Godzilla III : La Terreur Venue d'Ailleurs

Chapitre 5

3055 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 21/05/2024 00:26

Tokyo, Japon


De l'autre côté de l'océan, sur l'île d'Okinawa au Japon, dans la capitale, une nuit de pleine lune venait de se lever, illuminant la ville de sa lueur argentée. Mais malgré la tranquillité qui semblait régner et les millions de citoyens dormant profondément, il n’en était pas de même pour l’un d’entre eux.

Au sein d'une vaste propriété, dans une grande maison à la structure riche et traditionnelle, une jeune femme d'environ 25 ans semblait victime d'un sommeil très agité. Allongée dans son lit, elle gémissait et grimaçait, se débattant presque dans les draps comme pour essayer d'échapper à quelque chose. Soudain, elle haleta et se redressa dans son lit, tirée de son sommeil. Avec son front en sueur et son expression choquée, elle dut reprendre son souffle. Son premier réflexe fut de regarder autour d'elle pour voir qu'elle était bien seule dans sa chambre. Elle soupira lourdement, enfouissant son visage dans ses mains et essayant de comprendre ce qu'elle venait de voir dans son sommeil.

Tout a commencé comme un rêve des plus ordinaires, puis tout a changé, se transformant en une série de flashs rapides de plus en plus inquiétants et terrifiants... Tokyo englouti par les flammes, peu à peu recouvert par l'ombre d'une immense machine volante... Godzilla, fou et dévastateur, massacrant un homard géant au milieu d'une ville... Une jeune femme caucasienne se tenant face à Godzilla, s'apprêtant à le toucher de la main... Une tablette de jade d'apparence ancienne et soudainement et volontairement brisée en deux.. . Un lieu ressemblant à un temple très ancien, voyant se dérouler un rituel traditionnel et les membres d'une famille japonaise en tenues anciennes mais royales, venir se prosterner devant une imposante statue faite d'or et de jade représentant une créature humanoïde, mi singe, mi-chien mi-lion... Cette même famille royale, victime d'un assassinat orchestré lors d'un banquet... Et finalement, le dernier éclair fut cette vision de Tokyo ravagée et en feu, et au milieu, se tenait cette chose humanoïde, inhumaine et titanesque, d’apparence mécanique, armée de deux lames géantes en guise de mains et montrant une lueur rouge surnaturelle brillant de sa tête monstrueuse…

La jeune Japonaise se leva de son lit et se dirigea vers la petite salle de bain de sa chambre. S'aspergeant le visage d'eau fraîche, elle se regarda dans le miroir, toujours confuse et essayant de comprendre ce que cela pouvait signifier. Cela aurait pu être un cauchemar ordinaire, mais au fond, la jeune femme sentait que quelque chose n’allait pas. Ces images, ces visions, peu importe comment les appeler, semblaient si réelles, à tel point qu'elle pouvait presque ressentir la chaleur des flammes et la présence de cette famille royale et de ces monstres géants, comme s'ils étaient avec elle pendant son sommeil... La jeune femme se sentait très étrange, comme si elle n'était pas elle-même.

Mais alors qu'elle retournait vers son lit, elle entendit frapper à la porte de sa chambre.

_"Entrez." dit la jeune femme.

La porte s'ouvrit et un homme d'une cinquantaine d'années, habillé en majordome, entra, saluant respectueusement la jeune femme mais paraissant très inquiet.

_"Shiratori ? Que se passe-t-il ?" elle a demandé.

_"Je suis désolé de vous déranger à une heure aussi tardive, mademoiselle Kunigami..." répondit humblement le majordome. "La santé de M. Kunigami s'est détériorée. Son état est au plus mal, je le crains."

Face à cette nouvelle, la jeune femme prénommée Kunigami haleta, choquée. Elle s'empressa d'enfiler son kimono d'intérieur et fut accompagnée par le majordome à travers les couloirs de l'immense demeure traditionnelle jusqu'au bout d'un couloir, vers une autre pièce dont les doubles portes coulissantes étaient gardées par deux agents de sécurité en costumes et cravates noirs, qui immédiatement s'écartèrent en voyant arriver la jeune femme et ouvrirent les portes pour la laisser entrer.

Dans cette chambre spacieuse, décorée avec le plus grand raffinement traditionnel japonais, se trouvait un médecin accompagné d'une infirmière, et dans un grand lit gisait un très vieil homme, chauve, au visage noyé de rides et qui luttait pour garder les yeux ouverts. Le vieil homme était connecté à plusieurs appareils mesurant son rythme cardiaque mais aussi à une intraveineuse pour le nourrir.

La jeune femme Kunigami s'approcha silencieusement du lit et le médecin, après avoir effectué un contrôle et posé son diagnostic, vint la voir et rien que l'expression de son visage suggérait le pire.

_"Je suis désolé, mademoiselle Kunigami." reconnut le docteur. "Je crains que ce ne soit plus qu'une question de minutes maintenant. Nous ne pouvons rien faire, hélas."

La jeune femme ne savait que répondre et bien qu'attristée par cette dure réalité, elle dut se forcer à l'accepter au fond et ne put empêcher les larmes de couler sur ses joues.

_"J'aimerais rester seule avec lui, s'il vous plaît." demanda-t-elle, la gorge serrée mais restant droite et digne.

Le médecin, l'infirmière et le majordome obéirent sans poser de questions et quittèrent la chambre dont les portes furent refermées. La jeune femme s'approcha alors du lit et se pencha au chevet du très vieil homme qui pouvait à peine bouger la tête, la regardant avec ses yeux fatigués, ceux d'un homme dont l'heure était venue.

_"Nami... ma petite Nami..." murmura-t-il de sa voix faible.

_"Je suis là, grand-père... Je... S'il te plaît, ne pars pas, je serai perdu sans toi." répondit tristement Nami en prenant sa main dans la sienne.

_"Les choses sont ainsi, Nami, nous savions toutes les deux que ce jour viendrait." répondit le vieil homme avec gentillesse et sérénité, comme s'il avait accepté ce sort inéluctable. "J'ai fait de mon mieux pour prendre soin de toi lorsque tes parents t'ont été cruellement enlevés, et j'espère avoir été à la hauteur de leurs attentes, afin de pouvoir me tenir devant eux sans honte."

_"Tu étais le meilleur grand-père qu'un enfant puisse rêver d'avoir." Nami lui dit, les larmes aux yeux. "Je suis fière d'être ta petite-fille."

Elle vint tout doucement se blottir contre son grand-père pour le serrer une dernière fois dans ses bras, sachant qu'il pouvait désormais partir à tout moment.

_"Tes paroles apportent du réconfort et un peu de chaleur à mon vieux cœur." dit le vieillard affaibli mais souriant sincèrement. "Cependant, je ne peux que te demander de me pardonner, Nami, de te laisser ainsi seule avec un tel fardeau."

_"Me pardonner ? Je... je ne comprends pas, grand-père. Que veux-tu dire ?" demanda Nami, confuse.

L'attention du vieil homme se tourna alors vers le mur en face de son lit et, avec un effort surhumain, il parvint à peine à lever le bras et à désigner quelque chose avec son doigt. Nami jeta un coup d'œil à ce qu'il montrait et fut surprise. Sur un petit autel traditionnel japonais se trouvait un petit coffret en or et en jade, mais c'est ce qu'il y avait derrière qui laissa la jeune femme plus que perplexe. Une fresque ancienne, peinte à la main et représentant une famille royale du Japon féodal, tous rassemblés et en prière, vénérant une créature humanoïde géante ressemblant à un mélange entre un singe, un chien et un lion. Nami pouvait à peine en croire ses yeux même lorsqu'elle le voyait. Cette famille royale du Japon, ainsi que ce monstre géant qu'ils priaient, ressemblaient exactement à ce qu'elle avait vu dans son sommeil, sentant même leur présence près d'elle. Mais maintenant, elle se rappelait avoir déjà regardé cette fresque plusieurs fois lorsqu'elle était enfant, et à chaque fois elle avait ressentie cette sensation inexplicable, comme si elle se sentait appelée.

_"Ce que tu contemple est l'héritage secret de notre famille." révéla le grand-père. "En tant que nouveau chef de la compagnie Kunigami, vous devez connaître la vérité, comme je l'ai appris de mon père juste avant sa mort."

_"Quelle vérité?" demanda alors Nami, encore plus confuse alors qu'elle s'approchait pour regarder de plus près l'ancienne fresque.

_"Notre famille est issue d'une longue lignée de rois et de reines." dit le grand-père, utilisant les dernières forces qui lui restaient pour révéler la vérité. "La dynastie royale Azumi a gouverné le Japon féodal pendant plus de trois cents ans, apportant sécurité et prospérité au peuple. La famille Azumi possédait un pouvoir unique et très puissant : celui d'invoquer le protecteur ancestral du Japon : le Roi César."

Le Roi César... Ce nom résonnait puissamment dans les oreilles de Nami, lui envoyant un étrange frisson alors qu'elle contemplait le dessin de la fresque représentant cette créature. Le grand-père reprit alors son histoire.

_"Par sa puissance, le Roi César protégeait le Japon de toutes les menaces, et en échange, la famille royale Azumi fonda un culte à sa gloire, lui apportant des offrandes et le vénérant comme un dieu. Malheureusement, le pouvoir dont disposait la famille Azumi et leur contrôle sur le Roi César créa l'envie et la peur dans le cœur des autres familles nobles, craignant que les Azumis n'abusent de ce pouvoir. Ces mêmes familles nobles, bien qu'étant de fidèles alliées, assassinèrent les membres de la famille royale lors d'une fête donnée en l'honneur de l'anniversaire du plus jeune fils. Tous furent tués, sans la moindre pitié, à l'exception de la jeune princesse Midori Azumi, détentrice du pouvoir capable de réveiller le Roi César, qui réussit à fuir et se réfugia dans les montagnes. Désormais seule et traquée par les seigneurs fourbes qui avait assassiné sa famille, Midori disparut dans la nature, se forgeant une nouvelle identité et une nouvelle vie loin des tumultes et des guerres de pouvoir. Le pouvoir des Azumi n'étant plus, le Roi César a disparu et n'a plus jamais été revu, attendant sûrement le jour où un Azumi viendrait le réveiller de son sommeil ancestral pour protéger à nouveau le Japon. Quant à Midori, la seule chose qu'elle laissa après sa mort fut une mystérieuse tablette de jade qu'elle brisa en deux, sur laquelle elle grava un texte qui, dit-on, une fois les deux parties assemblées, ne pouvait être lu que par le sang d'un vrai Azumi."

Nami, tout en écoutant le conte surréaliste de son grand-père, s'approcha du coffret doré sur l'autel et l'ouvrit doucement, révélant à l'intérieur la présence d'un fragment de jade portant des inscriptions japonaises gravées et incomplètes car une moitié étant manquante. L’artefact ressemblait exactement à celui vu dans ses visions. Avait-elle vu le passé ? Comment tout cela a-t-il été possible ? Touchant le fragment avec sa main, Nami ressentit le même frisson incompréhensible dans son sang, comme si son être réagissait au contact de cet ancien jade qui aurait appartenu à son ancêtre.

_"J'ai passé toute ma vie à essayer de retrouver les deux fragments de jade de Midori. J'ai trouvé celui-ci lors d'une expédition sur l'île de Yoron." continua le vieillard. "Quant à l'autre fragment, il semble avoir été découvert par une équipe d'archéologues américains qui se sont empressés de le rapporter dans leur pays pour l'exposer dans un musée."

Nami ne dit rien, essayant de prendre le temps de traiter toutes ces incroyables révélations dans son esprit. Elle aurait pu penser que c'était une blague de très mauvais goût, mais elle connaissait son grand-père et il n'aurait jamais fait une telle blague, encore moins sur son lit de mort. Elle pouvait penser qu'il s'agissait d'un délire en raison de son âge avancé, mais elle pouvait discerner dans ses yeux et le ton de sa voix qu'il était complètement sérieux et conscient de ce qu'il disait. Elle retourna vers son grand-père, s'asseyant au bord du lit et lui prenant la main dans la sienne.

_"Je ne comprends pas, grand-père." a admis la jeune femme sous le coup de la révélation mais aussi de la tristesse. "Pourquoi me dire tout ça?"

_"Je sais ce que tu as vu dans ton sommeil, parce que je l'ai vu aussi..." répondit le vieil homme fatigué. "C'est la preuve que le pouvoir des Azumi a survécu grâce aux descendants de la princesse Midori. Quand je quitterai ce monde, tu seras la dernière héritière vivante de la dynastie royale. Par conséquent, je dois te prévenir car il y a des forces dans ce monde qui feront tout pour s'emparer de ce pouvoir. Tu dois protéger notre héritage, car le sort du monde pourrait en dépendre... Promets-moi, Nami…"

La voix du vieil homme devenait de plus en plus faible, tout comme sa fréquence respiratoire, et il lui était de plus en plus difficile de garder les yeux ouverts. Comprenant ce que cela signifiait, navrée mais devant accepter cette fatalité naturelle de la vie, Nami fondit en larmes.

_"Je... Je te le promets... Je t'aime, grand-père." elle gémit à travers ses larmes.

_"Je... t'aime aussi... Nami..." sourit alors le vieil homme, qui après un dernier regard sur sa petite-fille, ses paupières se fermant pour ne plus s'ouvrir et s'apaisant, un léger sourire aux lèvres et dans un dernier souffle, quitta cette vie.

Nami resta avec lui quelques instants, le voyant si paisible et dans un sens, malgré le chagrin et la douleur de cette perte, elle était heureuse de voir qu'il n'avait pas souffert dans ses derniers instants et que désormais il rejoindrait un monde meilleur. Elle se leva dans un silence solennel, déposant un baiser sur le front de son grand-père, puis sortit de la pièce pour annoncer la nouvelle du décès du chef de la famille Kunigami, emportant avec elle la boîte contenant le fragment de jade, en étant désormais la nouvelle propriétaire. Au fond, Nami était déterminée à obtenir plus de réponses sur cet héritage, et ainsi comprendre pourquoi elle avait vu Godzilla dans ses visions... et cette jeune femme caucasienne... Qui était-elle ?


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Pendant ce temps, au large des côtes américaines, un bateau piloté par des membres de l'organisation terroriste Alpha Breed arrivait en vue d'un petit îlot rocheux perdu au milieu de l'océan. Parmi eux se trouvait le chef de l'équipe qui avait commis le braquage du musée, toujours avec sa cagoule cachant son visage et tenant dans ses mains la boîte antique japonaise volée.

Une fois à une distance respectable de l'îlot rocheux, le bateau stoppa sa progression et une attente commença. Cela n’a duré que quelques secondes, car du ciel nuageux émergea lentement une grande sphère métallique flottante. Les Alpha Breed la regardèrent mais ne montrant aucune surprise, comme s’ils s’attendaient à voir cette chose anormale apparaître. De la sphère géante est descendue une chose beaucoup plus petite, également d'apparence mécanique et très avancée, ressemblant à un drone avec une forme d'insecte inconnue. Le drone, dans un bourdonnement très métallique, s'envola vers le bateau des humains, ceux-ci s'écartant pour lui laisser de la place tandis que depuis l'œil synthétique et lumineux de la petite machine volante, une projection holographique s'activait et montrait une forme, grande, humanoïde, recouvert de la tête aux pieds d'une sorte d'exo-armure très sophistiquée qui épousait parfaitement la forme humaine de son porteur, et un casque à visière large et lisse cachait son visage. Le chef d’escouade de l'Alpha Breed se leva de son siège pour se tenir devant lui.

_"Je vois que vous avez accompli votre tâche, humain." déclara l'humanoïde en armure high-tech d'une voix déformée, à la fois organique et cybernétique. "L'empereur sera ravi d'apprendre cette nouvelle."

_"Il est temps que les Alpha Breed montrent au reste du monde qu'ils ne sont pas là pour plaisanter." répondit le chef de l'organisation avec une confiance glaciale. "Je suis également impressionné par la façon dont vous avez réussi à manipuler l'esprit de Godzilla. Votre technologie est des plus surprenantes."

_"Nous nous passerons de vos vains compliments." rétorqua froidement l’humanoïde blindé. "Ce sont les résultats qui nous intéressent. Continuez votre travail et nous pourrons alors conclure notre marché."

_"Comme convenu." ajouta le chef des Alpha Breed. "La tablette de jade dans cette boîte est incomplète, mais je suppose que vous savez déjà où se trouve la deuxième partie, n'est-ce pas ?

_"Oui." répondit l'hologramme de l'être en exo-armure. "Vous recevrez sa localisation et ses instructions en temps voulu. Et je vous préviens : si vous échouez ou perdez cette tablette, vous accueillerez la mort avec plaisir en comparaison de ce que nous vous ferons subir. L'empereur ne tolère pas l'échec. Telle est sa loi, telle est sa volonté."

Sur ces derniers mots empreints d'une loyauté mêlée de fanatisme envers son maître, l'être blindé coupa la transmission et le drone insectoïde s'envola vers la grande sphère volante. Les Alpha Breed observèrent le mystérieux engin disparaître dans la mer de nuages.

_"Alors, patron... A votre avis, c'est quoi cette tablette?" a demandé l'un des terroristes.

L'homme cagoulé ne répondit pas tout de suite, passant la paume de sa main sur le jade usé de l'artefact, observant l'écriture intraduisible gravée à sa surface.

_"L'avènement d'un nouvel ordre... Et l'avenir de notre espèce." fut la réponse convaincue qu'il donna. 

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