Paris sans Chat Noir

Chapitre 6: Luka

Point de vue extérieur

Sa beauté la percuta, comme elle le faisait à chaque fois que Marinette voyait le joli blond. Il sortait de la luxueuse voiture d'une manière féerique. Il était beau comme un dieu. Son visage aux jolis traits fins, ses cheveux blonds brillants, ses yeux d'un vert hypnotisant, son sourire éclatant et sa carrure de mannequin, le tout de son être avait pris l'habitude d'ensorceler la jeune fille. À sa présence, son cœur battait la chamade alors que ses joues devenaient pourpres et que des papillons se mettaient à voleter dans son ventre.

Adrien s'approcha du petit groupe d'amis et fit la bise à chacun. Quand ses joues touchèrent les siennes, Marinette sentit son corps surchauffer et son cœur se décrocher de sa poitrine. À ce contact, elle se promit de ne jamais oublier la peau de pêche qu’avait ce garçon.

-Ça va pas mon pote ? On dirait que tu n'as pas dormi depuis 24h.

-Ne t’inquiète pas pour moi Nino, le rassura son ami. Je suis juste un peu fatigué.

Les quatre adolescents discutaient tranquillement dans la cour de l’école et Adrien sentit peu à peu son stress descendre.

Alya tapait sur le clavier de son téléphone, comme chaque matin, addicte comme elle est à cet appareil. Son petit-ami commençant déjà à imaginer qu’elle était peut-être occupée à chatter avec d’autres garçons lui demanda sur un ton un peu sec :

-Pourrait-on savoir avec qui tu préfères envoyer des messages au lieu de discuter avec nous ?

Elle ne prit même pas la peine de relever la tête et répliqua :

-Je n’envoie pas de messages, j’écris un article pour le Ladyblog. Chat Noir n’est

pas venu aux dernières attaques d’akumas et ça n’est jamais arrivé auparavant.

Soudain plus investie dans le sujet de la conversation, elle continua son explication.

-Ladybug à même dû faire appel à l’aide de Rena Rouge. Alors je me pose des questions tu vois. Que se passe-t-il ? Où est Chat Noir et qu’est-ce qui l’empêche de venir se battre ?

Adrien perdit très vite son sourire et son pouls s’accéléra.

Marinette, elle, fut prise d’une soudaine culpabilité. Elle s’était dite que ce n’était sûrement rien de grave, mais maintenant que leur fan N°1 se faisait du souci, elle s’en voulu.

Alors que la blogueuse énumérait les différentes raisons possibles de la disparition de Chat Noir, une main se posa sur l’épaule de Marinette. Elle se retourna et vit un garçon aux cheveux bleus lui faire face.

-Lu-Luka ?Mais, qu’est-ce que tu fais ici ?

-J’ai besoin de te parler, lui répondit-il d’une douce voix. Tu aurais une minute à m’accorder ?

Ils s’éloignèrent tous les deux du reste du groupe. Puis, Luka plongea ses yeux dans ceux de Marinette en se mordant légèrement la lèvre, l’air préoccupé.

-Tout va bien ? demanda la jeune fille un peu inquiète.

Il lui sourit.

-Oui, très bien même. C’est juste que je ne sais pas trop comment t’annoncer cette grande nouvelle.

Il inspira profondément et lui dit cachant difficilement son excitation :

-Un producteur de musique américain m’a contacté récemment. Il croît en mon potentiel et m’a proposé de signer pour un album.

Marinette ouvra grand les yeux, surprise de ce qu’elle venait d’entendre.

-Vrai-vraiment ?

Luka hocha la tête de haut en bas.

La jeune fille sourit jusqu’aux oreilles et lui sauta dans les bras.

-Je suis tellement contente pour toi Luka ! Si tu savais !

Il ria. Elle l’imita et ils resserrèrent leur étreinte.

Après un long câlin, il mit de l’espace entre eux même si être dans ses bras était sûrement la chose la plus chaleureuse qu’il n’ait jamais ressenti. Son visage s’attrista.

-Mais il y a une condition, avoua-t-il. Le producteur n’a pas l’intention de venir jusqu’à Paris. C’est moi qui dois me déplacer jusqu’à New York.

Le sourire qu’avait Marinette s’effaça instantanément de son visage. Luka le remarqua et baissa les yeux.

La jeune fille sentit la tristesse l’envahir.

New York ? C’est si loin… pensa-t-elle. Mais, c’est son rêve après tout, percer dans la musique. Et puis, pourquoi suis-je si égoïste ?

-Quand ? demanda-t-elle tout bas.

-Heum… une semaine…

Marinette se regarda le jeune homme avec un soupçon d’inquiétude dans son expression.

-Pendant combien de temps ? continua-t-elle.

-Je ne sais pas trop. On est sensés enregistrer l’album là-bas et peut-être un deuxième, si les résultats sont bons.

Elle sentait très bien qu’il n’avait fini.

-...peut-être une tournée aussi…

Marinette avait du mal à imaginer les années futures sans Luka. Sans son support constant et ses phrases pleines d’attention. Ça lui déchirait le cœur de le savoir loin d’elle. Il était devenu l’un de ses plus proches amis. Et elle savait qu’il ressentait plus que de l’amitié à son égard, même si pour elle, ses sentiments étaient forts flous.

Sans même s’en rendre compte, une larme coula le long de sa joue, puis s’enchaînèrent d’autres. Elle finit par se laisser aller par ses sanglots.

Luka ne savait pas comment réagir. Il n’aurait jamais imaginer que cette nouvelle la mette dans un tel état.

Il enlaça son amie, la serra contre son torse et lui tint légèrement l’arrière de la tête avec ses grandes mains de guitariste.

Après un petit moment de réconfort, Marinette se retira soudainement de l’étreinte.

-C’est ridicule, dit-elle en séchant ses larmes. Je me mets dans tous mes états alors que tu n’es même pas encore parti. Et puis de toutes façons, ce n’est pas un océan qui va nous séparer, n’est-ce pas ?

À cette dernière phrase, Marinette tendit son petit doigt vers Luka. Il l’observa d’abord et fut déconcerté par sa beauté qui l’avait toujours impressionné. Elle souriait de nouveau, avec ces jolies lèvres qu’il avait tant envie d’embrasser.

Le jeune garçon approcha sa main de celle de la jeune fille et serra son petit doigt à l’aide du sien. Ils avaient pris l’habitude de faire cela. C’était un geste sincère prouvant qu’il étaient amis et qu’ils le resteraient peu importe ce qu’il se passait.

-Tu as raison Marinette, nous nous verrons encore toi et moi parce que je parcourrais le monde entier pour te dire encore une fois à quel point tu as de l’importance à mes yeux.

Elle rougit.

Je t’aime Marinette, pensa fort Luka dans l’espérance qu’elle l’entende.