La face cachée de la Lune

Avertissement : l'anti-héroïsme est au rendez-vous !

Janvier 2002, Mont Olympe.

Tous les dieux et déesses sont réunis autour d'une table en or. Hébé et Ganymède s'occupent du service, d'apporter les assiettes et les verres. Chemin faisant, la serveuse essaie de capter quelques phrases de leurs conversations.

Zeus regarde les autres divinités. Le nectar (ce fameux mélange d'hydromel, de vodka et de whisky) est versé plusieurs fois dans les coupes en or. Avec les millénaires, ils sont plus résistants à l'alcool...

Les dieux et les déesses regardent sur la Terre. La Grèce, le Pays des dieux, l'Hellade, officiellement, la République hellénique, peu importe son nom, reste le lieu de prédilection pour y rencontrer des mortels, hommes ou femmes... Seulement, avec les siècles, des générations de mortels se succèdent les unes après les autres. La vie continue... Seuls les dieux ne changent pas... « L'avantage d'être immortel », pense Zeus en sirotant son verre de nectar.

Le Père des dieux et des hommes éclaircit sa voix et dit : « Chers Olympiens et chères Olympiennes, nous devons choisir un mortel ou une mortelle qui sera à la hauteur de nos attentes... » Il adresse à l'assistance un clin d'œil complice. Voilà des millénaires qu'ils ont passé toutes les combinaisons possibles entre eux, il faut un peu varier le menu...

Tous regardent sur la Terre. Leurs regards s'arrêtent sur Arachova... Surtout ce petit groupe qui résiste aux Bacchanales... Tous bavent déjà en imaginent les relations possibles... Héphaïstos se réjouit d'avance des spectacles qui s'offriront sous ses yeux (il est voyeuriste, c'est pourquoi il ne parvient pas à faire un enfant à sa femme, Aphrodite, qui est nymphomane). Ils se sont déjà décidés pour un homme précis : Carl Neely. Il est un candidat idéal, puisque sa femme, Jade Rochon-Neely, participe aux Bacchanales et que ses points faibles sont l'alcool et la belle gent féminine... De sorte que les déesses pensent bien préparer le terrain pour que les dieux le connaissent... Hébé, lorsqu'elle a compris leur plan machiavélique, s'éclipse rapidement. En jetant un coup d'œil rapide à son collègue, elle comprend que Ganymède aussi partage leur idée, afin qu'il se repose un peu. Ainsi, ils seront deux favoris des dieux... Hébé retrouve Héraclès et Ilithyie, qui surveillent les enfants de Svetlana Pavlovna Eastman-Clancy, alors occupée dans la cuisine. Devant l'air inquiet d'Hébé, son époux l'enlace tendrement et lui murmure : « Quelle triste nouvelle nous apportes-tu, ma chérie ? »

D'une voix tremblante, l'interpellée répond : – Notre famille de fous pensent jouir du pauvre Carl Neely... Tous bavent sur lui...

Les trois immortels s'entr'observent, pensifs et perplexes... Ils réfléchissent à un plan pour protéger la pauvre future victime des phantasmes des autres Olympiens.

Quelques jours plus tard, Carl Neely est dans sa voiture de fonction. Il conduit machinalement. C'est une patrouille routinière. Le policier remarque une déesse comme co-conductrice. Surpris, il arrête brusquement son véhicule. Il détaille la déesse : une jeune femme aux cheveux et aux bruns foncés, vêtue d'une robe très courte de couleur verte avec un gilet tricoté par-dessus. Carl croise ses jambes pour ne pas qu'elle remarque son excitation. Il tambourine nerveusement sur le volant et dit d'un ton inquisiteur : – Qui êtes-vous ?

La déesse, d'une voix douce : – Athéna...

– Que me voulez-vous ?

– ....

Et voilà le jeu de séduction qui commence... Carl, étonné d'un tel comportement, en plus d'une déesse vierge, essaie de sortir du véhicule qu'il arrête dans le stationnement du centre commercial d'Arachova. Au secours ! Le mortel remarque que toutes les portes sont verrouillées... Une mouche se pose sur la vitrine de la voiture de fonction : nul autre qu'Héphaïstos, qui ne veut pas rater la scène... C'est ce même dieu qui a verrouillé les portes du véhicule... Le policier n'a donc pas résisté à la tentation... « Pensons pragmatiquement », pense Carl, « il est vain de s'opposer aux dieux et aux déesses, pour ne pas encourir leur colère... » Censurons la scène entre Carl Neely et Athéna. « Au moins », pense Héphaïstos en levant les sourcils d'étonnement, « une bonne occasion de le familiariser avec d'autres pratiques sexuelles... » Une fois l'acte terminé, la déesse disparaît comme elle est venue, laissant le pauvre Carl déçu de ne pas avoir fait l'acte sexuel... « Ça fait longtemps que j'ai dépucelé ma femme... » pense-t-il avec nostalgie. Mais il sort de sa rêverie quelques secondes plus tard, lorsqu'il réalise qu'il a encore une fois été infidèle à sa Jade : « Honte à toi ! Ce n'est pas parce que ton amante est une déesse que ça te donne le droit de la prendre comme tu veux, espèce de sale cochon ! » Il revient chez lui en craignant que sa femme lui crie dessus; il n'a pas envie de se disputer avec elle ce soir. Heureusement, Jade Rochon-Neely ne doute de rien.

Quelques jours plus tard, Carl Neely reçoit la visite d'Artémis puis d'Hestia. Inutile de dire que sa consommation d'alcool augmente proportionnellement à la découvertes des possibilités sexuelles des trois déesses vierges. Au cours des semaines suivantes, il reçoit alternativement leurs visites, ce qui lui fait craindre le pire pour son couple, surtout lorsqu'il commence à revenir ivre et drogué du travail. Bien que sa femme soit déçue, elle fait mine de rien, contente et surprise d'une telle préparation aux Bacchanales... Elle se demande bien quelles nouvelles fréquentations son époux s'est trouvé... Carl Neely, lui, est par ailleurs déçu de ne pas avoir de relations sexuelles normales avec les trois déesses vierges. Il tente de les convaincre... Mais un jour, le policier parvient à les convaincre, à sa grande joie. Depuis, il ne les revoit plus, sauf neuf mois plus tard, pour lui dire qu'il est père de trois demi-dieux... D'Athéna, un fils prénommée Jean-Daniel; d'Artémis, une fille prénommée Marie-Sarah; d'Hestia, une fille prénommée Jeanne-Françoise. Carl Neely est simplement étonné et pense « Je suis vraiment con de faire des bâtards comme ça ! Jade ne sera pas contente lorsque la nouvelle parviendra à ses oreilles... Un divorce après six ans de mariage... Ce n'est pas une belle publicité ! » Les autres Olympiens sont vraiment jaloux du succès du policier. « Comment !? Un mortel qui a réussi en quelque mois ce que nous ne sommes pas parvenus à les convaincre en plusieurs millénaires... Peut-être parce qu'il veut prouver sa virilité... Parce qu'il se prénomme Carl... » pense Zeus.

Il faut préciser que ces demi-dieux ont des pouvoirs différents: Jean-Daniel est rusé comme un renard ; Marie-Sarah est une excellente archère ; Jeanne-Françoise est une bonne cuisinière. En une semaine, ils deviennent des adultes, car leurs mères ont accéléré leur croissance. Malheureusement pour le père, ces trois enfants aident leurs mères dans leur sombre projet et jouent bien des tours au pauvre policier.

Entre-temps, Hermès regarde avec intérêt l'augmentation de la consommation d'alcool de Carl Neely. Il est quand même le dieu des marchands... C'est aussi Dionysos qui se réjouit, car il compte bien profiter de la situation, pour le pousser à explorer davantage différentes pratiques sexuelles avec les déesses sous l'effet de l'alcool (mais aussi de certaines drogues légères)... Pour Carl Neely et son épouse, au bout d'un an les dépenses d'alcool semblent être les mêmes, tandis qu'ils ont l'impression que les bouteilles occupent de plus en plus d'espace dans la cave. Peut-être que ce n'est qu'une impression... Dans les faits, c'est le coquin d'Hermès qui a triché sur le montant d'argent dépensé pour l'alcool. Et il se promet de couvrir l'excédant avec intérêts, bien sûr. C'est Héraclès qui se doute bien des faveurs sexuelles en échange... Le héros-dieu décide de rétablir la vérité sur les consommations d'alcool. De sorte que le policier, ahuri, se retrouve devant deux chiffres différents, l'un qui est plus élevé que l'autre. Il pense sérieusement qu'il devra faire se soigner pour alcoolisme... Il se rend alors à l'hôpital Hygiae, où Apollon le reçoit dans son cabinet. Le dieu médecin lui propose une cure et des pilules. Le mortel ne doute pas de sa mauvaise intention, le remercie et revient chez lui avec les prescriptions. En réalité, ces pilules sont des drogues, de sorte que Dionysos puisse agir sur lui, question de continuer son « ouverture » aux différentes possibilités. De plus, Apollon et Dionysos se sont assurés de la collaboration de Jade Rochon-Neely afin qu'elle dissolve des plantes hallucinogènes dans les plats de Carl, sous prétexte que ceci l'aidera à le préparer progressivement aux Bacchanales... Intéressée par ce projet, elle accepte de collaborer avec eux. Carl n'est que plus confus; il a l'impression que le ciel lui tombe sur la tête... Pourtant, il est d'origine écossaise par son père... Bon, c'est vrai que sa mère est Française, mais quand même...

C'est Hébé qui est inquiète pour le pauvre policier. « Nous ne devons pas perdre un seul membre de la résistance ! » dit-elle à son époux et à sa sœur. « Il faut alors faire tout ce qui est possible pour qu'il réalise la situation dans laquelle le pauvre Carl Neely se trouve... Il est alcoolique et un peu trop pervers... Sans doute ces « dames » l'ont convaincu de faire d'autres pratiques avec elles, en lui rappelant que toute union de dieu ou de déesse est fertile... Comme si je ne sais pas leur raisonnement tordu ! » Les trois dieux qui protègent la résistance sont perplexes, mais ils ont une idée...

Appartement du professeur Élie James, mai 2002.

Le professeur, en regardant par la fenêtre qui donne sur la rue, aperçoit un Centaure transportant ses passagers. Une idée lui vient à l'esprit : « Un exercice de logique ! » Fébrile, il griffonne le syllogisme suivant sur une feuille de papier :

Nos autobus sont des Centaures.

Les Centaures sont des vertébrés.

Donc, nos autobus sont des vertébrés.

« C'est génial ! Je serai assez curieux de savoir combien d'étudiants parviendront à trouver la bonne conclusion... » Content, le professeur continue à créer des exercices pour son cours d'Introduction à la logique, cours qu'il a créé il y a deux ans. Il s'est assuré de pouvoir enseigner jusqu'à sa mort. Une source de revenu assuré...

Note: le syllogisme est inspiré d'un réel exercice du cours de logique dans une Université à quelque part sur la Terre...

Carl Neely, lui, avec le temps, est vraiment dégoûté de son comportement incontrôlable. Il se trouve trop pervers, même avec sa femme. Par ailleurs, ce comportement étonne aussi ses amis de la résistance, surtout quand ils comprennent qu'une bouteille d'alcool est toujours dans le tiroir de son bureau et une autre dans sa voiture de fonction. Le nouveau favori des déesses grecques pense ainsi ne jamais être au dépourvu si l'une d'elles a envie de lui... Carl, dans son désespoir, tourne nerveusement la bague de Bélénos, de sorte que le dieu celte lui évita plusieurs fois des « demoiselles » qui voulaient se jeter sur lui. Le dieu celte les tient loin de son protégé. Mais le policier craint l'irruption d'une déesse grecque dans sa voiture de fonction ou à son bureau, car il sait qu'il devra être pervers avec elle, ce qui le fatigue, par ailleurs... Sauf qu'un jour, comme Hermès a compris le rapport entre la bague et l'irruption soudaine de Bélénos, vole la bague. Ceci n'augure rien de bon pour notre pauvre policier...

Après un an et demi à couvrir les consommations de Carl Neely (qui augmentent de mois en mois en raison de la pernicieuse influence de Dionysos), Hermès et les autres dieux s'entendent pour lui faire payer le prix... Sauf qu'ils n'ont pas prévu qu'Hébé transformera le policier en une mouche domestique. Évidemment, Héraclès en avertit l'intéressé, afin qu'il ne soit pas étonné de la métamorphose, car une mouche voit le monde différemment de l'homme. Ce sont les autres dieux qui sont vraiment déçus de ne pas trouver leur nouveau favori. Pourtant, Ganymède a déjà préparé des banderoles de bienvenue... Zeus doute bien que Héraclès, Hébé et Ilithyie manigancent quelque chose... Carl Neely, sous cet aspect, comprend que c'est un moyen de faire une cure, car en tant que mouche, il ne peut pas se permettre de consommer de l'alcool, car il pourra se noyer dans la bouteille... Il vole alors dans sa maison, « Bizarre de voir ainsi le monde ! » pense-t-il cyniquement. « Dieu que le monde est grand ! » Héraclès pour la sécurité de son protégé, le laisse pendant plusieurs mois métamorphosé en mouche. De sorte qu'il est porté disparu depuis juin 2003. Après, Carl s'est habitué à son nouveau régime alimentaire (mais de quoi se nourrit au juste une mouche ?) Il ne faut pas oublier que cet insecte ne peut pas manger de la nourriture solide... Voilà l'occasion de le découvrir ! « Au moins, », pense notre pauvre policier, « je peux me consoler de ne pas être une mouche à merde ! »

« Ça lui fait une bonne immersion dans le monde animal ! » pense avec humour Héraclès en enlaçant tendrement Hébé entre ses bras bien musclés. Paul Eastman, Samantha Blair, Daniel Clancy, Jim Clancy, Svetlana Pavlovna Eastman-Clancy et Jade Rochon-Neely sont étonnés de la disparition soudaine de Carl. Ils doutent bien qu'un dieu se joue de lui. Ils abandonnent alors toutes tentatives de recherche. Carl Neely la mouche découvre le danger d'une simple promenade à l'extérieur : les toiles d'araignée, les oiseaux et les plantes carnivores... Il doit zigzaguer entre ces différents dangers naturels pour survivre. « Le monde animal est dangereux ! » pense-t-il. « Mais j'en tire une leçon : les belles apparences bucoliques sont trompeuses ! »

C'est en tant que mouche domestique que le policier décide alors d'espionner sa femme le 1er décembre 2003, intrigué par sa disparition pendant cinq jours à chaque quatre mois. Étant une mouche, c'est le meilleur moyen pour la filer sans être remarqué ! Après, c'est un détail si la mouche tremble comme prise de crise alcoolique... Ainsi, il découvre que sa femme participe aux Bacchanales... La mouche Carl Neely vomit toute sa bile (si une telle action est possible pour un animal de quelques millimètres). Il pense : « La salope ! La chienne ! C'est un divorce immédiat !... Lorsque je reprendrai ma forme humaine... » Il soupire, survole toute la ville souterraine, étonné d'y trouver la plupart de ses collègues et supérieurs, puis revient à tire d'aile chez lui. « Au moins, je comprends où se trouve la plupart des habitant lorsqu'ils disparaissent ! Dans quelle ville bizarre je vis ! » Sauf qu'il sait très bien qu'il devra garder le silence sur sa découverte, pour ne pas subir la colère des habitants et des dieux grecs...

Carl Neely parcourt alors la ville sous l'apparence d'une mouche pendant deux ans, jusqu'en juin 2005. On dirait qu'il fait autrement sa patrouille... Il reprend sa forme humaine alors qu'il se trouve dans son bureau. Au moins, il est guéri de son alcoolisme. Un peu brusque, mais bon... Sauf que Zeus, du haut de l'Olympe, regarde Arachova. Il le remarque et le dit aux autres dieux. Hermès argumente en faveur des intérêts de retard à ajouter à Carl Neely... Ça l'apprendra à vouloir leur échapper... Lorsqu'Héraclès et Hébé veillent sur les enfants de Jim et de Svetlana, tandis que Ilithyie se promène en Grèce pour assurer des accouchements faciles, Zeus, Poséidon, Hadès, Dionysos, Apollon, Hermès, Arès et Héphaïstos font irruption dans le bureau de notre policier. Carl sursaute, mais il n'a pas le temps de dire un mot qu'il est aussitôt attaché à sa chaise. Hermès lui explique les faveurs sexuelles qu'il doit remplir en échange de la couverture de sa consommation d'alcool. Évidemment, il évite de lui préciser qu'il y a des frais de retard et des intérêts... C'est le pauvre policier qui se résigne au rôle attendu, par pragmatisme... Après plusieurs verres d'alcool et un peu de drogue, ça passera mieux... Censurons la scène... Mais une fois les dieux partis et que Carl est revenu à lui, il est simplement dégoûté et traumatisé de ce qu'il a pu faire aux dieux... Ce constat blesse beaucoup sa virilité. Lorsqu'il revient chez lui, il rédige la lettre de divorce : la raison officielle est l'infidélité au sein de leur couple. Jade ne parvient pas à trouver un moyen de le faire changer d'idée; elle n'a pas d'autre choix que d'accepter le divorce. Thomas Gordon s'occupe de cette affaire et tranche pour que les enfants vivent avec leur mère, mais les visites au père sont permises. Par ailleurs, ce dernier doit payer la pension alimentaire une fois par mois. Jade habite alors dans un appartement avec leurs deux enfants, Carl, lui, vit dans un appartement; ils ont vendu la maison unifamiliale dans laquelle ils vivaient jusqu'alors.

Sauf que notre policier, avec tous ces événements précipités survenus en peu de temps, n'a pas la conscience tranquille. Et il est vraiment déçu de lui : être un bisexuel divorcé, lui qui pensait bien qu'il n'était qu'hétérosexuel... La tentation est alors grande de se consoler dans l'alcool... Mais Carl, par orgueil, résiste. Le traumatisme laissera néanmoins une marque indélébile dans sa pauvre âme blessée. Depuis, il a très peur d'être seul à son bureau. Il est devenu très méfiant envers les visiteurs qui viennent à son bureau et préfère garder ouverte la porte, plutôt que d'être seul avec eux... Mais notre pauvre policier n'a pas encore terminé avec son odyssée pas très héroïque... Nous reviendrons plus tard sur ses aventures...

Voici d'autres événements survenus aux autres membres de la résistance aux Bacchanales entre-temps...

Février 2003.

Aphrodite trouve Jim Clancy à son goût. Elle essaiera plusieurs tentatives de séduction, sauf que l'ambulancier résistera bravement. Lorsqu'elle se fait trop insistante, il appuie simplement sur le bouton spécial de la montre d'Hermann Eastman et tourne la bague prophylactique des Clancy entre ses doigts. Immédiatement, Belobog (le dieu slave du soleil, de la chance et de la lumière) et Barma (le dieu slave des prières) apparaissent et maîtrisent la déesse grecque. Les dieux slaves lui disent de se tenir loin de leur protégé, pour ne pas encourir leur ire. Aphrodite, devant une telle démonstration de force et de colère, n'ose plus s'approcher de l'ambulancier. Par contre, elle se permet alors de tenter de séduire Daniel Clancy, tout aussi charmant avec ses yeux bleus. L'important, pour elle, c'est d'avoir connu l'un des frères Clancy, quoiqu'elle aurait préféré les deux, mais le benjamin est trop coriace... Aphrodite se permet de séduire le pompier sous l'apparence d'une jeune femme brune aux formes très généreuses (sans oublier de se vêtir d'une robe très courte, accentuant d'une manière peu décente ses longues jambes). Daniel Clancy, séduit par Aphrodite, a une relation extra-conjugale avec la déesse... Samantha Blair-Clancy l'apprend en ouvrant le livre de cuisine de sa grand-mère (le cadeau de la déesse Rosmerta). La déesse, en donnant le livre à sa nouvelle protégée, lui a ajouté des pages blanches, sur lesquelles il peut y apparaître un message important concernant sa famille. Il faut préciser que Samantha est femme au foyer depuis trois ans, pour se consacrer à leurs enfants, Merry (trois ans) et Fanny (deux ans). C'est en ouvrant son livre de cuisine et qu'elle lit « Infidélité avec une déesse grecque ». Elle a compris la situation... Inutile de dire la soirée est tendue entre le couple lorsque les enfants sont envoyés au lit. Elle montre bien à son mari sa maîtrise des techniques policières, en mini-jupe. Il avait du travail pour la calmer, de sorte que chacun dort dans son coin. Avertissement de tempêtes ! Une policière en colère, c'est quelque chose... Au moins, le pompier a pris les précautions pour ne pas concevoir de demi-dieu avec la déesse, ce qui facilite sa réconciliation avec sa femme.

Aussi, Jim Clancy a eu le droit (et l'honneur) des tentatives de séduction de Zeus et d'Héra. Lorsqu'il reconnaît la déesse, notre ambulancier pense : « Cette femme ne pas être Héra, elle qui est fidèle à son époux ! Cette apparition doit être une Néphélé... » C'est la déesse qui rit à cette pensée. « Sa naïveté est vraiment touchante ! » dit Héra à son époux. Néanmoins, lorsque le couple de dirigeants se fait trop insistant, Jim appelle Belobog et Barma à l'aide, en s'excusant de l'abus dont il en fait de leurs cadeaux. L'ambulancier sait très bien qu'il ne peut pas tenir tête à deux dieux puissants (des démons, comme il le pense), s'il n'a le secours d'autres dieux bienveillants... Svetlana Pavlovna Eastman-Clancy, elle, a le droit de voir les tentatives de séduction de Zeus. Heureusement, Belobog et Barma volent à son secours, de sorte que Zeus et Héra abandonnent leurs plans, ayant peur de la démonstration sérieuse de la colère des dieux slaves... Au moins, Jim et Svetlana font preuve d'une fidélité infaillible. Même Paul Eastman, malgré ses cinquante-deux ans, n'est pas épargné d'une tentative de séduction de la part de Perséphone. Heureusement pour lui, il résiste bravement. De plus, Belobog intercède en faveur de son protégé, faisant fuir la sombre déesse. La femme de notre policier passeur d'âmes, Lidia Vladimirovna Nestorova-Eastman (quarante-huit ans), elle, est courtisée par un Satyre, sauf qu'elle lui fait comprendre qu'elle ne souhaite pas être infidèle à son époux. Devant l'insistance de la mortelle, le prétendant doit s'avouer vaincu. Ensuite, c'est Hermès qui tentera de la séduire sous l'apparence de son époux. Là, résister est plus difficile, surtout quand le dieu grec se camoufle très bien. Sauf que Belobog, outragé par cet affront, décide de révéler à Lidia la supercherie d'Hermès, lui invitant une adultère. Par ailleurs, Paul est informé de chacune de ces tentatives par l'esprit errant qu'est Peter Gordon, qui trouve sympathique notre petit groupe de résistants. Même Samantha Blair n'est pas sauve d'une tentative de séduction de la part d'Hermès, sauf que Morrigan, la déesse irlandaise de la guerre, maîtrise le dieu grec. De sorte qu'il n'ose plus s'approcher de la policière après trois échecs. Arès tentera de séduire Faith Clancy, sauf que Morrigan et Badb, les deux déesses militaires de la mythologie celte, le menacent et le blessent sérieusement, de sorte qu'il revient en hurlant sur l'Olympe. Le père de Jim, Mikhaïl Ilitch Clancy, reçoit la visite d'Aglaé, sauf que Barma fait comprendre à la Grecque qu'elle n'essaie pas de toucher son protégé, pour ne pas subir une malédiction éternelle de sa part.

À suivre.