L'histoire d'amour de Kakashi Hatake

Chapitre 8 : Un deuxième bain...

3394 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 21/10/2024 17:41

Mon regard se pose sur elle, je profite de chaque instant où je la tiens. Dans son sommeil elle a fini par lâcher mes bras et je me suis permis d’en passer un autour d’elle pour qu’elle soit plus confortable, je tiens mon livre dans l’autre. Je n’ai jamais autant apprécié l’une de mes séances de lectures. Les ninjas ont fini par se lasser de nous regarder avec des yeux ronds et j’ai fini par me calmer. Je les comprends.

Ils comprennent tout à fait qu’elle se soit écroulée dans les bras d’un quasi inconnu de fatigue, elle a tellement puisé dans son chakra. Ce qu’ils ne comprennent pas c’est que ce soit dans les miens et que je l’y laisse. Je ne suis d’ordinaire pas un exemple de tendresse ni d’affection. Je ne m’explique pas moi-même pourquoi je l’y laisse. Si l’un de mes équipiers s’était écroulé dans mes bras de fatigue je l’aurais bien entendu soutenu, mais je m’en serais débarrassé à la première occasion.

Je commence même à me demander si elle ne va pas trouver ça bizarre que des heures après je la tienne toujours contre moi au lieu de l’avoir simplement mise dans son couchage. Je pose mon livre de stupeur. Je devrais peut-être immédiatement la déposer avant qu’elle ne s’en rende compte. Qu’est-ce qu’il m’a pris de la garder aussi longtemps contre moi. Je rougis en prenant conscience de la situation. 

Je me lève en le soulevant délicatement contre moi et je la dépose à l’intérieur de son duvet. Elle agrippe ma main en dormant mais je résiste à la tentation de la laisser là. Pourquoi ai-je si peu de mal à la toucher lorsqu’elle est endormie ? Je retire ma main en prenant tout de même le temps de caresser du bout des doigts sa peau de pêche. Depuis qu’elle n’est plus contre moi, je sens un grand vide, je me sens froid et seul, c’est une sensation vraiment désagréable.

Je m’installe tout de même contre elle, pour garder un contact discret, car après tout je suis officiellement chargé de sa sécurité désormais. Je reprends mon livre.

*

Quand Hanako ouvre enfin un œil, il est déjà tard.

-         Bonsoir, bien dormi ? dis-je en souriant.

-          Oui, ça fait combien de temps que je dors ? demande-t-elle en se redressant péniblement.

-         Ça fait 7h.

Elle acquiesce en baillant, cela ne la surprend pas plus que ça.

-         Et ça fait 7h que tu veilles sur moi ? demande-t-elle avec un sourire mutin.

-         Euh… oui.

Je pique un fard en repensant au temps que je l’ai eu dans mes bras et je replonge le nez dans mon livre.

-         Quelle heure est-il ? demande-t-elle.

-         Vingt-deux heures environ.

-         J’ai envie de prendre l’air. Je ne supporte plus cette… grotte.

Je me fige.

-         Ça ne me parait pas très prudent de sortir dehors, dans la nuit, en territoire ennemi…dis-je.

-         Je m’en fiche, répond-t-elle avec un air espiègle, comme une enfant prête à faire des bêtises. Et puis il faut bien que je m’aère un peu avant de redormir toute la nuit tu ne crois pas ?

-         Non en effet, je ne crois pas.

-         Kakashi, pourquoi n’as-tu de cesse que de vouloir m’enfermer aujourd’hui ? dit-elle en me servant un sourire éclatant.

Encore une fois, elle m’aveugle, je suis incapable de détourner mes yeux de sa beauté.

-         Et puis ne t’ai-je pas prouvé que je savais me défendre. Je ne vais pas bien loin, seulement respirer l’air frais, continue-t-elle.

Je ne sais que répondre tandis qu’elle se lève et s’étire. Je crève d’envie de me lever moi aussi mais ce rôle de gentil toutou la suivant partout commence à me taper sur les nerfs. Je me trouve ridicule.  

Je feins l’indifférence en continuant à lire. Je sens bien qu’elle attend que je me lève, mais lorsqu’elle comprend que je ne le ferai pas, elle s’éloigne. Dès qu’elle quitte mon périmètre je le regrette immédiatement. J’aime quand elle est vers moi et lorsqu’elle ne l’est pas j’ai l’impression qu’il me manque quelque chose.

Je la surveille par-dessous mes cils à l’autre bout de la pièce discuter avec Minato. Je ne sais pas pourquoi j’ai réinstallé cette distance, à l’heure qu’il est je devrais être en train de feindre l’indifférence certes, mais à côté d’elle. Et voilà Minato qui accepte qu’elle aille prendre l’air. Ça me contrarie mais elle a raison, tant qu’elle reste dans un périmètre de quinze secondes autour de nous elle ne risque franchement pas grand-chose. Et en quinze secondes, les ninjas peuvent parcourir une bonne distance.

J’aurais peut-être dû lui demander sur combien de ninja à la fois elle était capable d’effectuer sa confusion ? Enfin, si Minato la laisse sortir c’est que je n’ai pas à m’inquiéter.

Mon esprit divague vers mes souvenirs d’hier soir tandis qu’elle saute par la fenêtre dans la nuit. Mon cœur bat la chamade en repensant à la proximité de son visage, au toucher de ses fins doigts sur ma joue. Et lorsqu’elle a agrippé mon masque… Mon ventre se tord d’une sensation délicieuse. Pour quelles raisons a-t-elle fait ça ? Quel était son but ? Me l’enlever ? Simplement pour me voir ou…

Je saute sur mes pieds. J’ai besoin d’air moi aussi, je divague totalement.

Alors que j’approche de la fenêtre, Minato passe à côté de moi en m’ébouriffant légèrement les cheveux comme si j’étais un enfant, puis il me glisse discrètement :

-         Je me demandais combien de temps ça te prendrait avant de la suivre. J’avais quand même parié sur plus de 3 minutes.

-         C’est vous-même qui m’avez chargé de sa sécurité Senseï, dis-je en prenant un petit air supérieur.

-         Ah oui ? Sa sécurité seulement ? C’est sans doute pour ça que tu n’as pas changé la page de ton livre depuis qu’elle est réveillée.

Je reste figé tandis qu’il s’éloigne en ricanant. Senseï et son foutu sens de l’observation. Il est redoutable, et je n’ai pas l’habitude d’être moi-même l’objet de sa surveillance. Avec un dernier soupir frustré je saute par la fenêtre.

*

Je la suis à distance, je ne veux pas qu’elle sache que je l’ai suivi. Elle ne fait rien de particulier, elle se promène tranquillement en grand ovale le long du bâtiment pour ne pas s’éloigner. Elle est très responsable, comme Sakura. Si Naruto m’avait dit qu’il allait se promener à proximité, j’aurais été sûr de le retrouver à 10km du camp. Je souris avec nostalgie en pensant à nos missions passées quand Hanako s’arrête :

-         Kakashi, je sais que tu es là.

Je me fige sur ma branche. Comment peut-elle avoir détecté ma présence alors que je me suis mis en mode furtif. Par pure curiosité, je saute à côté d’elle lui provoquant un petit sursaut.

-         Comment m’as-tu repéré ? demande-je.

-         Je ne savais absolument pas si tu étais là, tu aurais pu rester caché aussi longtemps que tu le voulais, dit-elle en éclatant de rire.

Je la regarde être secouée d’un rire adorable, se tenant les côtes.

-         Je me suis sentie ridicule en le disant, et pourtant te voilà qui saute à côté de moi en moins d’une seconde, dit-elle les yeux se remplissant de larmes.

Je fini par rire avec elle de cette situation complétement loufoque.

Alors qu’elle se calme enfin, nous nous remettons en route sur son petit tour de bois dans un silence apaisé. Elle balade sa main jusqu’à la mienne l’air de rien, la prend une seconde puis la relâche. Elle est si spontanée. Je ne suis plus surpris par ses petits contacts. Je commence à m’adapter à elle je crois. Je place mon autre main dans ma poche et je prends bien soin de laisser celle de son côté totalement libre, au cas où elle voudrait encore s’en emparer. J’aime lui faire plaisir, c’est tout.

*

Après notre petite balade, elle décide qu’il est temps qu’elle aille prendre un bain avant de retourner se coucher et je la suis machinalement à la salle de bain pour l’accompagner, pendant que nous discutons de nos rencontres respectives avec Minato. Alors qu’elle enlève son bandeau ninja qu’elle porte comme un serre-tête, je me recule :

-         Je vais te laisser.

-         Tu sais on pourrait…commence-t-elle hésitante.

-         Oui ? dis-je en sentant la confusion m’envahir.

-         On pourrait tout aussi bien prendre notre bain ensemble après hier soir.

Je pense que jamais de ma vie je n’ai été aussi choqué et rouge que depuis la fin de sa phrase. A la vue de mon regard elle s’empourpre et ajoute rapidement :

-         En serviette je veux dire ! En serviette, comme hier soir tu étais dedans en serviette et moi en dehors en serviette, enfin … je ne sais pas, je me disais que peut-être que ça ne changerait pas grand-chose qu’on soit les deux dedans. Parce que nous discutions et … enfin bref. Avec nos serviettes quoi.

Elle se détourne et pose ses mains sur ses joues rouges de honte tandis que je suis toujours incapable de répondre. Même en serviette cette idée de bain commun me bouleverse totalement et maintenant c’est moi qui vais avoir l’air bizarre d’être perturbé alors qu’elle le proposait de façon innocente pour continuer notre conversation. Je sais qu’il faut que je réagisse mais je ne fais rien. Je ne bouge même plus un muscle. Bon sang mais est-ce que cette fille sait à quel point elle me bouleverse ?!

Elle lisse son bandeau qu’elle a plié et posé sur le gros évier en pierre noir et j’arrive enfin à sortir deux mots de ma bouche :

-         En serviette.

Et au moment où ils sortent, je sais que j’ai choisi les bons, car ils la font éclater de rire.

En allant chercher mes affaires dans la grande salle, je remets en question tous mes actes et pensées des dernières semaines et je ne me reconnais pas. Je ne comprends pas ce qu’il m’arrive, je ne comprends pas comment j’ai pu changer à ce point avec elle pour rester le même avec les autres. Je ne prendrais absolument jamais mon bain avec l’une de mes coéquipières. Je ne la prendrais jamais dans mes bras contre moi pendant des heures non plus, ce qui ne m’empêcherait pas de donner ma vie pour elle au combat si l’occasion se présentait.

J’ai l’habitude depuis toujours d’être un solitaire. Même au sein d’un groupe j’arrive à m’isoler, juste prendre mon livre dans un coin et tout le monde respecte ça car tout le monde sait que je suis comme ça. 

Il faut se rendre à l’évidence, j’ai changé. Je ne suis plus le même et j’aimerais bien découvrir pourquoi. Les yeux d’Hanako recèlent peut-être des pouvoirs que je ne connais pas encore ? Cela dit, nos autres camarades ninjas ne passent pas leur temps après elle comme je peux le faire. Il va falloir que je tire tout ça au clair en rentrant de mission. Il sera plus facile de m’étudier dans mon environnement naturel.

*

Je retrouve Hanako dans le bain - en serviette – et me glisse à côté d’elle, à une bonne distance quand même. Lorsque je la regarde elle me sourit, mais j’aperçois ses joues qui rosissent et je détourne les yeux pour éviter de faire pareil. Après quelques minutes un peu timides, notre conversation reprend. J’apprends qu’elle est plus jeune que moi de quelques années, qu’elle a perdu son équipe peu de temps après avoir commencé les missions en tant que chunin et que c’est à ce moment qu’elle a décidé de s’enfermer à l’hôpital de Konoha. C’est pour ça que nous n’avons pas eu l’occasion de véritablement nous croiser.

J’apprends également qu’elle a développé toute seule son kigan, au début elle ne pouvait que se servir de sa confusion, donc personne n’avait soupçonné son potentiel. C’est à l’hôpital que ça s’est développé, elle voulait tellement venir en aide aux personnes et comprendre ce qu’ils attendaient d’elle alors qu’ils étaient incapables de parler, qu’elle avait senti qu’elle devait ouvrir son troisième œil et écouter. D’images et de sons très confus de prime abord, elle était parvenue à une plutôt bonne maîtrise désormais.

De fil en aiguille, nous abordons la question de mon sharingan et je lui raconte son histoire. Elle ne me coupe pas et écoute patiemment tandis que je lui raconte le drame de ma vie : la perte d’Obito puis de Rin. Elle me raconte ensuite l’histoire de ses équipiers, qu’elle a perdu lors d’un affrontement contre le village de kiri. Elle n’a pas pu les sauver malgré tous les soins qu’elle leur avait prodigués. Ils sont morts dans ses bras et la culpabilité la ronge depuis. C’est pour cela qu’elle aime tant son travail à l’hôpital.

-         Je sauve les équipiers des autres maintenant, c’est la voie qui m’apporte la paix, dit-elle avec son plus beau sourire.

Un silence confortable s’installe entre nous. Il est si rare que je me confie sur tout ça. Que je parle tout court d’ailleurs. Tout est si facile et si difficile en même temps avec elle. Pour alléger l’ambiance je décide de lui raconter mon expérience de sa confusion ce qui la fait beaucoup rire.

-         Ça dépend des personnes, parfois je peux assommer quelqu’un pendant près d’une demi-minute, me dit-elle fièrement.

Je me surprends à être fier d’elle moi aussi.

-         C’est très impressionnant. Il est très rare qu’on parvienne à me mettre hors d’état au combat.

-         Alors mon terrifiant ninja copieur, vous auriez donc une faiblesse. Tu sais que j’aurais pu te trancher la gorge en deux petites secondes, me taquine-t-elle en s’avançant vers moi.

Et je la sens, je sens son énergie changer. Je commence à déceler quand elle laisse sa spontanéité prendre le dessus. C’est en principe dans ces moments-là qu’elle créée des contacts physiques. Arrête de tout analyser Kakashi. Je repense à la phrase de Sakura avant mon départ sur la vie qui est une expérience et pas de la théorie. Mon cerveau tourne à cent à l’heure malgré mon apparence calme tandis qu’elle se rapproche encore. Elle tend les bras et me demande silencieusement l’autorisation d’enlever mon bandeau, ce que j’accepte en lui présentant ma tête. Elle se recule pour mieux m’observer. 

-         C’est dommage qu’il faille que tu le caches, tu n’es vraiment toi-même que lorsqu’il est apparent, et maintenant que je connais son histoire je trouve qu’il te rend encore plus beau qu’avant.

Je rougis encore et me racle la gorge. 

-         Merci. Ça me consomme vraiment trop de chakra de le laisser découvert constamment.

-         J’imagine, répond-t-elle pensive en me dévisageant.

Je veux la toucher moi aussi. Pourquoi je ne le fais pas tout simplement. J’ai envie de caresser sa joue. Qu’y a-t-il de mal à ça ? Elle me touche sans cesse, pourquoi cela la gênerait. Je tends le bras vers elle mais le laisse retomber dans l’eau sentant tout mon courage quitter mon corps. Elle me trouve beau ? Pourquoi cette information me remplit-elle de joie ? Je repense soudain à un détail.

-         Hanako, lorsque tu m’as mis en confusion tout à l’heure, je … J’ai peut-être rêvé mais j’aurais juré sentir quelque chose sur ma joue…

Je vois un éclat de panique au fond de ses yeux et son visage prend une teinte rouge soutenue. Je laisse ma phrase en suspens, abasourdi par sa réaction, quand soudain, d’un même mouvement nous sautons sur nos pieds, tout à coup très concentrés.

-         Tu le ressens toi aussi ? lui demande-je.

-         Oui, l’ennemi s’agite. Court prévenir Minato.

Je saisis mes habits au vol et les enfile en me ruant dans la pièce principal ou tout le monde est déjà au garde à vous.

-         Où est Hanako, demande calmement Minato l’air concentré.

Elle passe la porte à ce moment, toute habillée dans sa tenue de ninja, l’air concentrée. Elle ferme les yeux et ouvre son kigan. Le secondes sont longues et nous sommes tous focalisés sur elle. Je suis toujours abasourdi par son don exceptionnel. Son œil disparaît et ses yeux affolés s’ouvrent soudain :

-         Maitre Hokage, leur décision est prise. Ils attaquent.

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