L'histoire d'amour de Kakashi Hatake

Chapitre 25 : Rupture partie 1

3186 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 06/11/2024 09:57

Lorsque je me réveille, elle n’est déjà plus dans le lit et je pars à sa recherche. Je la découvre dans la cuisine, les cheveux relevés en un chignon approximatif, dans sa petite robe de nuit en soie blanche si fine qu’on peut presque voir à travers. Elle mordille le bout d’un crayon de papier en réfléchissant sur des mots croisés. Comment peut-elle être aussi belle dans les actes les plus anodins du quotidien ?

Elle pose sa tasse de café sur le plan de travail à côté de son journal, soupirant légèrement, la mine concentrée. Je me glisse derrière elle sans un bruit et je l’embrasse dans le cou, la faisant tressaillir. Je continue mes baisers sur sa nuque, sur sa mâchoire, partout où je trouve un espace disponible.

 Je la serre dans mes bras, en murmurant contre la peau de sa joue :

-         Si la définition est magnifique, divine et sexy dès le matin alors le mot que tu cherches c’est ton prénom. 

Elle se retourne en souriant et m’embrasse :

-         On se lève de bonne humeur à ce que je vois, commente-t-elle.

-         Forcément, j’ai dormi avec toi.

Elle sourit contre mes lèvres tandis que je relève le bas de sa robe pour caresser le dessus de ses cuisses. Elle lâche son crayon et attrape ma tête pour me tirer encore plus à elle. Je la soulève rapidement pour la poser sur le plan de travail et j’écarte ses jambes pour me mettre contre elle. Tandis que je l’embrasse langoureusement, je passe les bras sous sa robe pour sentir sa taille nue sous mes mains et son cœur accélère.

J’entends alors des pas sur les escaliers de dehors, quelqu’un monte chez elle. Je lève les bras au ciel en râlant :

-         Toujours quelqu’un pour nous emmerder !

-         Kakashi ! pouffe-t-elle. 

-         Laisse-moi parier : Bonjour Shin ! grince-je entre mes dents.

 Elle saute du plan de travail et je pars avec mauvaise humeur dans la chambre, frustré, faisant une imitation grotesque de Shin :

-         Oh bonjour Hanako je voulais être sûr que tout allait bien. Tu as besoin de quelque chose ? Je peux te donner ma veste si tu as froid.

Elle me suit en gloussant dans la chambre et passe rapidement mon haut de la veille tandis qu’on frappe à sa porte. Ça me touche qu’elle mette mon haut. Elle part ouvrir et ça ne rate pas c’est bien lui. Ils s’installent sur le canapé, visiblement il va rester un moment. Je m’habille et ramasse mes affaires sans un bruit avant de sortir de la chambre.

-         Kakashi ! s’exclame-t-il. Je ne t’avais pas entendu mais qu’est-ce que tu fais là…

 Je ne lui réponds pas, il doit faire les liens qui s’imposent.

-         Tu t’en va ? me demande-t-elle visiblement très déçue.

-         Oui, je vais aller voir si je peux me rendre utile quelque part.

J’ai envie de l’embrasser avant de partir, mais la présence de Shin m’en empêche. Je passe donc la porte sans un mot de plus, et alors que je descends déjà les premières marches dehors, elle sort et me fonce dessus, je la réceptionne et accueille son baiser avec joie.

-         Merci d’être resté cette nuit, dit-elle.

-         Merci de m’avoir invité. Je reviens quand tu veux.

Elle m’embrasse encore avec ferveur. J’ai envie de la voir rire avant de partir :

-         Si la définition est emmerdeur de première, le mot que tu cherches c’est Shin, chuchote-je.

Elle éclate de rire en me tapant l’épaule et je m’en vais.

*

Quelques jours ont passé depuis ma nuit chez Hanako et nous ne nous sommes pas revus. Je n’ai pas eu de signes de sa part et je ne veux pas m’imposer, alors je fais mon petit train train habituel mais elle me manque. La nuit est déjà tombée, je rentre d’une journée en mission dans un village voisin et je ne suis pas très loin de chez elle, j’ai bien envie de passer la voir.

Lorsque j’arrive aux abords de chez elle, je repère tout de suite Shin qui l’attend sur sa terrasse, assis sur le banc en bois sous le cerisier. Je saute à côté de lui.

-         Tu viens voir Hanako je parie ? dit-il avec un air ironique quand j’arrive.

-         Oui.

-         Ça ne m’étonne pas, le soleil est déjà couché depuis un moment.

Sa phrase est sèche et je ne comprends pas pourquoi il dit ça, on dirait presque qu’il m’accuse de quelque chose.

-         Tu viens la voir aussi il me semble, dis-je tranquillement.

-         Oui parce que moi je suis son ami, et depuis bien longtemps.

Je fronce les sourcils, je le trouve bien odieux, il a toujours eu le don de m’agacer à toujours vouloir être avec Hanako mais il ne m’avait jamais directement été désagréable. Je m’éloigne un peu de lui pour qu’il cesse de me parler mais il continue :

-         De toute façon tu peux partir, nous avons quelque chose de prévu ensemble ce soir.

-         Ecoute Shin, je ne sais pas exactement quel est ton problème mais aux dernières nouvelles je reste si j’ai envie de rester.

Je ne sais même pas à quelle heure elle arrive chez elle ce soir, contrairement à lui sans doute… Pourquoi est-il au courant de ses horaires et pas moi.

-         Tu ferais mieux de rentrer chez toi Kakashi. Tu n’as rien à faire ici.

Je me retourne, menaçant cette fois.

-         C’est toi qui n’as rien à faire ici, gronde-je.

Il me surprend un peu en se jetant sur ses pieds dans ma direction en criant :

-         Elle est mon amie depuis des années ! Je suis amoureux d’elle depuis que je suis genin ! Mais comment est-ce que tu la traites bon sang ?! Il y a des rumeurs jusqu’à Konoha de tes exploits d’une nuit à Kumo, sans même parler du Raikage qui vous aurait surpris. Et à côté de ça vous n’êtes même pas amis, tu viens lui rendre visite quoi ? Une fois par semaine peut-être ? Pour la saluer poliment ? A d’autres ! Elle est juste intéressante quand tu peux la mettre dans ton lit c’est ça ? Mais quel genre d’homme es-tu ? Ce n’est pas comme ça qu’on traite les femmes !

-         Tu ne sais rien de notre relation ! crie-je en m’approchant furieusement de lui.

Il ne se laisse pas impressionner et fait encore un pas vers moi, criant toujours :

-         Et toi tu ne sais rien de l’amour ! Tu es trop froid et trop distant pour n’en saisir qu’une miette ! Laisse tomber maintenant Kakashi ! Quand est-ce que tu admettras que tu n’es pas bon pour elle et que tu lâcheras l’affaire. Ça fait des jours qu’elle pleure dans mes bras que tu ne viens pas la voir.  Je ne sais pas quelle mouche t’a piqué de subitement te tourner vers les relations hommes/femmes mais jusque-là tu étais au moins l’un des meilleurs ninjas de Konoha, et je te respectais pour ça. Mais maintenant que tu mélanges les deux tu deviens juste mauvais dans l’un et dans l’autre, on te confie sa sécurité et tu la laisses se faire enlever sous ton nez. Fou lui la paix et laisse-lui une chance d’être heureuse dans une relation saine avec un mec normal bon sang !

J’en reste coi. La véracité de ses paroles me heurte de plein fouet et je n’ai absolument aucun argument pour me défendre. Ses paroles m’infligent une douleur aigüe et lancinante, j’ai l’impression que je pourrais tomber à genoux. Il m’a jeté à la figure comme de l’acide toutes les phrases que je ne voulais pas m’avouer. Et en un instant il a ranimé toute ma culpabilité quant à ce qui lui est arrivé. C’est la claque qu’il me manquait pour redescendre de mon nuage de bonheur. Je repense aux propos de Rinko, et même à ceux d’Orochimaru, ils me plantent jusqu’à l’os comme des poignards.

-         Tu as complétement raison. Prend soin d’elle Shin.

Je le plante sur place avec des yeux ronds comme des soucoupes.


Point de vue d’Hanako



Alors que je rentre d’un pas vif chez moi rejoindre Shin pour aller manger avant que ça ne ferme, il me semble entendre des gens qui se crient dessus, c’est plutôt rare alors je m’arrête et je tends l’oreille pour savoir s’il y a besoin de mon aide. J’identifie leur provenance et j’ai l’impression qu’ils viennent de chez moi. Je me mets à courir mais lorsque j’arrive sur ma terrasse les bruits ont cessés et je ne trouve que Shin.

-         Shin est ce que ça va ?

-         Oui très bien, allons-y.

-         Tu n’as pas entendu crier ?

-         Non …

Je le trouve étrangement agité, son souffle est un peu rapide et il lance des petits regards alentours. Je le connais depuis longtemps maintenant et il est toujours plutôt détendu et de bonne humeur.

-         Tu t’es disputé avec quelqu’un ? demande-je.

-         Non je te dis, allons-y.

Il part vers mon escalier et je le suis docilement, soudain une idée me traverse l’esprit et je m’arrête net.

-         Il était là ? demande-je de but en blanc.

Je cherche autour de moi si je l’aperçois. Shin soupire et se tourne vers moi comme s’il était blasé face à une enfant pénible :

-         Hanako, viens s’il-te-plait. 

-         Il est venu…Pourquoi est-il parti ?

Je reste plantée et Shin ne dit rien. Impossible de le suivre si je ne comprends pas ce qu’il s’est passé ici.

-         Vous vous êtes disputés ? souffle-je.

-         Hanako viens, ça fait des jours que je te dis d’arrêter d’espérer qu’il revienne te voir. Je t’ai expliqué le fonctionnement de ces hommes.

-         Il n’est pas comme ça je te l’ai déjà dit.

-         Et pourtant il m’a donné raison cette dernière semaine, il n’est même pas venu te voir une fois.

-         Il est venu ce soir, m’obstine-je.

-         Oui, comme par hasard il déboule devant chez toi à la nuit tombée un peu moins d’une semaine après votre dernière nuit. Quel homme charmant.

-         Tu sais très bien qu’il travaille beaucoup pour le quatrième du nom, je sais de quoi ça a l’air de ton point de vue, tu me l’as assez dit, mais je t’assure qu’il n’est pas comme ça.

Shin souffle encore et ferme les yeux en prenant son front dans une main, l’air éreinté.

Kakashi est tellement influençable au niveau des relations humaines que je m’inquiète plus que de raison. Il part toujours du principe qu’il a tort dans ses actions et que les autres ont raison.

 Rinko est venu me voir en secret il y a quelques jours pour m’avouer qu’il avait dit des choses à Kakashi qui l’avaient perturbé. Il m’a expliqué dans les grandes lignes pourquoi Kakashi avait agi bizarrement avec moi dans l’avant-poste de Kumo me donnant presque l’impression qu’il ne considérait pas plus que ça notre relation alors que c’était tout l’inverse. Shin lui a forcément embrouillé l’esprit.

-         Qu’est-ce que tu lui as dit ? insiste-je.

-         Qu’est-ce que je lui ai dit ? Mais rien du tout !

-         Tu l’as fait fuir ! l’accuse-je.

-          Je lui ai seulement fait ouvrir les yeux sur lui-même ! Je ne voulais pas te le dire avant Hanako mais Asa m’a confié qu’il y avait eu un rapprochement entre Hinari et lui à Kumo.

Je fronce les sourcils :

-         C’est impossible.

-         Je suis navré de te l’apprendre, à ses yeux tu n’es pas aussi exceptionnelle que ça visiblement. Il ne sait pas à quel point il se trompe, continue-t-il gentiment en s’approchant de moi.  

-         Je ne peux pas y croire.

-         Je suis désolé Hanako, et quand je lui ai fait des reproches à ce sujet il y a cinq minutes, il est parti et il a dit qu’il ne reviendrait plus.

Je n’arrive pas à croire un mot de ce qu’il me dit, mais je le connais depuis que nous sommes genin et je ne vois pas une seule raison qu’il aurait pour me mentir. Peut-être que c’est Rinko qui m’a menti ? Peut-être que j’avais bien interprété les signes que Kakashi m’envoyait et que Rinko a voulu rattraper le coup pour son ami sans se rendre compte qu’il se trompait. Je me mets à douter de tout.

 Mon cœur bat la chamade et mes jambes me paraissent être en coton.

-         Je veux rentrer chez moi, dis-je d’une voix blanche.

-         Il n’y a pas de problème, de toute façon le restaurant ferme dans quelques minutes, nous n’aurions pas eu le temps. Si tu veux on peut…

-         Non, je veux être seule.

Je sais que tout ça n’est pas de sa faute, mais je lui claque la porte au nez avant de me réfugier sous ma couette pour pleurer à chaudes larmes.

*

Je n’ai pas voulu y croire les premiers jours et j’ai attendu que Kakashi vienne, mais il n’est jamais revenu, donnant raison à Shin. Le cinquième jour, quand je suis rentrée chez moi après une balade, j’ai cru sentir sa présence et son odeur chez moi qui me menaient dans ma chambre. Je me suis roulée en boule au creux de mon lit pour pleurer toutes les larmes de mon corps. Il n’était pas là.

Les deux semaines suivantes je scrutais bêtement tout autour de moi où que j’aille, dans l’espoir de l’apercevoir qui me suivait ou m’observait. J’ai fini par vraiment abandonner tout espoir lorsque je l’ai aperçu dans un restaurant, à une table avec Hinari, seuls. Mon cœur s’est encore brisé en mille morceaux.

Maintenant que ça fait quatre semaines, je vais mieux, de l’extérieur en tout cas, j’ai réussi à reprendre contact avec mes amis et je sors pour m’occuper, j’arrive à rire avec eux et à ne pas penser à nos moments passés toute la journée.

La seule chose que je n’arrive pas à arrêter, c’est de dormir dans le haut qu’il m’a laissé involontairement. Même si je l’ai déjà lavé plusieurs fois et qu’il ne sent plus son odeur, je me sens lovée contre lui quand je le porte, et c’est la seule chose qui me permette de dormir.

Parfois, le soir, j’arrive même à penser à nos moments de tendresse sans trop pleurer, je les revis comme une droguée en manque, me rappelant de chaque détails et de chaque émotions que j’ai ressentis à cette époque où je pensais que ça ne s’arrêterait jamais. 

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