L'histoire d'amour de Kakashi Hatake
Dire qu’ils sont stupéfaits est un euphémisme, car j’ai le temps de l’embrasser, remettre mon masque, m’assoir avec elle, la tirer par la taille contre moi et ils ont toujours la mâchoire décrochée. Même Sasuke. Et ça, ça c’est une victoire. Ils ne l’ont même pas encore saluée en retour sous le coup de l’émotion mais elle s’en fiche royalement puisqu’elle est visiblement aux anges de ma démonstration d’affection. J’ai fait une pierre deux coups. Bien joué Kakashi.
- Tu veux commander quelque chose ? dis-je pour briser le silence assourdissant de mes élèves.
- Oui je vais aller commander, je reviens.
J’embrasse sa main avant qu’elle parte juste histoire d’en remettre une couche et elle rougit en s’éloignant. Je me tourne vers mes élèves, victorieux :
- Nous disions donc ? Ah oui, je partais, et je partais où exactement Sasuke ?
J’en fais des caisses et j’adore ça. Il a complétement abandonné ses pourtant justes déductions et tente d’incorporer l’improbable information qu’il vient de recevoir.
Ils sont toujours scandalisés. J’avais très bon espoir mais je ne m’attendais quand même pas à les scotcher à ce point. C’est Sasuke qui se reprend en premier, s’appuyant contre son dossier l’air toujours abasourdi :
- Alors là je ne sais même pas quoi dire. J’envisageais votre désertion bien avant une chose pareille.
Un flot d’adrénaline me parcourt et je reste stoïque. Il est vraiment malin.
- Vous… vous avez une petite copine Kakashi senseï ? demande doucement Naruto pour être sûr qu’il a vu comme les deux autres.
- J’espère bien, sinon il vient de saluer d’une drôle de façon l’une de ses amies, se moque Sasuke.
- Mais elle est tellement… et vous êtes tellement…reprend Naruto.
- Je peux savoir ce que tu insinues ? demande-je.
- Elle est tellement normale ! Elle a l’air si gentille et douce, plein de vie, et … enfin c’est vous Kakashi senseï, je ne savais même pas que vous vous intéressiez aux filles.
Sasuke a un petit rire moqueur et je lève les yeux au ciel.
- En tout cas elle est sacrément jolie, bravo senseï ! s’écrie Naruto plein d’entrain.
- Oh mon dieu je n’arrive toujours pas à y croire…Que vous ayez enfin passé le cap… C’est suite à notre conversation ? chuchote Sakura encore choquée.
Et…bingo. Sakura vient de placer mon dernier pion, le fait qu’elle était au courant et que cette histoire ne sort pas de nulle part. Si je ne me trompe pas Naruto devrait en rajouter une couche d’ici quelques secondes, complétement vexé, et ils partiront dans leurs débats et je serai définitivement tranquille, toute notre conversation du début de soirée sera complétement oubliée.
- Parce que tu étais au courant ! s’écrie Naruto.
- Bien sûr que j’étais au courant ! Il n’allait pas se confier à vous deux ! répond Sakura avec sa tête d’irritée.
- Je n’en reviens pas que tu aies réussi à me cacher un truc pareil, dit Sasuke avec du respect dans la voix.
- Eh oui les garçons, on peut me faire confiance, je suis une tombe, réplique Sakura avec un air hautain.
Et me voilà tiré d’affaire. Hanako revient avec un plat et s’assoit vers nous. Je passe mon bras autour de sa taille et mes anciens élèves, un peu remis de leurs émotions lui parlent enfin.
*
La soirée se passe bien, ils apprennent à se connaître avec plus d’attention que la dernière fois puisqu’elle n’était à l’époque qu’une collègue de Sakura et l’une de mes connaissances. Cette fois ils sont bourrés de curiosité et tentent de lui tirer tous les vers du nez possible et inimaginable. Honnêtement ça me fait beaucoup rire même si je ne le montre pas plus que ça. Hanako est plus que ravie, j’ai l’impression qu’elle rayonne de bonheur et elle me lance des regards pleins d’affection toutes les cinq minutes. Mes anciens élèves se comportent comme des genin :
- Pourquoi porte-t-il un masque ? Il n’a jamais voulu nous le dire, demande Naruto avec avidité.
- Alors ce n’est pas à moi de vous le dire, dit Hanako avec un sourire mystérieux.
- Parce que tu le sais ? s’exclame-t-il sous le choc.
- Hé oui ! répond-elle.
- Est-ce qu’il dort avec son masque ? demande Naruto en plissant les yeux.
- Non ! répond Hanako en riant.
Ça me fait rire, il m’arrive en fait de dormir avec mon masque, mais puisque je passe mon temps à l’embrasser, il est vrai que je ne le porte pas avec elle.
Il n’y a que Sasuke qui ne cède pas à la pulsion de poser des questions, mais je vois qu’il n’en perd pas une miette malgré sa fausse indifférence.
- Dis-moi Hanako, est-ce qu’il arrive à Kakashi senseï de se détendre et de ne pas toujours être sérieux ? demande Sakura en plissant les yeux dans ma direction.
- Bien sûr, il est même très drôle quand il fait des blagues, répond Hanako.
- Quand il blague !! Ça lui arrive de rire avec toi ? s’exclame Naruto.
- Evidemment ! dit-elle.
Je lève les yeux au ciel.
- Quel est son plus grand secret ? demande Sakura.
Maline.
- Si c’est un secret alors je ne le sais pas non plus en toute logique, répond-t-elle intelligemment.
- Que fait-il de son temps libre ? Je me suis toujours demandé, dit Naruto pensif.
- Je ne sais pas quand il n’est pas avec moi…
- Il est plutôt du genre froid ou tactile ? demande Sakura avec un sourire vicieux pour me mettre mal à l’aise.
- Allez ça suffit les questions ! tranche-je fermement.
- Je crois qu’on a notre réponse, ricane-t-elle.
Hanako rougit et finit son bol pour cacher son visage. Ils finissent tout de même par lui poser d’autres questions, moins « interrogatoire » comme les détails de notre rencontre ou bien l’endroit de notre premier baiser. Je ne suis pas très à l’aise avec toute cette conversation, mais Hanako est contente de pouvoir échanger avec des gens qui me connaissent, et je vois qu’elle est ravie quand ils soulignent l’aspect extraordinaire de notre relation.
La soirée se termine bien, elle a été parfaite, je n’aurais pas pu espérer mieux. Les jeunes nous saluent et quittent le restaurant.
Je règle l’addition et nous sortons, une fois dehors dans la rue sombre, elle se tourne vers moi avec les yeux brillants :
- Merci de m’avoir fait ce cadeau, du fond du cœur, j’ai passé la meilleure dernière soirée possible, dit-elle.
- Ce n’est rien, je n’allais pas passer ma vie à t’embrasser derrière les portes.
Elle se lève sur la pointe des pieds pour m’embrasser tendrement. Je vois du coin de l’œil mes élèves au bout de la rue qui se pressent derrière un buisson pour nous observer. C’est le moment de mettre la dernière couche. J’approfondis notre baiser, prenant son visage entre mes mains. Lorsque je la relâche elle est toute rouge de bonheur :
- Je ne sais pas si je pourrai m’y habituer, pouffe-t-elle.
Je prends sa main et nous prenons la direction de chez elle. Lorsque nous arrivons en bas de sa terrasse, je sens tout de suite une présence en haut. Je passe devant sous son regard interrogatif, et j’ai la désagréable surprise de trouver Shin. Mais c’était plutôt prévisible. Je ne lui décroche pas un mot et lui non plus.
Elle me rejoint et se ferme un peu lorsqu’elle le voit. Elle vient se planter à côté de moi sans un mot et je la prends par la taille pour la rapprocher, nous le toisons.
- De vrais tourtereaux, grince-t-il entre ses dents en me fixant.
- Comme tu vois, réponds-je hostile.
Elle me lance encore un petit regard brillant.
- Je suis venu te parler Hanako … je suppose que je repasserai, dit-il en se détournant déjà.
- En fait je vais vous laisser, dis-je à la surprise générale.
Hanako m’interroge du regard, un peu affolée.
- Je ne vais nulle part, je te l’ai déjà dit, dis-je en caressant sa joue.
Je sens la jalousie violente de Shin et ça me fait bien trop plaisir. Je reprends, en ne la quittant pas des yeux :
- Je pense qu’il faut que vous parliez, vous vous connaissez depuis toujours, c’est important. Je t’attendrai à l’intérieur.
- Merci, souffle-t-elle.
J’embrasse sa tempe tendrement et je rentre, non sans regarder le regard vert de jalousie de Shin. A l’intérieur, je n’allume pas les lumières et j’enlève mon bandeau, il ne faut quand même pas déconner, je compte les surveiller un minimum par la fenêtre avec mon sharingan. J’allume simplement la salle de bain pour lui faire croire que je m’y trouve.
Je prends mon livre et je m’installe contre le plan de travail, d’ici je peux les voir en relevant le nez et lire dans le noir grâce à mon œil rouge. Au début leur conversation est extrêmement froide et tendue, ils doivent chuchoter car je n’entends rien. Mais je vois qu’avec le temps elle se détend, il pleure même cet acteur.
Lorsque je constate qu’ils sont redevenus amis, je quitte mon poste d’observation et je vais me changer pour l’attendre dans le lit. J’ai le temps de lire quelques chapitres avant qu’elle ne rentre. Elle vient me voir dans l’encadrement de la porte :
- Merci de m’avoir laissé régler ça, c’était important je pense, dit-elle en fronçant les sourcils.
- C’est normal, dis-je.
- Il s’est excusé platement de m’avoir menti, il m’a demandé de s’excuser auprès de toi aussi.
Je lève les yeux au ciel ce qui l’amuse, et elle part à la salle de bain :
- J’ai passé une merveilleuse soirée avec ton équipe, je suis tellement heureuse d’avoir pu passer une soirée où notre relation n’est pas un secret, me lance-t-elle rêveuse depuis la salle de bain.
En une seconde, je suis derrière elle et elle couine de surprise, elle a déjà enlevé son haut et le serre contre sa poitrine, me révélant simplement son dos nu. J’embrasse son épaule en la regardant dans les yeux dans le miroir, soudain curieux :
- Notre relation ? Comment qualifies-tu notre relation ? dis-je.
Elle ne répond pas et me sourit en rougissant avant de changer de sujet :
- Ils m’ont beaucoup fait rire avec leurs questions, tu t’es entouré d’un véritable mythe, pouffe-t-elle.
- Ils ont créé ce mythe tout seul en tant que genin simplement parce que je ne répondais pas à leurs questions indiscrètes, dis-je en souriant, nostalgique de cette époque.
J’embrasse le creux de sa gorge et elle ferme à demi les yeux.
- Alors, je suis plutôt froid ou plutôt tactile ? murmure-je contre la peau nue de sa nuque en passant mes doigts le long de sa colonne vertébrale.
- Encore bien trop froid à mon goût, chuchote-t-elle le regard brûlant.
J’embrasse son cou sensuellement et passe mes mains sur elle, faisant tomber le haut qu’elle tenait encore contre ses seins.
- Et maintenant ?
- On se rapproche, dit-elle le souffle court.
*
Après un passage torride sous la douche, nous planons doucement dans le lit tandis que je la tiens dans mes bras. Je sais qu’elle risque de s’énerver, mais je calcule rapidement que si elle a une chance de ne pas le faire, c’est sans doute dans le bien être post-coïtal.
- Nous partons aux premières lueurs du jour ? demande-je.
- Je pars, et oui je m’octroie encore quelques heures au paradis, dit-elle sans bouger.
- Hanako, je viens avec toi, ma décision est prise, tu m’as dit que j’aurais le choix de venir avec toi si je te promettais de ne pas t’en empêcher et c’est ce que j’ai fait. Je viens un point c’est tout.
Elle remue pour se mettre face à moi :
- Il est hors de question que tu viennes et que tu abandonnes tous les gens qui tiennent à toi et à qui tu tiens ! Tu adores Konoha…
Je prends son visage dans mes mains :
- Hanako, il n’y a rien au monde que tu puisses faire ou dire pour me dissuader de venir avec toi, la décision est déjà prise alors arrête de lutter. Accepte-le et accepte que tu ne seras plus seule et que nous ne nous séparerons plus.
Je l’embrasse et elle ne dit rien, elle me rend mon baiser avec ferveur, c’est gagné.
*
Lorsqu’elle s’endort finalement, je me glisse hors du lit et je m’habille rapidement. Avant de déserter Konoha, j’ai encore une chose à faire. Peu importe dans quel sens je retourne le problème dans ma tête, je ne peux pas partir sans le faire c’est absolument inenvisageable pour moi. Peu importe les risques que ça comprend, je les assumerai. Même si ça veut dire que je trahis Hanako.
Je sors tout doucement de la maison, refermant le plus silencieusement la porte, espérant de toutes mes forces qu’elle ne se réveillera pas avant que je revienne.
- Ça fait un moment que je vous attends, je peux savoir où vous comptez déserter ? retentit une voix dans la nuit.