Forbidden Heart l MARVEL

Chapitre 0 : Prologue

2235 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 25/07/2021 14:58

Un homme qui frise la quarantaine regarde son écran de calculs. « Maudits calculs, pourquoi vous ne fonctionnez pas totalement... ». Il est tellement concentré qu'il n'entend pas sur le coup les hurlements de son camarade de laboratoire. 

-DAVID ! 

Ce dernier sursaute et lâche tout ce qu'il avait dans les mains. Il souffle un bon coup. 

-Mais ne me cris pas dans les oreilles comme ça ! Tu es fou, qu'est-ce qu'il t'arrive encore ? 

-Viens ! Il faut que tu vois ça ! C'est énorme, je n'ai jamais vu ça... 

Son collègue repart dans l'autre sens en murmurant des « ce n'est pas possible... Non mais je n'y crois pas... » David arque un sourcil. Il n'avait jamais vu son collègue dans cet état même quand le directeur lui avait offert un voyage pour son excellente trouvaille. Inquiet, le scientifique sort du Laboratoire et suit son collège, dénommé Marty jusque dehors. "Je regrette de ne pas avoir pris de manteau, moi » pense-t-il en sentant le vent glacial passer à travers sa fine blouse. Il voit alors arriver une équipe de sauvetage et un homme à moitié dans de la glace sur une civière. 

-Mais qui est-ce ? 

-Un homme qui était dans un avion de l'époque de la seconde guerre mondiale et qui est encore vivant ! C'est comme s'il avait hiberné pendant près de 70 ans. 

David ouvre de grands yeux. Il voit du rouge, du bleu et une étoile blanche. Son sang ne fait qu'un tour. Personne d'autre que cette personne à laquelle il est en train de penser, n'a porté ce genre de costume. 

- Non, ce n'est pas possible... ça ne peut pas être lui... 

-Tu vois, je te l'avais dit que c'était impossible d'être encore en vie aussi longtemps mais lui oui, c'est impressionnant. 

-Pire que ça Marty, ce n'est pas n'importe quel homme qui est encore en vie, c'est le Soldat de la Seconde Guerre Mondiale. Il a sauvé notre planète et on le croyait mort avec ce satané cube cosmique... Marty, c'est Captain America... 

-Tu en es sûr ? S'exclame Marty en regardant de plus près. 

-Oui, ce n'est pas le moment de rester à regarder sans rien faire, on fera les tests plus tard, il faut lui redonner de la chaleur pour éviter de le perdre à nouveau. 

David déverrouille les pieds de la civière qui étaient stabilisés et la pousse à toute vitesse. Il rentre dans le laboratoire en trombe et l'installe près des machines et branche tous les fils. Il court dans la salle d'en face pour récupérer des couvertures épaisses afin d'accélérer le réchauffement davantage. Marty regarde son collègue s'affairait autour du soi-disant Captain et ne bouge pas, de peur d'être plus une gêne qu'une aide. Il sait l'importance que peut avoir cette expérience dans la vie de David. Il lui en avait tellement parlé. Il idolâtre ce héros d'une autre époque comme s'il l'avait connu. C'est son père qui lui en avait parlé puisque ce dernier est le frère du célèbre ami de Captain America : James Buckanan Barnes. Combien de fois David lui avait raconté cette histoire et combien de fois avait-il vu ces yeux brillaient de fierté ? Marty ne les a pas comptées. Son père lui a raconté ce qu'il avait vu, ce qu'il avait entendu et ce qu'il pensait et David a grandi avec ça. 

-Monsieur Chifft ? Demande une voix grave à la porte d'entrée du laboratoire. 

-Oui... Oh Monsieur entrez, je vous en prie. 

L'homme habillé de cuir noir s'avance prudemment de la civière et ouvre de son seul œil encore valide, d'étonnement en voyant l'homme qui y est étendu. Il est surpris mais pas plus que ça. Avec toutes les années d'expériences qu'il a dans l'agence, le surnaturel ou l'inexpliqué est devenu une routine. 

 

-Vous aussi vous êtes étonné n'est-ce-pas ? 

-Je ne crois pas que vous soyez étonné Monsieur Chifft mais plutôt que vous êtes sur pile si je puis m'exprimer ainsi... 

-Vous pouvez parce que c'est le cas... Monsieur, toute ma vie, j'ai idolâtré un héros que mon père a connu et il m'en a si souvent parlé que... Maintenant que je l'ai sous les yeux... Je veux l'aider à vivre, il l'a fait pour la génération précédente alors il a le droit maintenant de vivre la vie qu'il a passé à dormir jusqu'à présent et je me porte volontaire pour le surveiller. 

-Monsieur Chifft, ce n'est pas à vous de vous en occuper mais aux autorités... 

Ce dernier fait une mine déconfite et fait mine de bouder tel un enfant ce qui fait rire le directeur. C'est un de ses meilleurs scientifiques et toujours disponible, il se doit de trouver une solution. 

 

-Mais je peux peut-être m'arranger pour qu'il soit sous votre responsabilité le temps de son rétablissement et seulement pendant ce temps. Je pense qu'il voudra vivre sa vie et découvrir de nouvelles choses qui risquent de bouleverser tous les principes qu'il avait. Il a dormi plus de70 ans. 

-Oui Monsieur le directeur mais j'ai quelques faveurs à vous demander... 

-Ah oui et lesquels ? 

-Avez-vous de quoi reconstruire son univers pour éviter qu'il soit trop choqué ? Comme vous l'avez dit, il a dormi 70 ans et j'ai peur que ça ne le rende fou de voir ce monde différent du sien d'un coup. 

-De quoi avez-vous besoin ? 

-Meubles, vêtements, radio et une infirmière de l'époque, enfin habillé comme à l'époque

-J'ai l'impression que je parle avec un connaisseur. 

-Je vous l'ai déjà dit Monsieur Fury... Je suis fan de cette époque, sauf de la guerre bien entendu. 

 

Le dénommé Fury s'éclaffe. Ce n'est peut-être pas le scientifique le plus haut gradé mais celui qui est le plus humain. Il a beaucoup de respect et d’amitié pour David. Ce dernier veut donner du bonheur à un homme qu'il ne connait pas et c'est dans sa nature. Il a eu, un jour, l'honneur d'être invité chez les Chifft et de voir la façon dont il se comporte avec sa femme et sa petite fille. Il est adorable, les taquine en tout temps et a un lien tellement fort entre lui et sa fille qui avait à l'époque 15 ans. Elle a aujourd'hui 27 ans et a beaucoup changé. Elle veut être ce que son père refuse : un soldat. Fury aime beaucoup le tempérament de la jeune femme : forte et impulsive. 

 

2 semaines plus tard : 

 

Point de vue de... :  

 

Ou suis-je ? Oh ma tête, qu'est-ce qu'elle peut me faire mal ! Pourquoi ai-je les yeux fermés ? Je n'arrive presque pas à soulever ma paupière, la lumière me brule les yeux comme si je ne l'avais pas vu depuis... Depuis très longtemps. J'ai l'impression que mon corps pèse tellement lourd, j'ai du mal à poser ma main sur ma tempe qui ne cesse de battre. Mais qu'est-ce qu'il m'arrive ? La pièce est plutôt blanche. J'arrive enfin à ouvrir les yeux. Tout est flou. J'ai froid mais je tremble de sueur. Oh non Peggy va me tuer, je suis très en retard. Je sens mon corps se dégeler peu à peu mais j'arrive à peine à bouger mon petit doigt. Je ne comprends pas ce qui m'arrive, ni même où je me trouve. 

« C'est incroyable, quelle avancée ! » Une voix de commentateur, mais je ne comprends pas vraiment ce qu'il dit, je ne capte que quelques phrases comme si j'étais sourd et que j'arrive maintenant à réentendre. J'arrive enfin à ouvrir les yeux et j'essaye au moins de m'assoir. J'observe la pièce. Les murs sont maculés de blancs, des meubles en bois d'acajou vernis marron avec une radio qui diffuse un match. J'ai déjà entendu cette voix quelque part. 

 

-Monsieur Rogers, vous êtes réveillé ? 

 

Je lève la tête vers la porte d'où vient la voix et découvre une jeune infirmière qui a presque les mêmes traits que Peggy mais plus doux. Elle est en tenue d'infirmière, mais je ne comprends pas ? Je suis dans un hôpital ?! Les dernières images qui me viennent en tête sont des étendues de glace... Je ne comprends pas, cette pièce n’est pas décorée comme une chambre d’hôpital. Plus les minutes passent et plus je me demande si finalement je ne suis pas encore endormi, en train de rêver. 

-Oui, je... Ou suis-je ? 

-A l'infirmerie, vous êtes tombés sur la tête et... 

-On est en quelle année ? 

-1946 pourquoi ? 

-Non, vous me mentez, on est en quelle année ? 

 

Je commence de moins en moins à comprendre. Pourquoi me ment-elle ? Je ne suis pas idiot et les infirmières ne portent plus ce genre de tenue depuis longtemps. C'est plutôt dans les années 1920. Et ce match, plus je l'écoute et plus je me dis que je l'ai déjà entendu. L'infirmière me regarde comme si j'étais un ahuri mais cela m'est égal.  

 

- « Ils remontent et ils remontent et... BUT ! »  

 

J'écarquille les yeux. Cette voix et cette phrase me font penser à ce match que j'étais allé voir avec... Bucky. 

 

-Ce match, je suis allé le voir en direct en 1931 avec mon meilleur ami. 

 

Je ne demande pas mon reste vu la tête d'affolement qu'elle m'affiche, je me retourne vers la fenêtre et m'aperçois que le fond est un leurre. Je palpe le mur et donne un violent coup de poing. Un trou se forme automatiquement et là tout devient clair. On n'est pas à la fin de la guerre. J'ai dormi bien plus que cela. Je m'enfonce dans le mur qui cède sans grande peine sous mon poids et court droit devant moi en bousculant toutes les personnes présentes qui n'ont pas eu le temps de m'arrêter. J'entends encore la voix de l'infirmière qui me cris de m'arrêter et je sors du bâtiment. Je n'en crois pas mes yeux de ce que je vois. Des panneaux de lumières jonchent la ville et surtout une nommée Coca Cola et Samsung. Des voitures que je n'avais jamais vues passent et repassent devant moi. Je recommence à courir en pensant que c'est encore une blague, une fausse réalité mais plus j'avance et plus je me demande si je ne suis pas en train de devenir complètement cinglé. Une horde de voitures noires me barrent la route devant moi mais aussi derrière et un homme noir en sort. Il plutôt grand, un cache noir au niveau de l'œil et des habits tout aussi noir. Je suis essoufflé malgré le peu d'effort que je viens de fournir. Avant je tenais bien plus que cela, je pouvais courir pendant des heures sans être dans cet état de fatigue. J'ai la tête qui tourne et des vertiges violents me prennent. L'homme s'avance doucement vers moi, sûrement pour ne pas m'effrayer plus je me sens effrayé. Pour la première fois de ma vie, j'ai réellement peur. Je me suis engagé dans l'armée sans avoir peur d'affronter la mort en face, j'ai pris le rôle du justicier en sachant que j'allais être la cible principale sans avoir peur des représailles. Mais là, c'est différent. Je ne reconnais plus rien, cette ville qui fait défiler des écriteaux et où certains affichent « New-York, la ville de l'avenir informatique » ne peut être la ville que je connais. Et puis, qu'est-ce qu'ils veulent dire par l'avenir informatique ? 

 

-Qui êtes-vous ? Et qu'est-ce-qui se passe ? Je ne comprends plus rien... 

-Vous avez dormi Captain... Pendant 70 ans. 

 

J'ai dormi combien de temps ? Non ce n'est pas possible, je veux bien croire que j'ai dû me prendre un sacré coup sur la tête mais de là à dormir tout ce temps ! Je suis tombé dans l'eau pour éviter de tuer des milliers de gens, c'était dans un désert de glace et... j'aurai été congelé et je serais resté en vie ? Non je refuse d'y croire et puis cela voudrait dire... que je ne reverrai plus jamais Peggy, elle doit être décédée depuis le temps. 

 

-Vous pensez que ça va aller ? 

 

Je me retourne vers cette ville que j'ai laissée, elle était abordée de chaque côtés de petits commerces aux murs marrons et aux pavés gris et aujourd'hui avec du métal de partout et des lumières en pagailles. 

 

-Oui... Enfin je crois. C'est juste.... Que j'étais attendu. 

 

Peggy... Pardonnes moi. 

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