Gemini War, Tome 1, First Avengers
Alors que Dan était envoyé en Italie, Wilhelm se faisait torturer. Hydra avait découvert qu'il envoyait des informations aux alliés et ça n'avait pas plut à Schmidt qui s'était personnellement occupé de son cas.
Je ne pouvais pas en vouloir à Wilhelm de nous avoir balancé, nous, au moins, on s'en était sortit, lui s'était fait exécuter. En Italie, nos supérieurs ne pouvaient pas nous contacter. Sinon, ils auraient tout fait pour éviter qu'Hydra nous mette la main dessus comme ils l'avaient fait à Azzano.
Mais même après, la mission avait continué. Protéger Captain America et ses commandos qu'ils voulaient. Je n'avais rien contre, Dan s'était attaché à eux et puis ça me faisait des vacances, mais je n'en voyais simplement pas l'intérêt.
Je soupirais dans l'obscurité de la pièce. Il allait falloir penser à mettre les voiles. Déjà parce qu'il fallait que j'informe mes supérieurs et aussi parce que doués comme ils étaient, les deux "amis" de mon frère comprendrait vite où j'étais!
Je ne passais que quelques jours à Londres avant de trouver un aller simple pour New York. Le trajet en bateau ne fut pas des plus agréables aussi je fus ravie de voir Ellis Island apparaître. Quelques heures après mon débarquement, je rejoignais l'appartement que je possédais à Brooklyn. Étant partie dans la précipitation du camp militaire de Londres, je n'avais rien emmené avec moi et donc rien à y déposer. Je me changeais et reparti vers le bâtiment où se trouvait l'agence à laquelle Dan et moi appartenions.
Alors que je marchais sur le Brooklyn Bridge, je m'aperçut que quelqu'un me suivait. Et si je ne le remarquais que maintenant, ce n'était pas un amateur. C'était un homme de stature banale en costume gris anthracite et à chapeau mou, il m'était impossible de voir à quoi ressemblait son visage de là où j'étais.
Et avec le pont qui était vide, je ne pouvais pas me fondre dans la foule... Soudain, j'aperçut un mouvement et un éclat métallique. Au moment où il commença à tirer, j'étais déjà au sol pour éviter la balle. La seconde m'atteignit cependant à l'épaule.
"-Enfoiré..." grinçais je en retenant un cri de douleur.
Le type m'avait tout l'air de faire parti d'Hydra au vu du Luger P08 qu'il utilise. L'allemand tira une nouvelle fois. Je sortis un Enfield 38 de mon holster et répliquais, mais je ne tiendrais pas longtemps : j'étais à découvert, l'arme que mon ennemi utilisait avait encore cinq coups et ma blessure à l'épaule n'allait pas m'aider à viser correctement.
Et il fallait que ça arrive au milieu du pont ! Ma seule échappatoire était l'Hudson et une baignade à cette époque-ci était rapidement mortelle.
J'esquivais un nouveau coup et tirais à mon tour, touchant l'agent à la jambe.
"On a pas le choix, il faut qu'on saute !
C'est ça, avec une balle dans l'épaule ? Tu veux notre mort ou quoi !?
Laisse moi prendre le contrôle, ça accéléra la guérison !"
Je levais les yeux au ciel, le pire c'est qu'il avait raison. Je me baissais pour éviter une nouvelle balle et laissais mon frère se débrouiller pour la suite.
D.H
A peine de retour, j'appuyais de nouveau sur la gâchette, tirant ma dernière balle. Je n'attendis pas de voir si elle avait atteint sa cible et sautais du pont. Alors que j'imaginais le choc avec l'eau, une douleur sourde apparaît dans mon dos, puis dans mon torse. Une balle venais de me traverser de part en part. Je n'eu pas le temps de sentir pleinement la douleur, je percutais l'eau à pleine vitesse. Je sentis ma nuque et chacun de mes os émettre un craquement inquiétant avant de sombrer.
La bonne nouvelle, c'était que la balle n'avait pas touché ma colonne vertébrale. La mauvaise, c'était que mon bras droit était cassé. Et que je suis droitier. Je réussissais cependant à regagner la surface, malgré les blessures et le choc thermique. Nageant du mieux que je pouvais, j'arrivais à environ deux mètres de la rive. Et ce avec l'agent d'Hydra qui continuait de tirer.
Et c'est là que mon corps lâcha. Littéralement. Mon os brisé devenait aussi lourd que du plomb, de même que mes vêtements, tout semblait vouloir m'entraîner au fond de l'eau. Et après mon corps, ce fut mon esprit qui lâcha.
S.A
Je sentis que je touchais le fond du fleuve mais j'étais incapable de faire le moindre geste, complètement paralysée. Je savais que c'était une mauvaise idée... J'allais devenir l'un des milliers de macchabées de l'Hudson. Yay... L'eau s'obscurcit et tout devient noir.
Je sentis soudainement qu'on m'attrapait le bras, le mauvais, et qu'on me tirait vers la surface. Quelques instants plus tard, je me retrouvais sur la rive, trempée, blessée et avec une migraine qui défiait toutes compétions. Mon bras se ressoudait peu à peu, ce ce qui arrive à chaque fois, que je le veuille ou non d'ailleurs.
Au prix d'une douleur sourde au cou, je finis pas relever la tête. Devant moi se trouvait James, trempé lui aussi, et l'agent Carter qui me regardait comme si j'allais faire exploser quelque chose.
"-Vous n'êtes pas un capitaine d'Hydra, n'est ce pas ?" dit la brune en haussant un sourcil.
J'essayais de me relever mais la blessure ouverte de mon dos m'empêcha de faire plus que pousser un grognement de douleur. Je levais donc de nouveau mon regard vers Carter, un sourire figé étirant mes lèvres:
"-Pas vraiment non.
-L'agent Carter a appelée une voiture, on vous ramène au siège de l'Agence." M'avertit James en me tendant une main pour m'aider.
"-Tant mieux, j'pense pas pouvoir marcher longtemps avec une balle dans le corps, un bras en cours de soudure et une blessure sur le point de se transformer en hémorragie." Répliquai-je en acceptant l'aide du sergent.
Je jetais un rapide coup d'œil à mon reflet dans le fleuve. Ma veste avait disparut dans les méandres sombres de l'Hudson et l'eau de celui-ci imbibait ma chemise, se mêlant au sang. Mes cheveux dénoués et trempés tombaient devant mes yeux, me donnant l'aspect d'une noyée, chose qui aurait bien put arriver sans l'intervention du sergent. Je déteste avoir des dettes. Et c'était la seconde que j'avais désormais. La première étant pour Steve Rogers et Azzano.
Une Chrysler noire aux finitions blanches s'arrêta devant nous dans un crissement de pneus. Je montais à l'arrière en compressant du mieux que je pouvais la plaie que j'avais à l'épaule et celle de mon torse. Le chauffeur, qui roulait sur les chapeaux de roues, nous déposa devant un bâtiment de quatre étages marron avec une enseigne représentant une carte d'as de cœur et un revolver.
L'agence Winchester & Gamble existit depuis les années vingt. Il s'agissait d'une agence privée employant des agents partout dans le monde. Il n'était pas rare, à l'époque, que des gouvernements lui popose des missions.
A peine sommes nous sortis du véhicule qu'une équipe médicale nous entoura.
"-Eh bah, vous devez vraiment être de bons agents." S'étonna le membre des commandos hurlants après un léger sifflement impressionné devant les moyens déployés pour une seule personne.
-"Non, juste des jumeaux avec un gêne différent..." répliquai-je sur un ton rendu amer par la douleur.
Je ne pris pas le temps d'écouter la suite et suivis les infirmiers. Ils comptaient tout d'abord m'examiner avant de faire quoique ce soit, mais je commençais à en avoir marre d'attendre:
"- Pas d'organes vitaux touchés, colonne vertébrale intacte, mais si grouillez pas votre cul je vais mourir d'une hémorragie!" Dis-je en me laissant tomber sur un des lits.
"-J'ai trouvé ça dans votre casier." m'avertit l'Agent Carter en arrivant avec une pile de vêtement secs et intacts.
"-Ah, merci mademoiselle Carter."
Elle les posa sur un des meubles de bois clairs de la pièce avant de repartir après un léger signe de tête. Le médecin en chef me fit retirer ma chemise, je retins un cri de douleur quand il eut extrait la balle de mon épaule.
"-Vous avez encore eu beaucoup de chance mademoiselle Allen, vous devriez faire plus attention, deux centimètres plus loin et le tir vous paralysait." Me sermonna t-il en secouant désespérément la tête.
A chaque fois que je revenais blessée, c'était le même discours. Je vous laisse deviner le nombre de fois où je l'ai entendu.
Le médecin se nommait Peter Séville. C'était un homme noir d'un peu plus de cinquante ans, qui était ici depuis le début de l'agence.
"-Je sais Séville, je sais." Soupirai-je.
Il leva les yeux au ciel, il savait très bien que je m'en fichais complètement. Je me changeais une fois qu'il eut secourut les plaies et les eut bandées complètement.
Ceci fait, je rejoignis la salle d'opération pour rendre mon rapport. Dans la pièce circulaire presque entièrement constituée de bureau et de cartes se trouvaient déjà cinq personnes et deux agents qui vaquaient à leurs occupations. Les cinq autres personnes étaient dans l'ordre : John Gamble, mon supérieur (et aussi chef de l'agence), Carter, James, le colonel Chester Philips et... Captain America.
"Dans quoi est ce qu'on s'est encore fichus ?"