L'histoire d'amour de Kakashi Hatake

Chapitre 23 : Tensions

3043 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 04/11/2024 09:13

Le lendemain matin, j’ai récupéré toutes mes heures de sommeil et je me lève tôt, comme d’habitude. Je tente de m’extirper du lit sans la réveiller mais elle demande d’une petite voix ensommeillée :

-         Kakashi ?

-         Oui ? dis-je en me glissant au-dessus d’elle.

Elle se jette à mon cou pour me retenir et tente de me faire retomber sur le matelas. Je ne bouge même pas d’un millimètre tandis qu’elle passe sa jambe autour de moi en y mettant plus de force. J’aperçois le flash rose de son kigan et je m’exclame :

-         Tu n’oserais pas !

Mais elle m’a déjà légèrement sonné et je m’écroule à présent sous son attaque, complétement faible, elle me roule dessus et se retrouve au-dessus de moi, allongée de tout son long tandis que je récupère mes sens. Elle rit aux éclats.

-         Ça devrait être interdit une technique pareille, grogne-je en caressant une de ses mèches qui tombe presque sur moi.

-         Ne t’inquiète pas, tu es mon cobaye uniquement pour les petites doses, réplique-t-elle.

-         Nous n’avons jamais reparlé de ça d’ailleurs. Comment tu as fait pour tuer d’un coup tous ces ninjas des ronces. Tu ne m’avais jamais dit que tu pouvais faire ça.

-         Je ne le savais pas moi-même à vrai dire, j’étais tellement apeurée, triste et en colère, je ne contrôlais plus rien, aucune de mes émotions. J’ai simplement voulu les arrêter avec ma confusion, et ils sont tous tombés… Mais ça me consomme une quantité ahurissante de chakra.

-         Autrement dit, tes cobayes à puissance maximale…

Elle acquiesce silencieusement. Cette fille est terrifiante.

-         Et tu prends le risque de t’en servir sur moi ? la taquine-je.

-         Ne dit pas ça ! Je ne te ferais jamais de mal !

Elle choppe mon visage entre ses petites mains d’anges, l’air effrayée.

-         Hé je plaisantais, dis-je doucement.

Elle me regarde quelques secondes et ses yeux s’humidifient :

-         Orochimaru m’a… Il a fait des drôles d’expériences sur moi. J’avais l’impression qu’il savait plus de chose sur mon troisième œil que moi-même.

-         Il sait plus de chose que la plupart des personnes, dis-je doucement.

-         Oui sans doute… mais comment est-ce possible, je n’ai jamais entendu parler de cet œil, ça voudrait dire qu’il a trouvé des informations dessus, que quelqu’un l’a déjà développé comme moi ?

-         Je ne sais pas. Qu’est-ce qu’il t’a fait ?

-         C’est confus, je n’étais pas dans mon état normal la plupart du temps il m’a donné des plantes, j’avais tout un tas d’images qui semblaient m’arriver. Il avait l’air ravi, mais je ne m’en souviens plus très bien. C’est comme si il avait poussé les capacités de mon kigan à un niveau extraordinaire, je t’ai vu plusieurs fois, alors que tu n’étais pas vraiment là et je t’ai supplié de m’aider, de toutes mes forces, j’étais convaincue sur le moment que j’arriverais à te transmettre ça.

-         Ça a marché, dis-je abasourdi.

Elle fronce les sourcils et je reprends :

-         J’ai rêvé de toi, de l’endroit où tu étais, ça m’a semblé si réel… Quand je me suis levé j’ai cherché un endroit qui pouvait ressembler, c’est comme ça qu’on t’a trouvé. Tu m’as transmis une image très claire.

Elle ouvre de grands yeux étonnés et nous restons silencieux un moment sous le coup de cette révélation. 

-         Dès qu’il m’a remis dans ma cellule, les effets se sont estompés petit à petit et j’ai perdu en grande partie cette puissance étrange, j’aimerais bien savoir ce qu’il m’a donné. Quelles capacités possède-je encore sans même le savoir ? D’où vient mon kigan et qu’est-ce que c’est ? demande-t-elle.

-         Je ne connais qu’une seule personne qui pourrait peut-être répondre à nos questions.

Je me félicite de ne pas avoir achevé Orochimaru.

*

Nous sommes habillés et nous descendons à présent l’escalier silencieusement comme des courants d’air. Je m’arrête aux portes de la pièce principale où j’observe les gardes d’Orochimaru. Hanako s’arrête à côté de moi.

-         Le mieux est que je tente d’y aller au culot, je ne peux pas neutraliser des ninjas de Kumo sans raison valable et il est hors de question de leur dire la vérité et qu’ils apprennent que tu as encore plus de capacités qu’ils ne le savent déjà, dis-je.

-         Si j’en parlais au Raikage peut-être que… commence-t-elle.

-         Non Hanako, on a vu des guerres démarrer pour bien moins que ça. Et en plus il est fou de toi, j’ai déjà le présentiment qu’il est à deux doigts de nous déclarer la guerre pour te garder de force.

-         Mais enfin, si je ne veux pas l’aider ça n’aurait pas de sens.

-         T’avoir avec lui-même inutile c’est déjà enlever ton utilité à Konoha. Ajoute à ça sa grande confiance en lui … Je suis sûr qu’il se convaincrait que tu finirais par lui tomber dans les bras.

Elle pince les lèvres.

-         Je vais tenter d’y aller, annonce-je.

Je rentre dans la pièce, sûr de moi.

-         J’ai besoin de parler à notre prisonnier.

-         Bien sûr commandant Hatake.

Les gardes se décalent et j’entre. La pièce est minuscule et Orochimaru est recroquevillé l’air faible, attaché à des tuyaux en métal, mais il affiche tout de même son petit air supérieur.

-         Le ninja copieur, je me demandais quand est-ce que tu me rendrais visite, ricane-t-il.

-         Pourquoi donc ?

-         Je t’ai vu partout dans l’esprit de la petite.

Je le regarde froidement. Je déteste ses petits jeux psychologiques.

-         Qu’est-ce que tu sais de tout ça et comment ? demande-je. 

-         Tu imagines vraiment que je vais te le dire ?

-         Peut-être pas à moi non.

-         Elle est là ? demande-t-il en regardant avidement derrière moi, un éclat intéressé brillant dans ses yeux froids.

En un instant j’ai déjà sorti un kunaï que je place au-dessus de sa main, il ne cille même pas :

-         Mon pauvre ami, la douleur est devenue une camarade pour moi au fil de mes expériences, je l’accueille avec plaisir, dit-il.

J’enfonce la pointe dans le dos de sa main et du sang coule tandis qu’il ricane encore comme si ça lui était égal :

-         Quel homme froid et implacable tu fais, je me demande pourquoi elle s’intéresse à toi. Deux opposés pareils, c’est pourtant bien peine perdue.

J’enfonce de moitié ma lame dans sa main, ce qui a au moins le mérite de le faire taire.

-         Dis-moi ce que tu sais.

-         Si je vous disais ce que je sais, elle viendrait immédiatement à moi. N’oublie pas que je t’ai déjà volé Sasuke par le passé, je peux recommencer. Es-tu bien sûr de vouloir savoir ?

Je serre les mâchoires et enfonce encore ma lame, le sang ruissèle sur sa main mais il soutient mon regard. Il continue de sa voix moqueuse :

-         Dans quelques jours, quelques semaines, peut-être quelques mois, quand elle mourra d’envie d’en savoir plus et qu’elle vous quittera, toi et Konoha pour me rejoindre, tu lui diras de venir me libérer à Kumo et je serai ravi d’échanger avec elle, vraiment ravi. Je sais des choses ninja copieur, et je peux découvrir tout ce qu’elle veut savoir, tout ce qu’elle peut réaliser. Crois-moi, elle viendra.

-         Je devrais te trancher la gorge immédiatement et elle ne saurait jamais ce que tu viens de me dire.

-         Ah oui ? Tu crois ça ? Mais mon pauvre, elle est déjà en train de tout écouter.

Mon sang se glace et je brandis mon kunaï pour lui trancher la gorge mais la porte s’ouvre en claquant et une énorme main retient mon coup :

-         Hors de question que tu élimines mon prisonnier ! s’exclame férocement la voix du Raikage.

D’un grand coup de bras il me jette hors de la salle et j’atterris souplement sur mes jambes, prêt à y retourner mais les gardes de Kumo se placent devant moi, menaçants. Je me ressaisis et je file à toute vitesse à l’extérieur pour me retenir de faire quelque chose que je pourrais regretter.

Ce n’est qu’après avoir couru quelques minutes pour m’éloigner que je me perche dans un arbre face à une rivière pour réfléchir. Mon esprit tourbillonne sous les révélations d’Orochimaru et je ne sais plus quoi penser. J’entends l’air siffler et elle atterrit souplement à côté de moi.

-         Tu vas avoir des ennuis, dit-elle calmement.

-         Je m’en fiche.

-         Pourquoi as-tu essayé de le tuer ?

-         Tu nous écoutais ?

Un ange passe avant qu’elle ne réponde :

-         Oui.

-         Alors tu sais, dis-je.

-         Je ne vais pas aller le retrouver.

Je ne réponds pas, l’image de Sasuke s’imposant à moi comme la fatalité. L’un des plus gros échecs de ma vie.

-         Tu ne peux pas encore le savoir, dis-je en me relevant.

Nous repartons à l’avant-poste en effectuant un petit détour pour profiter de l’air frais et du soleil. Lorsque nous arrivons, je suis clairement attendu et ça me fatigue déjà.

-         Le Raikage veut vous voir commandant Hatake.

-         Bien.

Je rejoins tranquillement la salle principale, les mains dans les poches. Quand j’entre nous sommes seuls et je sens qu’il est furieux. Il parle si fort qu’il crie presque :

-         Peux-tu m’expliquer pour quelles raisons tu as failli assassiner l’un de mes prisonniers, alors que j’avais expressément demandé à ce qu’il reste en vie pour lui soutirer des informations.

-         J’ai perdu mon sang froid, réponds-je calmement.

-         De quoi lui as-tu parlé ?

-         Rien de bien important, d’un de mes anciens élèves.

-         Ah oui ? C’est étonnant parce qu’il a l’air de dire que tu lui as parlé d’Hanako, dit-il.

-         Ah bon, aucun souvenir.

-         Il m’a dit qu’elle aurait des capacités bien plus étendues qu’on ne pourrait le croire, étonnant non ? J’imagine bien qu’en tant qu’allié tu n’aurais jamais gardé ces informations secrètes Kakashi.

Quel serpent cet Orochimaru, il répand son poison et le regarde contaminer les alentours. Je regrette encore une fois de ne pas l’avoir tué, il est en train de faiblir l’alliance de Konoha et de Kumo simplement pour se passer le temps.

 Je commence à serrer les mâchoires, notre conversation prend une tournure de combat de coq que je n’apprécie pas. Nous nous toisons silencieusement et je prends sur moi pour apaiser la tension :

-         Je m’excuse sincèrement d’avoir perdu mon sang froid, mais il n’est pas mort donc heureusement le mal a été évité grâce à votre intervention.

-         Encore heureux, j’ai encore beaucoup de choses à tirer au clair avec lui, il a enlevé beaucoup de ninjas du pays de la foudre et je commence à peine à répertorier tous ses repaires.

Nous y sommes, je dois m’assurer que la situation est claire :

-         Je vous souhaite bon courage pour le faire parler, il n’a pas voulu répondre à une seule de mes questions, même lorsque je l’ai légèrement …taquiné.

Le Raikage inspire et expire brusquement, faisant frémir ses petites moustaches blondes, il est furieux :

-         J’ai ma façon pour le faire parler, et tant qu’il n’aura pas tout avoué, je continuerai.

La menace est à peine voilée dans sa voix, il m’annonce ce que je redoutais. Je fais un pas vers lui :

-         Ah oui ? Et par quels moyens exactement ? Ai-je oublié de vous rappeler que nous rentrons pour Konoha dans la journée ? La menace d’Orochimaru ayant été gentiment écartée par vos soins il n’y a plus aucune raison que nous restions ici.

J’insiste sur la dernière phrase et il fait encore un pas vers moi :

-         Je te préviens Kakashi, je ne la laisserai pas partir, souffle-t-il furieusement.

-         Je ne vous laisse pas vraiment le choix, tranche-je sèchement en avançant encore moi aussi.

La tension est électrique, je sens que le combat approche. Je commence à craindre pour la vie de mes camarades, les ninjas de Kumo sont beaucoup plus nombreux que nous.

-         J’ai besoin d’elle, grogne-t-il.

-         Et elle veut rentrer chez elle, gronde-je d’une voix grave.

-         Et tu penses vraiment que tu vas être celui qui va me la reprendre ? chuchote-t-il avec un air fou.

Nous sommes tout proches et il contracte ses muscles, les dents serrées, je me tapis légèrement sur moi-même tandis qu’il s’approche encore, ma main se charge de chakra, prête à déployer les milles oiseaux. Quelques éclairs se forment sur mes doigts tandis qu’il franchit la barrière du dernier mètre nous séparant.

-         Allons allons messieurs…un peu de tenue je vous en prie, dit une voix calme et assurée.

Minato senseï !

 

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