Gemini War, Tome 1, First Avengers

Chapitre 24 : Brouillard

2960 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 03/03/2021 11:16




D.H

Notre permission aux États-Unis se termina peu de temps après notre fission. Il fallait juste faire les dernières vérifications scientifiques et s’occuper de la paperasse qui allait avec bien entendu. Ne plus avoir l’aide de Winchester & Gamble se faisait sentir et, malgré l’aide de l’agent Carter et de Stark, obtenir les autorisations, les passeports ou les documents classifiés s’avéraient de plus en plus difficile. C’est donc très frustrés que Sasha et moi retournâmes sur le terrain.


-Bureaucrates à la con… siffla ma sœur en laissant tomber son sac sur le sol métallique de l’avion.


-America sucks. Confirmai-je en m’attachant.


-Eh ! S'exclama Steve, se sentant visiblement visé.


-Ils n'ont pas tort. Ajouta Buck avec un sourire amusé en entrant à la suite du blond, Mais c’est un peu ce qui se fait de mieux en ce

moment.


-Nah, team Britain here ! Répliqua Sasha avec un sourire narquois.


-Ce n’est pas pour gâcher l’ambiance, mais ces histoires de papiers commencent à m’inquiéter. Reprit Carter alors que la porte se fermait dans son dos.


Je haussais les épaules :


-On s’en préoccupera plus tard. Pour le moment, le job est en Europe.


Steve acquiesça.


-En parlant de ça, où on va au juste ? Demanda ma jumelle en jetant un œil au dossier.


-Frontière belge, on intercepte un convoi d’Hydra avant qu’il ne parte pour l’Allemagne. Répondit simplement Steve, L’ASSR veut récupérer des plans, voire des matériaux si possible.


Sasha croisa les bras sous sa poitrine, les sourcils froncés :


-J’commence à trouver ça étrange qu’ils se préoccupent autant de leur technologie. 


Je ne pouvais pas lui en vouloir de ne pas voir l’enthousiasme grandissant du gouvernement pour une technologie aussi dangereuse et corrompue que celle d’Hydra d’un bon œil. 


-De mon point de vue, ils essayent juste de nous donner un combat équitable. Répondit Bucky.


-Espérons le, je n’ai pas envie de recommencer à bosser pour Hydra. Conclus-je.


Après de longues heures et une courte escale, notre avion atterrit finalement en Belgique dans un champ laissé en friche, entouré par des bosquets.


-On rejoint les autres où et quand ? Demandai-je en balançant la lanière de mon sac sur mon épaule.


Avant que l’on ne m’ait répondu, un éclat lumineux apparut venant du sous-bois. Il se répéta plusieurs fois, un simple message en morse.


-On dirait qu’on va vite le savoir. Déclara Buck en m’adressant un large sourire et une tape dans le dos. 


Steve nous fit signe de rester prudent, nous étions en terrain ennemi et donc pas à l’abri d’un piège. Toutefois, lorsque nous arrivâmes sous le couvert des arbres, nous fûmes accueillis par un Monty aussi flegmatique qu’habituellement ainsi qu’un Dugan de trop bonne humeur qui tenta aussitôt de me décoller la plèvre avec plusieurs frappes dans le dos digne d’un ours, tout en adressant un large sourire à Sasha et aux autres. 


-Ça fait plaisir de vous revoir en un seul, enfin, en deux morceaux tous les deux. Nous salua t-il, une fois qu’il eut enfin décidé de laisser ma colonne vertébrale tranquille. 


-Contente de vous revoir aussi les enfants, qu’est-ce qu’on a manqué ? Reprit Sasha en saluant nos deux coéquipiers, rapidement rejointe par Carter, Steve et Buck.


-On vient d’avoir des nouvelles de Frenchy, la cargaison que la résistance traque vient de passer la frontière. Ils arriveront en gare d’ici une demi-heure et resteront stockés là-bas jusqu’à demain cinq heures. Expliqua Dugan sur un ton plus sérieux, bien qu’un sourire soit toujours présent sur ses lèvres.


-On dirait qu’on a déjà notre fenêtre alors. Cette nuit? Proposa l’agent Carter.


-Je pourrais couper le courant, ça nous donnerait à la fois une distraction et de quoi nous dissimuler lors de notre départ. On place des petites charges sur les générateurs, dès qu’on est sur le point de partir, on coupe tout. Ils penseront qu’on arrive alors que nous serons en train de se barrer. Proposai-je après avoir jeté un œil à Monty, ce dernier partageant généralement mon esprit stratégique.


-Reste qu’il nous faut un moyen de distraire les gardes le temps de rentrer dans le hangar. Nota Steve en s’asseyant sur une caisse.


Un long frisson parcourut ma colonne vertébrale à ses mots. Je n’eu pas besoin de regarder autour de moi pour sentir le malaise qui avait pris les autres. Encore moins pour remarquer à quel point Buck avait pâli. 


Tu parles d’un entraînement d’espion. J’avais l’impression d’être tout simplement incapable de parler. Qu’était une petite semaine de torture pour un espion britannique ou un ex-capitaine d’Hydra? 


-Tout va bien ? Demanda doucement Sasha, ses yeux passant de James à moi.


Même Steve semblait inquiet. Bucky acquiesça. J’adressais un sourire à ma sœur:


-Parfaitement, j’ai juste des flashbacks de moi, manquant de tomber du haut d’un toit parce que je ne sais pas calculer une distance correctement. 


-Et moi de Dan en train de me plaquer au sol. À moins qu’il ait essayé de me fracasser le crâne contre ce conteneur, j’ai un doute-là tout de suite. Poursuivit le brun sur un ton identique.


-Ah ah ah, très drôle, la prochaine fois, je te laisserai dans la ligne de mire d’Hydra puisque tu es si ingrat. Rétorquai-je, diffusant complètement la situation.


-Donc, on se pointe vers dix heures du soir et on leur demande gentiment l’accès? S'enquit Dugan.


-On peut toujours tenter un léger empoisonnement de la source d’eau potable. Proposa Monty, pensif.


Un léger empoisonnement. Voilà qui n’était pas forcément rassurant.


-Décrivez léger? L'interrogea Carter, suivant visiblement une pensée similaire.


-Un simple émétique dans le conduit principale, ça ne tuera personne, mais ça devrait être largement suffisant pour les distraire.


Il ne fallut pas plus de discussions pour que ce plan soit adopté. Puisqu’il s’agissait de son idée, Monty était chargé de l’empoisonnement de l’eau à l’aide d’une combinaison de produits douteux trouvés dans la sacoche de ma sœur.  Il ne restait plus qu’à attendre le couvert de la nuit pour jeter un œil à ce fameux cargo. Avec un peu de chance, il ne s’agirait pas d’un piège cette fois-ci. 


Monty ne revint pas avant d’avoir eu confirmation que son produit faisait son effet et si je ne l'avais pas mieux connu, j’aurais juré qu’il s’amusait. Armés de nos explosifs et de nos pinces coupantes, nous rejoignîmes Frenchy près de la gare. Il nous fallut deux bonnes minutes pour comprendre qu’il nous faisait signe d’une plaque d'égout à peine soulevée. Juste avant de nous y engouffrer à la suite des autres, Sasha agrippa mon avant-bras, disparaissant en un bref flash sous ma peau. 


Plus discret.


Je levais les yeux au ciel:


Tu veux surtout pas avoir à porter tes affaires oui.


Tais-toi et avance, les autres seraient capable de commencer sans nous!


Replaçant la plaque au-dessus de ma tête, je me laissais glisser au bas de l’échelle, rejoignant le faisceau des lampes portées par mes coéquipiers.


-Par ici! Nous avertit Frenchy avant de nous guider dans le dédale des égouts, Et faites attention où vous mettez les pieds.


Sans éléments extérieurs autre que nos montres, il était presque impossible de dire avec certitude combien de temps il nous fallut pour que Frenchy se stoppe finalement devant une seconde échelle et, accrochant sa lampe dans sa chemise, se mette à grimper les échelons. Avec la plus grande discrétion, il souleva la plaque et disparu de notre champ de vision. Un à un, nous fîmes de même.

La pièce était plongée dans la pénombre, éclairée seulement par les faibles lampadaires de la gare et par un rai de lumière passant sous la porte éloignée. Contrairement aux autres, il ne nous fallut qu’un bref instant pour que nos yeux s'habituent à l’obscurité.


“Je suppose pas que les caisses seront dans cette pièce, hein?” soupira Bucky en voyant notre guide se diriger vers la porte.


“Non, l’entrepôt est dans le bâtiment suivant, il est plus proche du grillage, mais c’était plus discret de passer par là. L’étage du bas sert de stockage, mais il y a une pièce en hauteur qui est utilisée comme un bureau, c’est là où seront les plans.” confirma Frenchy.


“Tu me rassures, je commençais à croire que tu nous avais embarqué là pour le plaisir.” rétorqua Dugan en poussant Buck devant lui.


Pour un peu, on aurait pu croire que nous étions simplement un groupe d’amis en voyage de découverte à travers l’Europe. 


“Dan, toi et l’agent Carter, vous récupérerez les plans. Monty, tu suis Frenchy et vous vous occuperez de couper le courant dès que vous aurez mon signal, Buck, Dum Dum et moi, on se charge de déménager tout ce bordel.”


“Wow, Steve, du calme, que dirait l’Amérique en voyant son fils préféré utiliser un tel langage!” me moquai-je.


“La ferme, je viens de Brooklyn et je suis dans l’armée, tu t’attendais à quoi? Oh, et Bucky est cent fois pire.” rétorqua le blond avec un sourire sarcastique.


“Quel sera le signal?” nous interrompit Monty, qui avait déjà une main sur la porte.


Sans réfléchir, Steve répondit:


“Vous le saurez quand vous le verrez.”


Monty ouvrit la porte, secouant la tête, et, alors que je passais devant lui, je l’entendis murmurer:


“Should’ve guessed it…”


La gare était plongée dans un silence aussi épais que le brouillard qui l’entourait. Ce dernier nous obligeait à, chacun de notre côté, nous diriger à tâtons, le long des murs de pierres humides ou de tôles glacées. Tant et si bien que le premier soldat qui apparut alors que nous arrivions près du hangar avait l’air d’un fantôme dans la brume. Ce qui explique probablement pourquoi James, probablement par instinct, lui colla une droite magistrale. La tête casquée du soldat alla frapper violemment le mur du hangar. Le bruit sourd me tira un grincement de dents.


Steve rattrapa le corps désormais inanimé et le fit glisser doucement au sol. Il jeta un regard désapprobateur à Bucky avant de longer la paroi pour trouver une porte. Connaissant sa patience, ou plutôt l’absence de, je me dépêchais de passer devant lui afin de crocheter la serrure. Pour notre discrétion, mieux valait ne pas laisser Steve s’en occuper.


La serrure finit par cliquer, laissant la porte s’ouvrir sous la main de Peggy pendant que je rangeais mes crochets dans ma poche. Nous nous glissâmes à l’intérieur, Dugan refermant derrière nous. Dès que nous fûmes sûrs d’être seuls, Sasha se sépara de moi en un bref flash de lumière.


"Rappelle-moi de demander à Stark comment est-ce que tes vêtements peuvent être gardés intact.” murmurai-je alors que Steve,

Bucky et Dugan se dirigeaient vers les autres issues afin de les bloquer et de s’assurer que nous étions bel et bien seuls.


“Te plains pas, au moins j’en ai!” rétorqua Sasha avec un clin d'œil.


L’agent Carter nous fit signe de la suivre (en silence) dans une étroite cage d’escaliers, laissant dernière nous nos trois coéquipiers qui commençaient à déplacer les caisses de façon à regrouper ce qui les intéressaient. Le bureau à l’étage était à peine éclairé par une vieille lampe à pétrole qui avait vu des jours meilleurs. Même pas d'électricité donc. 


Comme une équipe bien rodée, Sasha se dirigea vers les casiers contenant les classeurs listant les mouvements des trains, l’agent Carter s’était immédiatement mise à recopier la carte et les emplacements qui se trouvaient dessus, me laissant le bureau. Ce dernier était couvert de papiers en tous genres, certains tâchés d’encre et de café, tandis qu’un cendrier débordait à côté. Jetant un bref regard à ma sœur qui avait le nez plongé dans un tiroir, je le poussais délicatement dans la poubelle. Elle avait arrêté de fumer, ce n’était pas le moment qu’elle recommence. 


Suivant l’exemple de Carter, je commençais par classer les documents par importance et par type afin d’éliminer le plus rapidement ceux qui ne nous intéressaient pas. Sasha avait allumé un petit feu dans une corbeille métallique et, chacun notre tour, nous brulions les documents qui nous étaient inutiles, mais dont l’absence handicaperait nos ennemies pendant un certain temps. 


Alors que je vidais la dernière pochette cartonnée du tiroir, une enveloppe en papier kraft tomba. Elle n’avait pas encore été ouverte. Déchirant le papier marron, j’en tirais une sorte de carte de visite accompagnée de deux photos. Celle-ci était blanche et, sur son dos, le sigle d’Hydra avait été imprimé. 


“Sasha, viens voir ça.”


Elle ne jeta qu’un bref coup d'œil à la carte avant que nous échangeâmes un regard inquiet. Nous ne connaissions que trop bien ce genre de carte tout comme il était trop facile pour nous de reconnaître ces photos. Toutefois, avant que l’un de nous ait pu dire quoique ce soit, une alarme stridente retentit avant d’être rapidement coupée. A travers la brume, les lumières disparurent brutalement.


“Steve et ses signaux…” grommelai-je en empochant les papiers qui m'intéressaient.


Sasha avait déjà fait disparaître l’enveloppe dans sa manche lorsque l’agent Carter se retourna vers nous avec sa propre réserve d’informations.


“Allons-y, il ne nous reste pas beaucoup de temps.” nous avertit-elle avant de disparaître dans la cage d’escalier. 


“Plus tard.” murmura Sasha en passant devant moi, me coupant avant même que je ne puisse dire quoi que ce soit.


En bas, Dugan, Steve et Bucky avaient déjà quitté le hangar, nous laissant la porte ouverte. Je la refermais derrière moi, laissant Sasha et Peggy passer dans le trou coupé dans le grillage en premier avant de les rejoindre de l’autre côté. Le chemin du retour se fit en silence jusqu’à notre arrivée au camp.


“Bien! Personne n’est mort!” nota joyeusement Dugan en nous voyant arriver.


Visiblement, nous étions bons derniers.


“Allez déposer vos affaires dans le camion et rejoignez-nous ici, Gabe a quelque chose pour nous.” nous prévient Bucky avec un large sourire qui ne me disait rien de bon. 


Attrapant la sacoche de Sasha, je suivis Peggy pour mettre en sûreté nos informations au milieu des caisses d’équipement qu’avaient ramené les autres. Pendant ce temps-là, Sasha avait ajouté notre trouvaille à son journal. Lorsque nous ressortîmes, Gabe avait rejoint les autres près d’un trépied.


“Oh, par pitié, dites-moi que c’est pas ce que je pense ?” gémit Sasha avec une moue enfantine.


“On a pas le choix.” soupira Steve sur un ton tout aussi désespéré.


“Allez, mettez-vous devant le char bandes d’arriérés! Si vous êtes sages, je vous en ferais développer un exemplaire chacun!” répliqua Gabe, “J’ai déjà pris une photo des commandos d’origine, maintenant, les journaux britanniques voudraient une photo de leurs chouchous!" poursuivit-il tandis que Dugan poussait sans vergogne Steve et Bucky devant le char.


Peggy, mains sur les hanches, leva les yeux au ciel mais accepta. Tout comme nous, elle devait être parfaitement au courant de l’importance qu’avait ce genre de nouvelles sur l’opinion et le moral d’un pays. C’était un job plus calme que les autres, rien de pire. Je secouais la tête, hésitant entre l’amusement et l’ennui, avant d’entraîner Sasha derrière moi pour poser avec les trois autres. Si la photo avait été prise à ce moment, nous aurions tous eu l’air des plus coincés. Heureusement pour les journaux, c’est le moment que Frenchy choisit pour se prendre les pieds dans un câble et s’étaler de tout son long, se rattrapant brièvement à la veste de Dugan pour au final l’entraîner dans sa chute. C’est donc en plein fou rire que Gabe immortalisa cette mission.


Sur la table d’appoint dressée tout près était restée la carte et les deux photos. Le nom sur la carte était Clemens Johner, suivi de deux croix rouges sombres. Les deux photos étaient les mêmes que Steve avait trouvé dans le dossier d’Hydra. Sasha et moi, dans nos uniformes de l’époque. Ce n’était pas un avis de recherche. C’était un ordre de mission pour notre assassinat.

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