Gemini War, Tome 1, First Avengers

Chapitre 17 : Chapitre 16: Promenons nous dans les bois, pendant qu'Hydra n'y est pas

1897 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 05/04/2020 14:10


Sur ces mots, James et Peggy manquèrent de s'étrangler avec leur bière:


"-C'est si dangereux que ça ?!" s'inquiéta la première.


"-Eh bien... C'est surtout qu'on ne sait rien sur les conséquences d'une séparation. Et quand on voit ce qu'il s'est passé quand on a fusionné, il y a toutes les raisons du monde de penser que ça ne va pas se faire sans danger." Continuai-je.


"On a pas fait tant de dégâts... 


Ouais, on a juste atomisé notre cinglé de père.


-Et Dan est d'accord ?" Repris Steve, pensant sûrement que mon frère jouerait la carte de la prudence.


-L'idée est de lui à la base." Répondis-je.


"-Et toi ? Tu es d'accord pour tenter le coup ?" s'enquit l'agent Carter.


J'acquiesçais en haussant les épaules:


"-Au point où on en est. Dan est le plus prudent de nous deux, c'est dire à quel point on a plus envie de subir ça. Et puis, franchement, on a vu pire. Je crois.


-Je ne sais pas si c'est une bonne idée... On ne peut pas se permettre de perdre deux agents..." fit Rogers, apparemment plongé dans ses pensées.


Je me crispais immédiatement. C'est quelque chose que je faisais toujours à cette époque là. Je ne pouvais pas supporter qu'on m'enlève ma liberté. Même si ce n'était qu'une parole en l'air, une pensée sur le long terme ou pour la sécurité d'un groupe. C'était le truc à ne pas dire. Il y avait une raison pour laquelle je n'avais jamais éprouvé de remords pour la mort de mon père et c'était celle-là. 


"-Ça reste notre décision, non ?" Répliquai-je sur un ton méfiant.


"Pas la peine de passer sur la défensive Sasha , il doit juste être inquiet.


Oh la ferme toi! Tu n'étais pas capable de remarquer nos chaînes à l'époque, pourquoi tu le serais aujourd'hui?!


Sasha..."


Je secouais la tête et bloquais l'accès qu'avait Dan à mes pensées et à mes sens.


"-Je dis juste que ça n'en vaut pas forcément la peine. Ça serait vous mettre en danger sciemment en plus d'affaiblir le groupe." Répondit Steve en fronçant légèrement les sourcils.


"-Comment est-ce que tu saurais ce qui en vaut la peine? Ce n'est pas toi qui es concerné aux dernières nouvelles." Répliquai-je en tapant nerveusement des doigts sur la table.


Peggy me lança un regard inquiet. Je ne devais pas avoir l'air rassurante en même temps. Je me méfiais et je devais sûrement ressembler à un animal se sentant piégée. Et vu ma condition (à savoir Mutante), je comprends tout à fait qu'elle soit inquiète à mon sujet. Ou à celui de Steve. 


"-Bien sûr que si je suis concerné ! Je te signale que toi, comme Dan, vous faites partis des commandos ! Vous êtes sous mes ordres et sous ma responsabilité !" s'exclama Steve.


"-Rogers, c'est pas pour saper ton autorité darling, mais la seule raison pour laquelle je suis là, à part le fait que Dan t'apprécie beaucoup, c'est mon boss. Et crois moi, je n'obéis aux ordres que lorsque je le veux. Je ne suis pas un soldat et je ne veux pas en être un. J'ai rien contre toi, mais je te déconseille de ne serait-ce qu'essayer de m'empêcher de faire ce que je veux." lançai-je sur un ton qui tenait presque du grondement.


Les discussions autour de nous s'estompèrent peu à peu pour se concentrer sur la nôtre. Bien que notre discussion tienne plus du duel oral qu'autre chose. Le problème, c'est que Steve était, et est toujours, une vrai tête de mule. Comme moi. Lorsqu'on est fixé sur un truc, il nous en faut beaucoup pour changer d'avis. 


"-Sasha, je n'essaye pas de te donner un ordre, j'essaye de te faire comprendre que le danger de l'expérience n'est pas que sur toi et Dan! Il est aussi sur chacun de nous! Chaque membre de cette équipe est important, Dan a sauvé au moins une fois la vie de chacun d'entre nous, et inversement! Je n'ai pas envie de voir mourir des coéquipiers ou des amis." conclut Steve en secouant la tête.


Je devais admettre que l'inquiétude dans ses yeux n'avait pas l'air feinte. Et puis, même si je n'étais toujours pas d'accord avec ce que Rogers disait, Dan m'en voudrait à mort si je me le mettais à dos, lui ou James d'ailleurs. Je n'arrivais juste pas à m'habituer au fait d'être dans un groupe. 

Ça avait toujours été que nous deux. Que ce soit avec notre père, dans la rue, dans les services secrets ou dans l'agence. Nous deux et personne d'autre. Personne à protéger, personne pour qui nous avions besoin de nous inquiéter. Et puis il avait fallut que mon crétin de frère s'attache à Steve, puis à Bucky. J'étais apparemment bonne pour devoir suivre le mouvement. Lorsqu'on est coincé dans le même corps que quelqu'un d'autre, on est bien obligé de faire des concessions...


"-Je comprends, et je dois avouer que je me sentirais très con d'avoir votre mort sur la conscience, surtout si c'est notre boulot de vous garder en vie. Mais ça ne change rien, notre décision est prise. Si O'Donell peut nous séparer, nous le ferons." Affirmai-je en me balançant sur ma chaise.


"-Ouais, mais si vous risquez la désintégration, c'est p't'être pas la meilleure option." Reprit James en fronçant les sourcils.


"-Si vous saviez le nombre de fois où on a faillit mourir. Franchement, la désintégration sonne pas si mal comparée à ce qu'on a put vivre." Raillai-je avec un sourire narquois.


"-Ce n'est pas une raison pour continuer d'essayer." Fit Peggy en haussant un sourcil réprobateur.


J'acquiesçais vaguement :


"-Certes. Mais notre décision est déjà prise, on veut tenter le coup."


Steve secoua la tête :


"-Aussi butée que son frère." Ajouta t-il donc.


"-Venant de toi, je ne vois pas en quoi c'est un mal." répliqua son meilleur ami.


Cette dernière remarque déclencha quelques rires, finissant de dissiper la tension présente. 


§


Le lendemain à l'aube, les prisonniers américains et les commandos s'étaient rassemblés dehors, au milieu du camp. Les blessés graves que nous avions soignés ne pouvant pas supporter le voyage que nous allions faire, nous les laissions là, ils seraient rapatriées plus tard en Angleterre avec le reste des évadés.

Alors que j'attendais en discutant avec Gabe et Dugan, Steve sortit de la tente de Cartward accompagné de ce dernier et de Carter. Avec eux, nous étions une vingtaine à attendre dans la brume matinale. Je tirais sur mes mitaines et mes manches pour laisser le moins de prise possible au vent glacial qui balayais la forêt.


"-Quand est ce qu'on part ?" Demandai-je alors qu'ils arrivaient à notre hauteur.


"-Tout de suite." Répondit le Captain.


"-Il va falloir qu'on arrive au lieu de rendez-vous rapidement." Ajouta Carter. "Les allemands ont envoyé de nouvelles garnisons vers le château.


-Super..." soupira James en posant son fusil sur son épaule.


Je haussais les épaules : 


"Au point où on en est.


-Je ne peux pas vous fournir d'autres hommes, nous allons devoir rester ici pour défendre le camp." Prévint Cartward.


"-Dans ce cas, ne perdons pas de temps !" Lançai-je en ouvrant la marche, un sourire amusé aux lèvres.


Les autres acquiescèrent et me suivirent. Le chemin que nous empruntions ne posait pas beaucoup de problème, si l'on oubliait le fait qu'il était pratiquement (voire carrément) inexistant et qu'il passait en pleine forêt. Ce qui n'était pas forcément des plus pratiques pour nos blessés, mais on ne pouvait pas se permettre de s'arrêter. Pas avec des soldats ennemis aussi près.


À force de passer par des chemins minuscules et remplit d'ornières arriva ce qu'il devait arriver : un des évadés se tordit la cheville, obligeant Steve à s'arrêter pour l'aider.


"-Continuez d'avancer !" avertit-il.


Je fis signe aux autres de partir devant tandis que je me plaçais sur le coté pour pouvoir couvrir le blond. Bucky leva les yeux au ciel et fit de même de l'autre coté.


"-Il peut marcher ?" Demandai-je en vérifiant les alentours.


Steve acquiesça et aida l'ex-prisonnier, un soldat brun assez jeune au visage constellé de tâches de rousseurs. 

J'entendis soudainement un craquement dans mon dos, je fis signe à mes coéquipiers de se taire. J'avais un mauvais pressentiment. Je me tournais vers le bruit, m'enfonçant un plus en dehors du sentier. Comme je m'en doutais, un peu plus loin se trouvaient plusieurs silhouettes habillées de noir.  


"J'en ai marre d'avoir raison.


-Merde..." grinça James en les voyant à son tour.


La bonne nouvelle, c'est qu'eux, ne nous avaient pas vu. Steve attrapa l'autre soldat et remonta en tête de file pour prévenir les autres. Ceux-ci accélèrent le pas, je restais toutefois un peu en arrière pour surveiller l'avancée des soldats d'Hydra. Ceux-ci semblaient se rapprocher de plus en plus, ce qui n'était pas pour me rassurer. 

Nous finîmes par atteindre la clairière où nous attendait déjà l'avion. Les commandos firent passer les évadés en premier, restant autour pour les protéger.


"-On a pas toute la nuit !" M'exclamai-je en jetant un regard derrière moi.


J'entendais des exclamations en allemands de plus en plus proches.


"Allez..."


Mes coéquipiers commencèrent, à leur tour, à entrer dans l'aéronef. Je me rapprochais, sans pour autant tourner le dos à la forêt. Des coups de feu retentirent, épars et désordonnés. Steve poussa Peggy dans l'avion et entra à son tour.


"-Allen ! Ramène-toi !" s'exclama James avant de suivre Rogers.


Trois soldat ennemis choisirent d'entrer dans la clairière à ce moment. Ils ne leur fallut pas longtemps pour commencer à tirer dans notre direction. Je répliquais en évitant au mieux les balles. J'en vis un s'effondrer avant de sentir qu'on m'attrapait par le col de ma veste. On me tira brusquement en arrière et je me retrouvais à terre alors que l'avion décollait.


"-Mais t'es complètement folle !" S'étrangla Steve.


Je souris à demi et me redressais sur les coudes :


"-Il y a de fortes chances." Répliquai-je avant de me relever complètement "Tout le monde va bien?


-C'est toi qui est resté en arrière." Fit remarquer Jim en s'asseyant.


Je m'étirais en grimaçant:


"-Je crois que j'ai vu pire.


-Qu'est ce que..." souffla Peggy en m'observant.


"-Quoi ?" Demandai-je d'un air étonné.


"-Tu es blessée je te signale !" Me répondit Buck en désignant mon haut.


Maintenant qu'il le disait, ma chemise était bleue à la base, pas bordeaux.


"-Ça explique pourquoi je trouvais que j'avais mal aux côtes." Grinçai-je en m'asseyant correctement.


Le coté droit de mon torse avait apparemment été traversé de part en part par une balle allemande, laissant ma chemise et ma veste s'imbiber peu à peu de sang. 


"Séville va me tuer..."



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