Gemini War, Tome 1, First Avengers

Chapitre 18 : Chapitre 18: France-New York, New York-Washington DC

2879 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 12/04/2020 14:04

Je dois admettre que je n'étais pas surprise plus que ça. Ni vraiment inquiète d'ailleurs. Les autres se chargeaient largement de ça pour moi. L'avion n'était pas grand, aussi il fut vite remplit d'exclamations, sur le fait de me soigner et de trouver du matériel de premier secours particulièrement. 


"-Vous allez vous calmez oui ou non ?" Lançai-je en levant les yeux au ciel.


Je plaçais mes mains contre la blessure pour éviter de perdre trop de sang. Heureusement pour moi, la balle m'avait traversée sans se désagréger, donc il n'y avait pas de débris. Et, toujours dans la catégorie bonne nouvelle, elle n'était (apparemment) pas empoisonnée et n'avait pas touchée d'organes vitaux. Donc, mon seul problème, c'était la perte de sang.


"-C'est loin d'être une blessure grave, faut juste que je désinfecte et que je suture, pas la peine de paniquer." Continuai-je. "J'ai besoin qu'on me passe mon sac et que vous arrêtiez de bouger dans tous les sens."


Comprenant qu'ils seraient plus utiles si ils restaient calmes et immobiles, les autres passagers cessèrent de s'inquiéter à vive voix, se contentant d'un ton de conversation normal. 

Carter retrouva mon sac et en tira les éléments dont j'aurais besoin. A savoir une bouteille d'alcool, des bandes de gaze, du fil et une aiguille.  

Je retire mes mains de la plaie, croisant les doigts pour ça ne tourne pas en hémorragie, afin d'attraper les bandes et l'alcool. Au vu du liquide transparent, ça devait être de la vodka. J'en retirais le bouchon avant de verser le contenue sur les bandes et de placer ces dernières sur chacune des plaies.

Je dut me mordre violemment les joues pour éviter de crier. Y'a pas à dire, les soviétiques sont très doués pour faire de l'alcool fort. Je sentis un gout métallique s'installer dans ma bouche. 


"-Est-ce que ça va ?" S'inquiéta Steve en voyant ma grimace de douleur.


J'acquiesçais vaguement tout en reprenant la bouteille pour prendre une gorgée du liquide avant d'en reverse sur l'aiguille et le fil pour les stériliser. Quitte à douiller, autant le faire complètement. J'arrivais par dieu sait quel miracle à coincer le bandage de mon dos avec ma chemise et commençais à recoudre la plaie avant. J'aurais mit moins de temps en cautérisant mais je ne suis pas un surhomme. Je finis mes points de secours avant de couper le fil, pas besoin de faire dans la dentelle, Séville passera après moi de toutes façons.

Je replaçais ensuite le bandage par-dessus.


"Ça c'était la partie simple..."


Je me tournais légèrement sur le coté et retirais le second bandage pour pouvoir recoudre. Je vous ai déjà parlé des blessures par balle pas vrai? L'entré, c'est propre, la sortie, c'est un massacre. Alors imaginez devoir recoudre ça soit-même. J'aurais put demander de l'aide, mais je n'aime pas dépendre des autres.

Je réussis à faire deux points corrects avant de littéralement me planter l'aiguille dans la chaire. Ce qui, comme vous vous en doutez, n'était pas des plus agréables. 


"-Merde..." grinçai-je en replaçant pendant un temps la gaze pour éponger le sang.


James leva les yeux au ciel :


"-Pas douée, ça t'arrive de demander de l'aide ?


-Pas vraiment non." répondis-je.


Il secoua la tête d'un air blasé et me pris l'aiguille des mains. Avant que j'ai eu le temps de protester, cet idiot passa derrière moi pour commencer à recoudre. J'admets qu'il avait l'air de savoir les faire correctement. 

Je m'apprêtais à me plaindre lorsque mon regard croisa celui ombrageux de Steve. On l'aurait crut à deux doigts de me passer un savon sérieux... Je décidais de me taire, parce que j'ai beau être un peu suicidaire sur les bords, je ne le suis pas au point d'énerver un surhomme dans un si petit aéronef. 

Je laissais donc James terminer ses points de suture avant de m'occuper moi-même des bandages.


"-Vivement qu'on rentre..." lâchai-je en me réinstallant correctement.


"-Vivement surtout que tu arrêtes de prendre des risques inconsidérés." Répliqua le blond en secouant la tête.


"-Pour ça, tu vas pouvoir attendre un moment." Raillai-je avec un sourire narquois.


"-Sérieusement Steve? Je ne suis pas d'accord avec ce qu'elle fait, mais venant de toi, je pense que tu n'as pas vraiment le droit de la juger, vu que tu fais exactement pareil." Ajouta Bucky en regardant son meilleur ami.


Décidant de ne pas répliquer, Steve préféra commencer une discussion avec Jim.

Le voyage me sembla durer une éternité, voire deux, et, avec la chance que nous avions, on se retrouva arrêté à New York pour inspection. Alors que nous devions rejoindre la capitale pour y faire notre rapport... Inspection qui dura une nouvelle éternité, bon j'admets exagérer, elle n'avait après tout durée que trois heures et demi. 


L'avion finit par repartir vers Washington, avec quelques passagers en moins. En effet, certains blessés et soldats étaient restés là-bas pour être soigné. C'est donc très tôt le matin, quatre heures moins vingt si mes souvenirs sont bons, que nous atterrîmes. Et dieu sait que j'étais contente d'être arrivée !

Je n'avais qu'une envie, c'était de prendre une douche et de dormir pendant une dizaine d'année. Et là, je n'exagère pas ! 


Mais mon patron en décida autrement puisque je devais d'abord faire mon rapport, être examinée et déposer mes armes (enfin, la plupart).

Je descendis donc de l'avion en même temps que le reste des passagers. En bas, des véhicules nous attendaient, je reconnus sans problème une des Chrysler noires attitrée de l'agence ainsi qu'un de nos chauffeurs. Nous nous dispersâmes, si les militaires devaient faire leur rapport à l'armée, moi c'est à Winchester & Gamble que j'avais des comptes à rendre. Ce qui, vu le tempérament de la plupart des hauts gradés militaires de ma connaissance, m'arrangeais beaucoup. Je saluais donc mes... Coéquipiers ? Et allais vers la voiture.


"-Bonjour Mademoiselle Allen, je suis Ben Ackerman, Monsieur Gamble m'a demandé de venir vous chercher." Annonça le conducteur.


"-Il a peur que je me perde en chemin ?" Ironisai-je en m'installant dans le véhicule.


"-Non mademoiselle, il s'inquiète pour votre sécurité depuis l'incident d'Azzano et du Brooklyn Bridge." Répondit simplement Ackerman en refermant la portière après moi avant de s'installer au volant.


Je secouais la tête :


"-Si ça lui fait plaisir."


Et un nouveau trajet, un ! Direction l'antenne de W&G à Washington cette fois.

Les rues de la capitale étaient encore dégagées à cette heure-ci et nous arrivâmes dans l'immeuble en une quinzaine de minutes seulement. Ben s'arrêta quelques instants devant l'entré pour me permettre de descendre avant de repartir pour le garage. J'entrais dans le hall. Celui-ci était déjà peuplé par une dizaine d'agents et autres personnes travaillant ici. Alors que je me dirigeais vers les couloirs menant aux salles de réunion, une secrétaire un peu ronde aux cheveux roux bouclés m'interpella :


"-Agent Allen ?"


Je me retournais et lui lançais un regard interrogateur.


"-Mr Gamble a été appelé à Boston hier soir, une affaire urgente, pour la défense nationale. Il vous demande de lui écrire votre rapport, nous lui ferons parvenir." M'expliqua t-elle. "Il devrait être de retour d'ici un jour ou deux.


-Je vois, merci pour le renseignement." Soupirai-je en changeant de direction pour aller taper mon rapport.


"-De rien !" lança la rouquine en retournant à son bureau.


Je montais donc les quelques marches qui menaient aux salles calmes où les agents devaient taper leurs rapports. J'ouvris une des portes de bois sombres et entrais dans la pièce. Elle était presque vide, éclairée seulement par les fenêtres donnant sur le ciel gris clair du petit matin. Contre les murs se trouvaient plusieurs bureaux avec un bac de feuilles, une machine à écrire et une corbeille à papier. Des murs bruns, un parquet et des bureaux sombres, neutre. 

La vue de la machine à écrire me fit pousser un lourd soupir:


"C'est parti pour une heure d'ennui total..."


Je ressortis de la pièce une heure et demie plus tard. Maintenant, je n'avais plus qu'à aller me faire engueuler par Séville. Yay. Je me dirigeais donc vers l'infirmerie. 

En effet, Séville (tout comme Gamble d'ailleurs) travaillait habituellement à l'antenne de Washington. Il était le meilleur médecin et chirurgien que l'Agence avait. Si lui et le directeur étaient à New York la dernière fois, c'était uniquement à cause de notre retour. 'Faut dire qu'on avait habitué Séville à revenir avec des blessures aberrantes. Des fois, il avait même dût se demander comment nous avions put nous débrouiller, ne serait-ce que pour survivre et arriver sur sa table d'opération.  

Je montais donc les quelques marches menant au premier étage et arrivais devant une porte de bois blanc avec une croix rouge peinte dessus. Je frappais et, presque immédiatement, on ouvrit la port sous mon poing. Je me figeais, adressant un sourire légèrement crispé à Séville qui se tenait devant moi. Ce dernier, lunette sur le nez, tenait déjà la trousse de secours à la main. 


"-Qu'est ce que vous vous êtes infligés encore tous les deux ?" demanda t-il en s'écartant pour me laisser entrer.


"J'ai rien fait moi !"


"-Rien de trop grave, juste une balle qui m'a traversé. Aucun de mes organes n'a été touché et je n'ai pas trop perdu de sang. Mais les points de sutures pourraient apprécier une révision je pense." Répondis-je simplement en m'asseyant sur le matelas d'un des lits. 


Je vis le médecin lever les yeux au ciel avant de s'approcher.


"-Pour l'amour de dieu... Fais moi voir ça." Soupira t-il en me faisant signe de retirer ma chemise.


Je m'exécutais docilement, révélant un torse couvert de bandage. Rassurez vous, ceux du haut était là uniquement pour soutenir ma poitrine quand j'échangeais de corps avec Dan, je n'était pas non plus blessée à mort. Je défis rapidement les bandes protégeant la blessure, révélant les sutures. 


Séville examina les points d'un air sévère avant de s'écarter légèrement:


"-Bien, au moins vous avez suturés. J'ai eu peur vous ayez tenté de cautériser, encore une fois." Me fit remarquer le médecin en se dirigeant vers son armoire à pharmacie.


"-C'est arrivé qu'une fois ! Et je n'avais pas vraiment d'autre choix ! C'est compliqué de trouver quelque chose de stérile en pleines tranchées !" Répliquai-je.


Il acquiesça vaguement, sans avoir l'air de vraiment m'écouter, occupé à chercher du matériel de soins dans une armoire. Il revint finalement avec du fil stérilisé et une aiguille.

Séville s'assit à mes cotés et défit complètement mes bandages:


"-Les points ne sont pas mauvais mais je préfère ne pas prendre de risque et les refaire. D'ailleurs, je me demande vraiment comment vous avez fait ceux de derrière." dit-il avant de retirer les points un à un.


"-J'ai eu un peu d'aide." admis-je en le laissant terminer son travail.


''-Bon, ceux-là devraient durer plus longtemps et ils sont fait exprès pour être absorber par le corps donc vous pouvez changer de place avec votre frère sans risquer quoique ce soit." déclara t-il avant de remettre un bandage sur la plaie.


J'acquiesçais et renfilais ma chemise dès que le médecin eut finit.


"-Pas besoin d'antidouleurs je suppose?"


Je secouais négativement la tête. J'avais vu bien pire.


"-Tant mieux, allez-vous reposer maintenant." Conclut le plus âgé.


Je le saluais rapidement et sortis de l'infirmerie.


Il ne me restais plus qu'à déposer mes armes et à retourner chez moi. Je saluais les quelques agents que je croisais avant de me rendre dans le sous sol du bâtiment. Celui-ci était immense, un véritable hangar souterrain. Et surtout peu éclairé. Seules quelques lampes se chargeaient de rendre visibles les rayonnages d'archives qui encombraient l'espace. Je dépassais rapidement les archives pour atteindre l'entrepôt. Celui-ci se trouvait derrière une large porte coulissante de métal, gardée par un agent aux cheveux grisonnants.


"-Agent Allen ! Votre mission en France c'est biens passée ?" Me demanda t-il en me reconnaissant.


Rick Wesson, agent en poste à Washington depuis vingt ans, retiré du terrain depuis trois. C'est l'une des premières personnes que j'ai rencontrée à W&G à mes débuts. Il s'était chargé d'une partie de mon entraînement et de celui de Dan. Un type très sympa. Une femme et deux filles. 


"-Plutôt bien, j'ai récupéré deux trois infos sur Hydra mais rien aussi important que lors de ma mission précédente." Répondis-je en lui adressant un large sourire.


"-Tu sais ce qu'on dit, pour avoir ce qu'on veut, il faut savoir prendre des risques. Plus c'est risqué, plus tu as de chances de trouver ce qu'il te faut." Ajouta t-il d'un air philosophe en posant le livre qu'il lisait.


Il se leva et m'ouvrit la porte pour me laisser accéder à l'armurerie. Si vous voulez savoir à quoi elle ressemblait, imaginez un petit supermarché ou épicerie, et à la place des marchandises, mettez-y des armes en tous genres. 


Je passais trois rayons avant d'arriver devant une très longue étagère remplie de fusils de précision. Je laissais mon sac glisser au sol et en sortis mes armes au fur et à mesure. Je remis le fusil sur les fixations avant de balancer les cartouches dans la boite prévue à cet effet. Je replaçais aussi mes deux autres armes à feu ainsi que la plupart de mes lames, ne gardant qu'un cran d'arrêt et mon Enfield 38.


Avec le décalage horaire, ma blessure et la fatigue accumulée de ces trois derniers jours, je n'avais qu'une envie, aller me coucher et de dormir pendant trois jours. Mais il fallait que j'accompagne O'Donell aux bureaux de Stark Industries demain matin.


Je soupirais et retournais dehors. Alors que je commençais à marcher, une voiture se mit à ma hauteur. Le conducteur n'était autre qu'Ackerman.


"-Je sais marcher vous savez ?" Raillai-je en me tournant vers le véhicule.


"-Je n'en doute pas Agent Allen, mais Monsieur Gamble a été très clair sur mes ordres. Je dois vous emmenez partout où vous allez tant que vous n'êtes pas en mission." Me répondis Ben en s'arrêtant à mes cotés.


"-Et je suppose que je ne pourrais pas y échapper ?" 


Le conducteur acquiesça. Je levais les yeux au ciel et ouvris la portière arrière pour y poser mon sac. Je la refermais ensuite et allais m'asseoir sur la place passagère avant. Le

chauffeur me lança un regard surpris auquel je répondis avec un haussement d'épaules: 


"-Quitte à faire le trajet en voiture, autant le faire en bonne compagnie, non ?"


Ben haussa à son tour les épaules.


"-Comme vous voulez agent Allen."


Il démarra et commença le trajet vers mon appartement. J'en profitais pour l'observer plus attentivement. Il portais un costume noir avec une casquette de la même couleur, digne de l'uniforme classique d'un chauffeur privé. Ses cheveux courts sont blond presque roux et ses yeux sont d'un bleu très foncé presque noir. Il avait l'air plutôt grand, bien qu'il soit assis. Cependant, la carrure de ses épaules démentais totalement son statut de simple conducteur.  


Le trajet se passa dans un calme plat. Le silence ne s'interrompit que lorsque nous arrivâmes devant mon immeuble:


"-Au fait, puisque vous tenez à m'accompagner partout, vous pourriez venir me chercher demain ? Je dois aller aux bureaux de Stark Industries." Dis-je en attrapant mon sac à l'arrière de la voiture.


"-Bien sûr, à quelle heure dois-je venir ?" s'enquit-il.


"-Vers... Sept heures et demie ?" Proposai-je. "Il faudrait passer récupérer deux personnes avant d'y aller.


-Bien, je passerai vous prendre à sept heures et demie." Acquiesça Ackerman en redémarrant.


Je le saluais et entrais dans le bâtiment. Je montais les escaliers rapidement et arrivais devant la porte de mon appartement. Celui-ci était assez petit (un trois pièces) et sobrement meublé, comme le reste de mes propriétés. Je n'y passais jamais assez longtemps pour prendre le temps de décorer convenablement les lieux. J'attrapa une pomme dans une coupe de fruit sur la table de la cuisine avant de me diriger vers la salle de bain. Je n'y prit qu'une douche et le temps de refaire mes bandages. 


Quelques instants à peine après être arrivée, je m'effondrais sur le matelas de ma chambre. 


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