Paris sans Chat Noir

Chapitre 5: Que faire ?

Point de vue extérieur

À Paris où le soleil s’était déjà couché, il pleuvait des cordes. Un jeune garçon aux cheveux dorés se tenait les fenêtres de sa chambre. Il observait l’héroïne de Paris et la fille renarde se battre contre un homme ayant un pouvoir ridicule.

Adrien avait une boule au ventre et des larmes sous les yeux. Ladybug était forcée de gérer chaque attaque sans son aide.

Toute cette histoire le rendait malade. Il ne passait pas une seconde sans penser à celui qui lui avait volé son miraculous et ce qu’il comptait faire avec. Il ne passait pas une seconde sans penser à son identité secrète qui pourrait être révélée à tout instant à cause de cette personne. Il ne passait pas une seconde sans penser à sa lady sur qui tout retombait sur les épaules

Adrien avait beau creuser sa tête il ne trouvait aucuns moyens de contacter la nouvelle gardienne de la Miraclebox.

Comment réagirait-elle si elle savait ?

Te rends-tu compte de la gravité de ce que tu as laissé passer ? aurait-elle dit. Peut-être qu’un dangereux criminel a une bague destructrice en sa possession Chat Noir !

Rongé par la culpabilité et l’angoisse, il s’affala sur le sol en sanglot et y resta durant une dizaine de minutes. Au bout d’un moment, il entendit Nathalie l’appeler à descendre pour dîner.

Le jeune garçon s’essuya les yeux et sortit de sa chambre.

Pour la première fois depuis deux mois, son père s’était joint à lui. Mais même ça ne remonta pas le moral de son fils.

Après un long blanc, Gabriel brisa le silence.

-Tu n’as pas touché à ton assiette. Devrais-je m’inquiéter?

De l’autre bout de la table, Adrien se contenta de faire non de la tête.

Son père bu une gorgée de vin avant d’ajouter :

-Ta titulaire m’a appelé tout à l’heure. Elle m’a dit que tu étais fort distrait ces derniers jours et que cela t’avais coûté une mauvaise note. Ce n’est pas la seule, ton professeur d’escrime et celui de chinois sont également très mécontents de tes derniers cours. Alors je le répète ; devrais-je m’inquiéter Adrien ?

Ce dernier ne savait pas quoi dire. Ses professeurs avaient raison. La seule chose que le préoccupait en ce moment était sa bague.

-Je...je me sens un peu fatigué depuis le début de la semaine, répondit Adrien.

Gabriel fronça les sourcils.

-Et pourquoi cela ? demanda-t-il connaissant très bien la raison de son état.

-J’ai tendance à faire des insomnies, Père.

Après tout, rien de ce qu’il disait n’était faux. Ses nuits étaient devenues insurmontables suite à l’événement dernier. Comment était-il supposé dormir alors que le miraculous qu’on lui avait dérobé était entre les mains d’un inconnu et qu’il n’y avait aucunes façons pour lui de prévenir Ladybug ?

Gabriel se leva d’un coup.

-Dans ce cas, tu prendras une tisane avant de dormir. Et si le problème ne s’arrange pas, Nathalie te donnera des somnifères. Tu es Adrien Agreste, mon fils, finit-il avant de partir. Tu dois exceller dans tous les domaines.

Cette dernière phrase attrista l’adolescent. Il détestait quand son père le mettait sur un piédestal car c’était la raison pour laquelle il lui infligeait tant de pression. Comme si ce n’était pas déjà suffisant…

Les jets de la douche chaude mouillaient la peau pâle d’Adrien. Il passa doucement ses mains savonnées sur sa tête, son torse et puis l’entièreté de son corps parfaitement taillé. Depuis qu’il était le super-héro de Paris, son physique avait beaucoup changé. Ses épaules devenaient imposantes, ses biceps étaient devenu plus grands, ses pectoraux se développaient petit à petit et ses abdominaux étaient à présent bien plus que juste dessinés sur son ventre. Ce changement ravissait les photographes, rendait les autres garçons jaloux et faisait fondre les filles. Sauf que la seule qui l’intéressait, c’était Ladybug. Il suffisait qu’il pense à elle pour devenir une véritable guimauve. Elle était si différente des autres. Si forte, si douce, si belle.

Ladybug… tes yeux bleus ciel me manque déjà.

Cette fille envahissait ses rêves. Il la voyait, plus belle que jamais, lui dire des mots doux. Il lui arrivait aussi de rêver différemment d’elle parfois. Des rêves où sa lady était nue et prête à n’importe quoi pour lui. Ses rêves préférés. Cela semblait si vrais quand ça arrivait mais pourtant la réalité était bien différente. Celle pour qui il ressentait des sentiments en aimait un autre. La voilà la réalité.

Il sortit de la douche et s’essuya avec une serviette. Adrien pensait encore à Ladybug. Seul Chat Noir pouvait la voir tous les jours, pas lui.

Il était également le seul à pouvoir s’échapper de cette prison où il vivait quand il le souhaitait. Il devenait de plus en plus urgent de trouver une solution. Chaque jour les possibilités de retrouver sa bague se réduisaient. Mais que faire? Puisqu’il ne connaissait rien du voleur, tout le monde était susceptible d’avoir commis ce crime. Et avertir la police dévoilerait son identité secrète.

De retour dans sa chambre, une mauvaise odeur vint piquer les narines d’Adrien. Cette pièce avait toujours senti le fromage mais cette fois-ci la situation était pire. Il se dirigea vers son bureau et ouvra le tiroir d’où provenait la puanteur. Sur une assiette, plusieurs morceaux de camembert moisi régnaient. Adrien soupira. Plagg n’était plus là pour les manger.

Le jeune garçon se jeta dans ses draps, trop épuisé pour régler ce problème supplémentaire. Avec Plagg, Ladybug et sa bague perdue qui hantaient son esprit, il eut beaucoup de mal à trouver le sommeil. Mais finit par tomber dans les bras de Morphée.