embrasse sa joue avec force.

Je la couvre de baiser et elle rit plus encore, je n’en reviens pas de ce que je vais lui annoncer, elle va être si heureuse. Je finis par la relever et elle me regarde avec ses yeux roses pétillants, je colle mon front au sien :

-         Mon amour… on rentre à Konoha, murmure-je.

-         Quoi ? dit-elle en perdant son sourire sous le choc.

-         Nous pouvons rentrer à Konoha je te le promets. Je viens de parler à Sasuke.

-         Sasuke ? souffle-t-elle en fronçant les sourcils.

Elle ne comprend rien, et je lui raconte toute l’histoire. Du restaurant où il avait déjà compris qu’il se tramait quelque chose jusqu’au moment où je suis allé voir Minato au milieu de la nuit pour lui faire part de nos projets. Elle n’a pas l’air de m’en tenir rigueur car son sourire s’agrandit au fur et à mesure que je lui raconte l’histoire et elle pose ses mains sur sa bouche de surprise.

-         Nous pouvons vraiment rentrer alors ? souffle-t-elle.

Elle fait un bond en arrière et observe notre chambre du regard, les mains toujours sur la bouche. Elle prend le temps de réaliser ce que je viens de lui dire. Je vois des larmes de joie monter dans ses yeux tandis qu’elle prend la mesure de tout ce que ça implique. Elle finit par reposer ses yeux sur moi et me saute dans les bras, enroulant ses jambes autour de moi, riant d’allégresse, m’embrassant avec passion :

-         Merci, merci, merci, chuchote-t-elle entre ses baisers.

-         Mais de quoi ? m’étonne-je.

Ses yeux brillent de joie et d’émotion et elle serre ma nuque dans ses bras :

-         Si tu ne m’avais pas suivi malgré mon refus, si tu n’avais pas parlé de tout ça à Minato, si tu m’avais laissé aller à Kumo à visage découvert… nous n’aurions sans doute jamais pu rentrer. Tu veilles sur moi depuis le premier jour Kakashi, tu es mon ange gardien et je ne peux pas assez te remercier d’être entré dans ma vie et d’y rester. Je t’aime plus que tout au monde.

Mon cœur fait un bond dans ma poitrine et elle m’embrasse encore et encore, avec tout son amour.

Lorsque je la repose, elle s’agite comme une puce, elle est tellement heureuse. Elle ferme et range ses livres par thème, organise ses parchemins, étiquette ses nombreuses petites fioles. J’essaie de l’aider, mais dès que je l’approche, elle se perd dans sa tâche en m’embrassant. Elle finit par m’ordonner de me mettre dans un coin et je me mets de travers sur notre fauteuil pour la regarder s’affairer.

Je pense à Orochimaru et je me demande vaguement s’il va la laisser partir sans broncher. Le fait de voir Sasuke lui donnera sans doute suffisamment d’indices sur notre prochain départ pour qu’il s’y prépare. De toute façon nous partirons, que ce soit par la force ou en bons termes. Elle file dans le couloir et revient avec un gros sac de cuir qu’elle remplit de toutes ses affaires « scolaires ». Lorsqu’elle finit, elle vide notre commode en deux temps trois mouvements et remplit nos sacs de voyages que nous n’avons pas touché depuis des mois. Lorsque nos affaires sont bouclées, elle vient s’assoir sur moi dans le fauteuil.

-         Quelle petite tornade efficace vous faites mademoiselle, dis-je en embrassant sa main.

-         Je n’en reviens pas de pouvoir rentrer, chuchote-t-elle.

Je la tire pour l’allonger un peu contre moi et chuchote au creux de son oreille :

-         Et pourtant… d’ici quelques heures… tu seras dans tes draps, au fond de ton petit lit douillet, à Konoha, entourée de tes amies…

Elle sourit et tourne la tête pour planter son regard dans le mien :

-         Et toi alors ? A jouer les insensibles, tu crois que je ne t’ai pas percé à jour depuis longtemps. Tu vas retrouver Minato, tes amis, ton honneur et surtout tes jeunes… qui attendent impatiemment le retour de leur senseï si j’ai bien compris.

Je souris et baisse les yeux pour échapper à son regard ; elle m’embrasse un moment avant de froncer les sourcils :

-         Il va me manquer je crois… dit-elle comme si elle avait du mal à y croire.

-         Et bien moi il ne me manquera pas une seconde, ai-je le droit de tenter de le tuer avant de partir ? dis-je en riant doucement.

-         Je suis sérieuse tu sais … Je sais bien qu’aux yeux du monde entier c’est un ennemi de rang S et qu’il a fait des choses absolument effroyables et impardonnables. Mais j’ai rencontré une autre personne ici, et j’apprécie cette personne, il a été un très bon maitre, à l’écoute et patient avec moi. Il m’a appris tellement de choses, je lui dois beaucoup. Je suis absolument convaincue que je peux compter sur lui désormais et quand je regarde dans sa tête, je t’assure qu’il a changé, je l’ai changé.

Je ne réponds pas mais je frotte son dos pour la soutenir. Il n’est pas question que je déverse de gentilles paroles à son sujet mais je sais qu’elle un cœur immense et qu’il compte désormais pour elle, et je respecte ça. Elle tourne son visage vers moi :

-         Tu te rends compte de ce que tu me laisses dire ? Quand je te dis que tu es mon ange gardien, tu me laisses tout passer, rit-elle.

-         Et toi tu es mon ange tout court, réponds-je.

-         Mon amour… mon ange… Tu es bien romantique ce soir, me taquine-t-elle.

Je me recule en affichant un faux air vexé :

-         Tu n’aimes pas que je sois romantique ?

-         Bien sûr que si, mais je n’ai pas l’habitude, pouffe-t-elle.

-         Si je l’étais tout le temps tu t’en lasserais, réplique-je.

-         Non, je ne crois vraiment pas que je m’en lasserais.

-         Tu aimerais vraiment que je te dise des mots doux toute la journée ? demande-je avec étonnement.

-         Oui, dit-elle avec un sourire en coin.

-         Ah oui ? Tu en es vraiment sûre mon lapin en sucre ?

Elle rit dans sa main.

-         Nous partirons demain matin ma biche en chocolat, que tu puisses te reposer cette nuit, une longue route nous attends, dis-je d’une voix volontairement ridicule.

-         Pas de soucis mon cœur, dit-elle pour me défier toujours avec son sourire en coin.

Je me lève pour ranger mes quelques affaires personnelles - des livres - qui trainent encore. Elle me suit du regard, amusée :

-         Tu en as oublié un là, dit-elle en le désignant du pied.

-         Merci ma tourterelle.

-         Arrête ! s’exclame-t-elle en riant.

-         Je ne vois pas de quoi tu parles mon rayon de soleil.

Elle me saute sur le dos depuis le fauteuil, me faisant rire.

-         Je veux récupérer mon Kakashi, dit-elle en riant.

Elle ne se rend pas compte comme cette petite phrase anodine lancée au milieu d’un moment complice me touche jusqu’au plus profond du cœur. J’ai été tellement critiqué toute ma vie pour mon caractère et ma façon d’être. J’ai tellement douté de notre relation à cause de ça, de ma façon de faire, ça a même failli nous séparer. Elle ne sait pas à quel point elle panse les blessures de mon passé et de mon âme avec ce genre de paroles.

-         C’est vrai ? demande-je plein d’espoir.

-         Bien sûr que oui, c’est de lui que je suis tombée amoureuse, dit-elle en embrassant ma joue.

Je la passe devant moi délicatement et plonge mon regard dans ses yeux amusés :

-         Tu répares mon âme, dis-je soudain très sérieux.

Elle arrête de rire et je passe une mèche derrière son oreille, continuant :

-         Après la mort de Rin et d’Obito, j’ai tellement sombré, j’étais si mort à l’intérieur. On m’a envoyé dans les forces spéciales en pensant que ça pourrait m’aider, mais ça n’a fait qu’empirer. Malgré toutes les tentatives de Minato senseï pour me ramener parmi les vivants je sombrais. Je ne suis pas quelqu’un de bien, j’ai fait des choses affreuses et sans en éprouver le moindre remord, j’étais un tueur si froid et je le suis encore parfois. J’étais toujours si seul. Je ne comprends pas comment il est possible qu’une fille aussi bonne et lumineuse que toi se soit intéressée à moi, je ne le mérite pas, je ne te mériterai jamais, mais je t’aime plus que ma vie Hanako et je ne veux jamais, jamais être séparé de toi.

Elle m’embrasse avec une douceur infinie avant de prendre mon visage entre ses mains :

-         Tu as une si basse estime de toi-même que ça me crève le cœur. Peu importe ce que tu as fait dans une période aussi malheureuse alors que tu suivais des ordres. Ce qui compte ce sont toutes les actions que tu as faites depuis, ne laisse pas ton passé te définir, tu es l’homme qui rend toujours service, qui sauve au péril de sa vie, qui protège en silence, qui forme les genin et qui conseille le Hokage. Tu es celui qui se sacrifie pour le bien des autres et du village. Tu es tellement plus que ce que tu crois. Ne vois-tu pas à quel point tout le monde t’apprécie, à quel point ils comptent sur toi. Moi aussi j’étais seule, moi non plus je n’ai plus personne. Je t’aime d’un amour infini Kakashi et tu es devenu tout ce que j’ai au monde.


Nous nous embrassons tendrement tandis qu’une bouffée d’émotion m’envahit et c’est à ce moment-là que je réalise que j’aimerais l’épouser. Je veux me lier à elle de toutes les façons, j’aimerais que nous puissions créer notre propre famille puisque nous n’avons plus personne. J’ai toujours pensé que la lignée Hatake s’arrêterait avec moi, mais je ne suis plus sûr désormais. Ça ne dépendra que d’elle.

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