L'histoire d'amour de Kakashi Hatake
Chapitre 32 : Les au revoir partie 2 : l'équipe 7
3769 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 13/11/2024 09:31
Lorsque j’arrive, je vois Naruto planté au milieu du terrain, comme d’habitude, et je ne vois pas les deux autres, comme d’habitude. Je soupire, je lui ai pourtant déjà dit cent fois que la discrétion était l’arme la plus importante pour un ninja et qu’elle pouvait tuer bien plus efficacement que la puissance. Il n’a jamais été très discret ni subtil, et plus il a pris de la puissance moins il s’est posé de questions.
Je décide de lui donner sa dernière leçon de ma part et je me faufile comme un courant d’air dans sa direction. Il ne me voit pas venir évidemment et d’un grand coup de jambe bien placé, je le fauche sur place tandis qu’il crie de surprise, exubérant comme d’habitude. Alors qu’il s’écroule au sol je dis :
- La discrétion est l’arme la plus utile du ninja Naruto, ne l’oublie jamais, j’aurais pu te tuer d’un simple coup de kunaï simplement parce que tu ne m’as pas vu ni senti arriver.
- Mais Kakashi senseï !
J’entends un shuriken siffler dans ma direction, ça, c’est signé Sasuke. J’évite son lancer avec une roulade en observant autour de moi, je ne le vois pas, ne l’entends pas, et ne le sens pas. C’est bien.
D’autres shuriken giclent des arbres alentours et je les évite les uns après les autres avec toute ma concentration, il n’y va pas de main morte, je détecte un schéma et comprends où il se situe, alors je saisis un caillou qui traîne au sol et le lance sur ce que je suppose être sa position.
- Attention à tes schémas de tir Sasuke, dis-je.
J’entends le cailloux le heurter violemment. Sakura maintenant. Je ne la perçois pas non plus, et je scrute autour de moi, je me méfie d’elle car c’est celle qui applique le plus mes conseils, les deux autres étant beaucoup plus sûrs d’eux.
Soudain, les trois me sautent dessus en même temps sans que je ne les aie vu venir, et tandis que j’évite les tirs de shuriken de Sasuke, je constate qu’il me dirige en fait sur Naruto me fonçant dessus avec une orbe tourbillonnante, malin ! Mais je saute en l’air pour les éviter tous les deux, ma seule option, où je me fais finalement intercepter par Sakura. Coordination parfaite !
- L’importance du travail en équipe Kakashi senseï ! C’est vous-même qui nous l’avez enseigné, dit-elle fièrement.
- Félicitations les jeunes ! Je suis très fier de vous. Initialement je venais simplement vous proposer de manger tous ensemble chez Ichiraku ce soir. C’est moi qui offre.
- Avec plaisir ! s’exclament Sakura et Naruto d’une même voix.
- A quelle heure ? demande Sasuke calmement.
- Je ne sais pas, vers vingt heures.
- Ne soyez pas en retard alors, grince Sakura.
Ça fait longtemps que je ne leur ai pas fait le coup du retard tiens.
*
Une fois chez moi, je prépare méticuleusement mes affaires dans mon plus grand sac à dos. Je pense à prendre toutes les rations de combat que je possède, qui sait quand et comment nous pourrons trouver de la nourriture. Je sens l’angoisse au fond de moi qui me balaie comme une lame de fond. Suis-je vraiment en train de quitter Konoha pour toujours, pour une fille que je fréquente depuis quelques mois. Je préfère ne pas trop y penser, et enfile le reste de mes affaires dans le sac. Après ça je prends une douche et je suis prêt.
Avant de partir, je touche du bout des doigts la fleur qu’elle m’a offert lors de nos premiers moments ensemble, sèche, dans le petit vase que je lui avais acheté exprès.
Je me souviens de la confusion que j’éprouvais, je n’avais pas encore compris que les sentiments que je ressentais alors était tout simplement des sentiments amoureux. J’ai un sourire pour moi-même, si j’avais su ce qui m’attendait…
J’y tiens beaucoup mais je ne peux pas la prendre, elle s’abîmerait dans mon sac. Mais elle va forcément être jetée si je la laisse ici lorsqu’ils videront mon appartement après ma désertion. Je passe mon sac à dos et je prends délicatement le vase entre mes doigts. Je sais exactement ce que je vais en faire.
*
Quand j’arrive devant chez les Uchiwa, la fenêtre de la cuisine est entrouverte comme bien souvent. Ils sont déjà partis en avance pour le restaurant où ils m’attendront comme au bon vieux temps car j’ai encore des choses à faire.
Je glisse sur le rebord intérieur ma précieuse fleur ainsi que le mot que j’ai écrit à Sakura pour lui demander d’en prendre le plus grand soin pour moi. Elle verra peut-être ce mot ce soir en rentrant de notre soirée, elle trouvera peut-être ça bizarre, mais elle ne fera rien. Quand elle se posera des vraies questions et qu’elle comprendra que la seule raison pour laquelle je lui ai demandé de garder un objet précieux pour moi est mon départ, et elle comprendra je n’en doute pas, je serai déjà loin. Je repars en direction de chez Hanako.
*
Lorsque j’arrive sur la crète surplombant sa terrasse, je la découvre en train de discuter avec ses deux plus proches amies de l’hôpital. Elles discutent joyeusement sur le banc sous le cerisier. J’atterris à côté d’elles souplement et les salue, elles me répondent avec enthousiasme. Ce sont les amies qui m’avaient déjà surpris dans sa chambre d’hôpital, elles ne sont donc pas trop étonnées de me voir mais je sens qu’elles vont déborder de questions à mon propos.
- Kakashi, tu es déjà là ? dit Hanako.
- Ne vous dérangez pas, je ne fais qu’apporter mon sac pour la nuit, je repars tout de suite après.
Je rentre dans la maison pendant qu’elles gloussent toutes les trois. Je ne comprendrai jamais pourquoi la plupart des femmes sont si excitées quand leurs amies fréquentent quelqu’un.
Je fourre mon sac dans son placard de rangement, en espérant qu’elle ne le trouve pas, je ne veux pas qu’elle me fasse une scène pour que je ne parte pas avec elle. Alors que je repars vers la porte, elle entre :
- Que fais-tu de ta soirée ? demande-t-elle.
- Je vais chez Ichiraku avec mon équipe. Rejoins-nous quand tes amies partiront ?
Elle me décroche l’un de ses plus beaux sourires :
- J’en serais très heureuse.
Je me dirige vers la porte et elle m’attire à elle pour que je l’embrasse avant de sortir. Je sais qu’elle fait ça car elle sait que ça me met d’ordinaire mal à l’aise de l’embrasser devant qui que ce soit. Mais ce soir je veux lui offrir ce plaisir, je veux que pour sa dernière soirée avec ses meilleures amies, elle soit le centre des discussions, je veux qu’elle rougisse et sourie timidement en leur racontant tout ce dont elle a envie sur nous deux en sachant que ça ne me dérange pas.
Alors une fois que nous sommes sur la terrasse et qu’elle commence à s’éloigner de moi, je l’attrape par la main pour l’attirer contre moi et je l’embrasse tendrement devant ses amies. Je sens qu’elle rougit de plaisir et ça me rend heureux. Lorsque je me détache d’elle, elle est étonnée et ravie. Je serre sa main et m’en vais tandis qu’elles pouffent toutes les trois.
*
Lorsque j’arrive chez Ichiraku, j’ai moins d’une demi-heure de retard, je leur ai déjà fait bien pire. Je m’installe avec eux à une table de quatre et les remarques commencent déjà :
- Quelque chose que je n’ai jamais compris avec vous, c’est que vous arrivez en retard alors que c’est vous qui fixez les horaires, vous auriez pu directement nous dire 20h30, me charrie Sakura.
- Si je vous disais 20h30 alors il faudrait que j’arrive à 21h, dis-je pour l’embêter.
Ils commandent avec appétit, pour ma part je n’ai pas faim avec les projets que j’ai.
- Et en plus il nous invite alors qu’il ne mange rien, c’est louche, souligne Sakura en plissant les yeux.
- Vous nous cachez quelque chose ? demande Sasuke.
- Une bonne nouvelle à nous annoncer ? s’écrie soudain Sakura.
- Non rien de tout ça, j’avais simplement envie de passer la soirée avec vous.
Un blanc accueille ma réponse. Il est vrai que d’ordinaire c’est plutôt eux qui me courent après pour les invitations. Je change rapidement de sujet et ils se laissent entraîner dans la conversation. Au fil de la soirée, j’ai de plus en plus mal au cœur à l’idée de partir en les laissant là tous les trois, je sais qu’ils se soutiendront et ne se quitteront jamais et c’est la seule chose qui apaise mon cœur. Je ne pourrai plus veiller sur eux comme maintenant, mais je trouverai bien un moyen de le faire à distance. Naruto nous raconte une anecdote de mission où il a failli perdre bêtement son pied droit et je m’agace légèrement :
- Naruto, c’est important de faire attention à ton environnement, tu ne peux pas juste compter sur ta puissance, il faut être un peu plus réfléchi. Regarde tout à l’heure j’aurais pu te tuer si j’avais été un ennemi et sans ninjutsu qui plus est, un simple couteau de cuisine aurait suffi. Il faut que tu fasses attention je ne serai pas toujours là pour te le rappeler.
Naruto me regarde avec des yeux ronds comme des soucoupes.
- Te voilà redevenu un genin en train de te faire gronder visiblement, se moque Sasuke.
- Et toi Sasuke soit un peu plus prudent, si tu pars du principe que tu élimineras forcément tes ennemis facilement tu prends le risque d’oublier des détails qui peuvent te trahir, comme ta position tout à l’heure. L’excès de confiance peut te desservir aussi puissant que tu sois, continue-je.
Sasuke ne se moque plus, et je sais qu’il est bien plus agacé par ma réflexion qui l’infantilise que Naruto, mais je ne peux pas ne pas leur dire alors je termine :
- Sakura c’est vraiment très important ce que tu as fait tout à l’heure, tu es le ciment de cette équipe et tu as eu la bonne réaction en les alliant discrètement sans que je ne te remarque, vous avez réussi à m’avoir uniquement car vous avez fonctionnés ensemble, il faut que tu gardes ça en tête toute ta vie et pour toute vos missions à venir, il n’y a que toi qui pourra toujours t’assurer de maintenir ce lien, je pourrais mourir au combat demain on ne sait pas, veillez les uns sur les autres c’est le plus important.
Cette fois ils sont tous sans voix et échangent des regards inquiets mais je leur ai dit ce que j’avais à leur dire. Enfin pas tout à fait :
- Vous représentez sans doute l’une des choses les plus précieuses dans ma vie et je vous en remercie, et je tiens à vous promettre que quoi qu’il advienne, je serai toujours là pour vous, même si vous avez l’impression que j’ai changé ou que vous avez des doutes sur moi ou mes intentions, je vous assure que mes agissements ont une raison et que je serai toujours de votre côté.
Naruto lâche ses baguettes et Sasuke fronce les sourcils, mais peu importe ce qu’ils pensent, c’est la dernière fois que je peux leur parler en tant que senseï.
- Kakashi senseï vous me faites peur, dit Sakura.
Elle a vraiment l’air inquiète à présent et je crois voir ses yeux humides. Je suis peut-être allé trop loin mais j’avais besoin de leur dire.
- Que vous arrive-t-il Kakashi senseï ? Si vous avez un problème vous pouvez nous en parler… on ne vous abandonnera pas, dit Naruto très sérieux pour une fois.
Sasuke fronce toujours les sourcils, les mains croisés devant la bouche, il réfléchit et je n’aime pas ça car quand il réfléchit il a vite fait de taper juste.
- Senseï que se passe-t-il, me supplie Sakura.
- Rien du tout, finissez vos ramen bande d’andouille, j’ai déjà passé bien trop de temps avec vous, dis-je pour noyer le poisson.
Ils ne sont pas dupes et restent figés, bon sang !
- Kakashi senseï…commence Sasuke.
Il faut que je le fasse taire et vite, avant qu’il ne donne des pistes aux deux autres. Je lui coupe la parole :
- Si on ne peut plus dire ce qu’on a sur le cœur, vous me reprochez sans cesse de ne pas vous dire les choses ni de montrer mes émotions mais regardez votre réaction quand je le fais ! J’essaie simplement d’évoluer voilà tout.
Je leurs donne de la matière avec ce que je viens de dire, et Naruto parait complétement convaincu, il commence même à sourire. Sasuke n’y croit pas une seconde, mais j’ai au moins réussi à le faire taire, quant à Sakura je sais qu’elle hésite. S’il n’y avait pas eu toute l’affaire Hanako, elle n’y aurait jamais cru, mais j’ai effectivement changé ces derniers temps et c’est ce qui lui donne envie de me croire.
- C’est super ça Kakashi senseï ! Vous pourrez toujours compter sur nous si vous voulez vous améliorer ! s’écrie Naruto.
Quel gamin adorable...mais naïf. Il veut toujours voir le bon en chacun, l’une de ses plus belles qualités.
- Je suis ravie de l’entendre, dit Sakura encore un peu méfiante.
Je lance un coup d’œil à Sasuke qui plisse les yeux quand il croise mon regard.
- Je ne vous crois pas une seconde, dit-il.
- Mais enfin Sasuke puisqu’il te le dit, ce n’est pas le genre de Kakashi senseï de nous mentir, me défend Naruto.
Je serre la mâchoire et Sasuke plisse encore les yeux en reprenant :
- Si vous pensez une seconde que je vais vous faire le cadeau de laisser couler c’est mal me connaitre. Dans ce cas précis je ne risque pas de faire l’idiot qui ferme les yeux quand je constate avec une quasi-certitude que vous avez des problèmes, et graves en plus.
Sakura et Naruto reprennent leurs airs inquiets.
- Je t’assure que je ne fais qu’ouvrir mon cœur pour évoluer, dis-je en prenant l’air le plus détaché et détendu que je puisse.
Je froisse une serviette en papier d’un air désintéressé, pour les empêcher d’entendre que mon cœur a légèrement accéléré lors des accusations de Sasuke.
- Quels problèmes graves veux-tu qu’il ait ? demande Sakura angoissée.
- Je ne sais pas encore, mais quelque chose de visiblement très grave pour qu’il nous sorte pareilles bêtises pour s’en sortir. Je n’arrive pas encore à mettre le doigt dessus… pourquoi nous disputer comme des genin puis nous faire une déclaration pareille…
- Il a mentionné deux fois sa disparition, souffle Sakura en lâchant ses baguettes sur la table.
- Je vais finir par trouver senseï, autant nous le dire tout de suite, j’ai beau avoir passé moins de temps avec vous que les deux autres pour d’obscures raisons, j’ai retrouvé ma place dans l’équipe sept, or vous faites partie de cette équipe, et comme vous venez de le souligner il faut veiller les uns sur les autres.
Naruto me regarde la bouche ouverte avec effarement :
- Vous avez de vrais problèmes alors ? dit-il avec un train de retard.
- Mais puisque je vous dis qu’il ne m’arrive rien, dis-je.
Je ne sais plus quoi faire ni quoi dire, si je les plante et que je pars ce sera pire que tout, ils sont capables de me surveiller à tour de rôle. Il faut que je trouve quelque chose, n’importe quel mensonge qui explique mes paroles. Une très longue mission secrète peut-être ? L’excuse parfaite, Sasuke le soulignera immédiatement. Mon cerveau n’a jamais aussi vite carburé de ma vie, mais malheureusement pour moi, les leurs non plus.
- Il s’en va… il part… mais pour quelles raisons… murmure du bout des lèvres Sasuke.
Mes poils se dressent, voilà ce que j’y gagne d’avoir une aussi bonne équipe bon sang ! En moins de dix minutes ils vont finir par trouver ce qui se passe. Il n’y a plus que le lien avec la guerre et Hanako à faire et je suis foutu.
J’ai encore une once d’espoir, car Sasuke ne fera jamais le lien entre Hanako et moi, et Sakura n’admettra jamais que je puisse réellement partir de Konoha. Tout repose sur un seul élément, que Sakura n’ait pas parlé d’Hanako et moi à Sasuke et alors, j’ai une chance de m’en sortir. Il faut simplement que je trouve LA parade à tout ça, je peux le faire ça ne doit pas être si compliqué que ça à trouver… Je gagne du temps :
- Ecoutez, si vous n’êtes pas capable de me croire quand je vous dis que je cherche à devenir un nouvel homme je ne peux rien pour vous. Je laisserai le temps vous convaincre …
Mes paroles restent suspendues dans le vide, j’ai de nouveau semé le doute chez Naruto et un peu perturbé Sakura, mais les yeux de Sasuke sont plus intenses que jamais.
Et alors, je la sens arriver la solution à mes problèmes, tout mon corps se détend instantanément et je sais que j’ai gagné. Je respire enfin. Ma solution vient de tourner au coin de la rue et s’apprête à entrer chez Ichiraku. Je me redresse contre mon dossier, dans une – réelle ! - position de détente, surprenant Sasuke qui soupçonnait mon inconfort malgré mes tentatives de le cacher.
Je la regarde passer la porte et nous apercevoir, avec sa magnifique bouille d’ange. Je retiens péniblement le sentiment de victoire qui m’envahit. Sasuke me fixe toujours au-dessus de ses doigts croisés et je le regarde dans les yeux, totalement détendu.
Elle arrive à côté de la table avec son grand sourire à cent mille watts, adorable, parfaite et surtout à point.
Je fais la seule chose qui me sortira à coup sûr de mes problèmes et donnera matière à réfléchir pour les cinq prochaines années à Sasuke, je me lève et je l’embrasse tendrement à pleine bouche devant les têtes stupéfaites de mes trois anciens élèves.