Gemini War, Tome 1, First Avengers
Je ne vais pas perdre votre temps et le mien en m'attardant sur mes derniers jours en Amérique. Ils n’étaient pas différents de ceux qui avaient précédés, à l’exception de Colle, qui fermait en fin sa gueule. Et, ça n’avait peut-être pas l’air, mais c’était une énorme amélioration dans la vie du camp.
Toujours est-il que le matin du quatrième jour, je partais du camp avec d'autres militaires que je connaissais vaguement. Cependant, tous n'avaient pas la même affectation que moi, aussi, je me retrouvais dans un avion pour la Sicile avec... Une personne dont je connaissais le nom. Ce fut l'un des trajets les plus longs de ma vie. Et pourtant, il ne dura pas plus d'une journée je pense… Arrivé à un aéroport sicilien, la plupart des militaires avec moi descendirent, seulement pour être remplacés par d'autres. L'avion redémarra donc après une courte escale, direction l'Italie.
§
J'arrivais au régiment auquel j'avais été affecté environ deux jours après mon départ. La piste d'atterrissage était largement dissimulée par les bois sombres qui l'entouraient. Immédiatement après nous avoir déposé, le pilote reparti. En dix minutes, la piste fut de nouveau démontée. On ne pouvait pas se payer le risque d'être repéré. Un sergent nous appela, moi et les autres soldats de l'avion, avant de nous faire signe de le suivre.
En le suivant, j'observais le camp. Dans la terre pour le moment sèche étaient dressées des tentes de tailles variables dans les ton gris-vert. Ou kaki. En effet, elles étaient trop sales pour convenir à cet adjectif. Les quelques soldats que nous croisions semblaient tous juste revenir d'une mission au vu de leurs vêtements en piteux états et des blessures que certains avaient. Nous finîmes par arriver dans l'une des larges tentes centrales où un gradé presque chauve nous attendait.
"Bienvenu au cent-septième régiment soldats !" nous salua-t-il, un air solennel au visage.
Je fronçais les sourcils, j'avais l'impression d'avoir déjà entendu parler de ce régiment...
"Je suis le lieutenant général Charles Raymonds et c'est à moi que vous devrez rendre des comptes à partir de maintenant ! On vous a peut-être habitué aux discours grandiloquent lorsque vous étiez en formation, mais ici soldats, c'est la guerre et cette dame n’a pas le temps pour ce genre de cérémonie ! Vous allez vous faire attribuer des tentes par le second lieutenant ici présent ! Ne rechignez pas à la tâche et on s'entendra. Rompez !
“Eh bien, c'est ce qui s'appelle savoir mettre l'ambiance... " songeai-je en allant voir le second lieutenant pour savoir où est-ce que j'allais atterrir.
Si le discours n’était pas grandiloquent en soit, il était toujours… Émouvant, de manière tordue, mais émouvant. Dès que je pu, je suivis les autres nouveaux soldats pour connaître la tête à laquelle ils étaient assigné. Je finis avec un soldat actuellement en mission. Je me débarrassais de mon paquetage dans la tente puis rejoignais les autres soldats à l’extérieur afin d’en apprendre plus sur les lieux. Je fis donc la connaissance d'un Irlandais d'origine nommé Timothy Dugan qui avait visiblement le surnom de "Dum Dum Dugan". Soit. Alors que nous discutions à propos des autres soldats dont je devrais connaître les noms, il s'interrompit en voyant un de ses coéquipiers passer :
"Eh, Bucky ! Viens voir les nouvelles recrues !
-J'arrive !" répondit l'autre soldat en s'approchant.
Il salua les autres recrues et s'approcha de nous. Il s'agissait d'un homme qui faisait environ ma taille avec des cheveux bruns et des yeux bleus. A vu d'œil, je lui donnais mon âge, peut être un ou deux ans de plus.
"Sergent James Barnes, mais tout le monde m'appelle Buck ou Bucky." Me salua-t-il en me tendant la main.
"Dan Hale." répondis-je en lui serrant la main, "T'aurais pas un ami nommé Steve Rogers par hasard ?" demandai-je ensuite, me souvenant finalement d'où je connaissais le numéro du régiment.
"Si, tu le connais ?" S'étonna le brun.
"Plutôt oui, on était dans le même camp d'entrainement !
-Quoi !? Steve s'est fait intégrer !?" S'exclama James, visiblement inquiet de ce qu'il apprenait.
"Ouais, mais il a été quasiment tout de suite transféré dans la section scientifique de réserve. Pas la peine de t'inquiéter, je ne pense pas qu'ils enverraient Steve au front." Dis-je, essayant tant bien que mal de le rassurer.
Il hocha lentement la tête en se mordillant légèrement la lèvre inférieure avant de répondre :
"Espérons que tu ais raison... Dans tous les cas, je te souhaite la bienvenue en Italie et dans le cent-septième régiment Dan." conclut-il, un sourire légèrement moqueur aux lèvres.
§
Au final, je ne passais que quelques jours au camp. Quelques jours après mon arrivée, je fus envoyé en patrouille pour garder un œil sur les mouvements de nos ennemies. Pas vraiment excitant comme histoire de guerre, n’est-ce pas ? Mais ne vous inquiétez pas, le divertissement approchait à grand pas.
Deux jours après mon retour au camp, alors que je dormais dans ma tante, quelqu’un eut la bonne idée de me réveiller brusquement :
"Eh, calme-toi ! C'est moi, idiot !"
Un couteau sur la gorge, Bucky avait levé les mains en signe de reddition. Garder une arme sur moi était une habitude qui m’avait sauvé la vie plus d’une fois, mais Buck n’avait pas l’air ravi à l’instant. Prenant quelques secondes pour émerger du sommeil, je baissais mon arme.
"Qu'est-ce qu'il se passe ?" Demandais-je en me levant pour attacher mes bottes.
"On est prise pour une opération." Commença le brun.
J'attrapais ma veste, tout en essayant d'émerger et de comprendre l'information.
“Quelle opération ?
-Le premier lieutenant a capté une transmission d'Hydra, une de leurs cargaison se trouve à Azzano, c'est un village près d'ici." M'expliqua le brun en sortant de la tente.
"Laisse-moi deviner, ils envoient une équipe pour la récupérer ?" L'interrompis-je, en le suivant
"Ouais, en gros, c'est ça. On doit aller voir le lieutenant général pour en savoir plus."
Dans la lumière lunaire de deux heures du matin, le campement avait l’air plus sinistre que jamais. La tente centrale était l'une des seules éclairées. À l'intérieur se trouvait déjà une centaine d'hommes dont Dugan et Raymonds.
"Soldats, comme vous le savez surement déjà, Hydra est la partie scientifique de l'armée nazie. Leurs inventions sont les plus dangereuses et c’est pour ça qu’il nous faut ce qu’ils ont laissé à Azzano. Étudier leur technologie pourrait nous donner un avantage inestimable.” Commença-t-il alors que nous rejoignions Dugan au milieu des autres soldats.
Les soldats acquiescèrent.
"Vous serez donc chargés de la récupérer. D'après nos informations, Hydra n'a laissée qu'une garde mineure d'environ quarante hommes. Vous devez faire ça le plus discrètement possible. Je ne tiens pas à ce qu'il y ait de victimes collatérales !" Continua Raymonds en passant son regard sur les rangées qui lui faisaient face.
N'attendant pas de réaction, il poursuivit :
"Vous serez sous les ordres du capitaine Wilson McCall, vous partirez dès que vous serez équipés. Je compte sur vous pour faire la fierté de ce régiment ! Rompez !"
N'ayant aucune idée de qui était le capitaine, je laissais mon regard examiner les personnes dans la salle. Je finis par l'apercevoir, près de l'entré. C'était un homme haut et large d'épaule aux cheveux sombres striés de mèches grises. Avec son air taciturne, je lui donnais dans la quarantaine d'année, mais il aurait pu être plus jeune.
"Tu viens ?" me demanda Dugan en voyant que je ne suivais pas le mouvement.
Je repris mes esprits et le suivit pour aller récupérer notre équipement avec les autres soldats. Une fois que tout le monde eu un casque, ses armes et un sac de munitions, McCall nous divisa en trois groupes. Le début du trajet se ferait en jeep, cependant, elles étaient bien trop bruyantes pour que nous puissions nous approcher du village avec. Nous les abandonnâmes donc à vingt minutes de notre cible. Après avoir marché sous le couvert des arbres pendant environ un quart d'heure, notre capitaine nous fit arrêter dans une clairière pour nous expliquer son plan d'attaque. Ce dernier ne serait pas un succès. Autrement, je ne suis pas sûr que j’écrirais dans ce journal.
"Bien, les cargaisons sont stockées dans un hangar, à la sortie de la ville. Une équipe entrera par le toit, les autres passeront par la porte ouest. On va devoir très vite se disperser pour se débarrasser des agents qui sont là. Et ce avant qu'ils préviennent leur base. On ne récupérera la cargaison qu'après, compris ?
-Comment on fait pour passer par le toit ?" demanda Gabriel.
C'était l'un des soldats avec qui j'étais partis en patrouille. Il était légèrement plus petit que moi, avec les yeux et la peau sombre. Généralement, tout le monde le surnommait Gabe. Les prénoms complets duraient rarement dans l'armée...
"Il y a un échafaudage sur un bâtiment un peu plus haut, juste en face du hangar. Quelqu'un se sent capable de sauter ? La distance ne devrait pas excéder les trois mètres." répondit notre capitaine.
J'échangeais un regard avec les autres avant de lever la main :
"Donnez-moi de quoi vous faire une échelle et je pourrais vous faire monter." Proposai-je en haussant les épaules.
"-Des câbles ça t'irait ?" fit McCall en sortant une (très) bonne longueur de câble de son sac.
J'hochais la tète et attrapais les câbles. J'allais devoir bricoler un peu, mais bon, ce n'était rien d'insurmontable. Le capitaine sélectionna ensuite sept hommes, dont lui et Buck, pour passer par le toit après moi. Mon groupe quitta donc le couvert des arbres pour rejoindre le village. Passant à travers les premières ruelles, le hangar se dressa rapidement sur notre chemin.
Une fois devant l'immeuble avec l'échafaudage, je passais les câbles en bandoulière et commençais à grimper. Les autres devaient déjà s'être mit à couvert. Je n'aurais pas dit non à des échelles, mais visiblement, mes bras allaient devoir faire tout le travail. Arrivé au sommet du bâtiment, je m'approchais du bord. Comme McCall l'avait dit, les deux bâtiments étaient séparés d'environ trois mètres, mais la hauteur de celui sur lequel j'étais me permettrais de l'atteindre sans trop de problème. Du moins, je l'espérais.
Je pris mon élan et sautais. Aïe. Visiblement, c'était plus que trois mètres. Je me rattrapais de justesse grâce à mon poignet gauche. Celui-ci n'apprécia pas au vu du pic de douleur que je ressentis. Je finis par remonter, sous le regard inquiet de ceux restés en bas.
Une fois mes appuis sur le toit stables, je fis descendre l'échelle faite avec les câbles jusqu'en bas. Le capitaine me rejoignit rapidement, suivit de Bucky et des autres.
Près de nous se trouvait une large lucarne. Je l'ouvris doucement et me glissais dans l'ouverture. J'atterris sans bruit sur ce qui devait être un conteneur d’où je fis signe aux autres qu’ils pouvaient me rejoindre sans danger.
Dans le hangar à peine éclairé se trouvaient non seulement des conteneurs, mais ce n'était pas ce qui nous intéressait. Non, nous, on voulait plutôt récupérer les quatre caisses grises au centre de la pièce. Les agents d'Hydra dont on nous avait parlé étaient en train de patrouiller dans le bâtiment. McCall reprit la tête de l'équipe et descendit discrètement dans le dos du conteneur. Nous le vîmes passer derrière les agents et continuer vers la porte ouest. Nous descendîmes à notre tour, heureusement que le hangar était un véritable labyrinthe de conteneur, sinon nous aurions été repérés très facilement !
Pendant que notre capitaine ouvrait aux autres soldats, nous éliminions les agents d'Hydra. Peu à peu la quarantaine de gardes se transforma en vingtaine puis en dizaine et finit par disparaître. Je terminais d'étrangler un garde quand McCall réussit finalement à ouvrir la porte. Nos coéquipiers entrèrent à leur tour. Alors que nous avions déjà fait tout le boulot en somme.
"Allez récupérer les caisses !" nous ordonna McCall en restant près de la porte au cas où d'autres ennemis arriveraient.
Les soldats acquiescèrent et vinrent nous aider à déplacer les caisses. On essaya d'abord de les soulever, mais elles s'avérèrent bien trop lourde. Nous les ouvrîmes donc pour récupérer les armes. En voyant ce qu'il y avait dedans, je vis le visage de James se décomposer :
"Qu'est ce qu'il y a ?" Lui demandai-je en m'approchant. "Oh fuck..."
Il n’y avait rien dans les caisses si ce n’est des poids de plombs.
"Faut dégager c'est un piège !"