Luca 2

Chapitre 2 : Prologue

1225 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 29/06/2021 09:27

Avertissement: Je ne suis pas italienne et présente par avance mes excuses pour les mots en italien que j'utiliserai et qui seront mal traduits.

Les mots en italique sont des notes de l'auteur.


Le Vendredi 25 mai 1962

A Genova

Ciao Alberto !

Comment tu vas ? Moi ça va super parce qu'il ne manque plus qu'un mois avant mon retour à Porto Rosso ! Giulia et moi on a trop hâte ! Il me tarde de te revoir et de rencontrer tes nouveaux copains pour qu'on joue a calcio (au football) ensemble. On va enfin pouvoir se revoir, tu te rends compte, ça fait maintenant trois ans qu'on s'écrit et qu'on s'appelle, mais qu'on ne s'est pas revu... Sinon, lundi, on est allé à la piscine, et on m'a demandé de faire une démonstration de natation. Les autres élèves de ma classe m'ont applaudi et Clara a même dit que j'ai été plutôt classe, ce qui, tu le sais, est surprenant de sa part. Elle reste pour l'été à Genova chez ses parents. Manon, elle, va passer les vacances chez sa famille en France et Enzo pourra enfin quitter l'internat pour aller voir ses parents, qui ont un peu de vacances cet été. Et aussi, Fio fera sa première grande exposition en juillet. Je n'ose pas lui dire, mais je trouve ça un peu gênant de savoir que des centaines de personnes vont venir voir des peintures de moi... Mais elle a l'air tellement heureuse quand elle nous en parle. En tout cas, ci vediamo presto !

Luca

Buongiorno mio amico !

Comme d'habitude, le meilleur pour la fin, le petit mot de Giulia ! Il me tarde aussi de revoir ta frimousse de monello (garnement). Pense à dire à mon père de nous préparer ses trenette al pesto pour notre arrivée, parce que je n'ai jamais réussi à les refaire comme les siennes et ce n'est pas que ma mère ne sait pas cuisiner mais... Disons que ses recettes sont un peu trop spéciales à chaque fois. En plus, tu sais bien que les plats sont presque tous dégoutants à la cantine. Quand je ne cuisine pas, Luca et moi on meurt presque de faim ! Bref, sinon, j'espère que la nouvelle bande à Ercole ne t'aura pas trop embêté cette semaine, comme je sais qu'ils sont assez idiots pour vouloir que les pescona (espèce à laquelle appartiennent Luca et Alberto) ne soient pas acceptées en ville. De toute façon, s'ils embêtent encore Luca ou toi pendant ces vacances, ils auront affaire à moi ! A presto Albertino !


Giulia, prête pour la scazzottata (la castagne)


               ~~~


Alberto posa la lettre écrite par ses amis sur la table de la maison des Marcovaldo, le sourire aux lèvres. Cela faisait trois ans que Luca et Giulia étaient partis vivre chez la mère de cette dernière, Fio Ticcolo, pour aller à l'école. Alberto avait beau avoir chaque semaine des nouvelles de ses deux camarades, il ne se passait pas un jour sans qu'il pense à leur retour. Et cette lettre n'avait pas eu besoin de lui rappeler qu'il était prévu pour dans tout juste un mois. Il s'imaginait déjà apprendre à Luca à jouer a calcio, à lui montrer tous les endroits secrets qu'il avait exploré et le couteau que lui avait offert Massimo, même s'il ne s'en servait pas tant que ça. Alberto était en effet encore réticent à préparer le poisson que Massimo et lui pêchaient, car cela lui donnait la nausée. Il pensa aussi à lui présenter les petits de Machiavelli, le chat jadis farouche de Massimo. Depuis la naissance de ses chatons, Machiavelli s'était calmé, et avait accepté le jeune pescona. Cependant, les huit petits chats étaient beaucoup moins paisibles et s'amusaient souvent à sauter sur Alberto et le mordre. 

Alberto se leva, gravit les escaliers quatre à quatre pour se rendre dans la chambre de Giulia, qu'il avait emprunté pendant ces trois ans. La chambre était plutôt vide et rangée depuis le départ de son amie, à part deux ou trois vêtements à lui qui trainaient ou pendaient dans certains coins. Alberto n'avait en effet pas trop d'affaires à lui et passait le plus clair de son temps à l'extérieur. Son couteau était posé sur le meuble en bois à côté du lit ainsi que des feuilles de papier blanc et un crayon à papier, qu'il s'empressa de prendre. Il prit également la première feuille de la pile, s'allongea ventre à terre et commença à écrire une réponse. Il connaissait presque tout de la vie à Genova de Giulia et Luca et savait qu'ils s'étaient fait de nouveaux amis. Il entendait souvent parler de Manon, d'Enzo et même de Clara. Manon était une française qui avait emménagé il y a quelques années à Genova avec ses parents. Enzo, quant à lui, était un garçon qui avait l'âge d'Alberto, c'est-à-dire 15 ans, un an de plus que Luca et Giulia, car il avait redoublé. Enfin, Clara était et restait la meilleure élève de la classe, mais Luca l'avait d'abord décrite comme prétentieuse et peu sympathique. Enzo aurait même dit à Luca qu'on l'appelait la princesse de glace car elle était populaire, intelligente et jolie mais inaccessible. Alberto s'était aussi fait un groupe de potes, avec qui il avait appris à jouer au ballon, des jeunes humains d'à peu près son âge presque aussi casse-cou et impulsifs que lui. En retour, Alberto leur avait montré comment plonger du haut d'un rocher. Il finit d'écrire maladroitement la dernière ligne de sa lettre non sans de nombreuses fautes d'orthographe :

Le Samedi 26 mai 1962

A Porto Rosso

Ciao Luca e Giulia !

Je suis sur que tu a été trop fico (cool) a la pissine Luca ! Les autre élèves ne devai pas avoir l'abitude de voir ça. 

Ercole et sa bande ne m'on pas trop posés de problème cette semaine, mais ne t'inquiètes pas Giulia, je sé me défendre aussi. 

Sinon on a trouver un requin maquo (requin mako) en pêchan un peu plus loin avec Massimo ! Il été énorme, au moins 3 mètre ! Mais il sé enfui a notre arrivé... 

Vous me manqué ragazzi (les jeunes) ! A dans un moi !

Alberto

               ~~~

Il dessina comme d'habitude pour finir sa lettre, cette fois-ci un requin mako.


Alberto avait plutôt bien progressé en dessin car, dès qu'il avait un petit moment, il dessinait tout et n'importe quoi, en plus d'illustrer beaucoup de lettres qu'il envoyait à ses deux amis. 

Il plia sa lettre, la glissa dans une enveloppe qu'il timbra et sortit de la maison des Marcovaldo pour aller la poster. Sur la place du village, il vit ses nouveaux amis jouer à calcio, qui le hélèrent en lui demandant de venir avec eux. Alberto répondit : « Ouais j'arrive ! », déposa sa lettre à la poste du village et courut jusqu'à la grand place le cœur léger à l'idée de revoir enfin ses amis d'enfance, après trois longues années d'attente. 

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