Convalescence

Chapitre 2 : Inspection

4634 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 23/03/2023 11:57

Un bruit de chaîne me ramena à la surface. C’était peut-être la conversation qui avait apaisé mon esprit tumultueux, où de dormir sur le canapé, avec une proximité relative avec les vivants… Aussi était-ce que je dormis sans cauchemars apparents. C'était une première depuis un certain temps, déjà, depuis que je m'étais aperçu que mes pouvoirs semblaient augmentés. 


Le bruit des chaînes fit d’abord battre mon cœur plus fort et me ramena à la réalité avec une sorte d’affolement. c’était le genre de son qu’on entendait en mission, dans une maison hantée, pas dans son salon, même à portland row, c’était quelque chose d’assez exceptionnel. Aussitôt, je sautai sur mes pieds et fut prise de vertige avant de retomber avec un gémissement sur le canapé. Un regard à l’horloge m'apprit que j’avais, de fait, dormi six ou sept heures d'affilée, la noirceur commençait à poindre par la grande fenêtre du salon. 


Sans doute alerté par mon exclamation, je vis surgir du couloir menant à l’extérieur Lockwood et George, armé et prêt à partir. Voilà donc la provenance du bruit de chaîne entendu plus tôt. Encore embrumé dans les affres du sommeil, je repoussais les cheveux qui collaient à mon visage et me levais avec précipitation en me sentant coupable, j’avais complètement oublié notre prochain client. Je forçais en passage entre George et Lockwood et filais dans l’escalier en criant derrière moi, d’une voix que je voulais mesuré, mais qui trahissait malheureusement une certaine panique:


–Attendez-moi, j’en est pour une seconde!


Sans attendre de réponse, je grimpais les marches deux à deux et filai dans ma chambre pour prendre ma veste avant de redescendre en chassant les restes de sommeil. Mon sac d’équipement n’était nul part en vue, mais ce n’était pas surprenant, Lockwood l'avait emporté de la salle d'entraînement le matin-même, il devait donc se trouver près de la porte avec celui des deux garçons. 


Dans ma précipitation, je passais près rentré directement dans un mur formé par le corps de mes coéquipiers au pied des marches et ne dû qu’à un brusque changement de position, qui me valut de m'étaler sur les fesses, sur la marche qui grinçait. 


–Luce, tu devrais rester ici. 


Mon sang se glaça dans mes veines alors qu’une boule de fureur montait de mon estomac. Pas question d’être laissé derrière!


–Ah non! Vous vouliez que je parle, et maintenant vous me punissez! 


Les deux garçons avaient l'air encore plus mal à l’aise. Lockwood rabattit une mèche de cheveux de son visage et George retira ses lunettes pour les essuyer vigoureusement. Me relevant, je gravis une marche une marche de plus pour leur faire face, les poings serrés. c’était puérile, certes, mais j'étais vraiment vexé et en colère. Lockwood leva les mains en signe d’apaisement, mais j’étais trop mal pour me laisser attendrir.


–Calme-toi, Luce, ce n’est pas une question de punition, mais de sécurité. Tout porte à croire que le travail de ce soir est une jeune fille qui fut assassinée…


–Alors vous allez avoir besoin de moi!


ils ont soupiré et un silence de malaise avait alourdis la pièce. George nettoyait toujours furieusement ces lunettes, tendus. C'était un cas effectivement difficile émotionnellement et je n'étais pas au top de ma forme, mais c’était le genre de cas où mon don de l'ouïe et du toucher excellait. les victimes de meurtre était en colère et instable, mais aussi particulièrement ouverte à la conversation, et le lien que j’arrivais à établire avec eux était rapide, fort et stable. Un travail rapide et simple si le visiteur était dans de bonne disposition pour nous indiquer sa source. Et, même sans cela, ma présence les attiraient et les forçait à trahir le lieu ou la forme de leur source, là où George et Lockwood pouvaient tournicoter des heures sans rien trouver d’autre qu’une lueur de mort et quelque bruit de fond. 


Et ils le savaient. Par chance pour moi.


George remit ses lunettes sur son nez et regarda Lockwood, qui me fixait avec une intensité que je lui renvoyais avec défi avant que Lockwood ne se détourne purement et simplement, avec une mauvaise humeur manifeste. Mais il n’avait pas besoin de parler. J’avais gagné et je le savais bien, alors je partis à sa suite, non sans lâcher une grimace enfantine et désuète en direction de George qui me regarda passé en se contentant de rouler des yeux.  


J’appris seulement une fois arrivé devant la maison de notre client, que Lockwood avait prévu depuis un moment de me laisser à Portland Row. Pas de sa bouche, non, il était bien trop occupé à faire la tête pour me le dire sur les quelques minutes de taxis qui nous séparaient de notre destination. Mais, une fois nos sacs débarqués du véhicule, une silhouette décharnée se détachait du portail en fer de la demeure. Une silhouette qui me fixait intensément, avant de se tourner vers Lockwood, comme si je n’était soudainement pas présente.


–Tu es sûr d’avoir fait le bon choix en amenant Lucy? Je croyais que tu l’avais mise en congé indéterminé?


Avant que Lockwood puisse ouvrir la bouche pour lui répondre, je le fusillait du regard, les poings serré. 


–Hé! Je suis devant toi et je vais parfaitement bien!


Comme si je n’avais pas existé, l’échange se poursuivit au-dessus de ma tête. 


–Elle ces réveillée au moment où l’on partait. On va garder un œil sur elle et peut-être trouver un moyen de l'aider à contrôler son don. 


Kipps le fixa, puis me fixa avant de se détendre un peu. 


–Voila le plan, ajouta Lockwood, on installe les cercles de fer et on prend les mesures de base. On note nos impressions et Holly les intégrera aux registres lorsqu’elle sera revenue de vacances. 


–Pourquoi nous on a pas droit à des vacances, gémit George. 


–Qu’en ferais tu?


Malgré la situation je ne pu retenir un petit gloussement que je camouflés en quinte de toux lorsque George me lança son fameux regard grognon, concentrant ensuite mon attention totale et entière sur mon équipement que j’avais remonté à la vas-vite le matin-même. Je me sentais toujours épuisé et hyper sensible, mais, au moins, ces quelque heure de sommeil supplémentaire m’avais redonné un peu d’énergie, suffisamment, j’espérais, pour combattre le fantôme, la dernière chose que je voulais en m’imposant de la sorte, c’était que quelqu’un soit blessé par ma faute. 


Derrière moi, je suivais vaguement les étapes du plan de Lockwood lorsque quelque chose attira mon attention. le soleil se couchait doucement. l’heure du couvre-feu approchait, mais il était trop tôt pour que les visiteurs sorte réellement. Tout au plus, nous pouvions parfois percevoir quelques bribes d’énergie ici et là. 


En discutant du plan, nous avions lâché nos sacs sur la pelouse du jardin de la maison et et les chaînes ont été sorties pour établir un cercle de fer à l’extérieur, juste au cas où il aurait fallu battre en retraite rapidement, mais quelque chose m'avait fait lever la tête vers la maison. Un frisson me parcourut et j’eu la chair de poule, une boule en travers de la gorge. 


C’était le genre de symptôme que les agents apprenaient à la fois à interpréter et à passer outre, mais, tout semblait calme, alors pourquoi mon corps réagissait-il comme si un danger me guettait? 


Par instinct, je me mis en mode écoute. Je n’avais pas vraiment besoin de faire quelque chose de particulier, c’était juste comme tendre l’oreille pour écouter quelqu’un parler, c’était presque aussi instinctif que d'écouter Lockwood déblatérer sans fin. il me fallut un bref instant pour parcourir la façade de la maison et mon attention fut à nouveau attirée vers un mouvement bref derrière une vitre au milieu de la maison où il était impossible de deviner, sans regarder au travers, de quelle pièce il s’agissait. Même si le mouvement fut bref, mon regard y resta accroché alors qu’il me sembla entendre quelque chose. Un bourdonnement ou une voix murmurée, mais il m’était impossible de la comprendre, sans réfléchir, je me retrancha dans mon rôle d’agent et laissa mon don me guider pas à pas en direction de la fenêtre dans l’espoir de donner un sens au bourdonnement dans mes oreilles. 


Agrippant le bord de la fenêtre, me hissant sur la pointe des pieds pour regarder à l’intérieur, je fus soudainement happé et tiré vers l’arrière sur plusieurs mètres qui m’éloigna de la fenêtre. prise d’une soudaine fureur, je me mit à me débattre et à crier, mon cœur cognant dans ma poitrine comme s’il voulait en sortir. Quelque chose clochait. Au fond de moi, je le savais, mais la terreur était si forte que je tortillais mon corps dans tous les sens jusqu’à pouvoir atteindre ma rapière. Je n’avais, certe, pas l’amplitude de la dégainer normalement, mais je réussi à la dégager sans savoir comment j’y étais arrivé. Il y eut un cris qui me sembla lointain et dérisoire, puis une main se referma violemment sur mon poignet pour le tordre. Quelque chose me disait que si je lâchait prise, j’étais morte. C'était la seule certitude qui transperçait le brouillard de mes pensées.


 Alors je m’y accroche désespérément et remonta mes jambes contre ma poitrine, mon poids étant de toute manière entièrement supporté par la personne qui m'avait prise à bras le corps pour m'éloigner de la maison, me laissant l’amplitude nécessaire pour lancer mes pieds vers l’avant. Je crois que je manqua ma cible en partie puis l’ombre devant moi poussa un jurons étouffé que j’entendit a peine avant que celui dans mon dos me plaque violemment dans l’herbe légèrement humide. Le monde éclata de couleur comme ma tête frappait le sol et ma rapière quitta ma main, un poid lourd entre mes homoplates m’empêcha momentanément de bouger. 


Et tu as perdu ta rapière, petite idiote, tu n'as plus aucune chance de les tuer, maintenant! Non, mais sans blague, tu t’ai fait verrouiller par un fantôme avant même la nuit, et sans rentrer à l’intérieur du bâtiment, tu fais fort, ce soir, ton prétentieux de maître n’a même pas eu l’occasion de terminer son sermons! 


Comme si une serrure venait de sauter dans mon esprit, mon cerveau analysait les paroles familières du crâne. mes oreilles se remirent à traiter les paroles paniquées qui déchirait la noirceur naissante et mes yeux captèrent les mouvements de plusieurs personnes courant dans tous les sens. Il me fallut encore quelque minute pour vraiment reprendre contacte avec la réalité et repoussé le verrouillage fantôme, et un peu plus encore pour retrouvé ma voix et grogner quelque jurons bien sentis jusqu’à ce que le poid qui me retenait au sol s’allègent suffisamment pour me permettre de de respirer pleinement. des mains fermes se referment sur mes bras pour me tirer vers le haut en position assise, mais sans me lâcher par la suite. j’eu une poussée de claustrophobie, mais me retint de recommencer à me débattre pour leur faire bien comprendre que j’avais le contrôle. 


Je n’eu pas à attendre longtemps avant que Lockwood apparaisse dans mon champ de vision, son visage blême portant la trace de l’inquiétude et de la culpabilité. 


–Ça va, Kipps, tu peux me lâcher, maintenant, dis-je en me tortillant dans sa poigne jusqu’à pouvoir le voir par-dessus mon épaule, qu’il voit bien mon visage pour comprendre que j’avais repoussé le verrou fantôme. 


Nos regard se croisèrent, puis il relâcha son étreinte sur mes bras, mais gardant son torse collé contre mon dos, à la fois pour me stabiliser- je me rendit compte que je tremblais dû au froid provoqué par l’attaque psychique- mais aussi, sans doute prêt à me maîtriser à nouveau au moindre mouvement suspect de ma part, aussi me tiens-je tranquille le temps de calmer les esprits effarouché de mes amis qui m’entourait maintenant. 


–Luce, regarde moi. 


j’écoutais comme une gentille fille, combattant le traumatisme causé par une attaque aussi violente et improbable, plantant mon regard dans celui, presque distant, de Lockwood. Il réfléchissait sans doute à la probabilité qu’il aurait de me renvoyé à la maison, mais cela signifierait de devoir me trouver une escorte, et, donc, de se priver de bras supplémentaire sur une affaire qu’il devinait bien plus dangereuse que ce que le client avait laissé entendre. Sans compter que notre horaire était booké pour les prochaines semaines, il nous était donc difficile de reporter ce cas à une autre fois. 


Il devait avoir la même réflexion que moi, puis-ce qu’il soupira avec lassitude, passa la main dans ses cheveux et, sans me quitter des yeux, évoqua l’évidence au travers sa mâchoire serré.


–Tu ne retourneras pas à la maison si je te l’ordonne, n’est-ce pas, Lucy? 


–Je me suis laissé prendre par surprise, Lockwood. Il est tôt. Très tôt pour ce genre de manifestation et c’était aussi inattendu qu’improbable. Je vais bien maintenant et je vais rester vigilante. 


Son regard était rempli d’hésitation, alors je jouais ma dernière carte avec un air aussi innocent que possible.


–Le crâne va m’aider à repousser les influences néfastes, tu disais qu’on trouverais comment m’aider, alors, voilà! Qu’elle meilleur entrainement. 


Mes paroles auraient sans doute eu plus d'impact si je ne tremblais pas de la tête aux pieds, mais j’étais somme toute sincère dans mon envie de comprendre ce qui se trouvait là-dedans, sans compter que mes pouvoirs me foutaient de plus en plus la trouille. Je devais apprendre à me protéger pour ne pas mettre les autres en danger et cela passait par repousser ma frousse maladive pour avancer. 


kipps bougea dans mon dos pour venir s'asseoir devant, mais personne ne semblait vouloir prendre de décision. George me tendis un carré de chocolat et mon thermos de thé avant de prendre place près du petit groupe que nous formions maintenant. le remerciant d’un vague sourire, je grignotais le chocolat en essayant de me détendre, sachant que, si Holly avait été présente ce soir, je serais déjà dans un taxi en direction de portland row. 


Durant mon absence momentanée, les garçons, sans doute George, avaient disposé des chaînes en un cercle de fer double dans lequel nous nous tenions tous, ce qui me valut un froncement de sourcils soucieux alors que je fouillais ma mémoire pour établir une certaine chronologie des derniers événements. Je sortais des chaînes de mon sac avant d’entendre quelque chose, marchais jusqu’à la fenêtre avant que Kipps me tire en arrière jusqu’au cercle de fer, là où j'ai repris mes esprits. Mais j’avais beau chercher, je ne comprenais pas comment les garçons avaient réussi à faire un cercle comme celui-ci durant le bref instant qu’il m'avait fallu. 


–Lucy!


Le bras de Lockwood se referma sur mon bras en me faisant sursauter. À voir son visage, je pouvais deviner qu’il avait dû m'appeler plusieurs fois avant que je réagisse. 


–je crois que tu devrais rester à l’extérieur, réagit George avec inquiétude. 


–Non, non, tout va bien, je vous assure, je réfléchissais, c'est tout. Qu’es que tu voulais me demander, Lockwood?


Il lâcha mon bras et je voyais dans ces yeux qu’il était sur le point de m’interdire de venir avec eux. Même si nous nous considérions comme une équipe à part entière, il était quand même le chef, celui qui prenait les décisions et qui donnait les ordres, même s’il avait toujours pour habitude de garder une porte ouverte pour les idées de tout le monde. Quoi qu’il disent, s’il m'ordonne de rester derrière, par respect pour son autorité, j’y serais resté. Mais je me battrais jusqu’au dernier moment pour ne pas que ça arrive. ne vous méprenez-pas, je n’avais pas vraiment une envie folle de me lançer dans une nouvelle aventure suicidaire et terrifiante. Mais rester derrière signifiait une personne de moins pour surveiller les arrières de mes amis. Et une chance gâchée d’apprendre à réfréner mon don, ce qui signifierait tout recommencer à zéro au prochain contrat qu’on aurait. 


Pas question qu’on me laisse à la maison comme un petit animal cassé. 


--Je te demandais ce que tu avais vu, sur le bord de la fenêtre. 


j’étais rempli de confusion et cela dû se lire sur mon visage, puisque celui de Lockwood s'assombrit avant de clarifier:


–Nous sortions les chaînes des sacs pour en faire un cercle et tu t'es figé comme si tu étais touché par un fantôme. ça a duré assez longtemps pour qu’on te laisse le temps d'écouter, comme à l’habitude, mais ça a duré beaucoup plus longtemps…


–...5 minutes et 42 secondes…, compléta George en essuyant nerveusement ces lunettes avec son chandail, dévoilant un peu de son ventre.


 –...puis, tu nous as ignoré pour te diriger vers la fenêtre et tu as agrippé le bord, comme pour te hisser et voir à travers, mais tu ne t'es jamais hissé, tu es juste resté là, sans broncher à regarder le vide…


–pendant 3 minutes 34 secondes…


–...oui, merci, George…À regarder le vide pendant longtemps, puis tu as commencé à respirer plus rapidement, tu hyperventilait, comme sous le coup d’une grande douleur…


–Alors j’ai fini par aller te chercher moi-même, dis Kipps, les bras croisés en jetant un drôle de regard à Lockwood.


Je devinais sans peine qu’en 3 minute et 34 secondes, c’était plus qu’assez pour que les deux garçons se chicane sur la marche à suivre. Tous deux avaient une expérience différente vis à vis les ouÏ, Lockwood avait appris à faire confiance à mon don et savait plus ou moins d’instinct lorsque mon don me mettait en réelle danger. Kipps, de son côté, avait travaillé avec kat godwin pendant longtemps, sans doute la meilleur oui après moi, son barème de danger était aucun doute différent du mien… Et sans aucun doute plus prudent. 


–rien. 


Trois paires de yeux affichant différents stade de surprise se tournèrent vers moi.


–Je n'ai rien perçu. 


George prit le devant pour me questionner d’un ton plus scientifique qui, d’une personne qui n'aurait pas été George, m'aurait fichu en rogne, surtout après qu’il eut sorti son carnet de note. Pour faire bonne mesure, je roulais des yeux et j'ai resserré mon manteau contre mon corps, satisfaite de me sentir mieux après avoir avalé le chocolat et le thé. 


–Qu’entend tu par «rien perçus»? 


–J’entend ça comme dans «j’en est aucune idée».


–Mais, luce, intervint Lockwood, tu semblais vraiment mal, tu as clairement reçu quelque chose du touché de la fenêtre…


–Et moi, je te dis que j’en est aucune idée.


Ils commençaient vraiment à me mettre de mauvaise humeur, j’étais déjà assez inquiète sans qu’ils en rajoutent avec leur air ahurie. Je sortis soudainement le crâne de mon sac. La pression psychique qu’il créait me causait toujours une certaine pression à l’arrière de mon crâne, alors, peut-être avait-il autre chose à dire.


-Et toi, tu ne dis plus rien? As-tu perçut quelque chose d’utile? 


seul le silence me répondit, assez long pour que je repousse le sac et le bocal sur le côté pour essayer de trouver une réponse pour calmer le malaise qui me tordait les tripes. 


réessais. 


–quoi?


j’avais sursauté lorsque le crâne m'avait répondu autant que par la nature de la réponse. 


–tu deviens sourde, ou quoi? Le bord de la fenêtre,réessaye de le toucher pour voir. J’ai effectivement ressentis quelque chose qui m'a tordu les tripes et je les ai perdu il y a bien longtemps. 


–Qu’es que le crâne dis?


Sans lâcher le crâne des yeux, je répondis à Lockwood d’une voix plus hésitante que je l’aurais voulu:


–Il me dit de réessayer, qu’il a ressenti quelque chose d'inhabituel. 


Avant de me défiler, j’ai pris sur moi de me relever en testant mes jambes. elles étaient gourdes et raides, mais je constata avec satisfaction qu’elle ne tremblait presque plus et qu’elle me portait avec plus ou moins de facilité. J’eu le temps de traverser la chaîne de fer avant que Kipps, George et Lockwood me rattrape. Le premier essaya de me décourager, George notait tout dans son carnet et Lockwood restait étonnement silencieux, sans doute aussi curieux que moi de ce qui allait se passer. Au passage, j’attrapais la ganse de mon sac qui contenait le crâne et l’épaula avant de s'immobiliser devant la fenêtre pour l’étudier rapidement. Rien ne la différencie des autres et seule la noirceur naturelle de l’extérieur se reflétait dans la vitre et je ne voyait pas à l’intérieur, le rebord de la fenêtre se trouvait au niveau de mon front et il me fallait, comme la fois précédente, agrippez le rebord pour me hisser au maximum de mes orteilles pour voir au-delà de ce que je voyais maintenant. 


La soirée était déjà bien avancé, bien plus que la première fois où je m’étais tenus devant cette même fenêtre et plus le temps passait, plus ce qui se trouvait à l’intérieur prendrait des forces, alors, il était normal que j’hésite malgré les trois paires de yeux et le bocal fantôme qui m’observait. Cette fois, je pris le temps de respirer pour m’ouvrir aux sensations, pour me mettre dans le bon état d’esprit pour encaisser ce que je verrais. 


Puis je tendis les deux mains pour agripper le bord de la fenêtre. 


J’attendis.


J’attendis encore. 


Avant de rouvrir les yeux et de lâcher le rebord pour me tourner vers les autres en haussant les épaules. c’était le côté sympa du toucher. Vous pouvez passer six fois la main sur une surface sans rien capté, puis, la septième fois, ça vous défonçait le crâne avec une telle force que vous aviez besoin de temps pour vous en remettre. 


–rien du tout. Et toi?


Rien non plus. Étrange… J’avais cru…


–Tu avais cru quoi?


Non, rien, une impression. soit prudente, ce qui se trouve à l’intérieur…C’est puissant. Tu voulais t'entraîner à te contrôler? Ma foi, tu vas être servi. 


Puis, la pression derrière mon crâne se dissipa, me prouvant qu’il était inutile de continuer à monologuer avec lui. Mais son avertissement me rendait mal à l’aise. Lorsqu’il cessait de m'insulter, c’était toujours mauvais signe. Un regard vers le ciel m'a appris qu’il était trop tard pour faire un tour de propriété sous la sécurité relative du jour. 


Lockwood nous ramena dans le cercle pour prendre un morceau de sandwich au jambon et rétablir un plan avant de laisser la place à George pour qu’il termine le topo sur le visiteur.


–Nous savon que le visiteur est une femme, la fille du propriétaire dis avoir entendu une voix de jeune fille lui chuchoté des choses à l’oreille, des instructions pour faire ceci ou cela, parfois un dessin morbide ou un mauvais coup. Certaines personnes disent avoir entendu des murmures et des bruits de pas, quelqu’un affirmait même entendre des cris étouffés, comme quelqu’un qui suffoque. Pour ce qui est du potentiel visiteur, je crois que c'est une certaine rosemary hanaway. Le lieu exacte de sa mort n’a jamais été divulgé, certain journaux stipule que son amant violent l’aurais étranglé avec une corde et terminé le travail en la noyant dans la tamise, près d’ici, mais j’ai trouvé un certain témoignage de quelqu’un qui aurais vue une femme qui correspond à sa description entré dans la demeur qui nous intéresse. 


Une femme en colère, étranglé et noyé, devenu un visiteur aussi puissant. Génial, ça promettait d’être une nuit palpitante. 


–Au travers des décennies, j’ai réussi à mettre la main sur trois rapport de police qui ont attiré mon attention. 


–Laisse-moi deviner, l’interrompit-je, ils se sont tous donnés la mort dans des circonstances obscures, étranglé par une corde où noyé dans une baignoire de la demeure? 


George eut un petit rire.


–Tu as toujours été très forte à ce jeu, Luce. Sauf que ce ne sont pas des ‘’ils’’, mais des ‘’elles’’ et elles ont été étranglé DANS une baignoire, de l’eau à été échantillonnée dans leurs poumons. 


J’avala de travers en portant la main à son coup. J’avais vue et entendu beaucoup d’horreur, mais il y avait quelque chose de plus dans les paroles de George un étrange sentiment qui me fit lever les yeux vers la maison avant de reporter mon attention pour demander s’il pensait que c’était le fantôme qui faisait cela d’une manière ou d’une autre, mais je ne rencontrait que trois paire de yeux qui me fixait à nouveau sans un son. Mon inquiétude fut remplacée par de l’agacement profond et je me levais en m’assurant, d’un touché, que tout était à sa place sur ma ceinture, de la rapière aux bombes de sels, avant de me dirigé vers les chaînes, sachant que si je laissait transparaître la moindre hésitation, eux n’hésiterais pas à me mettre sur la touche. 


Oui, j’avais peur, mais la peur faisait partie intégrante du métier d’agent, il ne fallait qu’apprendre à l'enfermer dans une petite boite pour faire son boulot. 



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