Forbidden Heart l MARVEL

Chapitre 1 : Chapitre Un

2266 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 25/07/2021 15:01

 « Incroyable ! Cette nouvelle machine permet de redonner de l'éclat à vos vêtements... » 

 

La télévision le soir est assez barbante à la longue. Elle débite entre deux émissions, quinze publicités plus débiles les unes que les autres. Mon père s'énerve encore une fois contre cette publicité qu'il dit être « mensongères ». 

 

C'est une arnaque commerciale de première ! Moi j'ai fait un exploit, j'ai redonné la vie ! 

Oui, je sais Papa. 

Non tu ne comprends pas Lucie chérie, j'ai redonné la vie à un homme qui devrait être mort à l'heure qu'il est ! 

Papa, je suis fière de toi, tu le sais mais ça fait maintenant trois mois que tu me rabâches toujours la même chose. Tu ne crois pas que c'est un peu de trop exagéré la ? 

Je sais que je suis barbant avec ça mais que veux-tu c'est ma plus belle expérience après être marié et père. 

J'esquisse un sourire. C'est ce qu'on appelle un argument de choc. C'est son argument pour presque toutes les disputes et mine de rien elle marche à tous les coups. Je ne pourrais jamais oublier le jour où mon père est rentré heureux comme jamais et en hurlant des « j'ai réussi ! » et des « il est vivant grâce à moi. Que Dieu soit loué ! ». Il a appelé ma meilleure amie en lui demandant si je pouvais dormir chez elle et forcément elle a dit oui. Je suis loin d'être une idiote donc je me doute que la soirée n'a pas dû être très catholique et je vous épargne les détails. Juste que la maison était bizarre quand je suis rentrée le lendemain. Papa n'avait pas beaucoup dormi et cela se voyait malgré le sourire qu'il trainait. Maman non plus n'avait pas beaucoup dormi mais ils étaient heureux et c'était le principal. Les jours suivants ont été très spéciaux puisqu'on a mangé dans divers restaurants, fait les magasins et trainait en ville en s'éclaffant de tout et de rien. Quand j'ai demandé à Papa pourquoi tout ça et il m'a juste répondu qu'il fallait profiter de la vie tant qu'on le pouvait. C'est seulement après que j'ai compris pourquoi Papa était aussi heureux. Il a sauvé la vie d'un homme qui avait passé 70 ans dans un glaçon. C'est un résumé assez court mais qui résume plutôt bien la situation. Mais les semaines suivantes ont été plus pénible.           

J'ai maintenant 27 ans et je crois être en âge de choisir ma voie. Je suis une mordue des sports de combats, ce qui explique mes formations dans diverses écoles. J'ai dû prendre un travail pour financer mes études de rêve : entrer dans l'armée. Je suis obligée de faire ainsi parce que mon, père refuse catégoriquement que je rentre à l'armée. Son seul argument et qui n'est pas des moindre je l'accorde est que je risque ma vie si une guerre éclate. Mais je crois que mon père ne comprend pas que si j'ai choisi ce métier c'est parce que j'ai du courage et de la bravoure à revendre. Je veux prouver qu'on n'a pas besoin d'une montagne de muscles et des bijoux de famille pour rentrer dans l'armée. Les femmes sont aussi fortes que les hommes et même parfois plus. Ma mère n'est pas vraiment contre car elle aurait aimé quand elle était plus jeune avoir le courage de tenir ses objectifs. Mais l'inscription se fait dans moins d'un mois et mon père refuse encore de m'inscrire se qui me frustre profondément. Je ne comprends vraiment pas cette réticence envers mon choix. Il a pourtant tellement heureux quand il parle de son idole qui s'est battu pour ses convictions et qui est devenu l'emblème de l'Amérique pendant la Seconde Guerre Mondiale. 

Je rejoins mon père sur le canapé, prends la télécommande et éteint la télévision sous l'œil étonné de mon paternel. Une discussion sérieuse s'impose et je ne veux pas qu'il soit perturbé de nouveau avec les informations qui essayent par tous les moyens d'assommer ce pauvre héros de guerre de questions plus débiles les unes que les autres. 

 

-Papa, je dois absolument te parler d'une chose très importante et cette fois tu ne te défileras pas. 

-Très bien, soupire mon père en sachant très bien de quoi je veux parler pour la énième fois. 

-Tu sais mieux que personne ce que je veux faire : aider mon pays et tu m'as dit que c'était une noble cause. Je veux rentrer dans l'armée pour ça et je n'ai pas d'autre solution. Je veux aider mon pays du mieux que je peux et montrer à tout le monde que les femmes ont elles aussi leur place dans ce monde fait de bataille et de sang. Je veux être la quand ça arrivera pour l'empêcher et repousser l'ennemi jusqu'à ce que cette folie s'éteigne. Pourquoi refuses-tu de me laisser vivre mes rêves et mes idéaux ? Tu sais que ça me tient à cœur et que je ne lâcherai pas le morceau. Tu idolâtre quelqu'un qui était comme moi, pourquoi ne veux-tu pas que je fasse de même ? Franchement arrêtes de me traiter comme une gamine de 16 ans, j'ai plus l'âge qu'on me dise ce que je dois faire. Ne crois pas que je ne respecte pas ta façon de voir le monde, mais moi je le vois autrement et je veux changer ça. 

 

Un long silence prend la parole après que je sois rassise. Mon père ne dit rien et baisse les yeux, ce qui est signe qu'il a assimilé ce que je lui ai dit. De longues minutes passent sans aucun bruit, pas même une mouche qui vole, un oiseau qui ne piaille ni même une voiture qui passe un peu trop vite. Non, rien et j'ai l'impression que cela dure une éternité. Finalement, j'entends une grande inspiration venant de mon père et il relève la tête. Je vois des larmes perlées aux coins de ses yeux. Je m'apprête à parler quand il dit : 

 

-Jamais, je ne pourrais te laisser partir là-bas. 

-J'TE DETESTE !! 

 

Je ne lui laisse pas le temps de répliquer et cours à toute vitesse dans ma chambre en claquant la porte et en m'enfermant à clés. Je m'effondre sur mon lit en larmes. Pourquoi il me fait ça ? Je ne lui demande pas la lune non plus ! J'entends ma mère qui explique un truc à mon père mais je ne comprends pas ce qu'elle dit. Et puis pendant un moment, plus rien, pas un seul bruit. Des petits coups sont frappés à ma porte. 

 

-Je veux voir personne... 

-S'il te plait Lucie, ouvres moi

 

Je me lève, les yeux rougis par les larmes et déverrouille ma porte. Mon père la pousse et me prends dans ses bras où je continue de sangloter. 

 

-Elle a bien grandi ma petite princesse. Je ne pensais pas que ce jour arriverait aussi vite. J'aurai voulu te garder, toi, la prunelle de mes yeux près de moi mais c'est impossible. Tu as la bougeotte et tu ne tiens jamais en place. Tu as raison, je ne peux pas t'empêcher de vivre tes rêves. Mais promet moi de rester en vie. 

-Je te le promets Papa. Tu seras fière de moi. 

 

Je me blottis comme une enfant de 6 ans. Ma mère est derrière nous, le sourire aux lèvres et contente que cette histoire soit enfin terminée. Je sors de l'étreinte de mon père pour aller câliner ma mère qui je suis sûre a mis les points sur les « i » comme on dit. 

 

P.O.V Steve Rogers : 

 

Je ne pensais pas que ça aller être aussi dur de m'habituer à cette ville qui jadis avait été mienne. Je la connaissais comme ma poche pour m'être bagarré plus d'une fois dans chacune de ses rues. On retrouve dans certains endroits des traces du passé qui essayent encore d'être camoufler. Les gens veulent oublier cette guerre et je les comprends pour l'avoir vécu en première ligne. J'essaye d'être discret sur ce que je fais, ce que je dis, où je vais mais aussi ce que je porte. Je dois constamment me cacher et essayer de passer inaperçu, si je ne veux pas me faire assaillir de journalistes et autres personnes qui me posent milles et unes questions dont certaines je n'ai même pas la réponse. Fury m'a proposé un garde du corps mais j'ai refusé, ce n'est pas la force qui me manque physiquement mais la force morale et ça un garde du corps ne pourra pas la guérir, ni la remplacer. Je suis déboussolé, je ne sais pas pourquoi je suis encore en vie et je me demande pourquoi cet homme s'est acharné pour me maintenir en vie au lieu de m'achever. Je vais finir par devenir fou. Tous mes principes tombent à l'eau et je ne m'y retrouve plus. Certaines choses qui étaient d'actualités dans mon temps sont oubliées maintenant et on se demande même si je ne raconte pas des sottises. Le S.H.I.E.L.D m'a proposé de me prendre sous leur aile, ainsi je pourrais garder mon statut de Captain America car je suis encore dans les mémoires des gens. Je ne lui ai pas donné ma réponse, je ne veux pas être leur larbin, ni même leur être redevable même si c'est déjà le cas. S'il ne m'avait pas trouvé dans la glace, j'aurai dormi encore longtemps, ou j’aurai bien fini par réellement mourir. Je veux être libre de mes mouvements et pas devoir me justifier des moindres sorties que je pourrais effectuer. Je me sens affreusement seul, c'est vrai mais je peux me débrouiller sans l'aide de personne. Je regarde les nouvelles photos à la télévision de moi au bout de la rue, là ou Howard Stark et le Docteur Erskine m'ont injecté ce produit qui a décuplé ma force ainsi que ma taille. Je me rappelle encore la frayeur de Peggy quand j'ai hurlé de douleur et avec quelle ténacité elle a voulu qu'on arrête tout. Peggy, voilà bien trois mois que je ne cesse de penser à toi. Tu es à peine en vie et je me demande si je n'aurai pas dû mourir moi et que toi tu restes en vie, que toi tu hibernes. Tu méritais la vie, comme moi je ne te méritais pas. Tu aurais pu accomplir tellement de choses encore, même si je sais que tu en as déjà tellement fais. Le téléphone sonne, ce qui me sort de ma rêverie. 

 

-Allô ? 

-Cap', c'est Fury. 

-Oui, je me doute, il n'y a que vous pour m'appeler ainsi. 

-De nouvelles inscriptions vont se faire dans deux semaines dans l'un des camps militaires. Est-ce que ça vous intéresse de vous y rendre ou ça ne fera qu'empirer votre état ? 

-Je veux bien essayer mais si je ne suis pas suivi par toutes ses personnes et si vous venez avec moi. 

-Vous savez ce que vous voulez, c'est très bien. Peut-être arriverai-je à dénicher quelques perles rares dans tout ce lot de jeunes hommes et jeunes femmes aussi. 

-Des... Des femmes ? M'interloque-je. 

-Oui, vous savez maintenant les hommes comme les femmes ont le droit de s'inscrire. Et croyez-moi elles sont parfois de vrai dur à cuire, presque pire que les hommes. Vous verrez normalement la fille de celui qui vous a ramené à la vie, Lucie. 

-D'accord

-Bon très bien à dans deux semaines, je passerai vous prendre. 

 

Je redépose le combiné, complètement perdue. Savent-elles vraiment pour quoi elles s'engagent dans l'armée ? Pas que je sois sexiste, loin de là, mais c'est dangereux la guerre et les femmes sont je pense les personnes les plus importantes dans la communauté après les enfants qui assurent l'avenir. Mais si elles ne sont pas là, ça va être dur d'avoir une relève. Je me rappelle encore ce premier jour où pour nous tester, le colonel avait envoyé une fausse grenade et comment je n'ai pas hésité à me jeter dessus pour protéger mes camarades les plus froussards. Je souris à ce souvenir parce que c'était tellement dangereux et irréfléchi mais Peggy m'avait regardé et j'en étais heureux. Il faut que j'arrête de me torturer l'esprit avec elle. Je ne peux plus continuer comme ça à me faire remonter des souvenirs qui de toute manière ne me font que souffrir encore plus. 

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