L'amour au-delà de la haine
Chapitre XV : Guet-Apens
Toujours installé confortablement dans mon lit, et ce depuis plusieurs jours qui me semblent trop long… Je regarde l’ingénieur qui se tient en face de moi. Il m’explique avec sa méthodologie habituelle qu’ils ont fini par trouver, ce qu’ils pensent être, le repaire de Crâne Rouge. Ou tout du moins de ses alliés, car pour l’heure, ils n’ont pas vu le chef du Complot là-bas.
- Bien, quand y allons-nous ? Demande-je avec autorité.
- Nous, on y va cet après-midi. Toi, tu restes ici bien au chaud. Me taquine-t-il.
- Pardon ? Grogne-je.
- Tu m’as bien entendu, dans ton état, il est hors de question que tu viennes avec nous.
- Et il est hors de question que tu ailles affronter Crâne Rouge sans moi. Répondis-je avec fermeté.
- Je ne serais pas seul, idiot, me lâche-t-il tout naturellement. J’y vais en compagnie de Rhodes, de Vision et même de Clint ! On aura donc une personne de plus que ces deux dernières années. Souligne-t-il.
- Certes, mais la menace que vous allez affronter est bien plus importante que celles que nous avons pu affronter ces deux dernières années. Repris-je. Et tu n’amènes pas non plus Sam et Natasha ?
- Non, ils sont encore… fragilisé par ce qu’il s’est passé. Dit-il en pesant ses mots.
Le milliardaire se rapproche de moi, et saisie ma main dans la sienne :
- T’en fais pas ça se passera bien. On ne va pas prendre de risque inutile.
- Y aller en équipe réduite, cela me semble déjà être un dangereux.
Tony soupire à ces propos, et se penche vers moi pour me déposer un baiser sur la joue. Puis, il me regarde avec ses grands yeux de chien battus :
- Tu ne me fais pas confiance ?
- Je te fais confiance, déclare-je avec certitude. Mais, j’ai le droit de m’inquiéter, non ? D’autant plus que je suis suffisamment en forme pour vous accompagner.
- Et moi je n’ai pas le droit de m’inquiéter ? Si je t’amène, et que tu es blessé, que penses-tu que je vais ressentir ? Tu es passé si près de la mort…
- Tony, il ne m’arrivera rien ! Nous avons été surpris par l’attaque de Crâne Rouge…
- Et si j’étais arrivé trente secondes plus tard, nous n’aurions même pas cette discussion à l’heure actuelle. Me coupe-t-il la parole.
- Je sais que tu as eu peur, mais je vais bien mieux…
- Les médecins n’ont pas encore donné leur feu vert pour que tu sortes, alors la question ne se pose pas.
- Je reste en observation juste par précaution ! Argumente-je.
- Qu’importe. Tranche l’Iron Man. Ni toi, ni moi ne sommes médecin. Donc, il est hors de question que nous allions contre leur avis.
Je soupire devant cette réponse contre laquelle je ne peux difficile contre-argumenter. S’il était ma place, je m’opposerais fermement à ce qu’il m’accompagne. Aussi, pour éviter une dispute inutile, je décide de baisser les armes.
- Très bien, mais appelle-moi quand vous aurez capturé tout le monde.
- Bien, te voilà de nouveau raisonnable ! S’exclame-t-il avec entrain.
Il se saisit de ma main et dépose un baiser dessus avec tendresse. Des baisers qui, pour le moment, se cantonnent à mes mains et à mes joues. Voir à mon front de temps à autre. Pour l’heure, l’ingénieur ne semble pas décidé à m’embrasser à nouveau sur la bouche. Et c’est un choix, ou un besoin, que j’ai décidé de respecter. Je ne compte pas aller à l’encontre du rythme qu’il décide d’imposer à notre relation. Pour ma part, l’avoir simplement à mes côtés est déjà un bonheur incommensurable !
- Vous y allez vers quelle heure ?
- Les équipes ont l’air de rentrer vers seize heures, d’on ne sait où. M’explique-t-il. Et nous comptons attendre leur retour pour simplement aller les cueillir.
- Je vois.
- Le plan est prêt, nous n’avons plus qu’à… y aller. Me dit-il avec certitude. D’ailleurs, je vais te laisser, Steve.
- Soit prudent, répète-je en embrassant sa main à mon tour.
Rien qu’à l’idée de le voir partir affronter Crâne Rouge sans moi… Mon cœur se serre et mon estomac se noue. J’ai comme une mauvaise intuition qui ne me quitte pas depuis qu’il m’a annoncé son intention.
- A ce soir, dit-il en me déposant un petit baiser sur le front.
- Tu es sûr que tu ne peux pas attendre que je sois en capacité de venir avec vous ?
- Et de risquer les voir déplacer leur base ? De perdre leur trace ? Me demande-t-il avec surprise.
- Je… je ne peux pas m’empêcher de m’inquiéter… Soupire-je.
- T’en fais pas, je serais prudent.
- Reviens-moi. Souffle-je.
L’ingénieur acquiesce et quitte ma chambre avec un petit sourire. Et tandis que je le vois s’éloigner, l’inquiétude grandie en moi… Je sens que la journée va être longue…
Et tandis que je suis en train de broyer du noir et de m’imaginer tous les scénarios possibles, quelqu’un frappe à ma porte. Soudainement pris par l’espoir que l’ingénieur soit revenu sur sa décision, je suis immédiatement déçu lorsque j’aperçois le sergent James Rhodes qui entre dans la pièce.
- Pardon de vous déranger, Captain. Tony n’est pas là ?
- Non, il vient de partir. Répondis-je car il a quitté la chambre il y a moins de cinq minutes.
- Ah ! Cela fait deux heures que j’essaye de l’appeler pour que l’on revoie une dernière fois le plan tous ensemble.
- Vous venez juste de le manquer. Rétorque-je.
- Très bien, je vais aller le retrouver. Déclare le militaire avant de se retourner subitement vers moi et de me déclarer : Captain America, j’aimerais vous parler de quelques choses si vous avez quelques minutes à m’accorder.
- Je vous écoute, répondis-je surpris par cette déclaration.
- Je voudrais vous dire que je n’approuve pas votre relation avec Tony.
- Pardon ? Réplique-je soufflé par son honnêté.
Depuis que j’ai entendu la conversation qu’il avait eu avec Tony quelques jours plutôt, je savais déjà ce qu’en pensait le meilleur ami de l’Iron Man. Toutefois, je n’aurais jamais imaginé qu’il vienne me le dire en face.
- Rhodes… Je peux comprendre que vous vous inquiétez pour votre ami… mais, je peux vous assurer que je l’aime plus que tout….
- Non pas plus que tout, me corrige-t-il froidement. Vous avez fait passer vos convictions et votre meilleur ami avant lui. Et ça, je ne vous le reproche pas. Et dans le fonds, il n’y aurait que ça, cela ne me gênerait pas.
- Je vois… Répondis-je sur la défense.
- Écoutez, Tony c’est quelqu’un de très fragile. Et ces deux dernières années ont été un enfer pour lui. Il a dû supporter les Avengers, mon handicap, dit-il en désignant ses jambes, et votre départ. Cela a été particulièrement éprouvant pour lui, et pour être honnête avec vous, je ne l’ai jamais connu aussi malheureux que durant cette période…
- Je sais que ça a été dur pour lui, tente-je.
- Non, me coupe-t-il. Vous ne savez pas, parce que vous n’étiez pas là. Vous n’avez pas la moindre idée de la difficulté que, Pepper et moi, nous avons eu à le relever. On s’est battu, littéralement, tous les jours avec lui pour éviter qu’il ne boive de trop, pour qu’il s’alimente et qu’il dorme correctement. Cela nous a pris du temps, et de l’énergie pour qu’il revienne sur de bons rails.
- Je sais que vous avez été très présent pour lui, mais je peux vous assurer que je ne souhaite en aucun cas lui faire du mal.
- Je sais, et je sais aussi que cela n’a jamais été votre intention la première fois…
Le militaire soupire et se gratte l’arrière de son crâne comme s’il semblait réfléchir à ce qu’il allait me dire. Quant à moi, je ne peux pas m’empêcher de me demander à quel point j’ai pu impacter la santé de Tony… Cette séparation a-t-elle été aussi… Douloureuse que ça pour lui ?
- Je savais que notre séparation avait profondément impacté Tony… Mais je ne pensais pas à ce point-là…
- Vous… n’avez pas idée à quel point il a été mal… Franchement, je ne sais pas comment on peut appeler ce qu’il a fait, mais, cela ressemblait grandement à une dépression. A vrai dire, il avait tellement perdu de poids que nous l’avons menacé de l’interner à l’hôpital s’il ne se reprenait pas en main. M’explique-t-il.
- Vraiment ?
- Oui. Quand vous l’avez quitté, il a tout perdu. Il vous a perdu, il a perdu les Avengers… Ma santé. C’était trop pour lui, et même s’il a tenté de faire face à tout ça, les conséquences sur sa santé, autant physique que mentale, ont été très lourdes. Vous, vous ne pouviez pas savoir tout ça, parce que vous le retrouvez au bout de deux ans d’un long travail pour le remettre à flot… Et vous avez l’impression qu’il va globalement bien.
- Je n’ai pas vraiment eu cette impression. Je sais que Tony est fragile, et je veux prendre soin de lui.
- Vous en avez été capable par le passé, approuve Rhodes. Vous avez été le seul à l’avoir… guéri de son alcoolisme, tout du moins, pour une courte durée. Mais, aujourd’hui, j’ai peur que le remède soit pire que la maladie.
- Le remède ? Demande-je.
- Vous. Écoutez, si j’avais une boule de cristal qui me disait que tout irait bien dans votre relation, je serais ravi pour vous deux. Mais ce n’est pas le cas, et si jamais vous venez à rompre pour une raison ou une autre, ou à le trahir encore, il ne s’en remettra pas ! On est déjà passé pas loin de la catastrophe la première fois, et je n’ai pas envie de revivre ça. Je n’ai pas envie qu’il revive ça. Il a déjà bien assez souffert comme ça dans sa vie.
- Je ne veux pas le faire souffrir. Rhodes… Je sais que j’ai été en dessous de tout pour Tony… Et je veux me rattraper.
- Je vous crois. Dit-il en hochant la tête comme pour confirmer ses propos.
- Je donnerais tout ce que j’ai pour revenir en arrière et faire les choses différemment. Je regrette tellement…
- Bon, écoutez, je ne vais pas m’opposer à votre relation. Pour tout vous dire, j’ai dit à Tony ce que j’avais à lui dire. Mais je n’irais pas vous mettre des bâtons dans les roues parce que cela n’aurait rien de productif. Je veux juste que vous sachiez ce que j’en pense. Et si votre relation tend à s’améliorer, croyez-moi, j’en serais le premier ravi. La seule chose que je souhaite, c’est que Tony soit heureux.
- Alors nous partageons le même objectif… Je… je veux juste qu’il soit heureux. Avec ou sans moi. Explique-je. Si c’est avec moi, cela embellira ma vie, mais s’il ne peut pas être heureux à mes côtés, je vous fais la promesse que je me retirerais sans faire d’histoire.
- Bien. Je vous souhaite une bonne journée.
- Rhodes ? L’interpelle-je.
- Oui ? Se retourne le militaire qui s’apprête à quitter la pièce.
- Promettez-moi de veiller sur Tony durant cette mission… J’ai comme un mauvais pressentiment…
- Je vous le promets, s’exclame le militaire.
Puis il quitte la pièce me laissant seul avec toutes mes pensées qui se bousculent suite à la conversation que nous venons d’avoir. Je sais que Tony n’avait pas très bien vécu cette période… Mais je ne pensais pas que cela avait autant pesé sur l’ingénieur. Il ne mangeait plus ? C’est vrai que l’Iron Man et les repas équilibrés, ça a toujours fait deux… Mais de là ce que la perte de poids soit si inquiétante qu’ils menacent de le conduire à l’hôpital… C’est tout de même grave… Cette information ne fait que renforcer le mal-être et la culpabilité que je peux ressentir quant à ces deux terribles années. Deux années, que de mon côté, je n’ai pas si mal vécu que ça. Certes, je n’étais pas réellement heureux, mais j’avais mes amis, et Sharon avec moi durant tout ce temps… Et comme elles étaient très chargées d’un point de vue des missions, ces deux années m’ont semblées…. Relativement courte… Ce qui ne doit pas du tout être le cas de Tony…
Deux années qui m’ont semblées très courte, tout à l’inverse de cette journée qui me parait interminable. Toutes les deux ou trois minutes, je ne peux m’empêcher de regarder ma montre pour vérifier le temps qu’il s’écoule. Et je guette avec impatience le coup de téléphone de mon amant pour qu’il puisse enfin me dire que tout va bien et qu’ils ont réussi à arrêter tout le monde. Et plus les heures passent, et plus mon inquiétude se renforce. Pourquoi il ne m’appelle pas ? Il est déjà seize heures, et il est parti vers treize heures. Tout devrait déjà être sous contrôle… Et s’il avait été tué ? Non, je ne dois pas penser à ça… Je dois lui faire confiance… Mais pourquoi ai-je aussi peur ? Pourquoi cette mauvaise intuition refuse de me quitter ?
- Steve ! S’exclame la sorcière rouge en claquant bruyamment ma porte.
- Wanda ? M’étonne-je de la voir ici.
La jeune femme, au ventre bien arrondi suite à sa grossesse gémellaire, s’approche de moi visiblement paniquée.
- Il est arrivé quelque chose ? Demande-je inquiet.
Après tout, Vision est en compagnie de Tony…
- Steve, j’ai eu une vision… De Vision justement ! Reprend-t-elle le souffle court.
- Qu’as-tu vue ? Lui demande-je en la prenant directement au sérieux.
- Vision et les autres… pris dans une explosion ! J’ai peur qu’ils aient foncé droit dans un piège !
- Oh non ! Souffle-je.
Je savais que je n’aurais pas dû céder… et sans perdre une seconde de plus, je bondis hors de mon lit. J’attrape mes vêtements que j’enfile en quelques secondes avant de demander à la sorcière rouge :
- Tu es venue en voiture ?
- Oui, elle est garée en bas. Approuve-t-elle visiblement surprise de ma réaction si rapide. Mais, tu me crois ?
- Bien entendu, et nous n’avons pas une seconde à perdre. Je vais appeler Natasha et Sam sur le chemin pour qu’ils me rejoignent au Q.G
- D’accord, dit-elle en me suivant au pas de course.
Nous nous dépêchons, dans la mesure du raisonnable compte tenue de l’état de santé de la jeune fille, de nous rendre jusqu’au véhicule. Une fois dedans, j’enclenche le contact et je file vers notre repaire.
Une fois arrivé, je retrouve comme convenu la veuve noire et le faucon déjà en tenu. Je me précipite au Quint Jet dans lequel m’attends ma tenue de Captain America. Mais, alors que nous grimpons dedans, Wanda nous emboîte le pas.
- Wanda, tu … Tente-je.
- Je viens. Répond-t-elle ferment.
- Dans ton état, tu ferais mieux de rester en retrait. Déclare Natasha avec douceur.
- Rien au monde ne m’empêchera d’aller sauver Vision.
- Très bien, mais tu resteras en retrait.
- Merci. Dit-elle en grimpant à bord sous le regard médusé de Natasha.
Je sais ce qu’elle pense. Amener une femme enceinte sur le terrain, ce n’est pas forcément une bonne idée. Toutefois, je peux comprendre ce que ressent la jeune fille. Et je ne peux pas la laisser en arrière. Car si jamais il arrive quelque chose à Vision… Et c’est donc sous le regard désapprobateur de Sam et Natasha que nous prenons notre envol vers la base ennemie.
Durant tout le trajet, nous avons tenté à plusieurs reprises de joindre l’un des Avengers. En vain. Des échecs consécutifs qui ne font que renforcer notre inquiétude quant à la véracité de la vision de la médium à nos côtés. Et si ce qu’elle avait vu était juste ? Et s’ils étaient tombé dans un traquenard ? Jamais je ne pourrais me pardonner de ne pas avoir été aux côtés de Tony… S’il... devait succomber…
Au bout d’une demi-heure trop longue à notre goût, nous approchons de la base. Et le spectacle qui s’offre à nous n’a rien de réjouissant. La base, que nous avions aperçu sur la carte avant de venir ici, est totalement détruite. Il ne reste que des gravats, et autour de celle-ci se trouve plusieurs super vilains en train de fouiller les décombres. Sans doute à la recherche de potentiels survivants pour les achever. Et c’est le cœur battant la chamade que nous fonçons droit sur eux. Armé de mitraillette dernier cri, nous leurs tirons dessus sans ménagement aucun pour les faire reculer. Je décide de laisser Natasha et Wanda aux commandes, tandis que faucon et moi allons descendre sur le terrain.
Lorsque la cale s’ouvre, je bondis sur le sol. Atterrissant lourdement sur mes deux jambes, je dévisage nos ennemis avec hargne.
- Qu’avez-vous fait à nos alliés ?
Devant moi, l’un de nos adversaires se distinguent. Et il s’agit ni plus ni moins de M.O.D.O.K.
- On les a littéralement réduits en poussière. S’en amuse le génie difforme.
- C’est moi qui vous vous pulvériser. Déclare-je.
Je balance mon bouclier avec puissance sur l’être mi humain mi robotique devant moi. Cela atterrit avec fracas sur son visage ce qui le propulse avec violence sur le sol. Je rappelle mon écu jusqu’à moi pour enchainer avec les autres individus présents. Avec l’appui du faucon, et surtout de Natasha dans le Quint Jet, nous faisons un ménage assez rapide. Soudain, dans mon oreillette, résonne la voix de Vision :
- Cap… Captain… Rogers….
- Vision ? M’exclame-je en chœur avec Wanda et Natasha.
Nos oreillettes sont toutes reliées. Pour que nous puissions tous nous entendre en cas de besoin.
- Je… nous sommes tombés dans un piège… je ne peux pas bouger…
- Tu peux devenir invisible et sortir ! Le contredit Wanda avec une forme de désespoir.
- Wanda ?? Que fais-tu ici ? Demande-t-il avec une angoisse soudaine.
- Je suis venue te sortir de là ! Déclare-t-elle avec détermination.
- Je ne peux pas… Si je bouge… Clint se retrouvera écrasé par des rochers… Vous devez nous sortir de là… J’ai perdu la trace de Stark et … De Rhodes…
- On va vous sortir de là, tenez bon ! Déclare-je.
Mais au même moment, un homme à la voix et au visage rouge s’approche de nous :
- Parce que vous pensez que je vais vous laisser faire ? Me demande-t-il avec son accent fortement prononcé.
- Crâne Rouge… Serre-je les dents.
Et sans attendre notre réaction, le nazi appui sur un bouton avant de se tourner vers M.O.D.O.K pour lui demander d’ouvrir le portail.
- Oui… Rechigne le génie.
Soudain, un portail s’ouvre permettant au militaire d’une époque révolue de se téléporter. Laissant derrière tous ses alliés à l’exception de M.O.D.O.K qui doit être à l’origine de l’invention. Et tandis qu’ils disparaissent, un avion nous survole et lâche ce qui ressemble à une bombe juste au-dessus de notre tête.
- Non ! S’écrit Wanda en sortant en lévitant de l’avion.
Elle se pose à mes côtés et récupère la bombe à l’intérieur de sa magie. Et au bout de quelques secondes seulement, celle-ci explose ce qui oblige la jeune fille à retenir le souffle de l’explosion.
- Argh ! S’écrit-elle.
- Wanda, dis-je avec douceur en posant ma main sur mon épaule. Concentre-toi, visualise ce que tu veux faire de cette explosion, et fait-le. Je sais que tu en es capable !
Nous avons déjà eu affaire à une histoire identique il y a quelques années de cela qui a mal terminée… Wanda avait dû retenir une explosion d’une bombe, bien plus petite, qui avait explosée juste sous mon nez[1]. Et cela avait provoqué la mort de nombreux Wakandiens, ce qui avait mis le feu aux poudres quant à l’application des accords de Sokovie. Cependant, de l’eau à couler sous les ponts depuis cette histoire. Et nous nous sommes beaucoup entrainés avec Wanda. Je sais pertinemment qu’elle est capable de retenir cette explosion.
- C’est trop…. Fort…. Souffle-t-elle.
- Pas plus que toi Wanda ! Tu es capable de tous nous protéger !
Et bizarrement, plus aucun ennemi ne nous attaque. Tout le monde retient son souffle en priant pour que la jeune femme soit capable de retenir cet obus. Sans quoi, nous n’aurions plus le luxe de nous affronter du tout, car il n’y aurait plus personne.
- Wanda… Fait attention à toi… La supplie Vision via nos écouteurs.
Et tout en hurlant, devant l’immense effort que cela demande à la jeune fille, elle réduit le souffle de l’explosion… pour le transformer en eau.
- Personne… Ne… me… Prendra… MA FAMILLE ! Crie-t-elle avant de faire disparaitre définitivement l’eau en vapeur.
Soufflé par la puissance de la future maman, je me retourne vers elle époustouflé par ce qu’elle vient de faire. Je pensais qu’elle serait capable de détourner l’explosion, voire de l’éloigner de nous, mais de là, à la faire disparaitre !
- Wanda, tu es exceptionnelle. Déclare-je.
- Merci, dit-elle visiblement affaiblie.
Je saisie la jeune femme par le bras, et je la conduis jusqu’au Quint Jet qui s’apprête à se poser. Je lui ordonne de se reposer tandis que je commence à coordonner le secours de nos coéquipiers en faisant appel à Nick Fury. Pendant ce temps, Sam et. Natasha maintienne tous nos adversaires sous leurs coupes. Bizarrement, la trahison de Crâne Rouge, ou la démonstration de force de Wanda, les as rendu docile. Toutefois, d’un coup, une voix s’élève de nos prisonniers assagis :
- Vous ne devriez pas trop trainer, si vous souhaitez revoir vos amis en vie.
- Pardon ? Qu’est-ce que tu racontes toi ? S’énerve Sam.
Un homme, que j’identifie immédiatement comme étant Batroc le sauteur, se lève et nous fait face :
- Nous avons attiré les Avengers dans le bâtiment, et nous l’avons fait sauter. S’exclame-t-il. Comme on savait qu’il y avait l’Iron Man et sa copie, dont j’ai oublié le nom, dedans. On a utilisé l’EMP pour désactiver toutes les sources d’énergie.
- Pardon ?! M’écriais-je soudainement très inquiet.
- C’était une idée de Crâne Rouge ! Se justifie-t-il.
- Et pourquoi on d’vrait t’faire confiance à toi ? L’interroge Sam avec agressivité.
Et la question de Sam peut paraître légitime. Après tout, nous avons régulièrement affaire à Batroc ces deux dernières années. Georges Batroc[2], surnommé le sauteur, est un de nos ennemis récurrents ces deux dernières années qui cherche à me nuire. Il a tenté, à plusieurs reprises, de s’en prendre à Sharon lorsque j’étais avec elle. Et je sais qu’il ne me porte pas dans son cœur, alors, il n’a aucune raison de m’aider. Et encore moins de sauver celle que j’aime.
- Aucune, admet-il. Mais, moi j’vous dis ça parce que s’il y a une chose que je ne supporte pas… C’est qu’on me jette en pâture comme un vulgaire déchet. Même dans l’armée, nous étions mieux traités que ça.
- Vous étiez dans l’armée ? Demande-je avec surprise.
- Dans la légion étrangère française, Captain. Dit-il en me faisant un salut militaire. Et, si aujourd’hui nous sommes ennemis, sachez que je ne vous mentirais pas.
- Traitre ! S’élève une voix dans les rangs de nos ennemis.
- Traitre ? Vous parlez de Crâne Rouge qui vous a lancé un obus militaire ? Les questionne Natasha avec une fausse douceur ce qui fait taire les insultes.
- Vous savez que si c’est faux cela jouera contre vous ? Demande-je avec autorité.
- Et si c’est vrai, je n’en tirerais aucun bénéfice. Je le sais, je ne suis pas stupide. Déclare-t-il.
Une réponse qui fait monter l’angoisse. Car s’il dit vrai, les jours de Tony sont gravement en danger… Si son réacteur ARC s’est arrêté… Les fragments de shrapnels peuvent pénétrer dans son cœur… On doit donc se dépêcher de trouver une solution pour les sortir de là-dessous… Et rapidement. Une hypothèse qui semble être également prise au sérieux par Natasha vue le regard qu’elle me lance.
- Je vais rappeler Nick…
Je reprends mon oreillette, et je m’apprête à recontacter le directeur du S.H.I.E.L.D, afin qu’il vienne nous aider au plus vite. Mais avant que je n’aie eu le temps de le joindre, je vois Wanda qui se lève au loin et qui marche vers les gravats d’un pas décidé.
- Wanda, me précipite-je vers elle. Qu’est-ce que tu fais ?
- Je vais sauver nos amis. Dit-elle déterminée.
- Repose-toi, tu es enceinte de jumeau ! Ne prends aucun risque.
- Tu préfères laisser Tony là-dessous ? Me demande-t-elle avec sérieux.
- Je refuse que tu risques ta vie. Tu en as déjà fait beaucoup. Répondis-je avec fermeté.
Elle me regarde l’air confus. Sans doute s’imagine-t-elle que ma relation avec Tony est plus importante que sa santé. Mais jamais de ma vie je ne pourrais mettre en danger une future maman, et encore moins Wanda, même pour Tony. Je vais trouver une autre solution…
- Captain, vous êtes quelqu’un… d’adorable. Dit-elle. Mais rien ne m’empêchera de sauver ceux que j’aime.
Elle se concentre et regarde les décombres avant de faire apparaitre sa magie rouge autours de ses mains.
- Ménage-toi, Wanda. Tu dois te reposer. Tente-je.
- J’ai plutôt besoin de ton soutien, grogne-t-elle.
Elle n’a pas tort et pour la soutenir, je pose ma main sur son épaule, et je me tiens prêt à l’arrêter si je vois qu’elle va trop loin par rapport à ses capacités. Et, c’est impressionné que nous voyons la jeune fille se concentrer pour soulever avec ses pouvoirs toutes les pierres qui jonchent le sol, et qui recouvre nos amis qui sont toujours bloqués en dessous. Pourvu qu’ils aillent tous bien…
Les rochers continuent de lever dans le ciel et sont propulsés sur les côtés afin de déblayer le terrain. Je décide de ne pas rester les bras ballants et d’aider la jeune fille à secourir nos proches. Je descends donc sur l’espèce de chantier et je commence, à mon tour, à retirer les pierres. Puis, sans attendre, Sam vient me rejoindre tandis que Natasha reste surveiller nos captifs. Et pendant une dizaine de minutes, nous continuons notre entreprise tout en gardant un œil attentif à la jeune sorcière qui ne faiblit pas.
- Wanda, souffle-je en poussant une lourde pierre, si tu fatigues, repose-toi.
- Pas tant que Vision sera coincé là-dessus.
- Vision, tu nous entends ? Tente-je de le joindre.
- J’entends du bruit, mais je ne saurais vous dire si vous êtes proches de nous. Nous répond-t-il.
- Tony ? Rhodes ? Tente-je, mais en vain.
Le fait de n’avoir aucun retour de la part des deux armures m’inquiète au plus haut point. S’ils n’arrivent pas à nous contacter… C’est probablement parce que l’EMP a désactivé leurs systèmes de communication… Et peut-être même d’énergie… Pourvu que Tony ait prévu quelque chose contre ça… Si ce n’est pas le cas… Je ne suis vraiment pas prêt à le perdre… Pas aujourd’hui… Pas après tout ce que nous avons retraversé… Et encore moins alors que nous sommes en train de nous réconcilier… Je… n’arrive simplement pas à imaginer un monde dans lequel il n’y aurait plus de Tony Stark… Un monde dans lequel je ne pourrais plus jamais voir son visage… Mais, je ne dois pas baisser les bras ! Tant que j’ai l’espoir, même infime, de le sauver, je donnerais tout ce que j’ai.
Soudain, un Quintjet se pose dans notre dos et le S.H.I.E.L.D débarque avec une foule d’homme de main qui viennent nous donner un coup de main. Ils commencent, eux aussi, à retirer tous les débris. Mais les heures passent, et nous n’arrivons pas à trouver nos alliés. Le bâtiment semble s’être effondrer sur plusieurs étages. Et malgré tous nos efforts, pour le moment, nous n’avons aucune trace de qui que ce soit.
Et c’est seulement en fin d’après-midi, vers dix-huit heures, que nous parvenons à extraire Vision de sa prison de pierre. Protégé par le corps de l’Android, nous arrivons également à secourir un Clint encore inconscient. Mais, vivant.
- Vision ! Accourt Wanda dans les bras de l’homme de sa vie.
- Wanda, je suis si heureux de te revoir, lui répond Vision avec une tendresse infinie.
- J’ai eu si peur… S’effondre la jeune femme en pleurs dans ses bras.
- Tu n’as plus rien à craindre, la rassure-t-il avec douceur. Mais, tu n’aurais pas dû prendre le risque de venir ici, ni d’utiliser tes pouvoirs dans ton état.
- Je ne pouvais pas faire autrement... Continue-t-elle sur un ton larmoyant.
Et tandis que Wanda savoure ses retrouvailles avec Vision, pour ma part, je concentre mon attention sur Clint dont l’état semble préoccupant.
- Comment va-t-il ? demande-je à Natasha qui avait déjà accouru à ses côtés.
- Je pense qu’il a pris un mauvais coup sur la tête, mais ses signaux vitaux semblent normaux.
- Nous l’allons le faire rapatrier à la base. Il y a trois Quinjet ici, autant en profiter. A moins que Fury soit venu avec une équipe médicale ?
- Évidemment, vous pouvez le transporter dans la tente médicale que nous avons montée un peu plus loin. Me désigne le directeur de l’agence de sécurité mondiale.
Je tourne la tête, et je constate effectivement qu’ils ont construit une tente. A vrai dire, ces dernières heures, j’ai peu prêté attention à ce qui se passait autours de moi. Trop concentré à l’idée de retrouver Tony…. Inquiet, je lance un regard à ma montre… Et l’heure tourne… Pourvu qu’il ne soit pas trop tard… Une angoisse qui devait lire sur moi, car Vision s’approcha de moi.
- Captain, je vais modifier la composition de mon corps pour chercher la position exacte de nos camarades.
- Bonne idée ! M’exclame-je en retrouvant enfin une lueur d’espoir, puis je demande : Comment se sent Wanda ?
- Elle a l’air fatiguée, mais je pense que ça ira. Me déclare-t-il. Elle se repose actuellement aux côtés de Clint.
- Tant mieux, souffle-je. J’avais peur d’avoir fait une bêtise en l’amenant avec nous.
- Oh cher Captain Rogers, je ne pense pas que vous auriez pu la dissuader de venir même si vous l’aviez voulu.
- Ce n’est pas faux, répondis-je avec un petit amusement.
Puis sans perdre plus de temps, mon ami robotique modifie la composition de son corps pour partir exploser les alentours. Et ce n’est qu’en l’espace de quelques minutes qu’il arrive à retrouver nos deux amis et, c’est rapidement que nous nous découpons en deux équipes pour les secourir. Et évidemment, je me rends à l’endroit où doit se trouver Tony.
Et c’est avec toute l’énergie du désespoir que je pousse les pierres jusqu’à découvrir l’armure rouge et or piégé dans les décombres. Et c’est avec l’aide d’agent du S.H.I.E.L.D que je parviens à soulever l’Iron Man piégé dans sa protection de fer. Lorsqu’il est enfin extrait de là, je tente de le réanimer ou de retirer son masque… Mais je n’y parviens pas, car visiblement, il a renforcé ses paramètres de sécurité et je ne parviens pas à le forcer. Je ne peux pas l’aider… Je ne peux rien faire… Il est probablement en train de mourir dans mes bras et je suis totalement impuissant…
- Steve, tu as besoin d’aide ? me demande Natasha en venant s’installer à mes côtés.
- Je… n’arrive pas à… je…
- Ne panique pas, m’ordonne-t-il dans un mélange d’autorité et de douceur.
Je lance un regard confus l’espionne. Il est vrai que paniquer ne me servira à rien. Mais cela ne m’aide pas pour autant à savoir ce que je dois faire… Sans Tony, je suis perdu avec toutes cette technologie. Si seulement…
- J.A.R.V.I.S ! M’écrie-je en réalisant enfin cet immense atout. Natasha, reste aux côtés de Tony, je t’en prie.
- Ok. Fait-elle sans comprendre où je veux en venir.
Mais pour ma part, je décide de me rendre près du Quinjet pour pouvoir me connecter à l’intelligence artificielle. Car s’il y a bien quelqu’un, enfin si je puis le qualifier ainsi, qui pourra m’aider à tirer mon amant de sa prison de fer, c’est bien lui ! Et lorsque j’arrive notre robot me demande ce que je peux faire pour lui. Et après lui avoir brièvement exposé la situation, il me déclare :
- Vous trouverez dans un compartiment situé à l’avant du jet, une petite boite, un réacteur ARC.
- Sérieusement ? M’exclame-je sous le choc.
- Tout à fait, depuis l’utilisation de l’EMP par Crâne Rouge lors de l’attaque du Jet, Monsieur Stark a pris la précaution de disséminer à plusieurs endroits des réacteurs ARC au cas où cette situation se produirait.
Tout en me dirigeant vers l’endroit désigné par J.A.R.V.I.S, je ne peux m’empêcher de réaliser à quel point mon génie est incroyablement prévoyant. Il n’est pas du genre à laisser des choses au hasard. Et je devrais réellement en prendre de la graine.
Une fois l’appareil en main, je retourne aussi vite que possible aux côtés de Tony. Je m’approche de lui, et je tente maladroitement de rebrancher ce nouveau cœur. Et devant mon air gauche, Vision vient me donner un coup de main. Et en quelques secondes seulement, il parvient à retirer celui qui était, jusque-là, bloqué pour moi. Et lorsqu’il enclenche le cœur fonctionnel, l’ingénieur semble pris d’un soubresaut qui le ramène à nous brutalement. Et c’est bien vite qu’il retire son casque pour respirer. Et lorsque j’aperçois son visage, je ne peux m’empêcher de pousser le soupir de soulagement le plus intense de ma vie.
- Tony… murmure-je avec une vive émotion.
- Je ne savais pas… que les anges ressemblaient tous à Steve… Souffle l’ingénieur avec un petit sourire en coin.
- Imbécile, lâche-je sans réfléchir mais si heureux d’entendre à nouveau le son de sa voix.
- Un gros mot ? S’étonne-t-il. Ça ne te ressemble pas…
- Repose-toi au lieu de faire le fanfaron, lui propose-je tout en caressant ses cheveux.
- Ce genre d’expression… Te ressemble plus, dit-il en se laissant retomber en douceur sur moi. L’armure n’est… pas trop… lourde ? Dit-il comme s’il était essoufflé.
- Oh non…
Elle est tellement moins lourde que le poids que j’avais sur le cœur à l’idée de le perdre. Une peur presque viscérale. Qu’est-ce que je deviendrais s’il devait disparaitre de ce monde ? Je n’en ai aucune idée. Et je prie pour ne jamais avoir à le découvrir…
A suivre
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Bonjour, Bonsoir,
J’espère que ce nouveau chapitre vous aura plus ! Le bonheur des retrouvailles a été de courte durée !
En tout cas, vous avez enfin la discussion entre Cap et Rhodes ! Et je sais qu’a la majorité d’entre vous l’attendait avec impatience (et inquiétude !). Ses paroles dans le dernier chapitre ayant intrigué beaucoup d’entre vous ! Mais, ce qu’il faut savoir sur Rhodes, c’est que c’est quelqu’un de droit. Il prend soin de ses amis et ne va jamais leur mettre de bâton dans les roues. Au contraire, il est du genre à les soutenir, alors si jamais Cap rend Tony heureux, il sera le premier heureux ! Mais en l’occurrence, il pense que ce ne sera pas le cas ! Donc il va clairement le dire aux principaux intéressés !
En tout cas, je remercie tous ceux qui me laisse des commentaires ! C’est toujours agréable à lire et je prends plaisir à y répondre par message quand c’est possible
Et merci à Rosy pour tes commentaires qui me font toujours chaud au cœur :D J’espère que ce chapitre va te réconcilier avec Rhodes !
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[1] Captain fait ici référence aux événements pré Civil War qui sont décrit dans le chapitre XV « divisé nous tombons » de « l’amour n’est pas un long fleuve tranquille ».
[2] Georges Batroc, autrement dit Le sauteur, est un natif français (cocorico !) de Marseillais qui utilise la savate (art martial français) pour se battre. Il n’a aucun superpouvoir mais possède une agilité développée et un sens aiguisé de la stratégie.