Mass effect : un nouveau foyer

06 Juillet 2286, 12H40(heure local de l’Arche). Andromède, secteur Nova, Astia, village Jirania, zone fortifiée.

« - Bordel mais bougez votre cul ! hurle un officier turien sur des asaris et des quariens. Il faut à tout prix des défenses opérationnelles ! »

L’information de l’attaque a vite été rependue et toute l’Arche s’est mise sur le pied de guerre. Plusieurs quariens et asaris ont rejoint le sol pour placer des tourelles et des barricades. Certains turiens se chargent de la coordination des forces au sol et de former en express des Jiranias, tandis que des humains et d’autres turiens se préparent au combat sur les fortifications. Enfin, une flotte a été placée en orbite.

« - Quel est le topo chef ? demandé-je à Kira.

- D’après nos maigres infos, la planète est un lieu sacré pour les Khets. Une conclusion avantageuse serait qu’ils ne vont pas nous bombarder orbitalement. Au cas où, la flotte est en position et va tenter de bien se débrouiller. En tout cas, notre plan de défense est simple : notre équipe et d’autres assurons la défense du village, tandis que d’autres soldats s’occupent de la colonie.

- Il parait qu’il y a pas mal de monde à la colonie, dit Julien.

- Oui. Au vu d’une éventuelle bataille spatiale défavorable, nous avons transféré plusieurs milliers de gens, notamment des humains et turiens, vers le site. Ils ont été mis en sécurité.

- Ca ne me dit rien qui vaille, réplique Julien en fronçant les sourcils.

- VAISSEAUX ENNEMIS, hurle un humain en courant vers les fortifications. »

En un rien de temps, les deux soleils se recouvrent d'un épais nuage noir. Puis, le vrombissement significatif de moteurs se fait entendre.

« - Capitaine Kira, urge un humain en liaison com. Des rapports disent que la flotte est engagée. Je répète, nous avons engagé l’ennemi. Leur attaque est d’une violence sans nom, nos lignes se sont grandement fragilisées. Leurs soldats vont débarquer !

- Ils débarquent déjà ! »

En quelques secondes, les premiers tirs frappent nos lignes et sèment la pagaille et la mort.

Je me mets rapidement à couvert derrière une barrière et attends que les rafales cessent. Partout autour de moi, les cris et les sanglots fusent. Là, c’est un humain, une jambe en moins, qui appelle sa mère à l’aide. Ici, un turien tente de rafistoler son camarade à la poitrine éventrée. Ou encore ici, une jeune Jirania pleure et court à toute jambe vers sa maison. En la regardant, je tourne mes yeux vers le village et voit un brasier en train de ronger les foyers.

« - Tourelles parées, hurle avec rage un turien. Feu ! »

Au vacarme des frappes aériennes s’ajoute le bruit sourd des canons lasers. C’est un tumulte sans fin de bruit.

« - Infanterie ennemie en vue, informe une personne. Soldats tenez vous prêts ! »

Je lève la tête. Un peu en contrebas, sortant de la végétation pour se retrouver sur de la roche, les habituelles créatures fortes et sanguinaires arment leurs fusils. Mais alors que l’on peut s’attendre à un autre déferlement de tirs, une violente explosion soulève le sol.

« - Bouffez ça les enfoirés, hurle Tania à mes côtés. »

Tous les soldats hurlent de bonheur. Des explosifs, placées préalablement à la lisière de la forêt, ont fait leur travail. Le moral remonte, mais un hurlement puissant et effrayant se fait entendre. Puis, c’est la bataille.

Une vague de Khets déferle sur nous fortifications. Les tirs fusent de partout. Les DCA tiennent en respects les bombardiers aériens tandis que d’autres tourelles clairsement les rangs ennemis. Des asaris usent de leur pouvoir pour solidifier nos défenses et bloquer les projectiles ennemis. D’autres biotiques, dont Brad, sont sur nos arrières et servent d’artillerie. C’est le chaos chez l’ennemi, mais son avancée reste inexorable.

« - Première ligne, hurle un turien, à l’attaque ! »

Une multitude d’humains et de turiens, couverts par des asaris, contre-charge les Khets alors qu’ils ne sont plus qu’à quelques mètres. J’observe la charge, violente et sanguinolente, et un creux se forme dans mon estomac. Les boucliers ennemis encaissent et nos forces sont obligées d’être au corps à corps pour les achever. Hélas, le physique adverse est à leur avantage. Cependant, les capacités turiennes ne sont pas sans résultats. Et pendant leur combat, les autres et moi assurons un tir de soutient.

Au bout d’un quart d'heure d’âpres confrontations, un nouvel ordre se fait entendre.

« - Deuxième lignes, en avant ! »

Voilà mon signal. Tania part avec d’autres soldats pour relever ceux au combat, pendant que les biotiques comme moi chargeons. En un éclair, une multitude d’explosions biotiques secoue la ligne de front à cause de notre charge biotique.

Je me retrouve face à un Khet et ne perds pas une seconde avant de lui ouvrir la poitrine avec un tir de pistolet. Puis, je concentre toute ma force, plonge en avant et lance une attaque biotique surpuissante. Le sol oscille sous mes pieds et plusieurs khets partent à la renverse. Pour ceux toujours vivants, je les achève avec mon pistolet.

« - Attention, me dit une asari en me jetant au sol pour éviter un tir. »

Je me retrouve alors dans la boue, le sang et la mort. Plein de cadavres et même des êtres encore vivants m’entourent. Encore une fois, les cris et les sanglots m’assaillent. Prenant sur moi, j’essuie le sang sur ma visière et me relève. Nom de dieu, il y a tellement de khets !

« - Biotique, retraite, hurle une personne en liaison com. »

Notre charge ayant fait suffisamment de « bordel » chez l’ennemi, et ayant couvert la première ligne, nous nous replions en nous téléportant. La deuxième ligne, fraiche, prend alors la relève. Et c’est un nouveau combat qui débute, un nouveau round d’un quart d’heure où nos soldats tentent de repousser les ennemis. Au fur et à mesure, des barricades de cadavres abritent les vivants. Les corps sont déchiquetés par les tirs. Puis, je charge une nouvelle fois dans la mêlée.

Le choc est toujours aussi violent, mais l’ennemi est cette fois-ci mieux préparé. Notre attaque est moins efficace et la deuxième ligne peine à se sortir de ce bourbier mortuaire.

Je me retrouve face à des khets par dizaine. Je tire de partout, envoie des coups à me rompre les poings, mon bras mécanique m'est très utile, mais l’ennemi est toujours aussi affluent. A un moment, un tir frappe mes boucliers et me déstabilise. Puis, un coup invisible me propulse au sol. Me revoilà à nouveau dans la mort et les gémissements. Une vague de panique commence alors s’insuffler en moi. Je ne sais pas comment va Tania, ni Kira. Je ne sais même pas comment moi je vais réellement et si je vais m’en sortir.

Alors que je commence à douter et que je suis de plus en plus couvert de corps, un son strident émane d’un côté, stoppant l’action. Profitant de ce moment suspens je me dégage et me relève. Une grande partie des armes ennemies explosent, projetant leurs membres aux quatre vents. Et dans le ciel, certains appareils tanguent, puis viennent s’écraser au sol et dans la forêt. Puis, la panique se fait entendre dans les rangs arrières ennemis.

Le plan a fonctionné. Pendant qu’ils étaient concentrés sur nous, les quariens ont piraté leurs équipements et vaisseaux. Et, des chasseresses asaris et des Jirania se sont faufilés dans la forêt pour les attaquer à revers. C’est la débâcle totale chez l’ennemi.

Au bout de quelques minutes, la ligne de front est complètement percée et les combats se situent dans la forêt.

« - Equipe en formation, dit Tania en me rejoignant avec Julien et Brad.

- Je suis si content de vous voir, dis-je en me précipitant vers eux. Où est le chef ?

- Blessé, me répond t'elle, mais rien de trop grave. Tu es en charge de l’équipe et de la mission suivante : infiltrer un vaisseau Khet. C’est ce vaisseau qui a déployé tous ces aliens.

- Attendez, dit Julien. Le chargé de transmission a dit que le front de la colonie était toujours tendu. Nous devrions aller les aider.

- Nous ne pouvons pas retirer des troupes d’ici, dis-je. Quant à la mission, nous pouvons en apprendre sur eux, peut-être même utiliser le vaisseau pour apporter un support !

- Tu plaisantes ? Il y a plein d’humains sans défenses là-bas ! Si le front cède, ils se feront tuer. Je ne les laisserais pas se faire charcuter parce qu’un putain de turien veut un putain de vaisseau ! 

- Julien ça suffit, dis-je avec colère. Nous avons une mission et je suis le chef de l’équipe, un point c’est tout !

- Ecoute Ju, renchérit Brad, moi aussi je suis autant en colère que toi. Je ne sais même pas si ma famille n’est pas là-bas, au cœur de cet enfer. Mais nous devons rester clairs et logique. A nous quatre nous ne pouvons inverser le déroulement de la bataille en nous plongeant dans la mêlée. Mais si nous capturons ce vaisseau …

- Rha la ferme, hurle ce dernier. Je vous suis, mais sache bien Khal que tous les morts humains seront sur ta conscience. S’ils se font massacrer, ce sera de ta faute, rajoute t’il en pointant un doigt accusateur sur ma poitrine. »

Le comportement de Julien est très tendu. Je savais, de par nos discussions, qu’il avait une tendance extrémiste pour le genre humain. Mais maintenant je vois que pour lui c’est l’humain et rien d’autre. Sa pensée serait alors proche de celle de cerberus, mais ne jugeons pas aussi hâtivement, la bataille met les nerfs à rude épreuve.

Après cette brève confrontation, nous nous dirigeons vers les coordonnées du vaisseau.