Lettres de Kamura

Chapitre XVII

Dix-septième lettre  

Chère Nozomi,

Il n’y a rien qui me chagrine plus que de te savoir en peine. S’il te plaît, ne fais rien qui pourrait te nuire. L’émotion est l’ennemi le plus redoutable pour un chasseur, y compris pour les meilleurs comme toi. J’ai vu bien trop de camarades mourir au combat à cause d’un esprit tiraillé. Et je ne supporterai jamais de te perdre. Alors s’il te plaît, je t’en conjure, sois prudente au combat…

Nous serons ravis ici de te retrouver si tu désires revenir à Kamura. Llyr te réclame toujours plus. Je le vois de temps à autre jouer avec Anko, ils se pourchassent en courant dans la maison et finissent souvent par s’envoyer une petite balle molle. Il me réclame aussi toujours plus de chansons et mélodies, mais j’arrive à mes limites. S’il ne devient pas un barde en grandissant, je me demande ce que sera son avenir ! J’ai hâte que tu sois là pour le voir grandir…

Sache que quoi qu’il arrive, nous serons toujours là pour t’épauler dans ces épreuves. Fiorayne semble être une personne forte, tout comme sa sœur, je suis sûre qu’elle se remettra de ses blessures grâce à ton aide.

J’ai trouvé cette fleur en me promenant l’autre jour. J’ai beau l’avoir aplanie et laissée sécher, elle n’est pas encore parfaite pour te l’offrir. Mais j’espère malgré tout qu’elle te fera plaisir, et que tu retrouveras le sourire. Il s’agit d’un camélia, sa floraison a été prématurée, mais ses pétales sont joliment formés. Puisse-t-il t’accorder un peu de réconfort.

Je n’aime pas te demander ça lorsque je ne suis pas à tes côtés, mais je te prie de rester forte dans cette situation désespérée. Les choses finiront par s’arranger, même si en cet instant elles te paraissent insurmontables.

S’il te plaît, fais attention à toi, et à ta santé.

J’ai hâte de te retrouver.

Dylis.