L'histoire d'amour de Kakashi Hatake

Chapitre 24 : Minato, homme de la situation

3414 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 05/11/2024 09:19

Le soulagement m’envahit et je me place immédiatement à genoux la tête baissée face à Minato en signe de respect.

-         Tu peux y aller Kakashi, je vais m’entretenir avec le Raikage, dit-il.

Je ne me le fais pas dire deux fois et je fonce hors de la salle. Lorsque j’arrive dans le hall, je tombe sur une flopée de ninja de Konoha et je respire enfin.

-         Kakashi senseï ! s’exclame la voix de Naruto.

Je fonce vers lui et je lui rapporte les évènements des derniers jours.

Nos camarades préparent précautionneusement de quoi transporter nos deux grands blessés et lorsque je me retourne vers l’escalier pour monter chercher nos affaires dans ma hâte de quitter cet endroit, Hanako descend déjà, chacun de nos sacs sur une épaule et je lui lance un regard de remerciement tandis qu’elle s’approche de Sakura que je n’avais pas encore vue.

-         Pourquoi êtes-vous venus au fait ? demande-je.

-         Bah ! Vous nous avez appelés.

-         C’est moi.

C’est la voix d’Asa, qui se détache des rangs pour venir me voir.

-          Hier soir, quand la situation est devenue étrange et que nous avons parlé de contacter Minato…je ne sais pas, j’ai senti que je devais le faire et je ne t’ai pas trouvé de la soirée. Alors j’ai pris l’initiative, comme tu m’avais félicité la veille j’ai osé recommencer.

-         Et tu viens probablement de nous sauver d’un affrontement.

Il me sourit et Minato revient de la salle principale, affichant un air calme et serein, le Raikage parait plus détendu lui aussi, bien que frustré et je le vois chercher Hanako des yeux.

 Il exige de lui dire au revoir un peu à l’écart. Juste pour lui rappeler que je suis là, je vais jusqu’à eux simplement pour prendre nos deux sacs que je passe dans mon dos. Il me lance un regard noir mais ne dit rien et je m’éloigne.

*

 Quelques minutes plus tard, nous rentrons pour Konoha. Minato m’a demandé de fermer la marche avec un binôme. Nous n’arriverons que ce soir au village, alors je choisis Rinko pour m’accompagner pendant cette longue journée sachant qu’il risque bien de me distraire.

Tandis que nous survolons les arbres, il me demande de lui raconter les dernières nouvelles. Alors je lui raconte que j’ai suivi son conseil la veille en m’ouvrant un peu mais il n’a pas la réaction que j’espérais. Il me regarde abasourdi :

-         Mais tu es un boulet. Tu lui as vraiment dit que tu aimais votre relation actuelle et que tu ne voulais pas qu’elle change ?

-         Oui, répond-je légèrement vexé.

-         Ah oui donc tu parles bien de la relation où tu te glisses dans sa chambre le soir et où tu fais presque comme si tu ne la connaissais pas la journée ?

-         Je…ça ne sonnait pas comme ça dans ma tête, je voulais simplement qu’elle sache que je ne voulais pas que ça s’arrête.

-         He bien si tu veux mon avis, ça sonnait comme ça dans la sienne. Tu es un peu trop atteint pour les relations je crois.

Je lui balance un coup de poing qu’il esquive en riant. Je reste silencieux quelques temps en repensant à ce que m’a dit Orochimaru. Je lui demande :

-         Tu le penses ? Que je suis trop atteint pour les relations ? Soit honnête.

Il ne répond pas tout de suite.

-         Je pense que tu apprends, et que quand on apprend c’est sans doute difficile d’être la personne en face. Tu peux la blesser, sans le vouloir, mais la blesser quand même. C’est à elle de savoir ce qu’elle peut endurer ou non pour les moments que tu lui offres en retour.

Je reste pensif. Me demandant si je fais du mal à Hanako. Elle ne m’a jamais rien dit de ce qu’elle ressent pour moi, et je suis toujours parti du principe que c’est parce que nous n’avons pas besoin de mots, mais c’est une façon de penser égoïste basé sur ce que je ressens moi.

Je manque de rater la branche quand je repense à ce qu’elle m’a dit.

« Elle finit par se calmer et me regarde dans les yeux un moment :

-         Kakashi…

-         Oui ? demande-je en embrassant son nez.

-         Je…

Je l’interroge du regard mais elle ne dit rien. Elle rougit et remonte la couette sur son nez en riant étrangement.

-         Qu’est-ce que tu voulais encore me dire petit démon, dis-je en pinçant sa hanche.

Elle se tortille -j’adore ça- et reprend :

-         Rien ne t’inquiète pas. »

Ça faisait bien longtemps que je ne l’avais pas vu aussi gênée, et elle m’a dit ça juste après notre moment intime. L’horrible intuition qu’elle s’apprêtait à me parler de ce qu’elle ressent me coupe le souffle. Pourquoi ne l’a-t-elle pas fait ? J’ai envie de quitter ma place pour aller la rejoindre et lui poser la question.

Pourquoi ne s’est-elle pas sentie suffisamment en sécurité pour me le dire. Pourquoi ne lui donne-je pas l’impression que je tiens à elle plus qu’à n’importe qui d’autre. C’est pourtant le cas.

*

Lorsque nous arrivons à Konoha il fait déjà nuit, Minato congédie tous les autres mais tient à me parler seul à seul. Je crains le pire et je le suis dans son bureau avec un air coupable. Nous discutons de la mission, et je lui donne tous les éléments qu’il ne connait pas encore. Mais je connais mon senseï et je sais que c’est n’est pas la raison de notre présence ici seuls. Un petit blanc s’installe et j’attends avec espoir qu’il me congédie :

-         Je suis navré que tu aies eu à subir son enlèvement par Orochimaru, dit-il avec bienveillance.

-         Elle va bien maintenant.

Le blanc reprend et ma culpabilité grandit, je n’ai jamais supporté de garder des choses pour moi face à Minato, il a toujours été là pour moi, tentant de me sauver de mes démons, je lui dois tout.

-          Senseï, il faut que je vous dise quelque chose au sujet d’Hanako et de moi.

-         Ça ira Kakashi, je suis au courant, j’attendais simplement que tu me l’annonces toi-même et je suis très heureux que tu l’aies fait.

Je tombe sur un genou, tête basse :

-         Maitre Hokage je suis sincèrement désolé de ne pas avoir suivi vos ordres. J’accepterai toutes les conséquences sans broncher.

-         Ce n’est rien, je n’ai jamais vraiment pensé que tu les suivrais, je voulais juste m’assurer de ta discrétion maximale. Ce qui était plutôt efficace jusqu’à ce qu’elle se fasse enlever et qu’on te retrouve…dans une posture compromettante.

Il retient un petit rire et je rougis de honte tandis qu’il continue :

-         Mais comment t’en vouloir ? J’imagine bien que c’était le dernier de tes soucis à ce moment-là.

Je regarde obstinément le parquet de son bureau :

-         J’espère ne pas vous avoir mis dans l’embarras.

-         Non, personne dans le conseil n’est au courant, c’est le Raikage qui m’en a informé lorsque j’ai échangé avec lui. Il a une façon de réagir qui m’inquiète au sujet d’Hanako.

Je lui explique tout ce que je sais et ce que j’ai constaté à ce sujet et ça ne lui plait pas franchement. J’ai une confiance aveugle en lui, il ne se trompe jamais :

-         Puis-je vous demander si vous pensez qu’il va vouloir la récupérer ?

Il se lève et s’avance vers sa fenêtre comme chaque fois qu’il réfléchit. J’attends un moment avant qu’il ne soupire :

-         Oui, malheureusement je crois qu’il voudra l’avoir près de lui car il a visiblement décidé qu’elle deviendrait sa compagne. Il n’a jamais été reconnu pour sa grande sagesse, et lorsque le cœur d’un homme est amoureux, rien ne peut se mettre en travers de sa route.

Il me jette un regard en coin et je ne cille pas. Il continue :

-         Je ne sais pas sous quelle forme ça se passera, mais il va définitivement tenter quelque chose, j’espère juste qu’il ne brisera pas nos accords de paix. Tu as quelque chose à ajouter ?

Je lui parle de toute l’histoire entourant Orochimaru et l’œil d’Hanako ce qui semble l’inquiéter. Il a besoin de réfléchir à tout ça et me congédie, me donnant quelques jours de repos comme à tous les autres.

*

Je fonce chez Hanako pour lui rendre son sac, et j’atterris silencieusement sur sa terrasse, que je commence désormais à bien connaître. En revanche toquer à sa porte, c’est nouveau. Elle m’ouvre avec un grand sourire et m’invite à entrer.

Je découvre -officiellement- l’intérieur, l’ayant seulement épié par les fenêtres jusque-là. C’est une pièce en longueur, avec le salon sur la gauche et la cuisine sur la droite où cuit un plat qui sent bon. En face de la porte d’entrée il y a un petit couloir qui dessert deux pièces, une sur la droite et une sur la gauche. Sans doute une chambre et une salle de bain. Le tout est dans des tons beiges et blancs, très épuré. Tout est rangé et ordonné au carré ; je souris, nous ne sommes pas si différents. Je me sens bien chez elle.

-         Je te ramenais ton sac, dis-je en lui montrant pour l’occuper pendant que j’observe chez elle.

-         Ah…dit-elle un peu déçue.

Je scrute la pièce autour de moi, j’ai envie de m’imprégner de chaque détail. Je remarque par exemple qu’elle possède une multitude de petites cartes postales piquées dans un cadre de bois. Je meurs d’envie de savoir de qui elles sont. Je vois aussi un plaid en désordre sur le canapé.

 Je lui donne son sac qu’elle emmène dans sa chambre. La porte de gauche donc, la pièce collée au salon. Je l’entends qui range silencieusement ses affaires.

Et puis zut, nous sommes tout de même assez proches pour que je la suive dans sa chambre, je ne vais pas rester planté là. D’ailleurs son mutisme est étrange maintenant que j’y pense, ce n’est pas son genre. Je la rejoins dans sa chambre, il y a un grand lit en bois clair avec des draps blanc et une longue commode du même ton pour ses habits. Un grand fauteuil beige est calé dans le coin de la fenêtre, avec une étagère pleine de livres.

-         C’est très joli chez toi, commente-je en arpentant la pièce du regard.

-         Merci.

Elle ne me lance pas un coup d’œil tandis qu’elle range ses habits méthodiquement. Je fronce les sourcils, elle est vraiment bizarre. Il faut dire que la seule chose que je fais depuis que je suis entré c’est d’analyser chez elle. En un instant, je suis derrière elle et je la prends contre moi.

-         Qu’est-ce qui ne va pas ? demande-je en embrassant sa joue.

-         Ça va déjà mieux, dit-elle en souriant enfin.

-         Je mets un peu de temps parfois, je suis désolé.

Elle sourit contre moi en fermant les yeux tandis que je la berce un moment :

-         Tu veux manger avec moi ? propose-t-elle.

-         Oui.

Elle se rend dans la cuisine et je m’assois sur son lit, il est confortable. Cet endroit n’a rien à voir avec mon minuscule appartement une pièce. Plus je le regarde et plus je découvre des détails qui la représente. Un réveil en forme de nuage, quelques photos, une peluche qui me fait sourire… Je la prends dans mes mains, c’est un dragon blanc avec les cornes, les ailes et le bout de la queue un peu pailleté, il est très mignon.

-         Je ne te dérange pas trop ? dit-elle en s’appuyant contre le cadre de la porte.

Pris sur le fait je repose rapidement sa peluche entre ses oreillers et je me lève.

 Après le repas, nous discutons autour de sa table et je me pose une question :

-         Comment es-tu rentrée chez toi puisque j’avais ton sac ?

-         J’ai une clé dans un pot de fleur dehors.

Je la regarde en plissant les yeux :

-         Ce n’est pas très prudent ça.

-         Tout le monde ne cherche pas à me faire du mal, soupire-t-elle.

Je n’insiste pas.

J’ai l’impression que les bonnes manières m’ordonnent de la laisser, il est déjà tard.

-         Qu’est-ce que tu faisais avant que j’arrive ? demande-je quand même avec un regard vers le plaid sur son canapé.

-         Je lisais… je suis fatiguée et je comptais me faire une soirée lecture mais tu as encore débarqué sur ma terrasse, me taquine-t-elle.

-         C’est ce que je vais sans doute faire chez moi aussi, dis-je.

-         Tu veux lire ici avec moi ? demande-t-elle en rougissant un peu.

-         Absolument, dis-je ravi.

Nous nous levons et je prends mon livre dans mon sac pour aller sur son canapé. Je remarque une petite gamelle sur sa fenêtre de salon :

-         Tu as un chat ?

-         Oui, enfin je nourris un matou du quartier, je l’adore. Il est un peu sauvage mais très gentil quand tu le connais. Un peu comme toi. Si c’est pour des croquettes que tu débarques sur ma terrasse toutes les cinq minutes il fallait le dire tout de suite.

Elle rigole dans sa main et je tente de lui pincer la hanche, elle m’évite en riant alors je saisis son plaid et l’enroule dedans, la faisant rire de plus belle.

Je m’installe sur le canapé et elle s’allonge contre moi en prenant son livre, appuyée sur mon torse.

Nous lisons silencieusement. Comme c’est étrange d’être chez elle, à partager une activité aussi simple que la lecture. Je suis tellement mieux que je ne l’aurais été tout seul chez moi, pourtant je fais la même chose. J’embrasse le sommet de sa tête et y dépose ma joue pour le reste de la soirée.

Quand elle redresse la tête, j’ai enfin avancé dans mon livre sur le taijutsu conseillé par Gaï, il va être ravi. Elle a les yeux tout ensommeillés.

-         Je vais te laisser dormir, dis-je.

-         Tu pourrais rester dormir… si tu as envie. Tu as ton sac avec toi de toute façon.

-         Ça ne te dérange pas ?

Elle fronce les sourcils à ma question :

-          Bien sûr que non. Ça me rendrait heureuse.

Après un tour à la salle de bain, épurée et lumineuse, à l’image de l’appartement, je la suis dans la chambre. Je suis presque timide à l’idée de dormir dans son lit, ça me parait tellement privé, quand je pense qu’elle dort ici toutes les nuits. Ça n’a rien à voir avec nos missions.

 Elle ouvre sa couette, dans sa sublime petite robe de nuit blanche et j’ai un instant d’hésitation qui ne lui échappe pas.

-         Qu’est-ce que tu as ? demande-t-elle un peu inquiète.

-         Je ne sais pas, ça me parait tellement intime de dormir dans ton lit.

Elle rit doucement :

-         Je crois qu’on a déjà fait un peu plus intime que ça.

Je m’installe à côté d’elle et elle vient immédiatement se caler contre moi, comme si mon corps avait été sculpté pour l’accueillir. Elle est couchée sur mon torse et je la tiens dans mes bras, lui caressant le dos d’une main et les cheveux de l’autre. J’attends qu’elle s’endorme et une fois que c’est le cas, j’embrasse tendrement son front :

-         Bonne nuit mon amour, murmure-je pour moi-même.

 

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